Fin du XVII siècle aux Etats-Unis, un bateau chargé d'une cargaison étrange échoue sur la côte est du pays. L'année suivante, à Salem, se crée une ligue, la Confrérie des Chasseurs décidée à éradiquer ces nouveaux venus, communément appelés les Brookes. Les Brookes sont des vampires chassés de la vieille Europe résolus à faire de cette nouvelle terre la leur. Organisés en convoi, ils traversent le pays d'Est en Ouest en livrant bataille contre leurs ennemis et en récoltant tout l'argent qu'ils peuvent. On comprend assez vite les raisons de faire main basse sur ce métal qui d'une part représente un danger pour leur communauté et d'autre part est un véritable levier économique.
XIX / XX siècles, deux frères, Samuel et Orion Clemens, se battront jusqu'au bout pour défendre leurs idées; l'un comprend la nécessité d'engager une trêve avec ce richissime ennemi, l'autre se servira de sa plume pour les combattre.
Entre,
Wayne Barrow revisite avec un talent indéniable l'histoire et les mythes fondateurs de la culture américaine. de la chasse aux sorcières à Salem en passant par les grandes figures du Western ( les Dalton, Billy le Kid, Fort Alamo……), l'auteur se les réapproprie et les transforme pour en faire une fresque humaine, économique, sociale aux dimensions cinématographiques. On lit un film dans lequel il insuffle un rythme qui va crescendo. Pas de temps mort. L'humour y a une place importante – le chapitre sur la conception de la winchester est hilarant. L'importance de maîtriser son histoire confère à ce récit une certaine crédibilité; cette uchronie rend hommage à un genre cinématographique tombé en désuétude, genre qui a nourri mon adolescence pour mon plus grand bonheur. La présence des Brookes est un prétexte pour l'auteur pour y faire l'éloge du mythe américain. Non, je vous rassure, ce n'est pas une énième ressucée de Twilight et autres, on est dans la cour des grands. de ceux qui savent écrire, qui sont pourvus d'une imagination fertile et qui ont l'heur de nous offrir un excellent moment en leur compagnie. J'ai franchement apprécié son oeuvre, ses clins d'oeil, sa facilité à nous inviter dans son monde fantasmagorique. Une belle réussite.
Si vous aimez ce genre littéraire, le western, je vous invite à découvrir deux autres auteurs:
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Tom Franklin avec
LA CULASSE DE L'ENFER qui raconte l'histoire d'une vengeance, d'une lutte fratricide où la rédemption ne peut trouver refuge que dans la douleur et le sang. de forts accents Sergio « Leonesque » donc très âpres, crus, durs. Un monde virile où tout se règle par une bonne décharge de plomb. La violence est la marque de fabrique de ce livre, elle est sans concessions et remplace la notion de morale, de justice, de loi. Ca m'a particulièrement marqué et les rares personnes qui m'ont emprunté ce livre en sont sortis réjouis.
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Oakley Hall avec
WARLOCK qui a été porté sur les écrans par Edward Dmytryk – L'homme aux coltes d'or avec Henry Fonda. le mythe de Tombstone revisité en s'appuyant sur les forces et faiblesses des différents protagonistes, sur un monde en perte de repères, sur la vacuité du sens de la vie. On est dans la réflexion psychologique, le tréfonds de l'âme humaine est traqué, fouillé, disséqué jusqu'à ce que le destin rapplique et pousse tout ce petit monde à combattre la part sombre de sa personnalité. Très année 50/60 comme ambiance donc une certaine lenteur qui souligne la marche implacable du destin. Personne n'échappe à ce qu'il est.
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