Lune d'argent sur Providence - Intégrale

J'ai été attiré par cette bande dessinée grâce aux critiques élogieuses et prometteuses qu'elle a suscitées, et je dois avouer que la couverture magnifique de cette tranche toilée a fini de me convaincre.
J'ai été très enthousiasmé par cette BD qui mélange le western et le fantastique, mais malheureusement le scénario ne m'a pas totalement convaincu. Quel dommage, car l'idée était prometteuse.
Il semble que Monsieur Hérenguel ait eu une grande variété d'idées, mais n'a pas su les exploiter en raison d'une trop grande diversité de sujets.
En ce qui concerne le dessin, il y a des moments où il est magnifique et la vignette suivante, on constate un changement de style, de trait.
Je n'ai pas été convaincu par cette bande dessinée, avec une disparité trop importante dans le scénario et une histoire qui ne m'a pas accroché avec tous ces thèmes.

La postface de cette belle intégrale révèle quelques inspirations de l'auteur : Au Nom de la Loi, la série où Steve McQueen incarne le chasseur de primes Joss Randal, Les Mystères de l'Ouest, cette autre série qui conduit James West et Artemus Gordon dans leur fameux train mais aussi aux lisières du fantastique. Ces lisières sont ici bien franchies et les genres bien mêlés. Peut-être un peu trop diront certains. Sur un scénario classique, à la Rio Bravo - la petite ville ne fait plus confiance à son shérif pour ramener un calme perdu - l'auteur superpose en effet plusieurs mythes et légendes aux origines et époques différentes. Si on est pris par le dessin aux fabuleux décors, les personnages aux gueules de cinéma, certains dialogues, certaines baisses de rythme affectent la qualité de l'ensemble. Mais cela participe aussi du charme de cette histoire, menée comme un film de genre(s), s'amusant à les mélanger et brouiller les cartes façon série B. La nuit de l'iguane revue par Tarentino.