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EAN : 9782876780002
89 pages
L'Aube (30/11/-1)
5/5   1 notes
Résumé :
89pages. in8. Broché.
Que lire après Librairie, librairies, regards d'écrivainsVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Lu en 1988- Relecture février 2019


Je poursuis mes rangements et tris de bibliothèque... Je retrouve ce volume sympathique édité par les éditions de l'Aube, offrant un florilège d'extraits de textes d'écrivains français et étrangers parlant des libraires, des librairies, sans oublier les bouquinistes et les "marchands" de livres rares; Paris et les quais de la Seine avec ses bouquinistes ont une belle part , dans ce florilège...!

Un ensemble des plus éclectiques réunissant Apollinaire, René Belletto, Jacques Brenner, Michel Butor, José Corti, Gertrude Stein, André Gide, Adrienne Monnier, Charles Nodier, Flaubert, Laurent Tailhade, Robert Walser, Hemingway, Georges-Olivier Chateaureynaud,Anatole France, etc.

J'ai choisi trois extraits significatifs... mais il y en aurait plusieurs autres aussi éloquents... Je débute par un truculent passage de "Bourlinguer "de Blaise Cendrars [@éditions Denoël, 1948]:

"(...)Etaient considérés comme fâcheux les simples curieux qui venaient de tous les pays du monde visiter la célèbre collection, et il y en avait tous les jours; les collectionneurs qui collectionnent pour collectionner, ces maniaques, et il n'en manque pas, qui dépensent une fortune pour ranger sous vitrine aussi bien des boutons de culotte que des livres rares, peu importe; tous ceux qui parlent, vous interrogent, ne vous écoutent pas, et pérorent, et pérorent pour ne rien dire, et Dieu sait si la satanée engeance en est répandue qui prend plaisir à vous faire perdre votre temps; les amateurs de fadaises et les pieds-plats, parmi lesquels Chadenat classait, en premier ses confrères, qu'il traitait d'ânes ignares et honorifiques, et, en second, les spéculateurs, qui ne pensent qu'à placer, planquer leur argent et faire une bonne affaire.
En vérité, Chadenat n'aimait pas vendre ses livres et ne le faisait que contraint par les circonstances (p. 83)

Une lecture comme une flânerie buissonnière, sympathique et enjouée... qui rend hommage, sur tous les tons et dans tous les styles aux Libraires....aux "voyageurs du Livre" !

"Parmi les pierres vivantes de Paris, les plus vivantes sont peut-être celles qui abritent les librairies. Dans cette grande ville dont l'indifférence et l'aridité font un désert. Les poètes et les enfants y sont chez eux. Cela est particulièrement vrai au quartier Latin où monte sans cesse le flot de la vulgarité, du lucre, et où les librairies figurent les sentinelles de la civilisation.
(- Gabriel Matzneff, le Taureau de Phalaris, éditions de la Table Ronde, 1987; p. 32)

"Il ne me paraît pas possible qu'on puisse avoir l'esprit tout à fait commun, si l'on fut élevé sur les quais de Paris, en face du Louvre et des Tuileries, près du palais Mazarin, devant la glorieuse rivière de Seine, qui coule entre les tours, les tourelles et les flèches du vieux Paris.Là, de la rue Guénégaud à la rue du Bac, les boutiques des libraires, des antiquaires et des
marchands d'estampes étalent à profusion les plus belles formes de l'art et les plus curieux témoignages du passé. Chaque vitrine est, dans sa grâce bizarre et son pêle-mêle amusant, une séduction pour les yeux et pour l'esprit. le passant qui sait voir en emporte toujours quelque idée, comme l'oiseau s'envole avec une paille pour son nid. Puisqu'il y a là des arbres avec des livres, et que des femmes y passent, c'est le plus beau lieu
du monde. (p. 16)
@Anatole France, le livre de mon ami, 1885"
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Blaise Cendrars, Bourlinguer@éditions Denoël, 1948

Etaient considérés comme fâcheux les simples curieux qui venaient de tous les pays du monde visiter la célèbre collection, et il y en avait tous les jours; les collectionneurs qui collectionnent pour collectionner, ces maniaques, et il n'en manque pas, qui dépensent une fortune pour ranger sous vitrine aussi bien des boutons de culotte que des livres rares, peu importe; tous ceux qui parlent, vous interrogent, ne vous écoutent pas, et pérorent, et pérorent pour ne rien dire, et Dieu sait si la satanée engeance en est répandue qui prend plaisir à vous faire perdre votre temps; les amateurs de fadaises et les pieds-plats, parmi lesquels Chadenat classait, en premier ses confrères, qu'il traitait d'ânes ignares et honorifiques, et, en second, les spéculateurs, qui ne pensent qu'à placer, planquer leur argent et faire une bonne affaire.
En vérité, Chadenat n'aimait pas vendre ses livres et ne le faisait que contraint par les circonstances (p. 83)
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Librairie

Parmi les pierres vivantes de Paris, les plus vivantes sont peut-être celles qui abritent les librairies. Dans cette grande ville dont l'indifférence et l'aridité font un désert. Les poètes et les enfants y sont chez eux. Cela est particulièrement vrai au quartier Latin où monte sans cesse le flot de la vulgarité, du lucre, et où les librairies figurent les sentinelles de la civilisation. (- Gabriel Matzneff, Le Taureau de Phalaris, éditions de la Table Ronde, 1987; p. 32)
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Il ne me paraît pas possible qu'on puisse avoir l'esprit tout à fait commun, si l'on fut élevé sur les quais de Paris, en face du Louvre et des Tuileries, près du palais Mazarin, devant la glorieuse rivière de Seine, qui coule entre les tours, les tourelles et les flèches du vieux Paris. Là, de la rue Guénégaud à la rue du Bac, les boutiques des libraires, des antiquaires et des marchands d'estampes étalent à profusion les plus belles formes de l'art et les plus curieux témoignages du passé. Chaque vitrine est, dans sa grâce bizarre et son pêle-mêle amusant, une séduction pour les yeux et pour l'esprit. Le passant qui sait voir en emporte toujours quelque idée, comme l'oiseau s'envole avec une paille pour son nid.
Puisqu'il y a là des arbres avec des livres, et que des femmes y passent, c'est le plus beau lieu du monde. (p. 16)
@Anatole France, Le livre de mon ami, 1885
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Notre première idée était très modeste : nous ne cherchions quà mettre sur pied une librairie et un cabinet de lecture dévoués surtout aux oeuvres modernes. Nous avions très peu d'argent et c'est ce détail qui nous poussa à nous spécialiser dans la littérature moderne; si nous avions eu beaucoup d'argent, il est certain que nous aurions voulu acheter tout ce qui existe en fait d'ouvrages imprimés et réaliser une manière de Bibliothèque nationale (...) (p. 60 / Adrienne Monnier, La Maison, cité dans "Femmes de la Rive Gauche, Shari Benstock@Editions de Femmes, 1987 )
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L'atmosphère d'un bouquin, l'odeur des livres, la vue des rayons où dorment en rangs serrés les tablettes de l'esprit humain, la pensée que là se trouvent rassemblés les aventures, les idées, les sottises les plus énormes aussi, -cet air matériel et spirituel qu'exhale une librairie, j'ai besoin de le respirer où que je sois. Par là s'explique le titre de mon ouvrage -Le Libraire amoureux-, qui est à prendre dans le sens: amoureux de son métier en même temps que de la vie sous ses formes multiples. - Maurice Toesca, Le Libraire amoureux, 1975
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