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4,14

sur 254 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Eva Bruhns, la plus jeune fille de Edith et Ludwig, propriétaires d'une auberge restaurant très appréciée dans une rue populaire de Francfort. Eva est interprète allemand-polonais et elle est contactée pour remplacer un interprète qui doit officier lors d'un procès devant juger des responsables du camp d'Auschwitz...En ce début des années soixante, ce procès divise, pourquoi remuer le passé, pourquoi dépenser autant d'argent pour ce procès qui débouchera sans nul doute par des acquittements, l'eau ayant coulé sous les ponts et les témoins de plus en plus rares n'ayant plus la précision des dates ou des lieux des sévices...Lors de ce long procès, la vie et les convictions et certitudes de la jeune Eva vont à jamais être bouleversées en côtoyant les témoins, les avocats, les accusés que, pour certains, elle connait bien, ses parents qui ont peu être connu certains évènements sans vraiment les combattre, ou encore son rapport avec son fiancé qui voit d'un mauvais oeil l'émancipation de cette jeune femme qu'il ne reconnaît plus et qui veut s'affirmer dans ce travail d'interprétation même s'il est douloureux.

Un roman d'Annette Hess, scénariste de Berlin 56 et Berlin 59, et qui, avec ce premier roman revient sur l'après nazisme, lors d'un procès organisé pour établir des culpabilités et si possible des condamnations pour les victimes d'Auschwitz. Par le biais d'une interprète, témoin privilégiée, le lecteur est au coeur des méandres juridiques, des doutes, des témoins qui ne peuvent oublier mais dont la mémoire est défaillante... Un roman qui aborde ces thèmes, des personnages bien dépeints mais les digressions dans la vie personnelle de l'héroïne, souvent hors propos ralentissent le rythme et on finit par m'ennuyer, j'ai souvent perdu le fil de l'intrigue en me demandant où elle voulait en venir avec plusieurs développements qui n'aboutissent pas vraiment David Miller dont on n'a plus de nouvelles, sa soeur aînée Annegret et son action à l'hôpital...).
la maison allemande est un roman intéressant pour son thème mais dont le traitement délayé aurait pu être un peu plus percutant avec une centaine de pages en moins.
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Sans doute au vu des critiques élogieuses des babeliotes et de mon intérêt pour le sujet, j'attendais beaucoup de cette lecture dont le thème porte sur la dénazification du peuple allemand, le devoir de mémoire et le procès d'Auschwitz à Francfort en 1963.

Eva est une jeune femme engagée pour servir d'interprète lors de ce procès et près de 20 ans après la guerre donc, en tant que nouvelle génération, elle découvre à cette occasion les horreurs qui ont été perpétrées et la culpabilité qu'elle lui inspirent...

Malheureusement, ce qui aurait pu s'avérer fort émouvant et intéressant - tel que je me représentais ce roman - a été pour moi une histoire sans relief qui s'est diluée dans de trop nombreux sujets comme la domination masculine, la maladie mentale, les secrets de famille,...

Je me suis ennuyée lors de ces passages trop nombreux qui font pâle figure à côté du sujet principal...
Tout dépend en réalité le niveau de ses attentes : j'attendais un roman historique, et si effectivement cet aspect est présent en filigrane, l'aspect "roman" prend selon moi le dessus.

Je tempère cela dit mon avis qui n'est d'abord que subjectif et parce que je sais combien trop attendre d'une lecture, c'est prendre forcément le risque d'en sortir déçu(e).
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Alors que s'ouvre le « Second procès d'Auschwitz » en 1963 à Francfort-sur-le-Main en Allemagne, l'auteure explore l'état d'esprit d'une société et le refus de mémoire dans l'Allemagne d'après-guerre.

Eva, jeune femme vivant chez ses parents, est engagée comme traductrice lors du procès jugeant d'anciens dignitaires nazis qui devront répondre de leurs crimes.
Eva agit contre l'avis de ses proches, la réticence de sa famille et de son fiancé l'interpelle, elle essaie d'en savoir plus, connaître les raisons, comprendre leurs attitudes.
L'incompréhension, la confusion, l'effarement s'emparent d'elle face aux réactions laissant planer le doute sur de possibles implications et responsabilités.

Eva s'interroge sur les difficultés à se souvenir. Bon nombre semble désapprouver le fait de remuer le passé.
Pourquoi préférer laisser des souvenirs enfouis aux fins fonds de la mémoire ? Est-ce pour taire une complicité, par déni, par ignorance… Ambiguïté, prise de conscience.

Certains cherchent à occulter des choses, ne pas savoir, oublier, pour s'éviter un lien avec des crimes abominables ? Renier une culpabilité ?
D'autres, par leur courage, forcent le respect en témoignant d'atrocités, survivants du camp de la mort.

Et quand la vérité explose à la figure, quelles conséquences ?
Eva en ressortira à tout jamais changée.

Une ambiance entre réflexion sur la condition des femmes et devoir de mémoire.
*
J'ai trouvé un manque de fluidité et une certaine froideur (style d'écriture ou traduction, je ne sais pas) pour réussir à apprécier pleinement ma lecture.
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L'héroïne du roman, Eva, fille des propriétaires d'un modeste restaurant de Francfort-sur-le-Main, s'apprête à se fiancer avec un jeune héritier de la ville quand débute le « second procès d'Auschwitz » (1963) où doivent être jugés les crimes des dignitaires nazis.

Eva a suivi des études d'interprète, elle maîtrise la langue polonaise : le tribunal la contacte pour lui proposer d'assurer, durant les audiences, la traduction instantanée des dépositions que feront les survivants du camp.

Ignorant tout de ce passé, bravant les vives réticences de ses propres parents et celles de son fiancé, Eva décide de suivre son instinct et d'accepter cette mission.

S'ouvre alors devant elle le long chemin d'une prise de conscience qui engage sa famille, mais qui concerne également toute la société de son temps.

Un roman honnête sur la difficile découverte par les enfants du passé nazi de leurs parents.

Un passé qui a forcément des répercussion : la fille aînée et soeur d'Eva, qui travaille dans le service de natalité de l'hôpital, a des troubles psychiatriques.

Le personnage de David, l'assistant canadien, m'a complètement échappé.

Beaucoup de descriptions d'odeurs et de parfums.

Quelques tics d'écriture : il est souvent question de bulles (de savon, du souvenir, de l'eau qui boue) – les personnages utilisent 3 doigts – beaucoup d'adjectifs.

L'image que je retiendrai :

Celle des oies que le père d'Eva cuisine divinement.
Lien : https://alexmotamots.fr/la-m..
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Ça commence par une traduction. Des mots prononcés dans la langue de victimes qui peinent à trouver leur équivalent dans celle de leurs bourreaux, tant ils sont porteurs d'une vérité occultée, d'une mémoire niée. Des mots tus, cachés, secrets. Des mots qui en disent d'autres, enfouis dans l'inconscient collectif d'une société traumatisée, révélateurs d'une réalité qu'elle aura voulu oublier, d'un passé sur lequel elle aura voulu tirer un trait. Des mots qui se fraieront leur chemin dans sa conscience et dans celle d'Eva ; personnage incarnant le difficile devoir de mémoire auquel fut confrontée l'Allemagne de l'après-guerre. Traductrice lors du « second procès d'Auschwitz » en 1963, malgré les réticences de sa famille, symbole d'une génération réfugiée dans le déni, elle accompagnera les siens dans la prise de conscience des atrocités des camps, de l'horreur nazie, tout en découvrant la réalité sur son histoire familiale. Brisant ainsi l'innocence nourrissant son personnage. Une innocence s'expliquant par l'ignorance et le silence qui entourent Eva mais qui malheureusement confère souvent à la naïveté, voire à la naisierie. Et qui, si elle accentue fort à propos le contraste avec la cruauté d'une réalité qu'elle vient ainsi renforcer, elle l'en éloigne tout autant tant elle enferre le récit dans des considérations sentimentales et romantiques. Détournant souvent l'attention du lecteur du procès vers lequel il aurait justement du être aimanté.
Si le choix du sujet permet de mettre en évidence la problématique du sentiment de culpabilité du peuple allemand et le devoir de mémoire auquel il fut confronté, je regrette que la narration et le style soient par trop simplistes, si peu dense et complexe. Une lecture comme une première approche de cette question sensible, qui mérite d'être approfondie.
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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La jaquette du livre déjà interpelle : une énorme loupe noire, tenue par une jeune femme, et qui en dissimule le visage.

1963 : Eva est traductrice lors du second procès d'Auschwitz.
Son travail va peu à peu, au fil des traductions de témoignages, la placer face au passé, celui de l'Histoire, mais aussi le sien propre : la guerre dont elle n'a pas de souvenirs, les camps, le nazisme, les tortures, les crémations, etc.
Et le passé des personnes qui l'entourent tels parents et futurs beaux-parents; ainsi que le déni quasi collectif, le refus de mémoire de cette période.

Parallèle filigrane au procès, se décrit la vie des femmes des années 60, la nouvelle société de consommation, les encore-interdits, les bientôt-possibles, la construction difficile de ces enfants de l'après-guerre dans une période lourde de non-dits, à la fois euphorisante et culpabilisante.

Les journées du procès vont enfin tirer le rideau, et Eva va découvrir ce passé qu'elle ignorait : les faits historiques, la réalité des camps, la souffrance des rescapés, la complicité passive et ou active des allemands, leur refus du passé;
certains témoignages douloureux du procès, après avoir aiguisé son esprit critique, ravivent maintenant sa mémoire qui peut alors retracer l'histoire de sa propre famille.

Animée d'une conscience nouvelle, elle entreprend d'enquêter, et pour le compte du procès et pour elle-même; de cette enquête se construira une nouvelle Eva, désormais "concernée", esquissant les grands traits du devoir de mémoire, et de la transmission du passé.

Une fois le livre terminé, et digéré, se comprend aisément l'image sur la jaquette.
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En 1963, à Francfort-sur-le-Main, Eva mène une vie tranquille, entre le petit restaurant de ses parents, la Maison allemande, et son emploi de traductrice. Elle est sur le point de se fiancer à Jürgen, fils de notables, mais la différence de situation sociale entre leurs deux familles complique les choses.
Lorsqu'elle est contactée pour intervenir comme interprète du polonais vers l'allemand dans le cadre d'un nouveau procès mettant en cause d'anciens membres du parti nazi ayant sévi au camp de concentration d'Auschwitz, ni ses parents ni Jürgen ne voient la chose d'un bon oeil. Ils la poussent à mettre un terme à sa participation …

Eva est un personnage crédible, une jeune femme assez ordinaire et qui, comme nombre d'Allemands de sa génération, ne connaît finalement pas grand-chose de ce qui s'est passé pendant la guerre, les parents semblant avoir balayé le passé récent sous le tapis. le jeune avocat canadien, David Miller, venu renforcer les effectifs, la considère d'ailleurs avec un certain mépris, « candide et ignorante » comme « ces millions de jeunes idiotes ». On se demande si elle résistera aux pressions, de ses parents, qui ne semblent pas du tout à l'aise avec l'idée qu'elle participe à un procès concernant le camp d'Auschwitz et de son fiancé, lui aussi hostile à cette idée.

« La Maison allemande » apparaît comme un récit d'apprentissage, dans tous les sens du terme. Eva s'avérera liée à Auschwitz d'une manière qu'elle n'avait pas soupçonnée et sera confrontée à un passé dont les échos vibrent encore intensément dans son présent. Je l'ai trouvée représentative de sa génération, prête à ouvrir les yeux, à refuser les compromis et l'oubli. Quant au personnage de David Miller, il est très intéressant car beaucoup plus complexe qu'il ne paraît d'un premier abord.

« La Maison allemande » est un roman bien mené qui, en plus de nous donner un aperçu empreint de vérité de ce fameux second procès d'Auschwitz, avec ses victimes confrontées à des bourreaux hautains, affirmant qu'ils ne faisaient qu'« obéir aux ordres », pose les bonnes questions, concernant l'implication et la culpabilité des citoyens « ordinaires » dans les agissements de l'Allemagne nazie et le poids de la responsabilité pesant sur tout un peuple.
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