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Citations sur Le siècle de Dieu (70)

Bossuet, certes, désapprouve le jansénisme, appuya Viviane, mais il s'inquiète tout autant de l'influence que prend un certain Molinos dont le "Guide Spirituel" est une incitation au quiétisme.
Cet anéantissement de la volonté, cette passivité absolue, ce renoncement à l'action, ce mépris de son propre corps et de tout être créé lui semblent hautement suspects. Il craint que Rome ne se fourvoie en ne le condamnant point et le roi l'approuve.
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Cette dame, pensa Viviane, a le sens de la beauté, de la poésie, elle aime la nature. Qu’est-elle d’autre qu’un oiseau prisonnier ? Mais elle craignait que, même la porte de sa cage ouverte, l’oiseau ne puisse plus s’envoler.
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Plus le roi affirmait son autorité, ne tolérant aucune désobéissance, aucun désaccord, plus Dieu se faisait exigeant. Épiant les moindres pensées des hommes, Louis se comportait en dieu, Dieu se comportait en roi.

Chapitre 4
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À douze ans, Viviane était déjà très féminine et un peu maniérée. Elle aimait son couvent, les religieuses qui les enseignaient, comptait de multiples amies et s’initiait à la musique avec ravissement. On lui faisait apprendre le clavecin et la harpe. Éloi, qui allait avoir dix ans, montrait de si bonnes dispositions pour les études que l’on avait ajouté l’enseignement du grec à celui du latin. Contrairement à Nicolas, les exercices physiques le rebutaient et il avait refusé net d’apprendre les armes.

Chapitre 26
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Fâché, Dieu pouvait certes vous précipiter en enfer, maîs le roi avait le pouvoir de vous expédier dans un pays plus abominable encore, celui de la disgrâce.
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Ses parents lui avaient narré l’affaire de Loudun, le procès du père Urbain Grandier, torturé puis brûlé vif en 1634 parce que sept nonnes d’un couvent d’ursulines et leur supérieure, mère Jeanne des Anges, disaient avoir été ensorcelées par lui. Séduisant, séducteur, le curé avait attiré la convoitise de Jeanne des Anges qui l’avait sollicité pour être le confesseur de sa communauté. Après son refus, une haine implacable l’avait littéralement habitée.
Des mois durant, elle-même puis toutes les sœurs avaient eu d’effroyables convulsions, avaient exposé sans pudeur leurs parties intimes, s’étaient mises à baver, à hennir, à aboyer, à se contorsionner, possédées, clamaient-elles, par une armée de démons. Les exorcistes appelés à l’aide, tout aussi hantés que les malheureuses, n’étaient parvenus à rien. Tous haïssaient Grandier qui s’était montré hautain au temps où il occupait le haut du pavé à Loudun. En outre, le malheureux curé avait, quelques années plus tôt, commis un pamphlet contre le cardinal de Richelieu. Celui-ci ne pardonnait jamais. Quoique certain de l’innocence de Grandier (il ne croyait guère aux démons), le cardinal avait voulu l’écraser, le faire souffrir, l’anéantir. Juges et témoins avaient été soigneusement sélectionnés, les amis de Grandier ou ceux susceptibles de témoigner à sa décharge expulsés de Loudun.
Mais quand le corps du prêtre avait été réduit en cendres, après d’inhumaines tortures afin d’obtenir des aveux qu’il n’avait jamais signés, les démons, sans doute satisfaits chez les ursulines, avaient refusé de quitter la place. Il avait fallu l’intervention d’autres exorcistes et surtout la puissance du temps pour faire décamper la horde infernale. Jeanne des Anges qui, par son hystérie, avait conduit un innocent à la plus atroce des morts, était désormais considérée comme une sainte. Le roi Louis XIII, la reine, Gaston d’Orléans l’avaient reçue. Elle jubilait. On la comparait aux plus hauts mystiques. Une vie réussie en dépit de la violence qui lui avait été faite, des années plus tôt, par des parents désireux de la fourrer dans un couvent alors qu’elle n’avait nulle vocation mais un grand goût pour les hommes. Tout finissait bien.

Chapitre 36
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– L’âme humaine n’a point changé et ne changera pas, mon amie. Voir souffrir un homme est un excitant puissant qui fait oublier un moment l’ennui, la rancune, le désespoir. Cruauté et bêtise sont jumelles, et hélas fort bonnes amies avec beaucoup d’entre nous.

Chapitre 34
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La nouvelle mariée restait énigmatique. Les outrages qu’elle avait subis ainsi que sa présente élévation ne semblaient susciter chez elle aucune émotion. Catholique devenue huguenote puis revenue au catholicisme dans des conditions tragiques, épouse sans amour, elle témoignait cependant d’une extrême gentillesse envers un mari qui semblait satisfait des soins qu’elle lui prodiguait.

Chapitre 28
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Les deux enfants de Marie-Aimée semblaient indifférents à tout, ne répondaient que brièvement aux questions qu’on leur posait et refusaient tout contact physique. Le moindre changement dans leur routine les plongeait dans une telle angoisse qu’ils pouvaient refuser de s’alimenter. Une vie réglée, douce, ponctuée d’études et de loisirs, des compagnes ou compagnons de leur âge allaient les apaiser et la religion leur apporter un grand secours, Anne-Sophie n’en doutait pas.

Chapitre 25
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La nouvelle qui passionnait la Cour était l’inclination du roi pour madame de Maintenon, sentiment qu’il parvenait à peine à dissimuler. Il lui avait offert un bel appartement composé de deux antichambres, une grande chambre et une autre plus petite, ouvrant comme le sien sur l’escalier de marbre. Il suffisait au roi de traverser la salle des gardes pour lui rendre visite.
Madame de Maintenon, pourtant si modeste et discrète, n’avait pas lésiné sur la dépense pour aménager son nouveau logis : damas, passementerie de fils d’or, velours cramoisi, lit quasi royal. On ne pouvait s’y tromper, elle était bien la nouvelle favorite que la mort subite de la reine avait hissée au premier rang. Avec Bossuet – monsieur de Meaux –, le père de La Chaise, confesseur du roi, les duchesses de Chevreuse, de Beauvilliers et quelques autres, elle formait une coterie de dévots qui avait pour objectif de faire revenir le roi à la pratique religieuse. Que ce fût l’effet de l’âge ou d’une intervention du Saint-Esprit, celui-ci avait retrouvé la foi et d’irréprochables mœurs. Épouserait-il morganatiquement la marquise ? Ce mariage avait-il déjà eu lieu ? Beaucoup le prétendaient, nul n’avait de preuves.

Chapitre 15
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