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3,98

sur 238 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Pourquoi un best seller aussi incontournable que Catch-22 est-il si peu connu hors du monde anglo-saxon ? Un mystère aussi épais que la disparition de Clevinger par delà des nuages…

Le premier roman de Joseph Heller est le Voyage au bout de la Nuit américain. Tout aussi subversif que l'oeuvre de Céline, il propose sur le mode de l'absurde une dénonciation de la guerre et de l'armée. Son héro, Yossarian, sorte d'anti-Achille moderne d'une épopée tragi-comique, fait partie d'une escadrille d'aviateurs basée sur l'île de Pianosa en Méditerranée. A des centaines de miles du front, c'est moins la terreur des frappes ennemies que la folie des supérieurs internes qui font craindre la mort des aviateurs. Attachés à leur camp militaire par une entourloupe administrative, l'Article 22 qui interdit le rapatriement de quiconque se trouvant assez sain d'esprit pour se faire passer pour fou afin d'éviter le combat, les soldats n'ont d'autres choix que d'effectuer des missions toujours plus nombreuses au bon vouloir d'un colonel tyrannique dont l'unique ambition est de figurer en première page du Saturday Evening Post. Dialogues et épisodes burlesques se succèdent, faisant apparaître une galerie de personnages aussi attachants qu'hauts en couleurs aux noms toujours évocateurs : Milo Minderbinder, le « veilleur » qui pour les « intérêts du syndicat » va jusqu'à bombarder son propre camps pour honorer un contrat juteux avec l'ennemi, Major Major, major de son état bien malgré lui, Nately le « bleu » si candidement amoureux d'une prostituée de la Città eterna, ou encore le lieutenant Scheisskopf, littéralement « tête de merde »… Yossarian, le principal protagoniste est le seul pour qui l'étymologie reste obscure. Peut-être parce qu'il est aussi le seul à reconnaître pleinement la fragilité du nom. Il est si facile d'en changer pour devenir faussaire, si difficile de le faire reconnaître lorsque l'administration se méprend sur son identité… Et si finalement le nom comme l'uniforme n'était qu'une façade pour dissimuler la vérité de chacun, un tas de viscères, de chair et de sang, vérité « n'éclatant » au grand jour que sous le coup des obus ? le lecteur est libre d'interpréter les succédanés de vie militaire que constitue Catch 22, sous la forme d'un immense puzzle narratif. La temporalité est aussi brouillée que l'esprit des personnages car l'auteur substitue à la linéarité une écriture du fragment et du « déjà-vu ». Les événements reviennent comme des leitmotivs sous des angles toujours différents formant ainsi une structure narrative apparemment complexe voire déroutante, mais finissant par se raccorder morceau par morceau. C'est au final l'humour et la dérision qui l'emportent sur la tragédie, trouvant leur expression la plus forte à l'hôpital, où finissent invariablement les soldats après chaque désastre militaire. Les dialogues en particulier, frisant le non sens, sont des compositions très réussies où s'affiche l'aberration de la guerre et du patriotisme triomphant.

La notation subjective et personnelle : 3.5/5. Malgré l'humour, une attention un peu relâchée vers le milieu des 638 pages, pour ensuite revenir avec exaltation dans le dernier quart. Gare à se perdre dans le foisonnement des personnages ! Mais l'expérience reste riche et plaisante. Incontestablement un grand roman.
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Mon humble critique sera brève.
Le côté drolatique, abscons du livre m'a plu. C'est indéniable, Joseph Heller a du talent pour relater dans ces scènes l'absurdité de la guerre et des hommes qui la font. La discipline et la rigueur, l'ordre, tout cela fout le camp dès lors que l'être humain intervient, cherchant à tirer son propre avantage de chaque situation.
Le lecteur s'amuse à imaginer certaines scènes bien dépeintes, et des dialogues absurdes dans leur contenu et pourtant non dénués de structure.
On se demande effectivement si la folie n'est pas ce qui relie le plus ces hommes entre eux.
Mais, après 300 pages, j'ai commencé à me lasser. Je n'ai pas trouvé d'histoire, de fil conducteur aussi ténu soit-il. L'ensemble, quoique original et assez réussi, manque de relief. Les tracasseries, les anecdotes se succèdent dans réel lien qui les unisse ou gradation
Je pense que Catch 22 doit sa notoriété à la conjugaison d'une parution proche de la guerre et destinée à un public qui est friand d'une approche comique et ironique d'un période qu'il a vécue. D'autant plus que l'auteur est un ancien pilote de B25.
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Un roman satirique sur l'absurdité de la guerre. Yossarian, le héros, ne supporte plus les missions incessantes imposées par sa hiérarchie. La peur de mourir le pousse à trouver une échappatoire : se faire passer pour fou pour être rapatrier. Un roman anti-militariste qui dénonce l'hypocrisie de la guerre. le héros oscille entre raison et folie et le lecteur peut se perdre aussi… Un roman pas facile.
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"L'article 22" c'est un attrape-nigaud qui permet aux supérieurs de cette escadrille de bombardiers basée en Méditerranée, d'augmenter dans cesse le nombre de missions qu'ils doivent faire.
Catch 22 nous montre le côté "absurde" des règles qu'on peut modifier comme on le souhaite dès qu'on dispose du pouvoir. J'ai eu beaucoup de mal à m'imprégner du livre tant il est lourd en répétition.
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