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sur 2360 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Quand on s'indigne, il convient de se demander si l'on est digne

Cette citation n'est pas de Stéphane Hessel mais de l'abbé Pierre. Cet homme de "l'hiver 54" a mis la barre tellement haute durant toute sa vie que sa phrase pourrait annihiler toute forme d'indignation.

Mais Stéphane Hessel, de par son passé de résistant et d'homme d'état, revendique en 2010 à travers ce petit fascicule le droit à la révolte non-violente contre toute forme d'injustice qui semble inacceptable à ses yeux. Pourquoi pas ?

Fils d'une famille juive allemande, Stéphane Hessel arrive en France à l'âge de 8 ans et obtient la naturalisation française en 1937. Résistant, il est arrêté et déporté à la fin de la guerre au camp de concentration de Buchenwald. A la veille d'être pendu et grâce à une substitution d'identité avec un prisonnier mort du typhus, Hessel parvient miraculeusement à quitter le camp vivant, puis à s'évader lors d'un transfert vers un autre camp.

Après la guerre, Hessel entre au Quai d'Orsay en 1945, et devient diplomate notamment auprès des Nations unies.

Durant la présidence de Nicolas Sarkozy, cet homme de 93 ans, mort en février de cette année 2013, a souhaité interpeler l'opinion et protester contre un certain nombre de situations qui le scandalisaient à l'époque.

Personnellement, j'ai été plus intéressé par les notes de l'auteur ou la post-face de l'éditeur que l'essai lui-même. En effet, les références historiques à la « Déclaration universelle des Droits de l'homme » de 1948 notamment ont plus attisé ma curiosité que les propos d'Hessel trop généralistes et très utopiques à mon gout.

Dans les propos d'Hessel, j'aurai aimé qu'il vitupère contre l'injustice faite aux jeunes pour l'accès au logement ou encore au marché du travail. Et je ne vous parle pas de la région parisienne qui, sans aide des parents ou des grands-parents, devient inaccessible au jeune débarquant de province, sauf s'il est cadre sup'.

Si on veut éviter définitivement de connaitre les évènements dramatiques de la seconde guerre mondiale en Europe, je pense qu'il faudrait plutôt s'inquiéter du fossé qui s'est creusé dans la population Française à cause de la flambée de l'immobilier et de la difficulté à obtenir un CDI pour les jeunes. Voilà une grande cause nationale qui permettrait à la population de s'insurger réellement !

Je comprends aisément qu'il est toujours plus difficile de s'indigner pour ce genre de sujet très terre à terre lorsque l'on habite le XIVe arrondissement de paris, non loin de Denfert-Rochereau et que l'on peut partir au bord de mer se reposer dans sa résidence secondaire à Trouville (1). Même s'il le mérite surement.

Alors oui, je m'indigne mais pas pour les mêmes causes !

Merci tout de même à Stéphane Hessel d'avoir ouvert le débat malgré tout…

(1) L'exemple que je donne pour les habitations de Stéphane Hessel sert juste à illustrer le fait que nos hommes d'état ou nos élites sont réellement incapables de se mettre à la place des familles qui ont toutes les difficultés à se loger et à vivre correctement.
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J'aimais le titre, j'avais peur du succès phénoménal et planétaire qu'il a eu à sa sortie. Il faut dire que la période de la sortie a été marquée par une floraison de révoltes.

J'ai fini, quelques années plus tard, par l'acheter et le lire, une fois la fièvre retombée.
Disons tout d'abord que dans l'édition revue et augmentée, des photos de lecteurs convertis jalonnent la première page, suivie d'une intro tout aussi longue que l'essai lui-même.
Quant au texte, je suis en (quasi) totale adéquation avec les propos de l'auteur... mais il faut bien avouer qu'ils n'ont rien de transcendant. C'est en réalité une sorte de piqûre de rappel, une secousse pour continuer à ne pas tomber dans une indifférence sociétale, politique.
Si l'enthousiasme de cet homme de 90 ans passés est rafraîchissant, il ne faut pas être trop susceptible aux sous-entendus qui ressortent forcément de son discours, à savoir que sa génération, enfin lui surtout, était un modèle de révolter pour la nôtre qui semble plutôt... moutonnière en comparaison.

J'ai aimé le texte, j'ai aimé le message qu'il véhicule et le fait qu'il ait eu autant de succès. Je rajouterais d'autre motifs de révoltes qu'il n'abord pas: question de génération?
En vrac, notre manière de traiter notre environnement, la maltraitance des animaux que nous retrouvons dans nos assiettes, et, encore et toujours, la place des femmes dans les différentes sociétés, le regard porté sur elles.
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Pour une indignée permanente comme moi, ce livre ne pouvait être renié!
J'aime la vie de cet homme, tellement romanesque. Tous ceux qui ont vu et admiré le film "Jules et Jim" , adapté du roman d'Henri-Pierre Roché, se souviennent de la petite fille du couple Catherine/Jim. Et bien dans la réalité, cette fillette, c'est Stéphane Hessel, fils de Franz Hessel (écrivain autrichien d'origine polonaise) et Hélène Grund (Berlinoise), dont la vie croisa celle de l'écrivain français.
Le petit Stéphane nait donc à Berlin en 1917, arrive en France à l'âge de huit ans et devient français en 1937. Il rejoint les forces françaises libres à Londres en 1941. Au même moment, son père Franz, d'origine juive, fuyant les persécutions nazies, vient se réfugier à Sanary sur Mer, où il meurt prématurément.
Engagement, Résistance, déportation, évasion, on connait la suite. Une vie sous le signe de la liberté, celle dont sa mère a fait preuve en quittant son mari et sa vie confortable pour rejoindre un Français, sans tenir compte des conventions de l'époque.

Elevé dans ce milieu non conformiste, entouré d'écrivains et d'artistes que fréquentent ses parents, brillant élève de Normale sup', il fait le choix difficile de combattre ses compatriotes, Allemands nazis et Français du régime de Vichy. Il mènera ensuite une carrière de diplomate au service de la Paix, et participera à la rédaction de la charte des Droits de l'Homme à l'ONU. Son engagement sera constant tout au long de sa carrière.

En 2007, avec d'autres anciens Résistants, il s'indigne de la récupération faite par Nicolas Sarkozy d'un lieu emblématique: le Plateau des Glières, en Haute-Savoie. Ce lieu de mémoire de la Résistance accueille chaque année une manifestation officielle, celle du président, et une contre-manifestation organisée par d'anciens du Conseil de la Résistance, dont Raymond et Lucie Aubrac. le discours prononcé devant 4000 sympathisants deviendra par la suite le fameux "Indignez-vous". L'esprit de résistance à la barbarie, à l'injustice et à la persécution a habité cet homme, qui a risqué sa vie, ainsi que d'autres comme lui, pour défendre des valeurs humanistes.
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Rien de bien nouveau dans cette vibrante tirade contre l'indifférence et l'injustice de notre monde.
Pourquoi ce grand coup médiatique porté comme un coup d'épée dans l'eau ? A-t-on vraiment besoin de nous rappeler que tout va mal ? A-t-on besoin de nous prendre par la main pour nous guider, nous insiter à penser, à nous indigner, à ne pas nous soumettre à nos gouvernements sans conscience, comme dirait Albert Camus ?

Personnellement, ce fascicule m'a laissé un arrière-goût indéfinissable de malaise.

Stéphane Hessel assure que le terrorisme est inacceptable. Certes mais l'auteur n'en excuse pas moins, un peu facilement à mon goût, cette forme de violence aveugle en prétextant l'exaspération des Gazaouis. J'admets que la situation d'isolement de ces pauvres gens soit intolérable. Toutefois, le terrorisme ne l'est pas moins.

LE TERRORISME EST INEXCUSABLE ! Alors, la complaisance et la tièdeur de Stéphane Hessel ont pour moi quelque chose de choquant, même s'il se défend d'adhérer à cette forme de violence. Voilà mon ressenti.
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Je dirais que ce livre est à la littérature politique ce que "L'alchimiste" de Paulo Coehlo est à la philosophie/spiritualité. J'ai mis une étoile de plus que pour le bouquin de Coehlo car je n'ai pas de doutes sur les intentions non mercantiles de Hessel. Tout dans ce livre est une version simplifiée, on dirait écrite pour de jeunes enfants, de dénonciations de notre société hyper-capitaliste néo-libérale qui ont été développées, nettement mieux et de manière bien plus argumentée, par d'autres avant lui (et après lui). C'est rageant pour ceux qui se donnent la peine de traiter ces sujets de manière non pas plus sérieuse mais, disons, plus scientifique de voir ainsi leurs arguments simplifiés, mis en "boîte" et vendus à des millions d'exemplaires sur le simple argument que leur auteur est un "vieux sage" doté d'un passé glorieux...
Comme je le disais je n'ai pas de doutes sur les louables intentions de désormais feu Stéphane Hessel. Par contre son éditeur, qui doit s'entendre en marketing, doit se frotter les mains. Un peu paradoxal pour un livre et un auteur dénonçant, précisément, la marchéisation croissante de notre monde contemporain...
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Loin de l'agitation provoquée par le succès de : Indignez-vous ! dont la sortie date de 2010, je me suis décidé à le lire , curieux du contenu de ce pamphlet, de cet appel à résister, de ce samizdat ; difficile de qualifier cet O.L.N.I. (objet littéraire non identifié). le passé de l'auteur Stéphane Hessel mérite respect et reconnaissance. J'adhère sans réserve au coeur du message, qui pour moi est celui de la révolte pacifique, les élites dominantes se gaussant de l'indignation, tout juste arrache-t-elle un rictus de mépris condescendant à ceux qui tiennent les leviers et ne les lâcheront que sous la pression de manifestations massives et non-violentes. Tant mieux, si ces quelques pages ont rencontré le succès, réveillé quelques consciences et suscité des envies de se dresser contre les injustices et la barbarie contemporaines. La liste aurait pu être plus longue. Mais, qu'importe, il est temps que ce monde s'écroule et laisse la place à une nouvelle ère. Plus juste, respectueuse de la dignité humaine, de la vie, de la planète... Par contre, j'ai été déçu par la brièveté, la superficialité de certaines argumentations, des références, les madeleines et une forme de recherche d'un passé perdu. "Autres temps, autres moeurs"...
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Ce pamphlet a fait beaucoup de bruit lors de sa sortie, j'avais envie de le lire une fois "l'enthousiasme" retombé. On découvre la pensée d'un homme sage qui nous invite à prendre du recul sur la société qui nous entoure et à nous indigner sur des sujets qui rendent la vie plus juste. Un court texte qui nous rappelle que nos droits ne sont jamais totalement acquis.
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Engouement littéraire, phénomène d'édition, nombreuses traductions, "Indignez-vous" de Stéphane Hessel a suscité bien des enthousiasmes. La renommée de l'ouvrage a été telle qu'elle a accompagné - voire suscité - les mouvements des indignés occidentaux et le Printemps arabe en 2011. Je suis de mon côté très partagée sur ce petit livre.

Il est évident que le succès de cet ouvrage s'attache autant à la personnalité et au vécu de l'auteur - décédé en 2013 - qu'à son contenu. Ancien déporté et résistant, militant politique, ardent défenseur des droits de l'homme, cet homme apparaît comme un défenseur des opprimés. Il nous rappelle que les avancées sociales qui ont suivi la dernière guerre mondiale venaient du Conseil National de la Résistance et constate avec tristesse qu'elles sont battues en brèche à l'heure actuelle. Alors bien sûr, on ne peut qu'être d'accord avec bon nombre de ses idées : on se révolte bien sûr des pauvres toujours plus pauvres et des riches toujours plus riches, de la situation des sans-papiers et des immigrés en France, de l'état de la planète qui se détériore... L'économie, la société, l'environnement, cela concerne tout le monde.
le conflit israélo-palestinien est ensuite, il faut l'avouer, plus loin de nos préoccupations quotidiennes et le lecteur ne partage pas forcément la position de l'auteur - propalestinien.

On doit s'indigner de tout cela dit Monsieur Hessel. E t on a besoin d'être indigné pour se révolter.
Soit.
Pour ma part, nous vivons une époque où il y a quantité d'autres choses révoltantes mais qui sembleront plus terre à terre pour les grands penseurs. L'auteur défend ce qui lui tient à coeur et qui représente de grandes valeurs humanistes. C'est louable et forcément, on les partage. Mais à l'échelle du citoyen d'aujourd'hui, il existe d'autres enjeux, moins "nobles" pour certains, mais que l'on aimerait voir plus souvent défendus. Des enjeux - un travail, un salaire décent, un logement, des conditions d'enseignement qui soient les mêmes pour tous - qui font que pour certains la vie est simple et pour d'autres, beaucoup moins.

Pour finir, le texte de Stéphane Hessel est bien sûr positif, il rappelle les fondations de certaines libertés et acquis. Il rappelle que des hommes ont eu le courage de s'élever contre la barbarie. Mais d'autres savent le raconter de manière plus convaincante encore, sans "faire la leçon".
Enfin, je n'ai pas attendu son plaidoyer pour m'indigner de ce dont il parle. Et c'est là le point négatif : j'ai eu l'impression que du haut de ses 93 ans, du haut de son vécu, il nous regardait comme si nous n'avions rien compris à tout ce qui se passe autour de nous. Et que lui, par son expérience, était le seul capable de nous faire prendre conscience. C'est un peu trop facile et moralisateur.
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Si je n'ai pas lu ce livre à sa sortie pendant que tout le monde l'a acheté et enchanté, j'ai profité de la vision du documentaire de Tony Gatliff sur arte autour de ce livre et autour de la personne de Stephane Hessel pour découvrir enfin ce manifeste de 30 pages qui aura fait couler beaucoup d'encre.
Stéphane Hessel est un ancien normalien de 93 ans, grand résistant, arrêté, torturé, puis déporté dans plusieurs camps nazis dont Buchenwald et Dora, membre du Conseil National de la Résistance à qui on doit par exemple, nos régimes sociaux, il participe en 1948 à la rédaction de la Déclaration universelle des droits de l'Homme, avant de devenir ambassadeur de France et d'invoquer Pierre Mendès France comme grande figure.
Bref, un homme à la destinée exceptionnelle, et qui a évidemment plein de choses à dire aux générations d'aprés, et notamment aux jeunes. On est surpris que finalement, ce qu'il dit est assez court et se résume à 2 3 idées seulement.
Cela dit, ces idées sont essentielles et il est salutaire de les rappeler en ces temps où les dérives sociétales sont évidentes et peuvent légitimement donner l'occasion de s'indigner.
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Court et moralisateur, cet essai me laisse dubitative. L'effet de mode et l'attractivité de son coût peu élevé m'ont poussé à l'acquérir mais au fil de ma lecture je n'ai pas bien compris l'engouement qu'a suscité ce texte. Son auteur, bien que méritant un certain respect de par son passé, ne m'a pas convaincu. Bien écrit, son discours a néanmoins était intéressant à lire pour information. Mais au final, ce ne sont que de belles paroles jetées au gré du vent.
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