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Citations sur Un Papa de Sang (43)

Partir loin pour oublier tout ça ? Est-ce que j'y pense ? Non, si on naît dans un pays, il faut supporter son passé. Toutefois, ici, la solitude me piège. Etre cultivateur, ça pousse à l'éloignement, être fils de prisonnier, ça pousse encore à plus d'éloignement. Je m'ennuie, je peine. Je trébuche et vois mon existence un peu gâchée. Au fond, je ne me réveille pas tranquille.
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Quand un peuple s'est vu exterminé une fois, il ne se dit plus hors de danger. Des fauteurs ont rapporté de Rilima une méchanceté comparable à celles qu'ils emportaient à leur entrée. Vigilance, n'écoutons pas ceux qui prétendent la page tournée. On ne compte pas les anciens tueurs qui feintent. L'humain ne se débarrasse jamais d'une existence animale passée.
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Je savais que ce camp n'était pas un pays natal, je n'oubliais pas les collines, sans les regretter gravement. Si un enfant trouve un endroit pour manger et dormir en tranquillité, et jouer avec les camarades, son insouciance court plus vite que la nostalgie.
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Je ne sais combien de générations s'useront avant que des jeunes tutsis et hutus puissent rire en amitié sincère. Je veux dire, sans crainte d'une gêne soudaine.
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Si, en ce fatal mois d'avril, les avoisinants avaient pensé avec sincérité que l'homme est à l'image de Dieu, ils n'auraient pas brandi les machettes. Aujourd'hui, on n'aspire pas à l'oubli. J'ignore à quoi on peut aspirer. L'influence du passé ne va pas s'user. Couper des avoisinants comme des animaux, c'est grand-chose. Pendant des générations on va le raconter et le détailler, parce ce que c'est une histoire surnaturelle.
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"Puis, je leur ai expliqué comment la guerre nous avait contaminés. J'ai expliqué les tueries, la défaite et la fuite au Congo. À l'époque, on parlait de guerre. Nous, on s'était habitué pendant des années au mot "guerre", intambara, ou "tuerie", ubwicanyi, et, au fond, on ne comprenait pas bien le mot "génocide". On ne voulait pas se risquer à ça. Dans notre famille, ce sont les enfants qui ont rapporté ce mot de l'école."
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"Quand un peuple s'est vu exterminé une fois, il ne se dit plus hors de danger. Des fauteurs ont rapporté de RIlima une méchanceté comparable à celle qu'ils emportaient à leurs entrée. Vigilance, n'écoutons pas ceux qui prétendent la page tournée. On ne compte pas les anciens tueurs qui feintent. L'humain ne se débarrasse jamais d'une existence animale passée."
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"Je crois que le génocide ne s'est jamais éloigné de mes oreilles d'enfant. J'ai toujours vécu avec ce brouhaha. Dès l'âge de cinq ans, peut-être avant, je savais que des gens avaient été malmenés dans une terribles situation. Mais c'était des paroles qui volaient sans se poser. Si des connaissances de passage en causaient, si les parents l'évoquaient, je les voyait très bousculés. C'était tremblant, je m'éloignais. Ces paroles effrayaient trop pour que je tente de les imaginer. Elle me repoussaient. Je refusais d'écouter en cachette comme on aime écouter les intimités de ses parents."
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J’ai pénétré dans les ténèbres du génocide. J’ai continué à poser des questions et des sous-questions concernant soit Claudine, soit sa famille. Quelle est l’origine des tueries, comment les gens se cachaient sous les papyrus avant le soleil, comment ils se déplaçaient dans l’eau en compagnie des moustiques, le manger cru pendant les veillées, comment ils sont parvenus à en réchapper tandis que le grand nombre a été coupé ? Je suis allée au mémorial de N’tarama. Aucune curiosité de descendre dans les marais. Au fond, je n’aspire pas à connaître les détails trop palpables.
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J'ai un doux ami, nous nous parlons bien, nous nous promenons sans aller nulle part.
Nous ne descendons pas à Nyamata car c'est compliqué d'obtenir la permission.
J'attends d'avoir vingt ans pour commencer à désobéir.
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