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Citations sur Les années Trianon (69)

Lors de leur entretien enfin aménagé, Marie-Antoinette avait reçu sans broncher les coups que son frère lui portait. Croyait-elle que Dieu l'avait faite reine pour se consacrer à des plaisirs futilesn danser, dilapider de l'argent au pharaon, marivauder, souper, jouer à colin-maillard?
La Cour l'ennuyait? Eh bien, elle devait souffrir ces désagréments, bien des reines l'avaient fait avant elle sans se plaindre.
Savait-elle seulement ce que le mot "devoir" voulait dire?
Pensait-elle à son peuple, à son bonheur, à sa prospérité?
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Un La Fayette donnerait-il sa fille à un commerçant? Les idées généreuses étaient une chose, l'abolition des classes sociales, une autre.
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Amis de Benjamin Franklin, les avocats Danton et Robespierre commençaient à faire entendre leur point de vue sur l’inégalité, la domination des pauvres par les riches, l’existence de la Nation. La reine ne dépensait-elle pas au jeu en une soirée quarante années de salaire d’un ouvrier ?

1780. Que signifie le mot « liberté » ?
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Professeur au Jardin du roi, Jussieu avait hérité des talents d’une famille de célèbres botanistes. Ses oncles avaient dévoué leur vie à la science des végétaux et acclimaté en France des plantes exotiques inconnues, des arbres majestueux comme les cèdres du Liban.
Dans toute l’Europe, on le respectait et, en Angleterre, il était accueilli en hôte d’honneur. Sans se hâter, Jussieu avait admiré plus particulièrement les cyprès de Crète, les noyers d’Amérique, les acacias roses de Chine, les tulipes perroquets qui fleurissaient par centaines dans les parterres, mêlées à des jonquilles et des jacinthes lilas. À la reine, il donnait le nom latin de chaque plante, chaque arbuste.

1789. « Mort aux aristocrates ! »
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Tandis que la société libérale assistait aux noces de mademoiselle Necker, un regrettable fait divers remuait Versailles. Le marquis de Coigny et le prince Joseph de Monaco allaient se battre en duel parce qu’un singe offert par Monaco à madame de Valentinois avait plumé vivant un perroquet superbe et fort bien dressé donné en cadeau à cette même dame par Coigny. Les deux hommes s’étaient affrontés au pistolet et le marquis avait été grièvement blessé. Sans fin dans les salons, on avait commenté ce combat. Était-il grotesque ou sublime ? Le roi s’était contenté de soupirer et d’éloigner de Versailles le prince de Monaco.

À peine celui-ci exilé, on avait appris qu’un autre duel venait d’avoir lieu entre le comte de Broglie et le comte de Danes. Là aussi, l’affaire avait commencé de la plus ridicule façon. Danes, qui avait ramassé une rose tombée du corsage de madame de Coigny, s’était amusé à l’effeuiller sur la table où jouait monsieur de Broglie. Celui-ci s’était énervé et avait intimé à Danes l’ordre de cesser cet enfantillage. « Et pourquoi le feraisje si cela me plaît ? » avait répliqué Danes avec nonchalance. Le comte s’était levé et lui avait jeté ses cartes à la figure. Dès le lendemain, ils se battaient au bois de Boulogne. Le comte de Broglie avait été blessé.

Certains s’indignaient de tant de futile susceptibilité mais telles étaient les règles de l’honneur. Et puis on s’ennuyait tant qu’il fallait bien un peu de sel dans l’existence quotidienne.

1786. Un soufflet au roi
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(...) le roi se claquemurait dans ses appartements où il avait reçu avec enthousiasme monsieur de La Pérouse, un grand marin qui avait l’ambition de naviguer dans le sillage du capitaine Cook. Avec passion, les deux hommes s’étaient penchés sur les cartes. La Pérouse avait indiqué au roi la route qu’il comptait suivre, les îles où il se proposait de faire escale pour rapporter des plantes inconnues en France et tenter de les y acclimater. Peu attiré par les voyages, le roi adorait imaginer des contrées lointaines, les situer sur une carte avec exactitude. Mille fois il s’était représenté la Chine avec sa Grande Muraille, les palais au bord du Gange, les pagodes japonaises, les étendues vierges de Patagonie. Ces rêves lui suffisaient. Semaine après semaine, il suivrait la route de La Pérouse sur une carte et attendrait ses nouvelles. Au milieu de l’atmosphère de plus en plus étouffante de Versailles, ce projet arrivait comme une bouffée d’air frais.

1784. La ministre de la mode
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Chez madame d’Adhémar, restée à Paris, se regroupaient ceux que passionnaient les sciences divinatoires, l’ésotérisme. On y avait déploré la mort du célèbre comte de Saint-Germain qui s’était éteint dans le Schleswig à un âge avancé alors qu’il se prétendait immortel. Par l’intermédiaire de ses chiens, madame d’Adhémar, comme l’avait fait avant elle la princesse de Guéménée, avait pu entrer en contact avec lui. Les aboiements de ses amis à quatre pattes lui transmettaient des messages des défunts qui, affirmait-elle, se révélaient toujours fort intéressants et exacts. Questionnée sur les communications post-mortem du comte de Saint-Germain, la comtesse s’était montrée peu prolixe. On avait pu cependant lui faire avouer que le comte voyait pour la France de sombres horizons, il avait même prédit pour la reine des années de larmes et d’angoisses.

1784. La ministre de la mode
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Comme chaque hiver, les enfants abandonnés affluaient. On les trouvait devant les portes des hôpitaux, sur le parvis des églises, au coin des rues, sous la statue d’un saint. Beaucoup de ces bébés mouraient sans nom, sans date de naissance. On les inhumait dans un coin qui leur était réservé au cimetière de la paroisse où ils avaient été recueillis. L’archevêque de Paris avait offert trois cent mille livres pour soulager les misères, c’était beaucoup et insuffisant.

1779. Du blanc, rien que du blanc
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Fin juillet, le salon des Necker était en effervescence. On venait d’apprendre qu’au début du mois, le quatre, l’Amérique avait déclaré son indépendance. Treize colonies britanniques faisaient sécession du Royaume-Uni, cinquante-six hommes influents avaient signé le document rédigé par un avocat de trente-trois ans, un Virginien, Thomas Jefferson. L’idée centrale de cette charte était le droit à la liberté non pas collective mais individuelle. Tous les hommes étaient créés égaux et la tyrannie venait de la rupture du contrat entre un roi et son peuple. Chez madame Necker, chez madame du Deffand, chez madame de Tessé, tante de La Fayette, on ne cachait pas son enthousiasme. L’aube allait se lever sur la France. Chacun en était persuadé.

1776. « Quel mal ai-je fait ? »
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En revenant d’un pas lent vers le château, Chartres avait avoué à la dauphine qu’il était tombé amoureux : belle, instruite, amusante, pleine d’imagination, madame de Genlis, nièce de madame de Montesson, avait toutes les qualités auxquelles une femme pouvait prétendre. Et Marie-Thérèse de Lamballe avait de l’amitié pour cette dame qu’elle recevait volontiers. MarieAntoinette avait rougi. Ce monde d’amour, de désir, de plaisir physique lui était étranger et elle éprouvait un malaise à l’entendre évoquer.

1772. Le beau Lauzun, le divin Vaudreuil
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