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EAN : 9782021240160
317 pages
Seuil (08/09/2016)
3.33/5   3 notes
Résumé :
Les pérégrinations du grand amoureux des librairies qu'est J. Carrion sont consignées dans cet ouvrage, écrit à la fois sous la forme d'un récit de voyage, d'une chronique et d'un essai. Les itinéraires de l'auteur sont divers, personnels, et apparaissent comme le fruit de ses périples sur les cinq continents.
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Comme disait le personnage de Zweig dans sa nouvelle " le bouquiniste Mendel", à propos de l'homme-bibliothèque Mendel qui d'une table de café dispensait ses oracles
"...... les phénomènes exceptionnels se font de jour en jour plus rares dans notre monde qui s'uniformise irrémédiablement", malheureusement de nos jours, c'est aussi le sort des librairies, exceptionnelles ou non, sujet de ce livre de Jorge Carrion.

Un livre foisonnant d'anecdotes, d'histoires du monde de l'écriture, de l'édition et de la vente des livres, à travers le monde . Un voyage sur cinq continents, d'Istanbul à Guatemala City, de Paris,rue de l'Odeon à Buones Aires, dans ces lieux magiques appelés librairies où se passe beaucoup plus qu'une simple vente de livres;
Des librairies mythiques aujourd'hui disparues,comme "Shakespeare et Cie", rue de l'Odeon à Paris , "City Lights Books " à San Francisco, ou "Gotham Book Mart" de Frances Steloff à NewYork, / des auteurs légendaires qu'on y croise, /l'histoire d'un film (La Vie des autres) qui se termine dans une librairie emblématique de Berlin-Est, /Harry Potter sujet à la censure aux Etats-Unis en 2002(!), / la célèbre librairie londonaise,Foyles ,qui durant la seconde guerre mondiale renforce son toit contre les bombes nazies avec des copies de "Mein Kampf" , / Hitler, l'homme qui brûlait des livres, qui laisse une bibliothèque de 1500 livres à sa mort, /Mao Tse-tung qui avant d'être un homme politique et qu'il procède à l'autodafé 46 ans plus tard, était libraire et avait une maison d'édition,/ l'histoire incroyable de Benito Milla,éditeur de Mario Benedetti,Juan Carlos Onetti............

Le fond du livre est très intéressant. On y apprend beaucoup de choses passionnantes sur l'histoire du livre, des librairies et des bibliothèques ( du moins j'ai appris ).Seul petit bémol, la forme est un tout petit peu chaotique, et certains détails et digressions sont inutiles à mon avis et n'apportent rien au texte présent, déjà assez dense. Car l'auteur espagnol, passionné de livres et de librairies ayant fait le tour du monde,ou à peu près, est riche d'expériences et de ressentis. Mais malaxer ceux-ci avec la documentation très fouillée et historique qu'il a rassemblé à ce sujet semble avoir été un peu ardu. Dommage, un petit peu mieux structuré cela aurait donné un livre fantastique pour tous les passionnés. Mais même avec ce petit défaut, une trés bonne lecture.
Attention danger, à la fin du livre avec toutes les références tentantes, vous avez une nouvelle liste à ajouter à votre tour de Babel......j'en ai échappé avec quatre.....

Pour finir, une petite note personnelle qui me plairait si d'autres la partageaient avec moi.....la librairie de mes rêves.....de vos rêves. Un vieux négoce, sombre, élégant et classique, tout en bois, imprégné d'odeur d'encre et de papier, une espèce de caverne d'Ali Baba, dont déjà la vue vous fait perdre la tête, où l'on peut tout trouver ou commander, où l'on s'oublie parmi des bouquins amassés comme des trésors, des livres qu' on n'a jamais lu, ni entendu parler....le temps n'existe plus, on feuillette, on lit dans des fauteuils confortables....et on redescend difficilement sur terre........je suppose tous les passionnés comme moi ont sans doute des rêves similaires ou proches, ou l'ont déjà trouvée. Donc si vous lisiez cette critique et auriez envie de laisser un petit mot sur la librairie de vos rêves ça me ferait plaisir,merci.
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Jorge Carrión est encore inconnu par chez nous, malgré la publication de nombreux romans en espagnol il a fallu cet essai pour qu'il soit traduit pour la première fois en français - mais quel essai ! D'une érudition noble, d'une curiosité sans limite, d'un flair certain et philosophe avec ça, l'auteur de ce fantastique récit de voyage pour découvrir les libraires du monde, celles de Porto, Berlin, Istanbul, Paris, le Caire ou bien Athènes, donne à penser le livre et la littérature aujourd'hui. Il s'agit de réfléchir à leur place dans L Histoire, dans le Temps et la Géographie, et comme il l'indique page 276 : "Ne nous y trompons pas : les librairies sont des centres culturels, des mythes, des espaces de communication, de débats, d'amitiés et même d'amourettes causées en partie par leurs attirails pseudo-romantiques, très souvent dirigés par des lecteurs artisans qui aiment leur travail, et même par des intellectuels, éditeurs et écrivains qui savent qu'ils font partie de l'histoire et de la culture, mais ce sont avant tout des commerces". C'est que l'auteur de ce passionnant livre ne tombe pas dans l'excès d'idéalisation du métier de libraire, bien qu'il dédie un chapitre aux librairies résistantes, et je parle ici de celles qui vendaient des livres interdits pendant les dictatures, et qui ont parfois chèrement payé cette prise de risque, ce qui n'est pas le cas des librairies sous nos latitudes qui ont choisi l'"engagement politique" comme image de marque - comme "marqueur" -, pour faire simplement plus de sous, le livre "alter-mondialiste" (utilise-t-on encore ce mot d'ailleurs?) étant une niche comme le sont la littérature enfantine ou l'ésotérisme, niches qui, d'ailleurs, voient leur chiffre d'affaire progresser d'année en année. Mais passons. Ce qui est intéressant avec ce livre, c'est que son auteur donne à entendre et comprendre la mythologie de certaines librairies. Et qui dit librairies, dit aussi littérature, et donc écrivains. Ainsi on en croise abondamment : Bolano, Sebald, Benjamin, Sontag, etc. n'oublions pas que nombre d'entre eux affectionnent les librairies, lesquelles ont parfois joué un rôle très important dans leur vie, du moins dans leur carrière d'écrivain. Jane Bowles a ainsi rencontré sa meilleure amie dans une librairie de Tanger; James Boswell a fait la connaissance de Samuel Johnson dans un commerce de livres ; Cortázar découvrit Opium de Cocteau et son point de vue sur la littérature fut irrémédiablement changé, etc. La librairie est peut-être, encore, l'un des lieux où se joue la géopolitique culturelle d'un pays, ou d'une ville, du moins d'un quartier. C'est ce que ce livre envisage, et c'est pourquoi il est aussi important de le lire, évidemment, car loin d'être un objet de nostalgie puérile, c'est véritablement un geste de pensée mouvante.
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Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
Pirandello imagine dans « Un monde de papier » une scène de lecture qui est
également traversée par la pauvreté et l’obsession. Mais Balicci, lecteur tellement
adonné à sa passion que sa peau a fini par ressembler à la couleur et à la texture du
papier, endetté à cause de son vice, est frappé de cécité : « Il était là, son monde ! Et
ne plus pouvoir y vivre, sinon pour le peu de chose que lui permettrait sa mémoire ! » Il
décide d’engager quelqu’un pour classer ses livres, réduits à une pure réalité tactile, à
des volumes désordonnés telles des pièces de Tetris, jusqu’à ce que son monde soit
« sorti du chaos ». Toutefois, lorsque cela a été accompli, il continue de se sentir
incomplet, orphelin, à cause de l’impossibilité de lire, de sorte qu’il engage une lectrice, Tilde Pagliocchini. Mais sa voix et son intonation le gênent, et la seule solution à laquelle ils aboutissent est qu’elle lui fasse la lecture à voix basse, c’est-à-dire en
silence, pour qu’il puisse se remémorer, au fil des lignes et des pages qui défilent,
cette même lecture, chaque fois plus éloignée. Tout son monde, réordonné dans le
souvenir. Un monde qu’il puisse embrasser, réduit grâce à la métaphore de la
bibliothèque, de la librairie ambulante ou de la mémoire photographique, descriptible,
cartographiable.
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“What do you think about Amazon’s great new idea, opening bookshops that exist physically?”
I have just returned from Seattle. The bookshop is amazing. The books aren’t placed on their side but face up, showing the front cover. There are only 5,000 and they are arranged according to a mathematical pattern; there is no hierarchy of taste, no possible sense that you are discovering anything. They have deconstructed the idea of a bookshop: it would be ridiculous under any other name, but as it is Amazon it’s brilliant. Because one should never forget that WHSmith isn’t a bookshop and Amazon certainly is.”
( -Que pensez-vous de de la grande et nouvelle idée d'Amazon d'inaugurer une libraire ?
-Je reviens de Seattle.La libraire est incroyable.Les livres ne sont pas exposés de cotés mais de face.Il y en a 5000 et sont disposés selon une séquence mathématique; Il n'y a pas d'hiérarchie de goût, aucune sensation de découvrir quelque chose.Ils ont démantelé, l'idée d'une librairie: ce serait ridicule sous un autre nom mais comme c'est Amazon,c'est brillant.Parce qu'on ne doit pas oublier que WHSmith n'est pas une librairie, mais Amazon l'est certainement ")
Interview avec James Daunt , directeur de la chaîne britannique Daunt.
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The Virrey ( bookshop) in Lima opened its doors in 1973 financed by savings made in anticipation of a long exile from Uruguay. Its logo carries an image of the Inca Atahualpa holding a book in one hand and a quipu in the other: the means of communication of the two cultures, the imposed and the original, united in a symbol of assimilation.( Le Virrey à Lima a débuté en 1973 , grâce aux économies accumulées en vue d'un long exil de l'Uruguay.Son logo est l'image d'un indigène de l'Atahualpa,avec dans une main un livre dans l'autre un quipu: le moyen de communication des deux cultures, celui imposé et l'original,uni dans un symbole d'assimilation)
Le quipu:Les quipus sont un système d'écriture des nombres exprimés dans un système de numération positionnel en base 10. Chaque cordelette comporte trois types de nœuds distincts.
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the Book Lounge is a charming bookshop with large wooden tables.....but when I walked around, I confronted an enigma. As I looked at the books, shelf by shelf, I kept finding empty spaces. The first was Paulo Coelho: his novels and self-help books were not there and a small card noted their absence. The second was Gabriel García Márquez. The third, Coetzee. In each case, the same little card with the same message: “Ask for his books at the counter.” What could Coelho, García Márquez and Coetzee have in common? The bookseller was chatting to a friend and I was too shy to interrupt, so I killed time taking photographs of the shop and browsing. Finally she was free and I asked her to solve the riddle. And she did: they are the three most stolen-from writers. The only ones people steal from. So we keep their books here, she said, pointing to big piles behind her.
( Book Lounge est une charmante librairie avec des grandes tables en bois...mais m'y promenant je fut confronté à un énigme.Regardant les étagères ,j'ai vu des espaces vides .Le premier était celui de Paul Coelho.Le second, celui de Gabriel Garcia Marquez.Le troisième, de Coetzee.Avec une petite carte à chaque espace " Prière de demander ses livres au comptoir". La libraire bavardant avec un ami,j'étais trop timide pour l'interrompre,alors j'ai attendu prenant des photos et feuilletant.Finalement s'étant libérée je lui est demandé la réponse à l'énigme.Elle me dit: " ceux sont les trois auteurs les plus volés, plutôt les seuls qu'on vole.C'est pourquoi nous gardons leurs livres ici" me pointant une grosse pile derrière elle).
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“Who better to go to war against Amazon than an Amazon?” asked Jan Hoffman in a report on McNally Jackson Books published in the New York Times . The warrior would be Sarah McNally, who installed the Espresso Book Machine in an emblematic corner of a bookshop famous for its generosity towards Latin American writers (managed by Javier Molea), for its many activities and its stock of geographically organised books –a machine able to print and bind in a matter of minutes any of the 7 million titles in the bookstore-cloud that depends on the tangible Manhattan bookshop.
( " Qui pourrait mieux partir en guerre contre Amazon qu'une amazone? "demandait Jan Hoffman dans un article publié dans le NewYork Times, sur les éditions McNally Jackson.La guerrière est Sally McNally, qui a installé "L'Espresso Book Machine" dans un coin emblématique d'une librairie réputée pour sa générosité envers les auteurs sud-américains ( dirigés par Javier Molea), dans ses divers activités et son organisation géographique de stock- une machine capable d'imprimer et relier en quelques minutes un des 7 millions de titres de la librairie- dont la mémoire virtuelle est concrètement reliée à sa librairie de Manhattan).
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