Alors ça, dès le départ ça fait gros pamphlet anti-Amazon ! Tellement de similitudes !! Cela dit c'est pas pour me déplaire.
La description de
MotherCloud, cette entité monstrueuse, fait froid dans le dos.
MotherCloud vous offre un emploi, un logement, un compte en banque, de quoi dépenser votre argent sur place, un système de santé, tout en fait, et tente de vous faire croire que c'est ça le bonheur. Il y a même un système de bons points et de mauvais points ?.
Vous y allez et vous vous faites vampiriser, de votre plein gré.
Ça ressemble tellement à ce qu'on a déjà, en juste un peu pire ; travailler pour consommer toujours plus, se retrouver dans le carcan des dettes, un gros cercle vicieux. Sauf que là, on pense même pour vous... et vous vivez sur place, sur votre lieu de travail. En prime vous avez l'obligation de porter une montre connectée !
MotherCloud n'ignore rien de tout vos faits et gestes, Niark, Niark !
Hauts les coeurs, on y est presque !
Ce roman donne la parole à Gibson, le fondateur de
MotherCloud, qui se considère comme un bienfaiteur de l'humanité, toutefois avec des doutes car, condamné par le cancer il en vient à se poser des questions existentielles mais il est quand-même beaucoup dans le déni ;
Puis nous collons aux pas de :
- Paxton ruiné par
Mothercloud et qui s'y fait embaucher, avec une idée en tête ;
- Zinnia mercenaire en infiltration sous couverture, dont le but est de percer les secrets de ce géant afin de le détruire.
C'est prenant dès les premières pages, et on a vraiment envie de savoir ce que ça donne, même si d'une certaine façon il n'y a qu'à regarder autour de soi pour savoir vers quoi on se dirige... entre Amazon ou nos téléphones qui nous pistent partout,
Elon Musk qui est en train de mailler de satellites tout le tour de la planète et les différents gouvernements qui nous prennent pour des crétins décérébrés, veulent nous contrôler, nous priver de nos libertés ? et nous taper sur les doigts au moindre "faux pas".
Avec tout ça évidemment le traitement productiviste des salariés, des cadences infernales et pas la moindre considération pour quelque problème que ce soit, et toute la détresse et les brutalités en tout genre qui vont avec. C'est violent et révoltant.
D'ailleurs tout au long de l'histoire il est fait référence aux massacres du Black Friday sans en dire plus, ce qui bien sûr attise la curiosité.
C'est un regard sur notre consumérisme qui nous est proposé là, mais aussi sur la société hyper connectée et ses dérives qui nous pendent au nez, et que l'on refuse de voir ; sur cet asservissement qu'on plébiscite, croyant que c'est ça le bonheur ; sur la manière de manipuler les foules, leur laissant croire qu'il n'y a pas d'autre choix.
J'ai bien aimé, sans trouver ça palpitant. Mais je pense que c'est un roman qui continue d'agir un certain temps après l'avoir refermé et qui amène à une réflexion approfondie. C'est un regard intéressant sur nous-mêmes.
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