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Avec « Bloodsilver », Johan Héliot et Xavier Mauméjean (qui se cachent ici sous le pseudonyme de Wayne Barrow) tissent une magnifique fresque relatant ce qu'aurait pu être l'histoire des États-Unis si les « Brookes » (comprenez les vampires) y avaient débarqué au XVIIe siècle afin d'y créer leur propre état, loin du Vieux Continent. de l'arrivée des Brookes à bord de l'Asviste, comme les premiers pionniers avant eux sur le Mayflower, à leur progressive acceptation par les habitants du pays, en passant par l'organisation des Brookes en Convoi s'enfonçant de plus en plus loin dans le territoire, la création de la Confrérie des Chasseurs en réponse à cette incursion, les persécutions, les fragiles tentatives de cohabitation entre les deux communautés..., ce sont près de trois siècles d'une histoire réinventée qui défilent devant nos yeux ébahis. Chaque chapitre, de longueur très variable, correspond ainsi à une année, un personnage, un moment clé de l'histoire de la Famille (les vampires) ou des Chasseurs (leurs plus farouches opposants).

Le mode de narration peut, il est vrai, engendrer dans un premier temps une certaine frustration (notamment lorsque, comme moi, on ne s'attendait pas à passer d'une époque à une autre aussi rapidement) mais on se laisse malgré tout vite happer par le récit et le talent incontestable des deux auteurs dont l'association fonctionne à merveille. En même temps que l'histoire des Brookes se sont aussi et surtout les plus grands événements de l'histoire des États-Unis du XVIIe au début du XXe siècle que les deux auteurs nous proposent de revivre : le procès des sorcières de Salem, la vie des plus grands hors-la-loi du pays désormais entrés dans la légende et ici reconvertis en Chasseurs de Brookes, Lincoln et sa lutte pour la tolérance, le massacre des Indiens à Woundedknee... Difficile de ne pas se sentir transporté, aussi bien par le récit que par l'ambiance de l'époque, particulièrement bien rendue : les hommes sont rudes, attachés à leur terre et à leur fusil, on admire ces héros hors-la-loi qui dévalisent banque sur banque, on se méfie aussi bien des Brookes que des Noirs ou des Indiens...

Enfin, c'est avec un très grand plaisir que l'on croise certaines des personnalités les plus importantes de l'époque : le révérend Cotton Mather, Billy the Kid, la bande des Dalton, Mark Twain (l'auteur des aventures de Tom Sawyer et d'Huckleberry Finn), Doc Holliday, Sarah Winchester et sa célèbre maison aux esprits... Certains chapitres se font, évidemment, plus passionnants que d'autres (« Le jour du jugement » retraçant le procès des sorcières de Salem ; « Le poids de son absence » narrant le combat solitaire d'un homme ayant tout perdu ; « Coffeyville » et « Un type honnête », consacrés respectivement à l'histoire du tout dernier braquage des Dalton et à la vie du bandit John Henry Holliday...) mais dans l'ensemble le résultat est plus qu'à la hauteur et c'est avec une pointe de nostalgie que l'on referme ce roman et que l'on quitte cette grandiose époque de la conquête de l'ouest. Une excellente découverte qui aura bien mérité le grand prix de l'imaginaire français en 2008.
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OK Corral, Doc Holliday, les frères Dalton, Billy le Kid, la Horde sauvage et autres légendes du Farwest américain se trouvent revisités avec brio dans cette Conquête de l'Ouest légèrement différente de celle que nous connaissons. Car si Lincoln est toujours contre l'esclavage, si Fort Alamo a bien existé, si les Indiens sont malheureusement toujours massacrés par les Tuniques Bleues, une nouvelle race fait partie du décor : les vampires.

Loin de Twilight, plus près d'Anne Rice, revivez 3 siècles de l'histoire américaine, depuis le début du 17e siècle jusqu'au début du 20e. La guerre d'Indépendance, la Conquête de l'Ouest, la Rue vers l'Or, la révolution industrielle, découvrez l'histoire américaine comme on ne vous l'a jamais racontée.

L'auteur revisite tout un pan historique en distillant avec brio et intelligence l'univers vampirique des contes d'Europe de l'Ouest au milieu de Calamity Jane et Anne Oakley.

Magnifique !
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Wayne Barrow (autrement dit messieurs Heliot et Mauméjean) nous rejoue la conquête de l'Ouest américain à l'ombre des vampires.
Toute l'histoire du peuplement de ce qui deviendra les Etats-Unis est en effet remise au goût du jour depuis l'arrivée en 1691 d'un navire chargé de vampires sur les côtes américaines. Va alors commencer tout un périple pour le convoi de buveurs de sang qui va grossir au fil des ans, s'emparant des stocks d'argent, métal si dangereux pour leur santé, et se faisant accepter par le commun des mortels et notamment le gouvernement qui finit par leur attribuer des terres, le livre s'achevant en 1917.
Chacun des chapitres rapporte un épisode de cette progression vers "une intégration" et le lecteur se trouve souvent aux côtés des chasseurs qui luttent pour mettre un terme à cette famille sanguinaire qui n'a rien d'humain.
On croise ainsi notamment au gré des épisodes Cotton Mather, Samuel Clemens / Mark Twain, les frères Dalton, Doc Holliday, Sarah Winchester... et bien d'autres personnages réels, plus ou moins célèbres.
Les deux auteurs m'ont bluffé par cette relecture de l'histoire à la riche documentation (ce qui n'est guère étonnant tant ils s'attachent toujours au moindre détail), agrémentée d'une carte en début d'ouvrage, qui permet de situer tous les lieux de l'action, et d'une chronologie pour conclure et rappeler chaque événement majeur.
Je leur tire mon Stetson.
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Fin du XVII siècle aux Etats-Unis, un bateau chargé d'une cargaison étrange échoue sur la côte est du pays. L'année suivante, à Salem, se crée une ligue, la Confrérie des Chasseurs décidée à éradiquer ces nouveaux venus, communément appelés les Brookes. Les Brookes sont des vampires chassés de la vieille Europe résolus à faire de cette nouvelle terre la leur. Organisés en convoi, ils traversent le pays d'Est en Ouest en livrant bataille contre leurs ennemis et en récoltant tout l'argent qu'ils peuvent. On comprend assez vite les raisons de faire main basse sur ce métal qui d'une part représente un danger pour leur communauté et d'autre part est un véritable levier économique.

XIX / XX siècles, deux frères, Samuel et Orion Clemens, se battront jusqu'au bout pour défendre leurs idées; l'un comprend la nécessité d'engager une trêve avec ce richissime ennemi, l'autre se servira de sa plume pour les combattre.

Entre, Wayne Barrow revisite avec un talent indéniable l'histoire et les mythes fondateurs de la culture américaine. de la chasse aux sorcières à Salem en passant par les grandes figures du Western ( les Dalton, Billy le Kid, Fort Alamo……), l'auteur se les réapproprie et les transforme pour en faire une fresque humaine, économique, sociale aux dimensions cinématographiques. On lit un film dans lequel il insuffle un rythme qui va crescendo. Pas de temps mort. L'humour y a une place importante – le chapitre sur la conception de la winchester est hilarant. L'importance de maîtriser son histoire confère à ce récit une certaine crédibilité; cette uchronie rend hommage à un genre cinématographique tombé en désuétude, genre qui a nourri mon adolescence pour mon plus grand bonheur. La présence des Brookes est un prétexte pour l'auteur pour y faire l'éloge du mythe américain. Non, je vous rassure, ce n'est pas une énième ressucée de Twilight et autres, on est dans la cour des grands. de ceux qui savent écrire, qui sont pourvus d'une imagination fertile et qui ont l'heur de nous offrir un excellent moment en leur compagnie. J'ai franchement apprécié son oeuvre, ses clins d'oeil, sa facilité à nous inviter dans son monde fantasmagorique. Une belle réussite.

Si vous aimez ce genre littéraire, le western, je vous invite à découvrir deux autres auteurs:

- Tom Franklin avec LA CULASSE DE L'ENFER qui raconte l'histoire d'une vengeance, d'une lutte fratricide où la rédemption ne peut trouver refuge que dans la douleur et le sang. de forts accents Sergio « Leonesque » donc très âpres, crus, durs. Un monde virile où tout se règle par une bonne décharge de plomb. La violence est la marque de fabrique de ce livre, elle est sans concessions et remplace la notion de morale, de justice, de loi. Ca m'a particulièrement marqué et les rares personnes qui m'ont emprunté ce livre en sont sortis réjouis.

-Oakley Hall avec WARLOCK qui a été porté sur les écrans par Edward Dmytryk – L'homme aux coltes d'or avec Henry Fonda. le mythe de Tombstone revisité en s'appuyant sur les forces et faiblesses des différents protagonistes, sur un monde en perte de repères, sur la vacuité du sens de la vie. On est dans la réflexion psychologique, le tréfonds de l'âme humaine est traqué, fouillé, disséqué jusqu'à ce que le destin rapplique et pousse tout ce petit monde à combattre la part sombre de sa personnalité. Très année 50/60 comme ambiance donc une certaine lenteur qui souligne la marche implacable du destin. Personne n'échappe à ce qu'il est.
Lien : http://www.immobiletrips.com..
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Conquis par la conquete !

Enfin quand je dis conquis , attention , tout n'a pas été aussi simple ! Ne lisant jamais les critiques de peur d'y voir un un fait important de l'histoire spoilé , c'est avec consternation ( si , si ) que je me suis aperçu sur le tard que l'histoire n'était pas d'un seul tenant mais relatait , a travers plusieurs épisodes distincts , la conquete de l'ouest sauvage vampiresque ? vampirique ? bon de la nation vampire et on en parle plus ! le but final étant de créer , faire reconnaitre et accepter Bloodsilver , mere patrie de tous ces gentils bénévoles en prélevement sanguin ! le Staroste en est le leader incontesté et c'est sous sa férule que ce long convoi de chariots plombés sillonnera l'Ouest de 1691 à 1917 .

Alors effectivement , troublé de prime abord par le format mais une fois le concept assimilé , c'est un réel bonheur de passer du phoque à l'ane , d'une époque à l'autre en découvrant de nouveaux personnages ( célèbres ou pas ) tout en conservant le cheminement des vampires comme fil conducteur . Et ce bouquin est un véritable festival , un feu d'artifices sans pareil ! Culottés les gars (Héliot et Mauméjean , véritables auteurs de ce western décapant) de mélanger les genres et le plus gros , c'est que ça passe ! Imbriquer western , vampires , fantomes , autant de themes dont la rencontre est plutot improbable , tient de la gageure dont les auteurs se tirent avec brio !
L'auteur degainera avantageusement bon nombre de récits entremelant personnages ayant fait ( ou pas ) les beaux jours de la conquete de l'Ouest et vampires toujours plus avides d'hémoglobine ! Les freres Dalton , Calamity Jane , Billy The kid , Jesse James , Doc Hollyday , Lincoln , Wyatt Earp , Jean...passe et des meilleurs auront fort à faire avec les Brookes ( surnom affectueux dudit suceur de sang ) sous la plume inspirée et originale de Barrow (pseudo raccord avec le theme du livre s'il en est ) ! Ce dernier alterne les récits épiques et ceci sans jamais lasser ! L'on sent l'ecrivain amoureux et féru de western , Bloodsilver en étant un superbe hommage !

Bloodsilver , un coup à se faire du mauvais sang !
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Ne vous fiez pas à la mode, tracez votre route.
C'est bien ce que j'ai pensé en refermant ce livre. Avis à la population bit-lit, ceci en est un ! Mais prenez garde, les fanatiques de Twilight seront bien vite déçus.
Lien : http://loremipsuminc.blogspo..
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Ce roman peut être comparé à un recueil de nouvelles, chaque chapitre racontant en effet une histoire différente, même si elles ont toutes un point commun : Y apparaissent les Broucolaques, ou Brookes. Même si cela surprend au début, on s'y habitue rapidement et ça en devient agréable. En plus, cela donne une autre dimension au livre, une autre ambiance, que s'il avait raconté une seule histoire, on a l'impression de suivre un mythe, une légende, ce convoi de vampires au but mystérieux qu'on côtoyé bon nombre de personnages…
[Lire la suite sur Over-booked.net]
Lien : http://www.over-booked.net/b..
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Ce roman pourrait être un recueil de nouvelles, classées par ordre chronologique et relatant par les yeux de diférents personnages la conquête de l'ouest par les vampires de 1691 à 1917.

L'intéret vient des "raconteurs". Se succèdent à ce poste Billy the Kid, Les Dalton, Mark Twain....

Et derriere cette uchronie, j'ai cru reconnaitre (a l'aune de ma maigre culture) quelques références assez exactes à l'histoire de l'ouest américain. le seul élément étranger est la présence de ces vampire qui luttent pour se faire une place dans ce nouveau monde.

Au dela de la simple re-visitation de l'histoire américaine, les auteurs abordent aussi la lutte d'un peuple "différent" pour survivre. Les vampires ne sont pas sympathiques (ils se nourissent de sang évidemment) mais on peut comprendre leur désir de trouver un lieu où se fixer. Les humains les pourchassent et les craignent, mais certains abandonnent préjugés et haine pour l'appat du gain (les vampire craignant l'argent ils achetent à prix d'or (lol) tous les gisements). Et certains vampires sont aussi plus sympathique (comme l'ami de Doc Hollyday ou la bibliothéquaire des dernieres pages)

Un livre très agréable à lire, mélant fantastique et western, réinventant les mythes de l'ouest sur un fond assez intelligent. Et surtout, une histoire surprenante!, originale. Tout cela me le fait recommender et classer dans les bonnes surprises que j'ai pu lire.
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Wayne Barrow n'existe pas, et on s'en fout un peu.
Pseudonyme cachant les fort sympathiques Johan Heliot et Xavier Mauméjean, cet ouvrage atypique a été salué par le GPI 2008, rien que ça. Et c'est mérité !
Car il fallait oser sortir un roman de vampires qui tourne le dos à la mièvrerie ambiante, bit-lit oblige.
Ici, les vampires ont fait le voyage vers le nouveau monde, accompagnant les premiers aventures du grand ouest américain. Ils font partie de la face obscure du décor, et ils trainent leurs guêtres dans la poussière des villes gorgées de pistoléros.
Les héros populaires (les Dalton, Billy le kid) se mêlent à l'histoire, et l'ensemble possède le ton d'un recueil de nouvelles déguisé.
Car l'on va suivre la vie des vampires dans ce monde neuf, sur trois siècles.
On va voir leur envie de lumière, leur soif de reconnaissance, et les éléments qui les ont repoussé dans l'ombre, en parallèle des massacres d'apaches...
Un bouquin réjouissant, à la plume enlevée, qui démontre une fois encore que les auteurs français ont de la SF qui coule dans les veines. Il faut juste leur laisser l'occasion de la laisser couler...
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