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EAN : 9782905262653
Lucien Souny (02/04/1997)
3/5   1 notes
Résumé :
le regard d'un professeur d'université, radiologue, cancérologue avec le souci d'y associer l'importance de la psyché dans ces maladies
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
C'est à une psychanalyse sans foi ni loi que nous livre Bernard Herzog. Ça fait du bien, même si d'être sans foi ni loi, contre une psychanalyse universitaire soporifique, entraîne aussi le défaut d'être caricatural. Je crains le langage New Age. Dans ce livre, nous circulons sur une ligne de faille qui provoquera des relents de gerbe, sans toutefois aller jusqu'au bout du dégobillage. Il faut accepter de plonger en pleine symbolique alchimique, même si ça nous donne l'impression d'assister à une redite bouffonne de Woodstock.


Hypothèse de base : importance de l'embryogénèse psychique du sujet et de la construction d'un édifice en accord avec la vision de l'architecte (LOL).


Le projet peut être foutu en l'air dès les fondations, si on refuse l'idée que le couple parental soit assimilable à un creuset alchimique. Vous savez, ça fait un peu penser à tous ces connards qui parlent de la sexualité comme d'une spiritualité et d'une union avec l'absolu. C'est déjà pas mal de baiser en s'unissant avec son partenaire non ? Pourquoi vouloir atteindre l'absolu et l'harmonie des sphères ou je sais pas trop quoi ? On retourne finalement à l'idée d'une morale sous-jacente, même s'il s'agit d'une morale libérée, qu'ils disent.

S'en référant au YIN/YANG, à la Lune/Soleil ou encore à l'Anima/Animus, Bernard envisage tout déséquilibre à ce niveau comme responsable de lourdes pathologies. Etrangement, le déséquilibre négatif est toujours associé à la présence d'une mère dominante, écrasante, le discours donnant parfois l'impression que la fonction de la mère est de s'effacer pour permettre au père d'assurer sa fonction d'ouverture, et donc à l'enfant de trouver sa fonction d'individu mature. On aurait également pu souligner la défection des pères trop lâches, ou simplement arrêter de mettre fin à une querelle liée aux figures parentales car plus personne ne vit comme au Moyen Age, dans un foyer coupé de tout contact avec la réalité.


Anyway, si l'explication plaît à certains, ça peut être utile. Faut avouer qu'elle est percutante.


« le premier stade de l'embryogénèse psychique est inclus dans l'utérus, c'est-à-dire dans la caverne ou le labyrinthe, où nous sommes tous enchaînés selon le mythe de Platon, car cette aventure est vécue de façon passive, sans grand degré de liberté.
Les chaînes sont le fruit vénéneux d'un lien affectif persistant à la Mère. Elles résultent d'une union imparfaite entre les parents et d'une identification trop prégnante au seul territoire matrilinéaire. »


Bernard observe que le point commun entre toutes les personnes malades du sida et du cancer c'est d'avoir connu une absence symbolique du père, souvent associée à une mère immature. le masculin étant associé, dans la psyché, à la défense du territoire, à la verticalisation et aux résistances immunitaires, cette explication semble expliquer qu'un tel déficit ait des conséquences foireuses pour la construction du sujet. La maladie permet alors un exutoire à court terme pour balancer les miasmes inconscients et toute la négativité du sujet. Bernard relate de nombreux cas où il intervient par la mythanalyse (analyse mythique des rêves) pour aider le malade à prendre conscience des origines de sa négativité et à positiver l'épreuve.


« Les songes constituent le viatique spirituel qui permet de s'alimenter au cours du voyage initiatique. Ils constituent la mane céleste qui permettait aux esclaves de Pharaon de pouvoir trouver l'énergie suffisante pour quitter les rives d'une terre de souffrance et d'immaturité vers le sol promis. »


Le médecin devrait donc retrouver sa mission sacrée et permettre au malade d'être initié à son chemin d'intériorité. Si la maladie a un sens, il s'agit de le retrouver. Au-delà de ses défauts (qui ne sont peut-être que la traduction ou l'imitation parodique de la falsification mythique de notre modernité), la lecture de ce livre n'est pas négligeable.

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Citations et extraits (42) Voir plus Ajouter une citation
Des situations [où l’individu se sent agressé] ne sont pas si rares. Un grand nombre de cancéreux la vivent et curieusement, à l’apparition de leur tumeur, une sécurisation bizarre, inconnue jusque-là, semble leur donner quelques apaisements. L’explosion dans les tissus semble exorciser les violentes agressions intrapsychiques décelées dans les cauchemars. […] Le cancer semble être une forme de territoire affectif imaginaire où le sujet se débarrasse de toute la négativité dont il est porteur. D’une certaine façon, il s’en exorcise en le créant, ce qui voudrait signifier que la matérialisation est beaucoup moins dangereuse, pour l’équilibre de l’EGO du sujet, que l’anxiété permanente dans laquelle il a baigné. Elle constitue une arme, un rempart illusoire derrière lequel l’EGO se sécurise faussement.
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L’accès le plus commode à la vie spirituelle passe par l’intégration joyeuse de la sexualité, l’acceptation de la différence, or, cela exige l’issue hors du stade fusionnel des parents combinés puis de l’imaginaire maternel ou paternel, souvent des deux. En cas inverse : le seul accès aux Mythes, à la dimension sacrée, passe par l’intellectualisme et le relais mental.
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La femme : est un être de sensibilité, elle donne parce qu’elle a l’intuition de faire et de donner, donc elle reçoit. Elle renifle et elle sent.
L’homme : le masculin ne sent rien, mais il donne tout ce qu’il a, sa force, sa vie, son travail. Il aime passionnément.
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Voilà le sort que connaissent des milliers de jeunes êtres embryonnaires en raison d’un père insuffisant et d’une mère infantile, destructrice à son insu. Les fantasmes auto-destructifs abondent, cela constitue la trame d’un délire. Malheureusement il se passe derrière l’opacité des organes, dans la nuit noire des cellules, où le tueur rôde.
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Pour des raisons diverses, absence ou inexistence de son compagnon, lésion grave de l’image de l’homme héritée de la génération précédente, la femme joue le rôle du père, gronde, fait la loi et le père, surenchérit de maternages et d’attentions « étouffantes » vis-à-vis des enfants : les risques d’explosion tumorales sont majeurs.
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