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Citations sur L'enfant qui ne pleurait pas (50)

- Torey ?
- Oui ?
- Tu vas jamais me quitter, hein ?
J'écartai sa frange de son front.
- Un jour ou l'autre, il le faudra bien, j'imagine. Quand l'année scolaire sera finie, tu iras dans une autre classe, avec une autre institutrice. Mais pas avant, et il reste encore beaucoup de temps.
Elle bondit sur ses pieds.
- C'est toi, ma maîtresse. Je veux jamais en avoir une autre.
- Je suis ton institutrice pour le moment. Mais un jour, nous ne serons plus ensemble.
Elle secoua la tête ; son regard s'était assombri.
- Ici, c'est être ma classe. Et je veux y rester toujours.
- Ce n'est pas pour tout de suite, tu sais. Et quand le moment viendra, tu seras prête.
- Pas question. Tu m'apprivoises, tu être 'sponsable de moi. Tu peux jamais me laisser, parce que tu être 'sponsable de moi pour toujours. C'est ce qui est écrit, là*, et c'est ta faute si je être apprivoisée.
- Hé là, mon poussin ! (Je la pris sur mes genoux.) Ne te fais donc pas de mauvais sang.
- Mais tu vas me laisser, dit-elle, d'un air plein de reproche, en fuyant mon étreinte. Comme ma maman. Et Jimmie. Et tout le monde. Mon papa aussi, il me laisserait, mais il a peur d'aller en prison à cause de ça. Il me le dit un jour. Tu être comme tous les autres. Tu me laisses aussi. Même après que tu m'apprivoises et moi je te demande rien.


* Torey venait de lire à Sheila Le Petit Prince de Saint-Exupéry.
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Comme dans l'histoire, quand le petit prince part après avoir apprivoisé le renard, en fait il restera toujours avec le renard, car chaque fois que le renard verra un un champs de blé, il pensera au petit prince. Il se rappellera combien le petit prince l'aimait. Ce sera la même chose pour nous. Nous nous aimerons toujours. C'est plus facile de se séparer ainsi, car chaque fois que l'on se souvient que quelqu'un nous aime, on ressent un peu de son amour.
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C'était un article très court, juste quelques paragraphes coincés en page 6 sous les bandes dessinées. Il parlait d'une petite fille de six ans qui avait kidnappé un enfant du quartier. Par cette froide soirée de novembre, elle avait emmené le gamin de trois ans, l'avait attaché à un arbre d'un bosquet voisin puis avait mis le feu. L'enfant était à l'hôpital dans un état critique. La petite fille avait été appréhendée.
Je lus l'article de l'œil indifférent dont je parcourais le reste du journal, avec un vague sentiment d'indignation sur l'évolution de la société. Plus tard, au cours de la journée, il me revint en mémoire tandis que je faisais la vaisselle. Je me demandais ce que la police avait fait de la petite fille. Pouvait-on mettre une enfant de six ans en prison ? J'eus quelques visions kafkaïennes de la gamine errant dans la vieille prison sinistre de la ville. J'y pensais d'une manière anonyme, impersonnelle. Mais j'aurais dû m'en douter.
J'aurais dû me douter qu'aucun enseignant n'accepterait dans sa classe une élève ayant un tel antécédent. Qu'aucun parent ne voudrait que son enfant côtoie à l'école une fillette de ce genre. Que personne ne la laisserait se promener en liberté. J'aurais dû me douter qu'elle finirait par échouer dans ma classe.
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Je demandai aux gamins de prêter attention aux gestes de gentillesse qu’ils observeraient chez les autres et de rédiger une note qu’ils mettraient dans la boîte, ou bien, s’ils ne savaient pas écrire, de venir me trouver pour que je la rédige pour eux. Ainsi prit naissance l’un des exercices les plus appréciés des enfants et les plus efficaces. Chaque soir, je lisais une trentaine de messages des gamins sur les gentillesses qu’ils avaient remarquées chez les autres. Outre qu’elle encourageait les enfants à observer chez les autres un comportement positif, cette formule les incitait à se surpasser dans l’espoir que leur nom apparaîtrait dans la boîte à la fin de la journée. Certains messages étaient classiques, mais d’autres dénotaient d’une grande finesse, félicitant tel enfant pour un progrès infime mais significatif, parfois pour un comportement qui m’avait échappé. Par exemple, Sarah reçut des compliments pour n’avoir pas utilisé, au cours d’une discussion, une expression vulgaire dont elle raffolait, et Freddie pour avoir déniché un kleenex au lieu de se moucher dans sa chemise. J’adorais ouvrir cette boîte chaque soir, car j’y contribuais un peu, si ce n’est pour m’assurer que tous les enfants avaient au moins un message, et c’était un tel plaisir de découvrir ce qu’ils avaient remarqué. Et aussi, je l’avoue, de trouver de temps à autre une note qui m’étais destinée.
La lecture des messages qui clôtura donc ce mercredi, après la confection des bananes au chocolat, fut particulièrement agréable, car pour la première fois le nom de Sheila y apparut dans une autre écriture que la mienne. Sheila, qui se tenait encore à l’écart du groupe, garda la tête baissée pendant que les gamins applaudissaient à ses messages. Mais elle accepta volontiers les bouts de papier quand je les lui tendis.
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Les choses ne sont jamais vraiment comme on aimerait qu'elles sont, n'est-ce pas ?
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Car si tous avaient un petit égo triste et réduit en miettes, aucun d’eux n’était fragile. Bien au contraire. Le fait qu’ils aient survécu assez longtemps pour être arrivés là où ils en étaient après les épreuves qu’ils avaient traversées, pour la plupart, était bien une preuve de force.
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Extrait de la postface de l'écrivain japonais Otsuichi au manga Mad World, qu'il a scénarisé :

J'ai lu les récits de Torey Hayden au point que n'importe qui en aurait la nausée. Mais après les avoir digérés, j'étais déprimé après l'idée que j'avais tout lu. Qu'allais-je désormais pouvoir lire de plus intéressant pour le reste de ma vie ? Au final, j'ai pris la décision de relire ses œuvres tous les ans. A l'occasion de mon anniversaire. J'ai respecté mon engagement pendant deux ans puis j'ai trouvé la force de passer à autre chose.
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Personne est vraiment fou. C'est rien qu'un mot. (...) Et personne est juste un mot.
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J’ai souvent l’impression d’avoir enfin perdu mon innocence. Je me dis chaque fois, bon, je viens de voir ce qu’il y a de pire, la prochaine fois je n’aurai pas aussi mal. Et je découvre que j’ai toujours aussi mal.
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 Les amis, c’est mieux que les parents : nous nous aimons parce que nous le voulons et non parce que nous sommes obligés.
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