Malgré moi, j'eus de la sympathie pour cet homme, et je ressentis pour lui une immense pitié.
Sheila n'était pas la seule victime; son père, sans aucun doute, désirait et méritait autant de tendresse qu'elle. Il y avait eu autrefois un petit garçon dont personne n'avait jamais soulagé la souffrance.
Aujourd'hui c'était un homme.
A Sheila R., bien sûr
On me demande sans cesse quel est ce poeme qui decore le mur de mon bureau. Il me semble juste que l'on connaisse l'enfant qui l'a composé. Et j'espère seulement avoir eu la moitié de son talent pour écrire ce livre.
Quand on se laisse apprivoiser, on prend le risque de pleurer. il a raison. On pleure un peu. Chaque fois que quelqu'un s'en va, on pleure un peu. L'amour, ça fait mal, quelquefois. Quelque fois, ça fait pleurer
- On s'est apprivoisées, toutes les deux, hein ?
- Certainement.
- Ça fait pleurer d'apprivoiser quelqu'un, c'est pas vrai ? Ils pleuraient tout le temps, dans ce livre, et je comprenais pas pourquoi. Avant, je croyais toujours qu'on pleurait seulement quand quelqu'un nous battait.
P. 235
- Ce que je comprends pas, c'est pourquoi les bonnes choses s'arrêtent toujours.
- Tout a une fin.
- Non, pas tout. Pas les mauvaises choses. Elles finissent jamais.
P. 234
J'oubliais souvent qu'elle n'avait que six ans. En juillet, elle en aurait sept. Je l'oubliais à cause de son regard, qui étais si vieux.
P. 231
- Je sais. J'ai pas fait exprès de pleurer.
P. 219
Tu es pas fou, Peter, dit William. Personne est vraiment fou. C'est rien qu'un mot. Pas vrai, Torey ? Rien qu'un mot. Et personne est juste un mot.
P. 202
Derrière ce regard hostile vivait une toute petite fille qui savait déjà que la vie n'était pas une partie de plaisir ; et que le meilleur moyen de se protéger du rejet des autres était encore de se rendre aussi détestable que possible. Ainsi, on ne s'étonnait plus de ne pas être aimé. On trouvait cela normal.
P. 30