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Bienvenue dans le Cloud.

Bienvenue dans un monde où nous n'avons plus besoin de professeurs puisqu'un seul peut donner le même cours, par écran interposé, dans toutes les écoles américaines.

Bienvenue dans un monde où tout se consomme, où notre humanité se consume.

Bienvenue dans un monde où tout s'achète grâce à la superstructure mondiale, MotherCloud, championne toutes catégories du commerce en ligne et qui a bel et bien fini par dévorer le commerce traditionnel.

Toute ressemblance avec une certaine entreprise en A ne serait évidemment pas très fortuite. Et ça donne sacrément à réfléchir…

Dans ces hangars aux allures de villes tentaculaires, où tout s'achète, des esclaves modernes courent à longueur de journée pour envoyer aux quatre coins du pays rasoirs électriques, livres, poupées gonflables ou paquets de lessives.

Dans ce monde qui se standardise à outrance, les hommes deviennent des moutons identifiables à la couleur de leur polo. Effroyable résumé de ce qu'ils sont, de ce à quoi ils aspirent.


Rob Hart nous glace le sang à travers le regard de trois protagonistes qui évoluent au sein de la super structure.

Paxton, ancien gardien de prison, un peu désabusé, qui se retrouve dans le service sécurité de l'organisation. Zinnia, bien décidée à enrayer la machine et à découvrir ses secrets honteux. Et Gibson, le big boss, qui s'apprête à passer l'arme à gauche…

Si la première partie du roman sert à nous décrire les us et coutumes de l'entreprise, peu à peu l'action prend le dessus, pour notre plus grand plaisir.

Roman d'anticipation qui évoque un demain hypothétique très réaliste, triste à faire peur. Mais aussi thriller captivant dans les méandres d'une technologie mangeuse d'hommes. La prouesse de ce livre est d'offrir une vraie histoire, qui se dévore, et de nous faire réfléchir en montrant du doigt les failles d'un système qui se voulait, à la base, porteur d'un monde meilleur.

J'ai refermé ce livre avec une boule au creux de l'estomac. Avec une envie de rester unique, différent. Et cette interrogation qui me brûle : mouton, loup dans la bergerie ou berger ? Qui voulons nous être ?

Bienvenue dans un monde qui n'existe pas, hein, promis ?

Lien : https://labibliothequedejuju..
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Une dystopie intéressante et marquante.
MotherCloud. de gigantesques entrepôts, des livraisons par drone, de tout, absolument tout ce que vous voulez.
Mais Paxton, ancien petit patron ruiné par Cloud, et Zinnia qui tente de découvrir les secrets et coulisses de l'entreprise, vont découvrir à leurs dépens qu'il est très difficile de résister longtemps !
Que l'on soit seul ou à deux, et constituer des groupes plus nombreux semble difficile également. Les journées de chacun étant rythmées par des cadences de travail assez élevées, surtout chez les "rouges", les préparateurs de commandes, qui passent leur temps à courir, devoir sélectionner l'article demandé, puis l'expédier vers la zone d'envoi (l'objet étant ensuite expédié par drone).
Abrutissement par le divertissement le soir, après le travail exténuant et sans fin le jour, montres-trackers GPS qui vous surveillent partout, T-shirts de couleur indiquant votre poste dans l'entreprise, jour de coupe (licenciement)mensuel pour les employés les plus mal notés …
Cloud semble très fortement inspirée d'Amazon et pour certains aspects, aussi de Google.
Nous avons aussi le point de vue, raconté par blog, de Gibson Wells le fondateur et patron, âgé et qui fait une dernière tournée de ses entrepôts, à la rencontre de ses employés, sa 2e famille …
Roman choral, roman d'espionnage, dystopie, il y a plusieurs livres différents en un. Si le début semble un peu lent, le rythme est ensuite volontairement très répétitif sur quelques pages pour bien refléter la cadence de travail de Paxton et Zinnia, puis l'intrigue progresse enfin, dévoilant les coulisses et poussant Zinnia à l'action ...
A nous de réfléchir, sur le monde que nous voulons … aujourd'hui et demain
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Quoi de plus logique, qu'après avoir fait l'inventaire ce matin de toutes les grandes dystopies littéraires de vous parler d'une très récente qui aurait pu tout à fait avoir sa place dans l'anthologie de Jean Pierre Andrévon?

C'est le cas de ce "MotherCloud" de Rob Hart, dans la droite lignée d'un "1984" le Fahrenheit 451 de Ray Bradbury , ou encore 'un roman de Margareth Atwood avec une résonnance forcément plus en prise avec notre monde actuel.

Rob Hart nous plonge dans le monde faussement merveilleux de MotherCloud, une entreprise de E-commerce , où tous les employés y vivent comme dans une ville mais où l'on a le facheux sentiment d'être constamment épié par un Big Brother 2.0.

Entre les montres connectées CloudBand, les CloudBurgers et les CloudStores, l'individu y vit totalement sous le sceau de MotherCloud et les commerces et entreprises se voient obligées de mettre la clé sous la porte .

Dans ce roman d'anticipation qui nous fait plus que songer à des entreprises comme Amazon,ou Google, le personnage principal, Paxton, qui a vu sa petite entreprise dévorée par la mastodonte Cloud se retrouve ainsi contraint d'en intégrer un, avec tous les concession que cela lui induit .

Parrallèlement on suit également la jeune Zinnia qui vient également d' intègrer la boite, mais dont les motivations sont clairement différe,tes : elle est en fait une espionne industrielle, bien motivée à découvrir comment fonctionne exactement l'organisation pour mieux tenter de détruire ce monde ultra connecté et ultra surveillé qui entrave toute libérté de penser et liberté individuelle .Le récit donne également la parole à Gibson Wells, le fondateur de Mother Cloud à travers son blog dans lequel il explique les tenants et aboutissants de son projet.

Glaçant et actuel, un thriller d'anticipation est troublant de réalisme et autant qu'aux précités Ray Bradbury, Margaret Atwood, on pense beaucoup pendant notre lecture au roman le Cercle de Dave Eggers ou bien encore à un des épisodes de l'excellente série Black Mirror.

Alors que que le commerce en ligne a explosé avec le confinement, s'immerger dans la si flippante MotherCloud s'avère être une expérience assez saisissante qui finit de nous faire réflechir à notre façon de consommer .

Mené tambour battant, l'intrigue de ce Mothercloud laisse rarement le lecteur reprendre son souffle. Autre atout du livre: le coté lecture augmentée (avec des scans sur certaines pages et sur la couverture via l'application « Lisez ».

Et comme on a dit ce matin que tous les bons romans dystopiques sont très souvent adaptés au cinéma, on ne sera pas étonné de savoir qu'un projet d'adaptation de ce roman est en cours d'élaboration par Hollywwod, avec une réalisation prévue par le vétéran Ron Howard.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Une bonne dystopie avec un côté thriller prononcé qui peut donner des frissons tellement elle pourrait être une des continuités de notre époque et de nos agissements !

Réchauffement planétaire et désertification, effondrement monétaire et quasi-monopole du commerce par MotherCloud. Un Amazon poussé à l'extrême où les employés travaillent et y vivent dans ce qui s'avère être des cellules monastiques ! Perpétuellement pistés par leur montre qui leur permet d'ouvrir les portes qu'ils sont en droit d'ouvrir ; de les évaluer au travail selon des temps déterminés et chronométrés ! Liberté et libre arbitre n'ont plus aucune valeur !

Le créateur de cette société, à la veille de mourir, tient un blog où il raconte sa vie et sa vision de l'aide qu'il a apporté au Monde ; un ancien pdg d'une petite entreprise ruinée par MotherCloud s'y fait embaucher pour se venger et va tomber amoureux de l'espionne-terroriste ! On mélange le tout ça fait une bonne histoire !

Pendant un moment j'ai trouvé que l'histoire manquait de peps mais pour finir le rythme est très bien et l'auteur démontre très bien la vie répétitive et sans surprise ! J'ai trouvé la fin un peu précipitée avec une question dont j'aurais aimé avoir la réponse, même si ça n'aurait rien changé au dénouement.

Challenge MAUVAIS GENRE 2021
Lecture THEMATIQUE mai 2021 : Littérature étrangère
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Le monde, demain, celui à notre porte. Rob Hart pousse légèrement le curseur temporel, à peine. Une société si proche que nous risquons fort de la connaître encore. Peut-on parler de dystopie alors que tout semble si crédible ?

Dérèglement climatique, chaleur à crever, la montée des eaux qui change la cartographie. Voilà juste une partie des conditions qui vont amener cette évolution sociétale.

Les gouvernements exsangues et corrompus ont perdu leur pouvoir, ce sont les immenses entreprises qui mènent la danse et pilotent dorénavant notre civilisation (et ses citoyens). du moins, une seule, en quasi-monopole : Cloud. Les descriptions vous font penser à Amazon ? C'est bien ce futur de l'ultra libéralisme et de la consommation de masse qui est décrit, celui du jetable (les produits comme les gens). Un futur bien présent.

Mothercloud est un vrai thriller d'anticipation, accessible à tous. En toute humilité, Rob Hart cite à plusieurs reprises ses références dans le livre, 1984, Fahrenheit 451, La servante écarlate. Des romans qui brisent la frontière des genres littéraires et ont vocation à toucher un large public. Quand ambition rime avec accessibilité, sans jamais oublier le divertissement.

Pas de propos complexes, une fluidité de narration constante, une vraie intrigue. L'univers de l'auteur suit la voie de la technologie et de l'économie, sans jamais perdre le lecteur dans des termes techniques. L'essentiel en est le résultat. Et comment le vivent les Hommes, et deux personnages principaux aux profils très différents mais qui vont s'unir par la force des choses.

Paxton, qui a vu sa petite entreprise mangée par l'immense Cloud. Zinnia, la « gentille » fille qui est en fait une espionne infiltrée. A ces deux protagonistes se rajoute Gibson Wells fondateur de la solution finale (expression à prendre au premier degré, ou non…).

Cloud fait vivre le monde, le fait travailler (beaucoup), manger (ce qu'il décide), dormir (quand il l'ordonne), s'amuser (à Pac-Man…). Cloud est l'oxygène du monde. Vicié, même si l'entreprise se targue de ses extraordinaires résultats en termes d'écologie…

Le roman regorge d'une foultitude de bonnes idées. La meilleure est sans doute de donner la parole au patron de Cloud, à travers son blog. C'est particulièrement intelligent de le laisser s'exprimer sur son projet, d'expliquer comment il en est arrivé là et ce qu'il cherche à construire. Pour réfléchir à une situation, il faut l'ensemble des éléments et des avis.

Peut-on encore croire qu'il est possible de concilier le big business avec la liberté de penser ? Ce roman formidable aide, en tout cas, à réfléchir à cette situation et à sortir la tête du sable. Car cette société-là est déjà en marche et nous en sommes les acteurs au service de quelques « bâtisseurs ».

Mothercloud est aussi plausible que divertissant, aussi crédible qu'effrayant. Rob Hart a un talent rare, celui de raconter une histoire à message, tout à la fois terrible et réjouissante, prenante au possible. Il nous pousse à la réflexion en nous permettant de prendre un certain recul sur notre monde, avant qu'il ne soit trop tard.

A lire absolument par le plus grand nombre, quels que soient vos goûts littéraires ! Un indispensable de cette année.

A noter que le roman sera adapté au cinéma par Ron Howard (rien que ça).

PS : j'adore la couverture française, très bien vue et plus parlante que l'originale ! Et sympa la lecture augmentée (plan du site Cloud, vidéos…), via l'application « Lisez »
Lien : https://gruznamur.com/2020/0..
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Imagine… Imagine un monde où les gens n'oseraient plus sortir de chez eux et commanderaient tout sur la plateforme Cloud.

Imagine un monde où une partie de l'humanité crève de faim, de soif, de chaud sous un soleil implacable et où la seule solution pour s'en sortir soit d'entrer bosser chez Cloud.

Plus d'écoles, plus de petits magasins, plus de librairies, des gouvernements à la ramasse.

Imagine une super société géante où les travailleurs vivent, travaillent, dorment, mangent sur le site même… Sans jamais en sortir, sauf si virés.

Où ils portent une montre qui les aide dans leur recherche des produits à envoyer aux clients… Produits envoyés par drones, le plus rapidement possible. On dirait un peu l'autre grosse boîte qui ne paie pas ses impôts, Ha ma zone…

Oui, cette dystopie est ultra réaliste, glace les sangs car cette forme d'esclavagisme est déjà là, n'a jamais totalement disparu, c'est juste modernisé. Les chaînes ne sont plus en métal, mais électroniques et encore plus difficile à enlever car elles ont été mises à l'insu de notre plein gré.

Les patrons, les gouvernements, les sociétés, inventent des gadgets pour nous faciliter la vie, le travail, la tâche, les courses, pour nous distraire, pour notre sécurité, mais c'est toujours à sens unique car le produit, c'est nous ! le cobaye, c'est nous ! Celui que l'on suit à la trace, c'est nous ! Celui qu'on enchaîne, c'est vous, moi, toi, nous.

Opposants différents récits : d'une part, celui du concepteur, qui pense qu'il a créé le modèle de société idéale, que tout le monde est content et de l'autre, des travailleurs de cette même société qui bossent non stop, à des cadences infernales, suivant leur montre qui leur indique tout et qui les trace partout. Bref, le jour et la nuit !

Gibson, le gentil créateur de MotherCloud avait pourtant une idée de génie, mais à la fin, c'est un peu comme moi quand je me mets au bricolage : dans ma tête, c'est magnifique, génial, la vision de rêve et quand j'ai terminé, ce que j'ai sous les yeux ne ressemble en rien à ce que je voyais dans ma tête. Comme les hamburgers des fast-food, super appétissant et gonflé sur les affiches mais une fois dans l'assiette, oups…

Malheureusement, il y a des longueurs, j'ai eu du mal à m'attacher à Paxton et Zinnia, les deux travailleurs. Bref, j'ai peiné à lire ce roman, à tel point que j'ai pensé arrêter tout à la moitié… J'ai arrêté en fait et pris un autre roman, pour avancer. Puis j'y suis revenue et là, tout s'est débloqué !

L'auteur nous démontre bien aussi que nous nous résignons facilement, trop facilement, alors que nous sans doute toujours juré que « non jamais », que ça ne passerait pas par vous… Et hop, vous voilà parfait petit toutou, remerciant la main qui le soigne et qui lui offre un toit, parce que tout compte fait, c'est mieux que dehors…

Une fois installé dans notre petit confort, dans notre routine, même chiante, même abrutissante, on baisse les bras, on ne se révolte pas, pire, on trouve que tout compte fait, c'est pas si mal que ça… Les résolutions vont aux orties pendant que le reste du monde vous fait bosser comme un esclave pour avoir ses commandes toujours plus vite.

Par contre, j'aurais apprécié d'en apprendre un peu plus sur le monde d'après, sur tous ces gens qui commandent à MotherCloud… Entendre des voix différentes auraient été intéressantes, aurait donné une autre dimension au roman et l'aurait rendu moins orienté.

Malgré le fait que je ne me sois pas attachée plus que ça aux personnages principaux, que j'ai trouvé des longueurs dans le texte et qu'un autre point de vue n'aurait pas été du luxe, cette dystopie est glaçante car elle n'est pas éloignée de notre Monde (hormis le contexte climatique).

MotherCloud pourrait être Ha Ma Zone ou l'autre, avec ses 40 voleurs, qui niquent les règles du travail, se comportent comme des esclavagistes, ne paient pas d'impôts (ou si peu) et contrôlent une partie du Monde comme des dictateurs, dictant aux gouvernements leur règles à eux qui leur permettent, avec notre accord, de devenir de plus en plus riche.

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Gibson Wells est le créateur et dirigeant de la plus grosse compagnie de commerce en ligne et de technologie Cloud du monde. En effet, après les massacres du Black Friday, il fallait à tout prix trouver une solution alternative. Mais voilà, ce géant de l'économie mondiale dont la fortune s'élève à plus de 300 milliards de dollars apprend qu'il est condamné et qu'il ne lui reste que très peu de temps à vivre. Il livre sur son blog son parcours, sa fierté, mais aussi ses doutes.

p. 15 : » Nous avons donné du travail aux gens. Nous leur avons donné accès à des biens abordables et aux services médicaux. Nous avons payé des milliards de dollars d'impôts. Nous avons été à la pointe de la réduction des émissions de carbone, ainsi que du développement de comportements et de technologies qui sauveront la planète. «

A l'origine de toute prise de contrôle d'un despote il y a toujours des motivations philanthropes…

Alors, désespérés par un taux de chômage croissant et pour ne pas mourir de faim, des cars entiers affluent quotidiennement vers les filiales de MotherCloud qui jonchent le pays. Après avoir franchi avec succès les tests d'embauche, Paxton découvre avec effroi son nouveau lieu de travail et de vie. Car tout est centralisé pour plus de contrôle. Une ville dans la ville.

p. 23 : » Comment résumer la partie » Expérience professionnelle » ? Il ne souhaitait ps s'étendre sur ce qu'il avait fait avant. le concours de circonstances qui l'avait amené dans le théâtre décrépit de cette ville décrépite. Parce que le faire, ce serait raconter comment Cloud avait détruit sa vie. «

Quant à Zinnia, elle s'y infiltre pour d'obscurs motivations, bien décidée à découvrir ce qui se cache derrière ces façades et ces pratiques. Et pour ce faire, tous les moyens seront bons.

p. 495 : » N'oublie pas que ta liberté t'appartient jusqu'à ce que tu y renonces. «

Effroyable dystopie qui n'est bien sûr pas sans rappeler au lecteur l'influence grandissante et alarmante du géant au large sourire. du même acabit que » 1984 » de George Orwell ou bien encore » La servante écarlate » de Margaret Atwood ce roman d'anticipation vous donnera quelques sueurs froides et une prise de conscience certaine. le concept étant déjà créé on marche dans les pas des personnages du livre, en se demandant tout comme eux, à partir de quand peut-on perdre le contrôle de la situation.
Lien : https://missbook85.wordpress..
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Imaginez un monde futur, pas très lointain, où une certaine entreprise appelée MotherCloud serait la seule ou presque à embaucher, ou du moins offrir une vie convenable à ses salariés. Vraiment ???? Alors que la Terre a entamé son déclin à coups de montées des hauts et de températures élevées, à cause de qui on se le demande..., MotherCloud apparentée à demi-mot à nos GAFA actuels est plus qu'une entreprise, c'est une famille. Enfin, pour celles et ceux qui y adhèrent. Mais, ont-ils vraiment le choix ? Dans un monde où le capitalisme et le consumérisme sont à leur paroxysme, Rob Hart apporte à travers MotherCloud, son premier roman, un regard critique et acerbe sur la politique entrepreneuriale et salariale. Anxiogène à l'instar des récits de Margaret Atwood ou de George Orwell, ce livre est toutefois à placer un cran en dessous tant il m'a manqué cet élan romanesque qui fait la signature d'un auteur, chose compréhensible pour une première d'autant que la construction est réussie. Curieu(se)x d'en savoir plus ? Ça tombe bien, j'en ai fait un podcast...
Je remercie chaudement les éditions Belfond et surtout le site bibliophile Lecteurs.com pour la confiance qu'elle m'accorde et son flair littéraire me concernant ! lol

C'est au sein d'une de ses villes/plateformes qu'interagissent Paxton et Zinnia, deux nouvelles recrues. Si l'un est embauché à la sécurité et doit se revêtir d'un polo bleu, Zinnia, polo rouge, est envoyée à la manutention courir à la préparation des commandes : livres, chaussures, rasoirs... Affublés de montres connectés, les salariés sont minutés, surveillés, notés.

Ecrit à la première personne, ce roman choral divisé en trois voix distinctes suit l'évolution de Gibson, créateur et patron de MotherCloud sur le point d'être vaincu par la maladie. Paxton donc, ancien gardien de prison désabusé et ex petit patron ruiné contraint de bosser pour son ennemi. Et enfin Zinnia, une taupe dont la mission est d'infiltrer, si ce n'est détruire le système de l'intérieur.

Sous couvert de dystopie, Rob Hart décortique les mécanismes psychologiques qu'exercent ce genre d'entreprise, l'ascendant sur la masse salariale et les pressions envers les politiques gouvernementales. Alors que tout s'achète, même la dignité, la peur de perdre son boulot devient LE moteur et la crainte de tout individu. Alors vivre et consommer dans un tel complexe sous algorithme est un bien petit prix à payer pour vivre décemment. Quitte à s'arranger avec sa conscience...

Derrière sa façade et son utopie volontaire, MotherCloud utilise la technologie comme un moyen de surveillance accrue. Mais comme chacun sait, tout système révèle ses failles...

Créer pour améliorer et innover, la structure monstre se révèle être le visage et le bras armé d'un capitalisme débridé, profitant d'un asservissement progressif et pervers, annihilant ainsi toutes formes de rébellion.

Glaçant, ce livre manque toutefois de souffle romanesque qui fait la signature d'un auteur. Chose que je pardonne volontiers face à la construction du roman et les nombreuses références existantes qui ont offert à la lectrice que je suis, quelques sueurs froides !

Peut-être réfléchirez-vous à deux fois avant de commander des objets, et à fortiori des livres, sur des sites marchands comme la très controversée et à juste titre entreprise commençant par un A, clairement visée à travers ce livre.

De nombreuses phrases et paragraphes m'ont échauffé ou ému, mais jamais autant que ces quelques mots de l'auteur en guise de remerciements :

"Pour finir, un mot sur la personne à qui est dédié ce livre : Maria Fernandes travaillait à temps partiel sur trois sites différents de la chaîne Dunkin' Donuts dans le New Jersey, et, en 2014, alors qu'elle s'était endormie dans sa voiture entre deux services, elle s'est accidentellement étouffée dans les émanations de gaz d'échappement. Elle peinait à réunir les 550 dollars mensuels que lui coûtait le loyer de son appartement en sous-sol. La même année, d'après le Boston Globe, le directeur général de Dunkin' Donuts, Nigel Travis, avait gagné 10.2 millions de dollars. Plus qu'aucune autre, l'histoire de Maria est au coeur de ce livre."

Retrouvez cette chronique et le podcast sur le blog et la page Babelio de l'auteur !


Lien : http://bookncook.over-blog.c..
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Bienvenue à MotherCloud, une entreprise de commerce en ligne qui a supplanté tous les autres commerces des USA et pratiquement du monde entier, toute ressemblance avec Amazon, Alibaba ou d'autres sites n'est pas fortuite, évidemment. Rob Hart nous présente un futur tellement proche que nous pouvons le toucher du doigt, tout y semble si réaliste et vrai, hormis la crise climatique, qui est bien plus avancée dans le livre que dans la réalité, mais si nous continuons ainsi, nous y courons.

Nous suivons trois protagonistes : Paxton, un ancien gardien de prison, qui a crée son entreprise avant de se voir ruiner par MotherCloud et qui n'a d'autres possibilités que d'y postuler, Zinnia, une gentille fille qui est en réalité une espionne industrielle chargée d'étudier le système énergétique et Gibson Wells, le fondateur de l'entreprise, atteint d'un cancer en phase terminale, qui fait une dernière tournée dans les Cloud et explique son projet sur son blog. Leurs points de vue alternent pour former un roman choral.

La vie est devenue presque impossible à l'extérieur du fait des ravages causés à l'environnement : chaleur caniculaire, montée des eaux et pollution. L'économie ne se porte pas mieux, MotherCloud a peu à peu supplanté tous les commerces, les gouvernements sont corrompus et se laissent dicter leur conduite par le géant qui livre tout ce qu'on veut très rapidement par drone. Les MotherCloud sont d'immenses complexes, de la taille d'une petite ville où des ouvriers réduits à l'état de numéros font un travail abrutissant, surtout les préparateurs, vivent dans des cages à lapins et consomment sur place.

Ce roman est vraiment une réussite, à la fois dystopie et thriller, il nous décrit un futur pas si improbable et sans doute déjà une réalité pour les employés de certaines entreprises d'e-commerce. le suspense est très bien entretenu et les pages défilent. Paxton est un personnage vraiment très réussi, qui démontre bien l'emprise que ce système peut avoir sur les individus pour en faire des moutons dociles. Il a travaillé des années pour pouvoir créer sa propre entreprise, a été ruiné par MotherCloud et s'y fait embaucher par nécessité. Il est plein de rancoeur envers Gibson, mais très vite son besoin d'approbation et d'un certain confort lui fait accepter le système et y participer activement. Il lui faut beaucoup de temps pour voir la corruption de l'organisation. Il subit les évènements et ne fait aucun choix, c'est finalement plus facile de croire ce que les disent ses supérieurs que de réfléchir par lui même.

Le personnage de Gibson est aussi très intéressant. Il explique son projet, qui partait sur de bonnes intentions, mais chacun sait que l'enfer est pavé de bonnes intentions, surtout l'enfer que l'on fait subir aux autres pour s'enrichir sans limite, tout en croyant – hypocritement ou non – agir pour le bien commun. Il a complètement perdu de vue la réalité.

Au niveau de la forme, ce roman est très bien écrit, très fluide et sans patois de Canaan comme c'est souvent le cas avec les dystopies. Certains paragraphes sont répétitifs, pour marquer le déroulement de la vie des héros qui travaillent, dorment consomment et recommencent le même cycle indéfiniment. Ils ne sont pas surveillés par des caméras mais pistés par leur montre GPS, ils sont espionnés et évalués en permanence, menacés de licenciement si leur évaluation ne comporte qu'une étoile.

Ce roman addictif rend hommage à Orwell, Bradbury et Atwood, il nous montre ce que peut être un monde où le capitalisme débridé, l'ultra-libéralisme et le consumérisme sont poussés à leurs extrémités. Il est effrayant et devrait nous interroger sur notre vision de la vie et nos réels besoins. Merci à Netgalley et aux Editions Belfond pour ce superbe roman à ne pas manquer.

#MotherCloud #NetGalleyFrance
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MotherCloud est une superstructure de l'e-commerce qui a englouti une bonne partie de l'économie mondiale. Son patron, Gibson, et atteint d'une maladie incurable, va décider de se rendre dans un maximum de structures pour visiter ses employés. Zinnia, quant à elle, va tout faire pour se faire engager, mais elle semble avoir une mission bien particulière. Pour compléter le tableau, Paxton va également intégrer MotherCloud, cette même société qui l'a ruiné il y a peu.

Cela a été une très bonne lecture et je dois dire que le réalisme avec lequel dépeint cet univers l'auteur a favorisé une ambiance anxiogène tout au fil des pages. Sous forme de dystopie, Rob Hart va mettre en exergue un futur où tout est contrôlé.

Voilà un roman qui fera interroger son lecteur tout au long de son intrigue. Tout est contrôlé à MotherCloud, jusqu'au plus petit mouvement. Tout est observé, tous les déplacements sont mis sous surveillance. En contrepartie, les employés auront un toit sous la tête et un salaire. Mais quel prix ces derniers sont-ils prêts à payer pour obtenir un certain confort ? C'est bien de leur liberté individuelle dont il est question. C'est pour toutes ces raisons que j'ai ressenti une atmosphère particulièrement oppressante pendant cette lecture.

La force de ce roman réside également dans les personnages, qui vont porter l'histoire. le schéma narratif est particulièrement bien choisi. En effet, ce roman choral va alterner entre les points de vue de Gibson, Paxton et Zinnia et j'ai trouvé que c'était un choix judicieux. le lecteur pourra ainsi s'immerger à la perfection dans cette histoire et suivre pas à pas les pensées des personnages.

La plume de l'auteur est entraînante, fluide et très addictive. Une fois de plus, je mets en avant le fait que Rob Hart alterne avec les points de vue. Aucune monotonie n'est ressentie tout au fil des pages et cela dynamise beaucoup le récit. Les pages ont défilé rapidement et c'était très difficile de lâcher ce roman.

Un roman dystopique â l'ambiance anxiogène et au style immersif, qui fera sans aucun doute réfléchir. le choix de narration est des plus judicieux. À découvrir.
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