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L'auteur, nous plonge dans les quatre jours précédents (du 27 au 30 septembre 1938.) les «accords de Munich» de sinistre mémoire.
Accords qui devaient sauver la paix..., La suite nous prouva le contraire.

A travers l'Anglais Hugh Legat, secrétaire privé du Premier ministre Neville Chamberlain et de l'allemand Paul von Hartmann diplomate allemand faisant partie de la résistance contre les nazis.

Ce livre alterne les lieux (Londres vs Berlin) et les points de vue des deux camps.
Il alterne aussi la petite et la grande histoire.Il est très cinématographique et ferait un excellent film.

Il nous oblige à se poser cette question sur nos propres atermoiements nos compromissions et nos lâchetés à l'heure où les similitudes avec les années 30 sont de plus en plus palpables.
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La biographie de Robert Harris montre un goût marqué pour les jeux de pouvoirs, la politique et L Histoire : la trilogie sur Cicéron (Imperium, Conspirata, Dictator), L'homme de l'ombre, sur la politique britannique, ou Fatherland, l'uchronie où l'Allemagne nazie sortait gagnante de la seconde guerre mondiale et qui l'a fait connaître du grand public.
Munich regroupe une fois de plus ces trois thèmes. Ce roman est tout à la fois une présentation détaillée de ce que fut la conférence de Munich en septembre 1938, qui vit deux nations « alliées » à la Tchécoslovaquie offrir à Hitler les territoires des Sudètes, et un éclairage sur le fonctionnement de l'appareil d'État britannique sous la direction du Premier Ministre britannique Neville Chamberlain, qui tenta tout pour maintenir la paix.

Hugh Legat est un des secrétaires privés du PM (le premier ministre britannique). Il est aux premières loges pour voir croître les tensions internationales autour des revendications d'Hitler, qui, après l'Anschluss, veut maintenant récupérer des territoires tchécoslovaques peuplés majoritairement d'Allemands. Une des conséquences du traité de Versailles a été de créer ce nouvel État tchécoslovaque en y intégrant trois millions d'habitants de langue et de culture allemande. Les Sudètes constituent un ensemble de régions périphériques à la Bohème et à la Moravie, stratégiquement et économiquement fondamentales pour l'indépendance du pays. Hitler a beau jeu de rappeler aux alliés qu'ils ont pensé en 1918 la nouvelle carte de l'Europe sur la base du droit des peuples à disposer d'eux-même. C'est ce qu'il réclame à son tour pour cette zone géographique, où un parti nationaliste allemand (et en fait pro-nazi) soutient activement le rattachement des Sudètes au Troisième Reich.
Paul Hartmann, ancien condisciple de Hugh Legat au début des années 30 à Oxford, est désormais l'un des secrétaires des affaires étrangères du Reich, chargé des affaires anglaises. Lui et un petit groupe de dirigeants issus des ministères, mais aussi de l'armée, rêvent de mettre fin au régime nazi qui cadenasse l'Allemagne. Mais leurs projets restent nébuleux. La Gestapo veille. Ils savent tous pertinemment que les menaces d'Hitler conduiront tôt ou tard à un affrontement armé. Hitler ne s'est pas caché de sa volonté « d'espace vital » pour l'Allemagne.
La conférence quadripartite de Munich est l'occasion pour les deux ex-amis de se recroiser et de tenter de contrecarrer les projets du dictateur allemand.

Harris construit son récit à base de chapitres alternant le point de vue et les actes de Legat et ceux d'Hartmann. Une progression qui permet de bien comprendre les enjeux et ce qui, après coup, peut apparaître comme les atermoiements de Chamberlain. le personnage a été beaucoup décrié après guerre, comme ayant cédé trop facilement, avec le président du Conseil Daladier, aux caprices du Führer. La réalité est autrement plus complexe. L'opinion reste profondément marquée par l'hécatombe de la première guerre mondiale et ne comprend pas comment par le jeu des alliances France et Royaume-Uni pourraient devoir se battre pour un morceau de territoire, qui plus est peuplé d'Allemands. Hitler prétend que le regroupement des terres allemandes (Allemagne, Autriche et Sudètes) est le dernier acte expansionniste de sa part. Il est prêt à signer tous les traités possibles à ce propos ; sachant qu'il ne les respectera pas et qu'il continue activement le réarmement.

Dans ses remerciements, Harris explique avoir porté depuis plus de trente ans le projet de faire un livre sur la crise politique et diplomatique qui conduisit aux accords de Munich. La leçon d'Histoire qui en découle est parfaite. le lecteur qui s'attendrait à un roman à intrigue et à rebondissements en sera sans doute lui pour ses frais. La partie « romanesque » du récit, très documenté, est réduite à la portion congrue. En ce sens, ce Robert Harris est sans doute plus ardu que ses autres ouvrages. Les amateurs d'Histoire eux apprécieront.
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Traduit de l'anglais par Natalie Zimmermann

J'ai eu beaucoup, mais beaucoup de mal à terminer ce livre. Ce n'est pas qu'il n'est pas intéressant. Bien sûr, tout ce qui précède ces fameux accords de Munich est important.
Mais l'auteur se noie dans les détails, décrivant tout heure par heure, minute par minute. A force, ça devient lassant.
En plus, mis à part les principaux protagonistes, à savoir Hitler et Chamberlain, je ne connais personne.
J'ai trouvé cette lecture fastidieuse. Dommage.
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Ce livre traite sous la forme fictionnelle mais en respectant les faits, des quatre jours de négociations qui ont eu lieu entre Hitler et Chamberlain et accessoirement Daladier et Mussolini avant l'invasion des Sudètes. Comme beaucoup j'avais une image très négative du Premier Ministre anglais due à la façon dont aujourd'hui il est présenté, mais je suspend mon jugement.
Bien sûr pour qui connaît la suite cela paraît une reculade basée sur la naïveté mais ce n'est pas si simple. Déjà en 1938, la Grande Bretagne n'était pas prête militairement et puis la demande pouvait sembler acceptable : rattacher des Allemands à l'Allemagne. Il semble d'ailleurs que Chamberlain ait beaucoup négocié et que Hitler n'était pas si satisfait que cela.
On prête à Churchill ces mots adressé au Premier Ministre à son retour de Munich "Vous aviez le choix entre le déshonneur et la guerre, vous avez choisi le déshonneur et vous aurez la guerre" ( propos en fait tenus plus tard dans une correspondance). Mais les populations étaient toutes ravies d'avoir échappé un second conflit si peu de temps après celui de 14-18 toujours en mémoire y compris la population allemande. N'oublions pas que la Première Guerre était censée “mettre fin à toutes les guerres”.
Et aurait on gagné la guerre si le conflit avait commencé en 1938 ?

C'est en tout cas une lecture très agréable avec peu de personnages inventés.
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On connaissait déjà les pourparlers entre les alliés et l'Allemagne pour ou pas céder les Sudettes à Hitler afin, soi-disant éviter la guerre.
On connait la suite, les signatures du traité n'ont servies à rien de même que le pacte de non agression passé entre l'Allemagne et les russes.

Robert Harris nous fait vivre les jours précédents de la fameuse rencontre du point de vue des différentes parties mais surtout avec l'optimisme sans limite de Chamberlain, prêt à certains compromis pour ne pas entrer en guerre.

Nous suivons aussi un autre point de vue, celui de ces jeunes gens, amis le temps de leurs études à Oxford, leurs combats, leurs différences mais aussi leur retrouvailles le temps de combattre sous la même bannière et de défendre l'Europe contre Hitler.
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Robert Harris est un auteur aux multiples bestsellers mais pour moi, c'était la première fois. Sa spécialité est de traiter un moment de l'Histoire avec romanesque.

Dans « Munich », il est question des accords de Munich, signés entre l'Allemagne, la Grande Bretagne, la France et l'Italie. En parallèle de cet évènement important, deux anciens amis d'études vont jouer un rôle important dans les négociations. Alors qu'ils appartiennent à deux camps différents, et qu'ils ne se sont pas vus depuis quelques années, ils vont trouver des intérêts communs et mener une mission en infiltration qui pourrait tout changer. le lecteur découvre le passé et le quotidien de ces personnages attachants et les suit dans leur aventure trépidante. Comme ce sommet international est sous haute tension, l'objectif de nos deux héros devient oppressant. Dans les scènes presque exclusivement intérieures, le suspense monte crescendo et j'ai été happé par la lecture.

Mais la qualité de ce livre repose aussi sur la représentation réaliste des faits historiques. En effet, à chaque coin de page, on rencontre des illustres protagonistes. L'auteur les personnifie avec justesse et les inscrit dans le contexte de l'époque. Les échanges entre ces décisionnaires, souvent orgueilleux, donnent un certain nombre d'indices sur les évènements qui vont arriver ensuite. On est donc au coeur des prises de position, prémices du futur drame mondial. Je suis ravi d'avoir découvert cette partie des années 30 dont je ne connaissais pas l'existence.

Finalement, ce roman est un vrai divertissement qui vous entrainera dans les couloirs du pouvoir mais qui a aussi une fonction instructive, en mettant en lumière une bribe assez méconnue de notre passé. Dans ce huis clos parfaitement maîtrisé, Robert Harris nous offre une aventure passionnante où l'Histoire prend forme sous nos yeux. Cet auteur m'a donc convaincu de très vite découvrir toute son oeuvre…surtout si elle est du même niveau !
Lien : https://leslivresdek79.wordp..
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Encore un très bon moment avec une histoire signée Robert Harris. le pari est risqué : l'histoire est autour d'une guerre imminente à cause du conflit des Sudètes. L'Angleterre essaye de passer un accord pour maintenir une paix, illusoire, mais néanmoins voulu, même à court terme. Aussi, Robert Harris, avec son exactitude historique, nous plonge-t-il dans cet univers politique, diplomatique, plein de faux-semblants, de trahisons. On connait tous la fin, inéluctable, de ce récit. Aussi est-il imprégné d'un certain défaitisme, pessimisme. Malgré cela, l'auteur parvient à créer une certaine tension tout en nous plongeant dans une histoire du passé vraisemblable.

L'histoire offre un point de vue alterné entre deux anciens amis, tous deux politiciens : Hugh Legat, secrétaire au ministère, en contact donc avec Chamberlain et Paul von Hartmann,, travaillant au ministère étrangère allemand, farouchement opposé à Hitler.

L'intrigue est bien, une certaine tension est là mais je ltrouve un chouïa en dessous des autres en terme d'actions, de rebondissements. le sujet ne s'y prête peut-être pas. La qualité historique reste de rigueur.


Challenge Trivial Reading 8
Challenge A travers l'histoire 2020
Challenge Mauvais Genres 2020
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Munich est un grand livre au multiples qualités. D'abord, il offre une représentation réaliste des faits historiques. On y rencontre d'illustres protagonistes, que Robert Harris personnifie avec justesse, loin des clichés habituels en les retraçant dans leur contexte. Les échanges entre ces personnages, souvent orgueilleux, donnent un certain nombre d'indices sur les évènements qui vont arriver ensuite. On est donc au coeur des prises de position, prémices du futur drame mondial. À cet égard, le Britannique Neville Chamberlain, premier ministre pacifiste est réhabilité .

Robert Harris nous offre une aventure passionnante où l'Histoire prend forme sous nos yeux, puisse ses leçons durablement nous servir.
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Déroutant, le début et la première moitié du dernier roman de Robert Harris.

Le titre annonce : MUNICH, mais nous assistons aux préparatifs de cette rencontre entre Hitler, Chamberlain et Daladier.

J'ai aimé suivre Legat dans les arcades du 10, Downing Street, son mariage contrarié.

J'ai aimé suivre Hartmann au coeur des Affaires Etrangères allemandes. On devine que Hartmann n'est pas en accord avec le Führer.

Les chapitres alternent en l'Angleterre qui craint la guerre, et le chancelier qui fait tout pour la provoquer.

J'ai découvert Chamberlain en pyjama, Hitler avec ses lunettes, et Mussolini… fidèle à son image.

J'aime les romans de Robert Harris qui se déroulent en huis-clos. Et l'auteur confirme encore une fois son talent en nous présentant l'envers du décor d'une page d'Histoire.

L'image que je retiendrai :

Celle de la machine à écrire de la secrétaire du Führer faite spécialement pour lui : les caractères sont de deux fois la taille habituelle.

Une citation :

Ils se retrouvaient coincés à une époque où les gestes gratuits étaient tout ce qui leur restait. (p.296)
Lien : https://alexmotamots.fr/muni..
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- Légers spoilers -

On ne négocie pas avec des barbares.

Avant de le lire, j'étais prévenu que ce n'était pas un des meilleurs Harris.

Le récit alterne les points de vue et actions de deux diplomates, un Anglais et un Allemand. Ces protagonistes ne m'auront jamais intéressé et comme je connaissais déjà les "accords" de Munich, ce défaut a plombé ma lecture. Donc, si vous adhérez à un ou aux deux protagonistes, vous passerez un meilleur moment que moi avec ce roman.

Comme beaucoup de romans s'intéressant à la montée du nazisme, on retrouve les anecdotes classiques sur les chefs et une sympathie palpable pour les communistes (Ce qui est curieux car avant les nazis, ces "braves gens" avaient tenté une prise du pouvoir en Allemagne par les armes et leur idéologie avait ses extrêmes qui ne valaient pas mieux que les nazis. Staline l'aura suffisamment démontré.).

Venant d'un auteur britannique, on a droit à l'inévitable dénigrement des Français (les trois émissaires de la France reçoivent tous subtilement, ou pas dans le cas de Daladier, leur dague albionnaise dans le dos).

Même s'il lui lance quelques piques et relève certains de ses défauts, Harris s'attelle ici à redorer le blason de Neville Chamberlain. La faiblesse de cet homme et sa participation, à l'instar des autres hommes de pouvoir britanniques, à manoeuvrer contre les intérêts français avant même la capitulation allemande de 18 n'est jamais mentionnée par Harris. Or, l'attitude britannique favorable aux Allemands a permis leur remilitarisation, le non-respect des clauses vis-à-vis de la France et, surtout, la remilitarisation de la Rhénanie en 36 par les nazis, alors déjà au pouvoir.
Peut-être que si Chamberlain avait combattu pendant la 1ere guerre, il en aurait vraiment saisi l'horreur et compris qu'on ne transige pas avec des barbares. Mais il a vécu la 1ere guerre bien au chaud, loin du front.
Chamberlain a aussi oeuvré contre Churchill. Là encore, L Histoire donne tort à cet homme qui voulait tant la paix qu'il a facilité la plus atroce des guerres. Pourtant, un élément important de la carrière de Chamberlain est presque ignoré par Harris : il était le partisan du renforcement de la RAF (dans un but défensif). S'il avait été écouté sur ce point, la 2de guerre se serait déroulée différemment.

Munich n'a d'intérêt que comme avertissement pour les générations à venir : on ne négocie pas avec des barbares. L'évènement en lui-même n'apporte rien car tout s'est joué en 1936, c'est là qu'il fallait stopper les nazis en Rhénanie. Mais l'Angleterre avait alors pris le parti des Nazis contre la France. Perfide Albion, vous comprenez maintenant ?

Bref, livre moyen qui agacera les amateurs d'Histoire.
On ne négocie pas avec les barbares.
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