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Citations sur Le siècle de Dieu (70)

En repliant la lettre, Anne-Sophie soupira. Cette extraordinaire personne était-elle une sainte, la prisonnière de son imagination ou une femme tout à fait libre ? Entre deux transports mystiques, ses psalmodies ou prières de soumission, ne considérait-elle pas quelquefois sa vie comme une suite d’injustices et de chagrins ? Ne dégringolait-elle pas de temps à autre de son échelle céleste ? Pour sa part, Anne-Sophie se contentait de suivre les préceptes élémentaires de sa religion, ceux que Bossuet avait défendus avec acharnement face à Fénelon.

Chapitre 32
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Au terme de sa vie, le roi devait constater avec satisfaction l’aboutissement de ses efforts. Port-Royal était rasé et les jansénistes en disgrâce, pourchassés, condamnés. Ceux qui sympathisaient avec le quiétisme gardaient pour eux leurs convictions, les protestants ramaient aux galères ou avaient quitté le royaume. On lui avait rapporté d’innombrables conversions dont il tirait grand orgueil sans chercher à savoir si, extorquées, elles avaient la moindre sincérité. La conscience tranquille, il pouvait envisager de comparaître devant Dieu.

Chapitre 31
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La nouvelle mariée restait énigmatique. Les outrages qu’elle avait subis ainsi que sa présente élévation ne semblaient susciter chez elle aucune émotion. Catholique devenue huguenote puis revenue au catholicisme dans des conditions tragiques, épouse sans amour, elle témoignait cependant d’une extrême gentillesse envers un mari qui semblait satisfait des soins qu’elle lui prodiguait.

Chapitre 28
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À douze ans, Viviane était déjà très féminine et un peu maniérée. Elle aimait son couvent, les religieuses qui les enseignaient, comptait de multiples amies et s’initiait à la musique avec ravissement. On lui faisait apprendre le clavecin et la harpe. Éloi, qui allait avoir dix ans, montrait de si bonnes dispositions pour les études que l’on avait ajouté l’enseignement du grec à celui du latin. Contrairement à Nicolas, les exercices physiques le rebutaient et il avait refusé net d’apprendre les armes.

Chapitre 26
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À douze ans, Viviane était déjà très féminine et un peu maniérée. Elle aimait son couvent, les religieuses qui les enseignaient, comptait de multiples amies et s’initiait à la musique avec ravissement. On lui faisait apprendre le clavecin et la harpe. Éloi, qui allait avoir dix ans, montrait de si bonnes dispositions pour les études que l’on avait ajouté l’enseignement du grec à celui du latin. Contrairement à Nicolas, les exercices physiques le rebutaient et il avait refusé net d’apprendre les armes.

Chapitre 26
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Après les succès de la France en Italie, l’Angleterre, les Provinces-Unies, l’Autriche et le Saint-Empire étaient entrés dans le conflit armé. On se battait aussi sur les mers où les Français, grâce à la vaillance et l’audace de leurs corsaires, remportaient de belles victoires. Mais le succès final semblait encore lointain. Épuisé, le royaume devait fournir des hommes, des victuailles, des chevaux, du fourrage. On ne respectait plus Louis XIV, des libelles contre le tyran commençaient à circuler, condamnant son goût immodéré pour la gloire aux dépens du bonheur du peuple. Des révoltes paysannes éclataient ici et là, vite étouffées. Les rebelles manquaient de tout. Seuls les camisards ne déposaient pas les armes. En pleine guerre de succession, Cavalier dans les Cévennes, Plon dans le Vivarais, le Dauphiné et le Bas-Languedoc avaient pu lever dix mille protestants découdre contre leurs oppresseurs papistes.

Chapitre 25
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Les deux enfants de Marie-Aimée semblaient indifférents à tout, ne répondaient que brièvement aux questions qu’on leur posait et refusaient tout contact physique. Le moindre changement dans leur routine les plongeait dans une telle angoisse qu’ils pouvaient refuser de s’alimenter. Une vie réglée, douce, ponctuée d’études et de loisirs, des compagnes ou compagnons de leur âge allaient les apaiser et la religion leur apporter un grand secours, Anne-Sophie n’en doutait pas.

Chapitre 25
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L’église était bondée. Tous les fidèles de mademoiselle de Scudéry, ceux qui avaient hanté son salon année après année, parcouru en long et en large la carte de Tendre, ses lecteurs les plus enthousiastes étaient présents. Le roi avait dépêché le duc de Bouillon et madame de Maintenon sa nièce, madame de Caylus. L’un comme l’autre souhaitaient honorer celle qui avait porté haut les lettres françaises dans l’Europe tout entière. On lisait ses ouvrages jusqu’en Russie, et ses héros, par la familiarité de leurs noms, semblaient faire partie de la vie réelle.

Chapitre 24
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Avant Chalon-sur-Saône, Viviane découvrit la misère absolue. Au milieu d’un paysage glacé, désolé, les villages semblaient morts. On ne voyait ni chien, ni chat, ni volaille, ni bétail. Tous abattus pour être dévorés ? Sans viande, sans pain, sans les légumes qui avaient gelé dans les potagers, que restait-il alors aux villageois pour subsister ?
Soudain, elle fit arrêter la voiture. Au bord de la route, une femme vêtue d’un caraco de coton, d’une jupe, d’un châle troué sur les épaules, les pieds nus dans des sabots remplis de paille, berçait un enfant livide, inerte. Viviane ôta de son cou une écharpe de laine, sortit du coffre un pain et une tranche de jambon. Incrédule, la femme la regarda avant de tendre une main tremblante. Puis, précautionneusement, elle rompit le pain en petits morceaux et tenta de nourrir son enfant mort.

Chapitre 21
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Lasse, Viviane écouta Vincent de Perret rapporter l’intervention du duc. Le royaume étouffait sous les querelles religieuses. N’y avait-il pas beaucoup d’orgueil dans ces prétentions à connaître les volontés de Dieu ? Ses propres certitudes étaient inébranlables : était chrétien celui qui soulageait, consolait les affligés, nourrissait les affamés, couvrait ceux qui grelottaient. À quarante-cinq ans, ses nuits sans sommeil à arpenter les rues de Paris l’avaient vieillie. Et la disparition de Marie-Aimée lui brisait le cœur. L’incertitude qu’elle avait de son sort était pire que de la savoir morte. En dépit des enquêtes menées à Paris et en province, personne n’avait trouvé la moindre piste. Sa fille avait disparu.

Chapitre 20
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