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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Coke en Stock est l'un de mes Tintin préférés, l'un des plus perfectionnés à mes yeux, pour beaucoup de raisons, à vrai dire.
D'abord, les personnages y sont nombreux, variés, surprenants. Ils ont tous un caractère propre, et chacun est truculent, à sa manière…
Ensuite, le dessin y atteint une perfection rare, même pour un Tintin. Chaque case est un petit bijou de travail, ni trop, ni trop peu détaillé.
Les rebondissements interviennent toujours au bon moment.
En fait, Coke en Stock est une petite mécanique de précision, tout y est huilé avec exactitude pour que la BD fonctionne parfaitement. Et c'est probablement pour cela que j'aime tant Coke en Stock. Parce que c'est une mécanique précise, pleine d'idées, de détails intéressants, de traits d'humour, d'inventions. Pleine de personnages et de rebondissements. Pleine de répliques intéressantes, de gags, de nouvelles petites inventions d'Hergé.
Un excellent épisode de Tintin.
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Une très belle aventure que ce Coke en Stock.
Tintin et son inséparable le capitaine Haddock vont se rendre au Khemed pour en savoir un peu plus sur le coup d'état qui a renversé le père du prince Abdallah, le cheik Ben Kalish Ezab. En effet, ce petit monstre ( comment l'appeler autrement ? ) est maintenant réfugié à Moulinsart et il n' a rien perdu de son gout pour en faire voir de toutes les couleurs à tout le monde .
Cet épisode voit le retour d'une tripotée de méchants déjà croisés dans plusieurs albums précédents ! On retrouve Dawson, l'affreux chef de la police internationale de Shangai, le docteur Müller qui se fait maintenant appeler Müll pacha, et on retrouve aussi Rastapopoulos ainsi que le lieutenant Allan qui n'a rien perdu de son insolence envers son ancien capitaine.
Si nous continuons dans le chapitre des retrouvailles, on ne peut que citer le général Alcazar, La Castafiore, et le senor Oliveira da Figueira.
Cependant, même si effectivement il y a beaucoup de personnages déjà connus, cet épisode est excellent. le rythme ne faiblit à aucun moment et nos héros ont fort à faire pour déjouer les pièges qui leur sont tendus tout au long de leur aventure.
J'ai adore la partie sur le cargo, surtout quand on se rend compte qu'ils sont pourchassés par un sous-marin. On ne peut qu'admirer le professionnalisme de Haddock ( bon, c'est vrai qu'à partir du moment oùil sait que le sous-marin est là, il perd un tout petit peu son sang-froid...)
Une fois de plus, je ne peux que saluer le talent de Hergé et certaines vignettes sont vraiment très belles . L'évocation de Pétra, refuge dans le désert de l'émir est magnifique.
Et l'histoire ? Finalement, pas si drôle que cela, puisqu'elle dénonce les trafiquants de chair humaine, un sujet qui malheureusement est encore d'actualité....
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Coke en stock est un album particulier à plus d'un titre.
Ce n'est plus de l'aventure ; ce n'est pas non plus la recherche d'un ami.
Cet album semble plus s'adresser aux plus grands qu'aux tout jeunes lecteurs.
Il dénonce des trafics en tout genre, notamment humains.
Tintin part à la guerre, à la guerre contre la différence sous un fond de guerre d'émirs. D'aucuns penseront qu'Hergé tente par-là une forme de pardon, avant sa quête de rédemption qu'il entreprendra dans l'album suivant, Tintin au Tibet.
Sûrement dénonce-t-il qu'au XXe siècle il est des formes de racismes beaucoup plus réelles et surtout immensément plus graves que ce qui lui est reproché. En effet, les critiques faites à Hergé, notamment à propos de Tintin au Congo sont totalement ridicules, sans aucun fondement, et surtout totalement hors contexte. Quand je pense que certains ont même poussé le burlesque « lampionnesque » à demander le retrait de son album au Congo des ventes ! Sûrement en a-t-il souffert. Tenez, regardez, Tintin au Congo avait disparu de la liste des albums disponibles dans la quatrième de couverture des Bijoux, album qui précède « Coke en stock » et réapparaît dans la liste de ce dernier album.

Fait très singulier : la couverture de « Coke en stock » montre Tintin, Milou et le Capitaine nous faire face, sur un radeau de fortune, en plein naufrage. Ne serait-ce pas Hergé que l'on voit à travers eux, au bout de notre longue-vue et qui demanderait pardon à ses lecteurs, du moins à ses détracteurs ? Cette couverture est d'autant plus étonnante que nos héros, sur les couvertures de tous les autres albums, ont pris la fâcheuse habitude de nous ignorer, pire sur les trois albums précédents, de nous tourner le dos ! Regardez bien, c'est édifiant !

Cet album c'est aussi un grand rassemblement des personnages, bons et méchants, de Tintin. C'est en effet l'album où apparaissent le plus grand nombre d'entre eux.

Rastapopoulos, le retour ! Il réapparait, déguisé en Méphisto, véritable Moriarty hergéen, prince du mal, celui que l'on n'avait plus revu depuis le Lotus bleu, soit une abstinence de treize albums.

La Castafiore qui, dans ses froufrous et son monde factice « people et artistique », trouve amusant de voir des naufragés au milieu des déguisements des uns et des autres. En fait, elle les sauvera d'une mort quasi certaine. Décidemment, elle aime bien sauver nos héros ; il leur faudra bien trouver une occasion pour la remercier. Il faudra attendre la dernière aventure achevée pour cela. Il est difficile de ne pas penser à La Callas et à son amour d'armateur ?

Le Général Alcazar dont la rencontre fortuite lance l'histoire, un peu à l'instar des 7 boules de cristal.

Oliveira da Figueira, Müller, Allan Thompson, les Cheiks ennemis, Abdallah, Lampion et tant d'autres.

Moulinsart n'est pas en reste avec d'une part le squat d'Abdallah et sa suite, d'autre part le beauf Lampion qui, pas content d'avoir été expulsé avec sa famille lors de l'Affaire Tournesol, vient envahir le parc avec un rallye auto. Pauvre Nestor, il est méconnaissable.
Vous avez compris qu'il n'y avait que peu de place pour les Dupondt (ouf !!) et pour Tournesol qui fut au coeur des six précédentes aventures (Or noir exclu) et qui après avoir inventé un sous-marin de poche, une fusée, une arme absolue à énergie dirigée, se contente ici de patins à roulettes (c'est sur terre et plus reposant pour (presque) tout le monde, il y a moins d'enjeu donc moins de convoitises).

Pour toutes ces raisons, cet album est important pour Hergé.
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Un super album de Tintin parmi mes favoris avec une avalanche de protagonistes et pour chacun d'eux des dessins très suggestifs de leurs attitudes et personnalités.0

L'histoire tient superbement la route avec cette confusion sur le mot "coke", de l'action il y en a à revendre et souvent en mer ce qui rappelle un peu que Haddock est avant tout capitaine.

Les dialogues sont très savoureux, le vocabulaire du capitaine inépuisable, Tintin bien gentil et pas niais comme dans quelques situations d'autres albums.

A lire et relire avec toujours le même plaisir.
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Coke en stock – publié en 1958 – est un des albums de Tintin les plus drôles et aussi les plus graves de la série. Il n'a hélas aujourd'hui pas pris une ride.

On y parle de corruption, de trafic d'armes, d'avions de ligne sabotés, de révolutions de palais dans les pays du Moyen-Orient sur fond d'exploitation pétrolière, et surtout, de la pérennisation du trafic d'esclaves entre la côte orientale de l'Afrique et Djeddah et La Mecque.

Certains gags sont restés dans toutes les mémoires et devenus cultes comme la question de savoir si le Capitaine Haddock pourra dormir avec la barbe au-dessus ou sous le drap. On y découvre aussi le Khazneh de Petra, qui fera les beaux jours du film de Steven Spielberg, « Les Aventuriers de l'Arche perdue, la dernière croisade ».

On y retrouve une foule de personnages déjà connus : le général Alcazar, Abdallah, l'abominable enfant gâté que son père l'émir Ben Kalish Ezab du Khemed envoie se réfugier à Moulinsart car il fait l'objet d'un coup d'Etat de la part de son ennemi le Sheik Bab El Ehr, le Senhor Oliveira – tous déjà rencontrés dans « Tintin au pays de l'or noir », le Docteur Müller, l'infâme Rastapopoulos devenu le milliardaire di Gorgonzola, l'ex-lieutenant du capitaine, le sombre Allan, l'hyper maladroite Bianca Castafiore, et même Dawson, croisé dans le Lotus Bleu, et, pour finir en apothéose des casse-pieds, Séraphin Lampion.

On y fait aussi la connaissance du pilote estonien Szut, que l'on retrouvera plus tard dans « Vol 714 pour Sydney ».

Bien avant les travaux de Jacques Heers ou Olivier Petre-Grenouilleau, la persistance de la traite négrière orientale est au coeur de l'aventure. Un sujet peu mis en lumière à l'époque et donc un soulignement particulièrement méritoire, qui m'a profondément marquée alors que je n'avais pas beaucoup plus de 12 ans quand j'ai découvert cet épisode.
Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
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A tous les détracteurs vétilleux de Tintin au Congo, sans doute pas le plus réussi des albums d'Hergé, pétri d'une vision naïve du colonialisme belge en Afrique – lequel fut indéniablement sanglant –, j'opposerai Coke en stock, aventure éminemment morale, lucide et désenchantée sur son temps.
L'histoire, sur fond de trafic d'armes et de machinations politiques au Moyen Orient, révèle ainsi la perpétuation de l'esclavage, qui a toujours cours au XXe siècle – et au XXIe, si l'on se réfère aux nombreux ouvriers étrangers morts sur les chantiers des stades de la coupe du monde de football de 2022, au Qatar, à la suite de traitements dignes des champs de coton du Sud avant la guerre de Sécession !
L'adaptation en dessin animé dans les années 1990 gommera d'ailleurs certaines aspérités de l'album pour ne pas froisser les sensibilités, comme on dit de nos jours poliment !
Coke en stock, publié dans le Journal de Tintin à partir de 1956, est aussi un album visionnaire. En effet, le coup d'état dont il est question au Khemed, ayant permis à Bab El Ehr de renverser son ennemi juré, l'émir Ben Kalish Ezab – père du « petit ange » Abdallah qui, pendant ce temps et avec ces facéties bien à lui, dévaste Moulinsart où il s'est réfugié –, a été orchestré par le marquis di Gorgonzola – en fait Rastapopoulos, ici aux allures d'Onassis –, propriétaire de la compagnie Arabair, pour une raison qui frise le burlesque. Ce qui renvoie, rétrospectivement, au coup d'état du général Pinochet au Chili, « arrangé » par les services secrets américains et la multinationale ITT (International Telephone and Telegraph). C'était le 11 septembre 1973…ironie de l'Histoire ! Déjà, Hergé pointait la toute-puissance de l'argent privé sur le destin des nations.
Enfin : « Après avoir suivi, illustré, mis en images presque tous les mythes de son temps relatifs à la mer, Hergé leur dit adieu dans Coke en stock. » (Michel Pierre, in Tintin et la mer, Hors-série Historia)
C'en est bien fini des océans et, pour preuve : dans l'album suivant, Tintin ira tutoyer les cimes du Tibet, y rencontrant un monstre somme toute plus inoffensif que ses semblables d'en bas.
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Avec Coke en stock, Tintin s'attaque à une des grandes plaies jamais éradiquées de la surface de la terre : l'esclavagisme ! On retrouve les grands méchants Rastapopoulos et Allan, le sous-fifre abruti ! Il faut de l'espace au dessin d'Hergé et pour coke en stock ce sont vraiment les scènes maritimes les plus étonnantes ; une mention spéciale pour la longue scène de bombardement de la felouque, qui finit en radeau, avec un passager supplémentaire : le pilote Szut !! Evidemment le trafic d'esclave est démantelé pour cette fois, mais Rastapopoulos et son sbire s'échappent pour des aventures ultérieures.
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Tintin et le capitaine Haddock, après avoir été recueillis sur le yacht appartenant au diabolique Rastapopoulos, ici connu sous le nom du marquis di Gorgonzola et surtout, après avoir échappé deux fois à la mort, sont indignés de découvrir que le trafic d'esclaves existe toujours et que toute une cargaison d'hommes se trouvait à bord afin d'être vendue dans les pays occidentaux. C'est dans ce tome qu'il font la connaissance de Szut, le pilote d'un avion aux ordre de Rastapopoulos ayant pour ordre d'abattre Tintin et le capitaine qui se sont réfugiés sur un radeau de fortune après avoir échappé au trafic de leur avion qui n'était pas sensé les amener vivants à destination.

On retrouve dans ce tome de nombreux personnages que le lecteur avait rencontré dans les tomes précédents tels que Abdallah, le fils de l'émir Ben Kalish Ezab dont la vie est menacée, le joyeux vendeur Oliveira da Figuiera, mais aussi des visages qui leur sont moins sympathiques tels que Dawson ou, comme je le disais plus haut, Rastapopoulos.


J'ai beaucoup aimé cet album puisqu'Hergé y traite de sujets sensibles tels que le trafic d'armes ou encore le trafic d'esclaves mais aussi parce qu'il est rempli d'humour. Aussi, une scène qui m'a fait mourir de rire est lorsque Tintin demande au pilote Szut qu'ils ont recueilli sur leur radeau et avec lequel ils ont sympathisé, bien que ce dernier ait tenté de les abattre juste avant (mais bref, oublions cela parce que ce dernier ne savait pas qu'il agissait pour des malfaiteurs et ne faisait qu'obéir aux ordres de ses supérieurs) et que Tintin lui demande s'il n'aurait pas un miroir en sa possession afin d'envoyer des signaux lumineux au bateau qu'ils aperçoivent au loin. Szut, que j'ai trouvé très attachent, a alors dune réaction des plus drôles en tendant à Tintin son petit miroir de poche et en lui demandant : "Vous vouloir peigne aussi ?", croyant que Tintin voulait simplement se recoiffer et ne se doutant pas une seule seconde de ce que notre ingénieux héros avait en tête en réalité.
Un autre passage qui m'a marqué, bien que celui-ci ne soit pas forcément marrant, mais plutôt émouvant, est lorsque Tintin et ses amis délivrent les prisonniers destinés à la vente d'esclave et que tous se mettent au travail afin d'aider le capitaine à remettre le bateau sur lequel ils ont été recueillis une seconde fois, le Ramona, en état de marche après avoir éteint l'incendie qui menaçait de le détruire.

Bref, encore une prouesse de la part d'Hergé qui réalise ici un très bon album rempli d'humour, d'émotion tout en traitant de sujets relativement épineux.
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Note de l'éditeur :

« On parle français en Amérique depuis bien longtemps, principalement au Québec. Et si les Québécois s'expriment en français, leur langue a évolué différemment du français d'Europe en certains points. Outre l'accent, qui varie selon les régions, il existe de nombreux québécismes dans le français parlé en Amérique – expressions particulières, tournures de phrases ou mots moins usités en Europe. Plusieurs exemples voulant transcrire la langue orale populaire ont été inclus dans cette version québécoise intitulée Colocs en stock.

Doublement Québécois puisqu'il est né dans la ville de Québec, Yves Laberge propose […] une adaptation transposée dans le contexte culturel du Québec. Cette version québécoise de Coke en stock est un hommage au père de la bande dessinée et une célébration de la langue française telle qu'on peut l'entendre de nos jours au Québec. »

Commentaires :

J'ai repéré par hasard un exemplaire de la seule des aventures de Tintin qui a été publiée « en québécois ». L'ensemble de l'oeuvre graphique de Hergé est disponible dans une cinquantaine de langues et dans une trentaine de dialectes, dont le ch'ti, le breton et le créole de la Guadeloupe.

J'ai eu la curiosité de comparer la version originale avec celle adaptée par Yves Laberge tirée à 20 000 exemplaires, tout en faisant un retour en arrière sur une de mes lectures d'enfance.

Sauf à une ou deux exceptions près, seuls les phylactères ont été adaptés en langue orale québécoise.

La sortie de cette BD en 2009 n'avait pas fait consensus. Certains inconditionnels de Tintin, ce reporter qui n'a d'ailleurs jamais écrit un seul article de journal tout au long de ses aventures, la qualifièrent de « farce monumentale :

« Honte à Casterman et honte à vous, M. Yves Laberge […] mais on ne touche pas à Tintin ! Surtout pour le défigurer autant et le rendre absolument ridicule et grotesque. D'abord, le titre: ‘' Colocs en stock ‘', qu'est-ce que ça veut dire ? M. Laberge aura-t-il d'autres lumineuses idées pour adapter les titres de la série? Préparons-nous à lire L'Oreille décrissée, La Bébelle d'Ottocar, Les Piasses en couleur de Red Raquam, On est allé s'promener sur la Lune, Les Jowells de la chanteuse. » (Marc Fournier - Tintinophile d'Alma - le Devoir (Montréal), 20 octobre 2009)

D'autres groupies du personnage imaginé par Hergé y sont allés de commentaires plus nuancés qui correspondent davantage à mon ressenti de lecture. C'est le cas de Hugues Morin qui, le 3 novembre 2009, publiait un billet sur son site blogue L'esprit vagabond . Et de Stéphane Picher, alors libraire chez Pantoute dans le Vieux-Québec, sur son blogue le silence des rossignols.

Dans une entrevue publiée dans le journal La Presse de Montréal (Colocs en stock, un Tintin pure laine, 21 octobre 2009), Yves Laberge, sociologue de formation et alors directeur de collection aux Presses de l'Université Laval à qui l'éditeur a laissé carte blanche s'expliquait :

« Tintin a été traduit en des langues parlées par seulement 100 000 personnes. Nous sommes 7 millions au Québec. J'ai cherché une langue où on se reconnaîtrait, où on aurait le plaisir de voir nos mots, nos expressions, dans une oeuvre universelle. »

J'ai eu personnellement beaucoup de plaisir à découvrir, en comparant les doubles pages des deux versions, les échanges en joual entre Tintin, le capitaine Haddock et tous les autres acteurs de cette aventure rocambolesque, y compris la Catasfiore, les Arabes « qui ne décolèrent pas dans une langue qui apparaît soudain exotique », sans oublier Milou.

Bien sûr, on y retrouve toutes les expressions québécoises, ou presque : « S'cusez-moi, c'est d'valeur, ben coudonc, c'est tiguidou, j'va l'sacrer dewor, c'est-tu assez fort, s'énarver le poil des jambes, écrapoutis… ». Avec quelques « ratés » comme « boyau d'arrosoir » plutôt que « boyau d'arrosage ».

Mais Yves Laberge qui a travaillé plus d'un an sur ce projet a outrepassé la simple adaptation du langage sans blasphème ou juron dérivé du vocabulaire religieux. Il a inséré dans plusieurs planches des fragments de notre culture que peut-être seuls les Québécois sont en mesure de décoder. En voici quelques exemples avec, entre crochets, le texte de la version originale de Hergé :

• « 42 milles ! de choses tranquilles » [« Cinquante kilomètres !... Une paille !... »]
• « Astheure, iousqu'i sont toutes les Raftmen ? » [« Où sont ces types en vadrouille, pardon, en patrouille ? »]
• « Ce serait ben l'boutte si i avait déménagé au 1er juillet ! » [« le comble serait qu'il ait déménagé »]
• « Vous pourriez pas parler français comme nous autres, espèce de Duchesse du Carnaval ? » [« Pourriez pas parler français comme tout le monde, espèce de bayadère de carnaval ? »]
• « Cé t'une voiture d'eau ? Ou ben une goélette ? » [« C'est un boutre, ça… Non, pardon, un sambook. »]
• « Bandits !... Pirates !... Gangs de rue ! » [« Bandits !... Pirates !... Gangsters ! »]
• « Espèce de Pirate Maboul ! » [« …espèce de mitrailleur à bavette ! »]
• « de joyeux naufragés ! » [« de véritables naufragés »]
• « Madame Castafiore du Saguenay » [« Madame Castafiole »]
• « Cé don' ben beau ! C'é t'à qui donc ? Au Bonhomme Carnaval ? » [« C'est à qui ¸ca ?... Oh ! mais, dites donc, c'est le carnaval à bord »]
• « Prendr' un p'tit coup… C'é t'agréable » [« Allons une seule petite gorgée… Mais oui, pourquoi pas ? »]
• « Swing la bacaisse dans l'fond d'la… boîte à bois ! » [« Sauvés ! Youpiie ! Sauvés ! Hourra ! »]
• « Viande à chien ! » [« Ah ! non, non !... »]

Par contre, il faudra qu'on m'explique « … la passe du bonhomme Giroux. »

Enfin, j'ai appris que « babord, c'est gauche ; tribord, c'est droite, comme dans l'mot ‘' batterie ‘' »

En conclusion, Coke en stock est une BD à lire pour s'autodérider et se démarquer en tant que société distincte non seulement en Amérique du Nord, mais aussi dans l'ensemble de la Francophonie internationale.

Lien : https://avisdelecturepolarsr..
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Dans cet album qui avait pour but de dénoncer l'esclavage, beaucoup de personnages connus font leur retour. Ainsi, on retrouve le général Alcazar (L'Oreille cassée, Les 7 boules de cristal), l'Emir Ben Kalish Ezab, son fils Abdallah (Tintin au pays de l'Or noir), le général Dawson, ancien chef de la concession de Shanghai (Le Lotus bleu), le docteur Müller qui se fait appeler Mull Pacha (L'Ile noire, Tintin au pays de l'Or noir), Allan, qui a trahi le capitaine Haddock (Le Crabe aux pinces d'or), Lampion, La Castafiore, Oliveira da Figueira (Les Cigares du Pharaon, Tintin au pays de l'or noir) et enfin, Rastapopulos dont on apprend qu'il est une infâme crapule.
On fait également connaissance de Szut ! (ce nom m'enchante)
Excellent album !
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