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3,67

sur 90 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
« ... notre passé. C'est peine perdue que nous cherchions à l'évoquer, tous les efforts de notre intelligence sont inutiles. Il est caché hors de son domaine et de sa portée, en quelque objet matériel (en la sensation que nous donnerait cet objet matériel), que nous ne soupçonnons pas. Cet objet, il dépend du hasard que nous le rencontrions avant de mourir, ou que nous ne le rencontrions pas. »

Le narrateur se remémore Combray, chez sa grande-tante, où se coucher sans la présence de sa mère est un drame pour le jeune enfant. Des années plus tard, à l'occasion d'un thé accompagné d'une madeleine, ce sont des souvenirs heureux de ce même Combray qui envahissent le narrateur à l'âge adulte... les visites à son oncle Adolphe qui aime actrices et cocottes au grand dam du reste de la famille ; la lecture « magique comme un profond sommeil », comme les passages de Swann, un ami de son grand-père, à la vie mondaine et aux opinions non définitives, l'existence cloîtrée de tante Léonie aussi et plus généralement celles des bourgeois, qui à l'époque l'ont amusé, passionné ou intrigué.

L'entreprise était ambitieuse, c'est le moins que l'on puisse dire. Comme chacun sait, La Recherche, l'oeuvre majeure de Marcel Proust, ne brille pas par sa concision et sa simplicité, et en faire une bande dessinée aurait pu être une catastrophe simplificatrice. Mais Stephane Heuet a su alterner des dialogues avec des citations de Proust, ce qui rend le texte accessible et vivant. Le seul point faible est peut-être le dessin dont la ligne claire, à la façon d'Hergé, semble parfois trop juvénile au regard du texte proustien. Reste que l'esprit du grand Marcel souffle avec bonheur sur cet album.

« Longtemps, je me suis couché de bonne heure ... et quand je m'éveillais au milieu de la nuit, comme j'ignorais où je me trouvais, je ne savais pas au premier instant qui j'étais ; ... mais alors le souvenir (non encore du lieu où j'étais, mais quelques-uns de ceux que j'avais habités et où j'aurais pu être) venait à moi comme un secours d'en haut pour me tirer du néant ... le branle était donné à ma mémoire ... »


Merci à Babelio et aux Éditions Delcourt
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Adapter en bande dessinée l'oeuvre de Marcel Proust, ce monument de la littérature française du XXème siècle, voilà qui constitue un défi périlleux !
Et pourtant, Stéphane Heuet, qui a découvert et apprécié sur le tard A la recherche du temps perdu, y consacre une bonne partie de son temps depuis plus de vingt ans. Il le fait avec passion, aidé par une grande culture proustienne, et c'est plutôt une réussite, une adaptation graphique très fidèle au roman original.

Dans ce premier opus, le plus célèbre, le lecteur assiste à l'épisode de la "petite madeleine, celle que Tante Léonie offrait" au petit Marcel, "après l'avoir trempée dans son thé ou son infusion". Et c'est ainsi que Proust, devenu adulte, se remémore ses souvenirs d'enfance dans la propriété familiale de Combray. Ils se souvient de ses angoisses nocturnes, de son besoin d'amour maternel, de l'éducation rigide donnée par son père mais aussi de la la nature environnante (les aubépines...), des traditionnelles promenades en famille et des mondanités. Milieu très privilégié, famille aristocratique de province où la religion et les bonnes moeurs sont primordiales. C'est le jeune Marcel qui raconte ce quotidien avec ses yeux d'enfant, il observe et parfois s'étonne.

Stéphane Heuet a parfaitement réussi à restituer l'atmosphère du roman original, une vie provinciale au rythme lent dans une famille fortunée. Les images sont un peu désuètes, sans beaucoup de relief, toutefois elles sont très représentatives de la belle époque : personnages, costumes, décors intérieurs et extérieurs. On sent que l'auteur s'est énormément documenté sur l'univers proustien.

Quant aux textes, nous retrouvons fidèlement un abrégé de ceux de Marcel Proust, son style riche et imagé, ses longues... très longues phrases élégantes et poétiques. Certains lecteurs passionnés affirment qu'aucun autre écrivain ne pourra égaler ce style, d'autres au contraire le trouvent rébarbatif...

Pour ma part, il me semble que cet album est une belle introduction à La recherche du temps perdu. Ce n'est pas une vraie BD, mais plutôt un roman illustré, ou tout du moins son condensé. Il vulgarise l'oeuvre de Proust et permet de l'aborder doucement. Quitte ensuite à se lancer dans la lecture de l'oeuvre originale.

#Challenge illimité des Départements français en lectures (28 - Eure-et-Loir)

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Je cherchais des lectures à lire pour le bac de HLP, en sachant que je m'y prends trois semaines avant les épreuves… Évidemment, je n'ai donc pas le temps de lire des dizaines de pavés. Je me suis retrouvée à chercher dans la bibliothèque familiale des titres qui pourraient peut-être être intéressants, et ma mère m'a conseillée cette BD. Elle m'a dit qu'elle me permettrait d'avoir un petit aperçu de l'oeuvre de Proust sans lire l'ouvrage en entier. (ou en tout cas pas maintenant, peut-être le lirais-je un jour, qui sait…)

Je ne lis pas beaucoup de BD, mais l'avantage qu'il y a, c'est que cela se lit vite. Ainsi, j'ai pu lire cette adaptation du premier tome en un seul soir.
J'ai trouvé des phrases très belles, parfois sans même en comprendre réellement le sens. (Bon- c'est assez inexplicable… ^^') N'empêche que cela permet de découvrir un peu la plume de Proust, donc c'est plutôt chouette. (Même s'il a l'air d'écrire de longues phrases pas toujours faciles à assimiler…) La BD est composée en effet de nombreux extraits de l'oeuvre originelle, donc on a vraiment un aperçu de l'ouvrage initial.
J'ai bien aimé ma lecture, l'ambiance est agréable. (Avec le fameux extrait de la Madeleine !) Ceci dit, ce ne fut pas un coup de coeur, ou même une découverte qui va me marquer. Je n'ai pas été très fan des dessins. Peut-être pour cela que j'aurais préféré en roman, je ne sais pas… J'ai l'habitude de me projeter, de visualiser des images dans ma tête en me laissant emporter par les mots et le récit… Bon, c'est aussi une question d'habitude parce que je ne lis jamais de BD ; ça fait bizarre. Les sensations sont différentes. Mais bon, en réalité si je suis honnête avec moi-même, je pense qu'il y aurait eu de fortes chances que je décroche si j'avais voulu lire ce premier volet en roman.
À voir plus tard je pense. En attendant, cette petite BD reste finalement une bonne lecture pour découvrir l'oeuvre si célèbre de Proust !
Peut-être lirais-je les autres tomes, un jour. (Je crois qu'on a toute la saga dans cette adaptation à la maison… c'est pratique si l'envie de me prend de les lire !...)
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Embarquement immédiat pour la "Recherche", appareillage imminent.Si les images tardent à se former dans l'imagination du lecteur à la lecture de l'oeuvre de Proust, c'est souvent, si l'on en croit les témoignages des passagers, pardon, des lecteurs, parce qu'ils descendent du navire à la première escale et n'y reviennent pas. Motif? Les phrases trop longues, les paysages trop monotones, les intrigues trop lentes à se former. La bande dessinée possède un avantage indiscutable sur le roman: elle va au plus court, et transforme les effets de style les plus complexes en code visuel bien plus immédiat. Je n'ai pas pu résister à l'attrait de cette adaptation, malgré un certain manque d'unité dans le graphisme des personnages.Et quel plaisir de retrouver, transposés à travers un autre regard, les temps forts de Du côté de chez Swann, Combray! La maquette de l'album est très réussie, avec sa jaquette jaune pâle très lumineuse, et le pouvoir évocateur de sa vignette de couverture. Je souhaiterais vivement que tous les classiques que j'aime puissent être transcrits de cette façon. Mais ce n'est pas possible.. C'est l'oeuvre d'un passionné, d'un monomane, il y consacrera encore beaucoup de temps..qui ne sera pas du temps perdu!! .
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Comment (faire) découvrir l'univers proustien autrement qu'à travers les romans de l'auteur lui-même ? En se plongeant dans l'adaptation dessinée de ses plus grandes oeuvres !
C'est avec talent que Stépane Heuet a adapté en bandes dessinées les plus grands chefs-d'oeuvre de Marcel Proust. Une jolie manière de (re)découvrir la plume délicate et sensible d'un des plus grands auteurs du début du XX ème siècle.
Le texte - identique à l'oeuvre originale - se marie parfaitement bien aux dessins poétiques et aux couleurs pastels de Stéphane Heuet.

Cette bande dessinée a été une belle entrée en matière dans l'univers proustien pour la novice que j'étais.
J'ai pu découvrir l‘un des plus beaux romans de Marcel Proust d'une façon inattendue : en bande dessinée ! Et, cette jolie découverte m'a donné envie de me plonger plus encore dans les romans de cet auteur.
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Ayant lu du côté de chez Swan il y a quelques mois, envoyant cette adaptation BD, je me suis laissée tentée.

Cette adaptation est bien faite et permet de découvrir l'Univers de Proust, son enfance, ses passions, au delà même de sa prose. Les extraits, rajouts et dessins permettent de se figurer cet attrait pour la campagne, les aubépines, les madeleines trempées dans le thé, les baisers nocturnes de sa mère et la lecture ainsi que le début de sa passion pour la jeune Swan.

Je pense que l'auteur atteint son but : faire découvrir l'oeuvre en plus de l'homme, donner l'envie de lire Proust : en lisant les encarts, qui ont été sélectionnés avec soin, on prend conscience de sa prose intelligente, poétique et imagée.
Moi, qui n'avait lu que le 1er tome, ça m'a donné envie de me plonger dans A l'ombre des jeunes filles en fleurs.
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J'ai mis longtemps à me décider à lire cette BD dont je trouvais la couverture austère, voire ringarde avec ce jaune un peu passé.
L'intérêt de cette BD est bien sûr avant tout (et peut-être uniquement) de découvrir l'oeuvre de Proust, dont des passages entiers sont écrits tels quels. le choix des extraits est pertinent et la narration reste fluide. Les dessins sont sobres, ils semblent ne pas vouloir empiéter sur le texte mais on peut regretter le manque d'audace graphique. Le choix qui a été fait est celui de la clarté : les vignettes s'enchaînent de manière traditionnelle, en quasi gaufrier, les phylactères de dialogues sont d'une couleur et les extraits de la Recherche, d'une autre. Les dessins soutiennent ce très long texte, et nous permettent de respirer donc tout est fait pour ne pas perdre le lecteur.
Mais pour ma part j'aurais aimé plus de fantaisie et d'inventivité par exemple dans les passages où le narrateur plonge dans ses souvenirs.
Cette BD, même si elle est évidemment bien plus abordable que le roman, demande tout de même une attention soutenue (71 pages avec énormément de textes), donc pas avant la fin du collège, à mon avis.
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Un ami proche raffole de Proust et en parle à la moindre occasion ce qui a fait naître en moins une certaine curiosité pour les personnages de la Recherche. En revanche, je n'ai pas le courage de me lancer dans la lecture des romans. Cette bande dessinée est donc une solution à ce problème. Je l'ai trouvée très charmante et lirai les suivantes.
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Un bande dessinée qui permet de lire du Proust sans en lire. Les dessins sont simples mais vont particulièrement bien avec le texte. Un bon moment de lecture qui passe rapidement au vu des 70 pages de l'ouvrage. A voir la suite avec le Tome 2.
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Un travail intéressant qui permet de découvrir l'oeuvre de Marcel Proust . Les dessins et les couleurs semblent bien coller au roman, le rythme de narration et les passages choisis sont bien trouvés.
La premier tome Combray évoque l'enfance de l'auteur, sa relation avec ses parents, sa tante Léonie, et bien sur la fameuse Madeleine. On y découvre également le personnage de Swann.
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