AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,91

sur 1678 notes
5
24 avis
4
25 avis
3
16 avis
2
0 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Et si dans cet album Hergé donnait plus de ses traits, de ses préoccupations et... de sa rage, à Haddock qu'à Tintin ?

Après la guerre froide et l'espionnage de L'Affaire Tournesol, Coke en Stock nous conduit en mer. Haddock y est comme chez lui : il retrouve même son second. Bien sûr, même salée il refuse toujours d'en boire la moindre goutte. de quoi être médusé ! Comme nous quand l'album entamé autour du trafic d'armes dérive sur celui d'esclaves. le récit paraît de 1956 à 1958 quand l'ONU condamne la persistance de l'esclavage. Un super-fléau auquel Hergé va assortir (et ressortir) un super-méchant. Mais je ne dis rien !

A côté de ce sujet grave et impliquant, Hergé sème dans Coke en Stock d'autres récits en prise avec son actualité. Tournesol sorti de son arme absolue, de toute arme en général et encore une fois visionnaire, travaille sur une paire de patins à roulettes motorisée. le Général Alcaraz croisé à la sortie d'un cinéma nous met sur la piste d'un trafic d'armes... qui explique l'arrivée d'Abdallah - Lampion ce sera plus tard ! - à Moulinsart. le tableau des proches de la famille du prince installé au château sonne comme une image du monde !

Nous conduire dans une direction avant de faire diversion et aller dans une autre, oser l'humour sur un sujet fâcheux - et bien plus que les casse-pieds venus à Moulinsart et à bout de la santé de Nestor - et faire en sorte que cet humour serve aussi l'action : cet album en forme de labyrinthe pourrait sembler complexe et pouvoir nous perdre. Sans doute est-ce un peu voulu : le monde ne nous perd-il pas un peu ? Et surtout, il n'en est rien : la tension, le rythme, le casting, les décors et les dialogues - le Capitaine Haddock franchit un nouveau palier en matière d'injures et de son - nous tiennent et ne nous lâchent plus !

Et comme le Capitaine Haddock, on est on ne peut plus heureux et fier de reprendre la barre. D'autant que c'est un peu le grand n'importe quoi à Moulinsart, il vaut mieux voyager - ce sera la dernière fois en bateau. Mais aussi et surtout, il faut vraiment faire quelque chose pour chasser ces requins de la Mer Rouge et d'ailleurs.

Un sujet sérieux traité avec autant d'art que d'humanité et d'implication. Un album unique et magnifique aussi !
Commenter  J’apprécie          140
Note de l'éditeur :

« On parle français en Amérique depuis bien longtemps, principalement au Québec. Et si les Québécois s'expriment en français, leur langue a évolué différemment du français d'Europe en certains points. Outre l'accent, qui varie selon les régions, il existe de nombreux québécismes dans le français parlé en Amérique – expressions particulières, tournures de phrases ou mots moins usités en Europe. Plusieurs exemples voulant transcrire la langue orale populaire ont été inclus dans cette version québécoise intitulée Colocs en stock.

Doublement Québécois puisqu'il est né dans la ville de Québec, Yves Laberge propose […] une adaptation transposée dans le contexte culturel du Québec. Cette version québécoise de Coke en stock est un hommage au père de la bande dessinée et une célébration de la langue française telle qu'on peut l'entendre de nos jours au Québec. »

Commentaires :

J'ai repéré par hasard un exemplaire de la seule des aventures de Tintin qui a été publiée « en québécois ». L'ensemble de l'oeuvre graphique de Hergé est disponible dans une cinquantaine de langues et dans une trentaine de dialectes, dont le ch'ti, le breton et le créole de la Guadeloupe.

J'ai eu la curiosité de comparer la version originale avec celle adaptée par Yves Laberge tirée à 20 000 exemplaires, tout en faisant un retour en arrière sur une de mes lectures d'enfance.

Sauf à une ou deux exceptions près, seuls les phylactères ont été adaptés en langue orale québécoise.

La sortie de cette BD en 2009 n'avait pas fait consensus. Certains inconditionnels de Tintin, ce reporter qui n'a d'ailleurs jamais écrit un seul article de journal tout au long de ses aventures, la qualifièrent de « farce monumentale :

« Honte à Casterman et honte à vous, M. Yves Laberge […] mais on ne touche pas à Tintin ! Surtout pour le défigurer autant et le rendre absolument ridicule et grotesque. D'abord, le titre: ‘' Colocs en stock ‘', qu'est-ce que ça veut dire ? M. Laberge aura-t-il d'autres lumineuses idées pour adapter les titres de la série? Préparons-nous à lire L'Oreille décrissée, La Bébelle d'Ottocar, Les Piasses en couleur de Red Raquam, On est allé s'promener sur la Lune, Les Jowells de la chanteuse. » (Marc Fournier - Tintinophile d'Alma - le Devoir (Montréal), 20 octobre 2009)

D'autres groupies du personnage imaginé par Hergé y sont allés de commentaires plus nuancés qui correspondent davantage à mon ressenti de lecture. C'est le cas de Hugues Morin qui, le 3 novembre 2009, publiait un billet sur son site blogue L'esprit vagabond . Et de Stéphane Picher, alors libraire chez Pantoute dans le Vieux-Québec, sur son blogue le silence des rossignols.

Dans une entrevue publiée dans le journal La Presse de Montréal (Colocs en stock, un Tintin pure laine, 21 octobre 2009), Yves Laberge, sociologue de formation et alors directeur de collection aux Presses de l'Université Laval à qui l'éditeur a laissé carte blanche s'expliquait :

« Tintin a été traduit en des langues parlées par seulement 100 000 personnes. Nous sommes 7 millions au Québec. J'ai cherché une langue où on se reconnaîtrait, où on aurait le plaisir de voir nos mots, nos expressions, dans une oeuvre universelle. »

J'ai eu personnellement beaucoup de plaisir à découvrir, en comparant les doubles pages des deux versions, les échanges en joual entre Tintin, le capitaine Haddock et tous les autres acteurs de cette aventure rocambolesque, y compris la Catasfiore, les Arabes « qui ne décolèrent pas dans une langue qui apparaît soudain exotique », sans oublier Milou.

Bien sûr, on y retrouve toutes les expressions québécoises, ou presque : « S'cusez-moi, c'est d'valeur, ben coudonc, c'est tiguidou, j'va l'sacrer dewor, c'est-tu assez fort, s'énarver le poil des jambes, écrapoutis… ». Avec quelques « ratés » comme « boyau d'arrosoir » plutôt que « boyau d'arrosage ».

Mais Yves Laberge qui a travaillé plus d'un an sur ce projet a outrepassé la simple adaptation du langage sans blasphème ou juron dérivé du vocabulaire religieux. Il a inséré dans plusieurs planches des fragments de notre culture que peut-être seuls les Québécois sont en mesure de décoder. En voici quelques exemples avec, entre crochets, le texte de la version originale de Hergé :

• « 42 milles ! de choses tranquilles » [« Cinquante kilomètres !... Une paille !... »]
• « Astheure, iousqu'i sont toutes les Raftmen ? » [« Où sont ces types en vadrouille, pardon, en patrouille ? »]
• « Ce serait ben l'boutte si i avait déménagé au 1er juillet ! » [« le comble serait qu'il ait déménagé »]
• « Vous pourriez pas parler français comme nous autres, espèce de Duchesse du Carnaval ? » [« Pourriez pas parler français comme tout le monde, espèce de bayadère de carnaval ? »]
• « Cé t'une voiture d'eau ? Ou ben une goélette ? » [« C'est un boutre, ça… Non, pardon, un sambook. »]
• « Bandits !... Pirates !... Gangs de rue ! » [« Bandits !... Pirates !... Gangsters ! »]
• « Espèce de Pirate Maboul ! » [« …espèce de mitrailleur à bavette ! »]
• « de joyeux naufragés ! » [« de véritables naufragés »]
• « Madame Castafiore du Saguenay » [« Madame Castafiole »]
• « Cé don' ben beau ! C'é t'à qui donc ? Au Bonhomme Carnaval ? » [« C'est à qui ¸ca ?... Oh ! mais, dites donc, c'est le carnaval à bord »]
• « Prendr' un p'tit coup… C'é t'agréable » [« Allons une seule petite gorgée… Mais oui, pourquoi pas ? »]
• « Swing la bacaisse dans l'fond d'la… boîte à bois ! » [« Sauvés ! Youpiie ! Sauvés ! Hourra ! »]
• « Viande à chien ! » [« Ah ! non, non !... »]

Par contre, il faudra qu'on m'explique « … la passe du bonhomme Giroux. »

Enfin, j'ai appris que « babord, c'est gauche ; tribord, c'est droite, comme dans l'mot ‘' batterie ‘' »

En conclusion, Coke en stock est une BD à lire pour s'autodérider et se démarquer en tant que société distincte non seulement en Amérique du Nord, mais aussi dans l'ensemble de la Francophonie internationale.

Lien : https://avisdelecturepolarsr..
Commenter  J’apprécie          111
Voici un album à part, aux sujets graves, trafic d'armes, trafic d'esclaves, révolutions en Moyen-Orient, contrats abusivement dénoncés.
Il y a le capitaine Haddock montré en véritable professionnel de la mer.
Il y a le charme de Szut - adolescente, j'avais un faible pour lui.
Il y a le retour d'une kyrielle de personnages : Abdallah est toujours insupportable, la Castafiore toujours fantasque, Lampion toujours envahissant.
Il y a de l'humour, volontaire ou non : p. 5 la boîte trop petite pour contenir le coucou, p. 39 le pull remis à l'envers, p. 40 la réplique de Haddock "Harrock'n roll, madame Castafiole", et sur la même page, Milou attablé avec une serviette.
Le dessin est vraiment abouti. Voir par exemple les effets de perspective sur le visage de Haddock (p. 47 cases 11 et 14).
Pour tout cela, comme vous pouvez le comprendre : j'adore !
Commenter  J’apprécie          30
L'un des tomes les plus abouti si ce n'est le premier à être aussi chargé en intensité. Il y a de nombreux personnages secondaires, certains qu'on retrouve dans d'autre tome comme le général Tapioca, il y a des enjeux géopolitiques et du grand banditisme avec cette affaire de drogue, bref un tome extrêmement complet mais toujours avec de l'humour à la Hergé. J'ai toujours préféré le capitaine Haddock à Tintin mais dans celui-ci j'avoue que les deux son ex-aequo, le journaliste enquêteur fait preuve de beaucoup d'astuces pour se sortir du pétrin et le capitaine aussi, les deux se complètent parfaitement dans ce tome, autant que dans le secret de la Licorne, qui est mon tome préféré. Si vous deviez ne lire qu'un Tintin ce serait celui-là sans aucun doute.
Commenter  J’apprécie          80
C'est l'une des aventures de Tintin que je préfère dans laquelle on retrouve bon nombre de personnages des tomes précédents. Cet album ne manque ni d'actions, ni de rebondissements, ni d'humour. Vraiment passionnant.
Tintin et Haddock se retrouvent mêlés à un trafic d'avions et leur périple les amènera à démanteler un trafic d'humains. Sur leur route, ils croiseront le général Alacazar, Rastapopulos, le jeune Abdallah, La Castafiore, et bien d'autres encore.
Le Capitaine Haddock se surpasse dans cet album. Il refait toute l'histoire à lui tout seul. Il est terrible !
Commenter  J’apprécie          62
Les héros de bandes dessinées demeurent éternellement jeunes et n'affichent jamais leurs rides. Pourtant, l'un d'entre eux vient de fêter ses quatre-vingts balais. le capitaine Archibald Haddock, compagnon de route de Tintin, est apparu en 1941 dans les pages du Soir. Il s'agissait de la publication en feuilleton du futur album « le crabe aux pinces d'or ». Très vite, les lecteurs se sont entichés du personnage, autant pour son tempérament colérique que pour son indéfectible fidélité lorsqu'il accepte d'offrir son amitié. On l'a su par la suite, il a accompagné Tintin même sur … la lune ! Haut en couleur, il est de ceux qu'on ne peut pas oublier, servi par une flopée d'injures nées de l'imagination d'Hergé : Moule à gaufre, ectoplasme, bachi-bouzouk, etc. Les spécialistes se sont amusés à recenser les jurons dont il abreuvait quiconque tentait de lui entraver la route. Sauf erreur, la nomenclature porte sur deux cent vingt-deux insultes, toutes aussi fleuries les unes que les autres, mais jamais grossières. Quant à son patronyme, il viendrait tout simplement d'un poisson également nommé aiglefin, églefin ou ânon. Certains penchent plutôt pour une déformer de ad hoc qui signifie tombe à propos. Supputation plausible, puisque le sémillant marin ne manque jamais ses rendez-vous pour seconder, voire tirer d'une impasse, son compagnon de voyage. Au fil des aventures, son caractère s'affine, son passé se dévoile et ses phobies se manifestent avec ce qu'elles possèdent de plus tangibles. La Castafiore, cantatrice amoureuse de lui, l'insupporte à outrance, à l'eau il préfère le whisky et aux fripouilles il privilégie les honnêtes gens. Sa descendance est exhumée dans les livres « le secret de la Licorne » et « le trésor de Rackham le Rouge ». En fait, il est l'héritier d'un ancêtre baptisé François de Haddock, chevalier sous le règne de Louis XIV. Son langage fleuri et ses coups de tonnerre qui font trembler le ciel jusqu'à Brest lui ont valu une reconnaissance qui a dépassé Tintin lui-même, acclamé en 1996, comme étant le héros de bédé préféré de tous les planches d'Hergé. Sacrée consécration !
Commenter  J’apprécie          20
Un super album de Tintin parmi mes favoris avec une avalanche de protagonistes et pour chacun d'eux des dessins très suggestifs de leurs attitudes et personnalités.0

L'histoire tient superbement la route avec cette confusion sur le mot "coke", de l'action il y en a à revendre et souvent en mer ce qui rappelle un peu que Haddock est avant tout capitaine.

Les dialogues sont très savoureux, le vocabulaire du capitaine inépuisable, Tintin bien gentil et pas niais comme dans quelques situations d'autres albums.

A lire et relire avec toujours le même plaisir.
Commenter  J’apprécie          221
Avec Coke en stock, Tintin s'attaque à une des grandes plaies jamais éradiquées de la surface de la terre : l'esclavagisme ! On retrouve les grands méchants Rastapopoulos et Allan, le sous-fifre abruti ! Il faut de l'espace au dessin d'Hergé et pour coke en stock ce sont vraiment les scènes maritimes les plus étonnantes ; une mention spéciale pour la longue scène de bombardement de la felouque, qui finit en radeau, avec un passager supplémentaire : le pilote Szut !! Evidemment le trafic d'esclave est démantelé pour cette fois, mais Rastapopoulos et son sbire s'échappent pour des aventures ultérieures.
Commenter  J’apprécie          150
Coke en Stock est l'un de mes Tintin préférés, l'un des plus perfectionnés à mes yeux, pour beaucoup de raisons, à vrai dire.
D'abord, les personnages y sont nombreux, variés, surprenants. Ils ont tous un caractère propre, et chacun est truculent, à sa manière…
Ensuite, le dessin y atteint une perfection rare, même pour un Tintin. Chaque case est un petit bijou de travail, ni trop, ni trop peu détaillé.
Les rebondissements interviennent toujours au bon moment.
En fait, Coke en Stock est une petite mécanique de précision, tout y est huilé avec exactitude pour que la BD fonctionne parfaitement. Et c'est probablement pour cela que j'aime tant Coke en Stock. Parce que c'est une mécanique précise, pleine d'idées, de détails intéressants, de traits d'humour, d'inventions. Pleine de personnages et de rebondissements. Pleine de répliques intéressantes, de gags, de nouvelles petites inventions d'Hergé.
Un excellent épisode de Tintin.
Commenter  J’apprécie          401
Les Aventures de Tintin font partie des plus célèbres bandes dessinées.
Tintin est un jeune reporter belge accompagné de son compagnon à quatre pattes, Milou. Il se trouve mêlé à des tas d'aventures toutes aussi compliquées les unes que les autres et en sort toujours vainqueur. Dans ses différentes aventures, il est accompagné par :
Le capitaine Haddock, un commandant de marine qui a tendance à boire un peu plus que de raison,
Du Professeur Tournesol, physicien tête-en-l'air et dur d'oreille,
Des Dupond et Dupont, deux détectives empotés,
Du général Alcazar, de la Castafiore, de Séraphin Lampion, de Nestor, de Tchang, de Rastapopoulos et j'en passe.
Profitez, si vous le pouvez, pour visiter le château de Cheverny, c'est un incontournable dans l'histoire de Tintin et de Moulinsart
Livre de lecture pour enfant, pour ados, pas sûr !!
En tout cas, je vous les conseille vivement et bonne lecture.
J'ai adoré et je suis fan.
Commenter  J’apprécie          50




Lecteurs (7662) Voir plus



Quiz Voir plus

Tintin, presque...

Tintin est ... ?

rapporteur
reporter

5 questions
478 lecteurs ont répondu
Thème : HergéCréer un quiz sur ce livre

{* *}