une forme de poésie troublante et particulière. Je dis bien de poésie car c'est le ressenti, l'arrière-goût que laisse ce texte pour le moins original.
Un étrange va et vient, comme les vagues d'espoir et de désespoir qui envahissent celle qui attend, qui croie perdre, qui espère ; un va et vient comme la navette de Pénélope, attendant Ulysse, qui tisse puis détisse et retisse son motif.
Nous sommes emportés dans un tourbillon temporel fait d'attentes, de retours en arrière. Mais un tourbillon qui, parfois, s'arrête comme lorsque l'on se met à tourner la cuillère dans l'autre sens, avec le tic-tac de la pendule qui se met à marquer le pas. Tic-tac immobile fait de répétitions incessantes de SMS, de phrases à chaque fois à peine amputées, à peine complétées, comme un refrain modulé affinant le précédent.
C'est comme ces idées qui tournent en rond et qui figent dans l'immobilité l'amoureuse abandonnée, car c'est bien de cela qu'il s'agit.
Et puis à la fin tout se met en ordre : les phrases, les SMS se réarrangent, le temps reprend son fil. La vie, chahutée mais grandie, va reprendre son cours normal car quand le tourbillon tournait, s'arrêtait, tournait de nouveau, En son centre immobile se trouvait la possibilité du calme, la possibilité du nouvel amour.
Des constructions sémantiques originales, parfois presque un peu trop, ce qui m'a rendu le texte un tantinet ardu. Qu'importe le résultat final est beau à condition, je crois que ce minuscule roman ou ce long poème soit lu d'une seule respiration.
Une belle lecture très originale, troublante et poétique ; Une lecture à laquelle je n'ai pas adhéré totalement, question de goût, c'est tout.
L'objet livre quant à lui est de belle facture et d'un format original, j'ai juste été attristé par quelques fautes grammaticales basiques, dommage.
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merci à masse critique!!!!!!!!!!!
Je découvre "la cheminante" : j'adore le format "sac à main qu'on peut trimballer partout avec soi"!
Quant au livre, j'étais assez interessée au départ par ce qu'en présentait la 4ème (échange de SMS); j'avais adoré les romans construits sur des échanges de mail (quand souffle le vent du nord et pseudo) et du coup là je m'attendais à vraiment des échanges de textos, mais non : il y a bien échange de textos mais l'auteur part sur juste quelques échanges qu'elle va sans arrêt réintroduire dans son "récit", comme une trame de fond (une lame de fond?), un espèce d'effet tournoyant tourbillonnant, un cercle sans fin, ourobore, dont elle peine à sortir, métaphore de cette histoire "d'amour" dont elle n'arrive pas à se détacher.
Ce bouquin, je n'ai pas des masses accroché, et pourtant le style est très poétique, il y a des tournures que j'ai beaucoup aimé. Mais l'ensemble manque de profondeur, et puis de matière, tout simplement. le cadre est posé, plutôt bien d'ailleurs, avec ces SMS tourbillonnants comme des pensées ruminantes ;-), ces lieux, ces références. Mais l'auteur oublie l'histoire, elle s'attache à décrire un état d'esprit, un "entre-deux" dans la vie d'un personnage et à mon sens, cela ne suffit pas. Dommage!
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(Notre narratrice, musulmane, s’adresse à son amant, chrétien) :
Depuis dix ans je ne compte plus le nombre de fois où tu m’as donné rendez-vous dans des églises.
Du prêtre bègue au prêtre myoclonique, je ne compte plus le nombre de serments entendus près de toi sans connaître jamais le goût du corps du Christ
Je t’avais réveillé dans ton sommeil car tu t’étais retourné.
Je ne voyais plus ton visage respirer. Que ce dos immense comme un mur qui me sépare de toi. Près de moi. Pas avec moi. Dans tes rêves peut-être. Avec d’autres peut-être. Sois-moi infidèle mais près de moi.
Il paraît que l’être humain est construit comme des poupées russes. [ ] Il y a d’abord le cœur, puis l’âme puis l’esprit et enfin le corps.
Je repense à Pénélope qui à force de regarder la mer reconnaissait toutes les vagues.
Halopherne voulait s’emparer de son royaume.
Judith le séduit.
C’est facile de piéger quand on n’aime q’un peu. On a encore toute sa tête.