Les adorateurs du temps immobile. Triste passion que le plaisir de retrouver des vérités acquises quand il ne se double pas du plaisir de la découverte ! (p.96)
Le problème tient au refus de prendre la mesure du monde tel qu'il est, y compris dans sa dimension migratoire. Les politiciens qui promettent la fin de l'immigration et un rythme d'expulsions toujours plus élevé pèchent par démesure quand ils prétendent mettre fin à l'impuissance. (pp.161-162)
Il n'est pas illégal de rappeler qu'il existe des passerelles légales entre l'illégal et le légal, si fragiles soient-elles, et de soutenir qu'on renforce la légalité en consolidant de tels passages. (p.150)
L'intégration a foncièrement besoin, pour se développer, de la stabilité dans les règles. (p.148)
Notre politique migratoire a tous les traits d'une fuite en avant. Qui peut croire qu'on pourra stopper la montée de l'immigration à coups de solutions techniques? (p.124)
L'immigration en France n'est pas une intrusion massive mais une infusion durable. (p.75)
Les diasporas n'ont pas toujours bonne presse, car on leur reproche volontiers leurs tendances communautaires, pour ne pas dire communautaristes ou séparatistes. À tort, elles allègent la charge de l'accueil sur les gouvernements et sur la société civile, elles assurent un accueil d'urgence qui mérite d'être apprécié à sa juste mesure, y compris par les pouvoirs publics. (pp.56-57)
La double tentation illibérale et xénophobe se situe dans l'héritage du communisme, qui a muré les peuples pendant quarante ans et les a empêchés de se familiariser avec la présence de l'étranger. (p.34)
Les acteurs du débat public surestiment largement les capacités du pouvoir politique à modifier les tendances générales de l'immigration. (p.29)
Dans un État de droit, il y a forcément des migrations de droit, mais aussi un droit des États à contrôler les migrations, à condition que ce droit soit dûment encadré et proportionné. (p.15)