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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Annelise Heurtier est une prolifique autrice de romans pour la jeunesse. Certains s'inspirent d'événements historiques et parviennent avec efficacité à familiariser les jeunes lecteurs avec une période ou des faits dont ils ignorent tout, qu'il s'agisse de l'ouverture des établissements scolaires aux enfants noirs aux États-Unis dans « Sweet sixteen », ou du carcan qui pesait sur les jeunes filles désireuses de pratiquer un sport dans les années 1960 dans « La fille d'avril ». Avec « Des sauvages et des hommes », l'autrice s'inspire à nouveau d'un fait réel : celui de l'exposition en 1931 d'un groupe de Kanak présentés comme des cannibales et exhibés dans la capitale française comme de véritables animaux exotiques. C'est dans ces circonstances que l'on fait la rencontre entre les deux protagonistes de ce récit : Edou, un jeune Kanak qui rêvait de quitter la Nouvelle-Calédonie et l'oppressante main mise française et qui découvre avec effarement la manière dont on les traite et les présente au public ; et Victor, jeune parisien originaire d'une famille bourgeoise qui, bien que non politisé et très peu informé de la politique menée par la France en Nouvelle-Calédonie, va se questionner et s'émouvoir du sort d'Edou auquel il s'identifie rapidement malgré leurs différences.

L'histoire accorde évidemment une large part à la fiction, mais le contexte historique est malgré tout reconstitué avec soin. L'occasion d'en apprendre plus sur la politique coloniale française au début du XXe, de rappeler les dégâts qu'elle a provoqué, les souffrances qu'elle a pu engendré, et surtout les clichés racistes qu'elle a fait naître, dont certains continuent aujourd'hui encore de perdurer. le sujet pourrait certes paraître un peu plombant, voir trop complexe pour un jeune lectorat, heureusement la plume particulièrement fluide d'Annelise Heurtier permet de se plonger dans l'histoire et de suivre son déroulement sans trop de difficulté. On s'attache rapidement aux deux personnages qui, par leurs origines et leurs parcours très différents, nous permettent de mieux cerner le cadre dans lequel se déroule le récit. La société française telle que dépeinte ici est ainsi fortement empreinte de racisme, ces « zoos humains » servant le discours en vogue à l'époque concernant l'existence de races, dont certaines seraient inférieures à d'autres. le roman est d'ailleurs agrémenté de plusieurs articles de presse ou affiches de l'époque qui attestent de la violence du racisme engendré par la politique coloniale française, ce qu'explique d'ailleurs très bien l'historien Pascal Blanchard dans une postface instructive.

« Des sauvages et des hommes » est un bon roman jeunesse qui permettra de sensibiliser de jeunes lecteurs à la « mode » des zoos humains et aux ravages de la colonisation. Fluide et bien rythmé, le récit ne pose pas de problèmes de compréhension particuliers et devrait pouvoir être lu dès la 4e.
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Je remercie les éditions Casterman de m'avoir fait parvenir ce titre.
Le récit se situe dans les années 30, au moment de l'Exposition Universelle. Une association défendant le mouvement colonial "recrute" des sauvages de Nouvelle-Calédonie afin de créer l'événement autour des cannibales, ce que les indigènes ne sont pas, bien sûr!
Ce récit est très intéressant d'un point de vue culturel et historique. Il fait bien passer le message selon lequel il est important de rencontrer et découvrir plutôt que de se laisser prendre au jeu de la mise en scène et des a priori...
En revanche, j'ai trouvé tout une partie trop longue, trop lente. Cela me semble être le reflet de la lenteur d'évolution des esprits face aux Kanaks, la lenteur de réaction des français mais je ne trouve pas cela assez bien adapté pour le public visé. J'ai demandé et lu ce service presse en vue d'une étude en classe mais je vais finalement garder ce titre pour le proposer en lecture cursive et non en étude d'oeuvre en classe.
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Edou est un kanak de Nouvelle-Calédonie emmené à Paris pour une exposition coloniale. Il se fit un ami Victor qui l'aidera durant l'évènement de l'exposition.
Le genre de ce livre est historique.
Je l'ai pas trop aimé car ce livre était trop réaliste, le début était également difficile à comprendre mais il était très détailler et intéressant à la fin du roman.
Je le conseillerai plus aux adultes car il est compliqué.
Coline
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Ce livre, lorsque j'ai entendu l'avis qu'en avait fait Audrey, du compte le Souffle des Mots, j'ai tout de suite eu envie de le lire. D'autant que j'avais déjà beaucoup apprécié La fille d'Avril d'Annelise Heurtier.

Ici, on nous parle des zoos humains, monstruosité totalement inhumaine, qui a pourtant existé jusque vers la Seconde Guerre Mondiale. Ces zoos avaient pour but, à l'époque où l'on parlait encore des empires coloniaux, d'exposer des êtres humains, venant des différentes colonies, plus ou moins éloignées, dans leur cadre de vie "naturel" (je mets de guillemets, vous comprendrez pourquoi), en plein coeur de Paris. L'occasion pour les Français de découvrir ces autochtones de contrées lointaines, qui apprenaient pourtant à l'école que leurs ancêtres étaient les gaulois...

Je parle de monstruosité car il s'agissait d'arracher à leur terre natale des dizaines d'autochtones, comme c'est le cas dans ce roman pour Edou et ses compagnons de Nouvelle Calédonie, pour les ramener en France et les parquer dans des sortes d'enclos censés reproduire leur cadre de vie pour montrer aux Français la culture des colonies. le problème, c'est que, comme Edou s'en rend très vite compte lorsqu'il arrive au jardin d'acclimatation de Paris, c'est que ces enclos ne sont absolument pas représentatifs de leur vrai cadre de vie. le problème, c'est qu'on les présente sous un faux visage, en leur demandant de jouer un rôle qui ne correspond ni de près ni de loin à ce qu'ils sont vraiment. Ainsi, Edou se retrouve à devoir faire semblant qu'il est un sauvage cannibale alors que ce n'est pas du tout ce qu'il est. Edou est un chrétien, qui va à l'école, qui vit dans de vraies maisons (et pas dans des cases), qui porte de vrais vêtements (non, il ne se balade pas torse-nu avec un pagne pour seul habit et des colliers de coquillages autour du coup).

J'ai aimé la façon dont ce roman dénonçait très justement ces expositions coloniales qui donnaient aux colons à voir les "sauvages" des colonies, dans le but de montrer l'intérêt du colonialisme qui vient civiliser ces populations, et de montrer aussi la supériorité de l'homme blanc. Ce que j'ai aimé, aussi, dans ce roman, c'est la déconstruction de tout cela, personnifiée par le personnage d'Edou, mais aussi de Victor qui ouvre les yeux, qui s'intéresse à Edou et aux siens, qui est suffisamment observateur pour se rendre compte qu'en dehors des spectacles programmés, ces "sauvages" n'ont pas du tout le même comportement que lorsqu'ils sont "sur scène", Victor qui ose s'approcher d'Edou et lui poser des questions, qui est suffisamment intelligent pour comprendre ce qui se joue dans cet enclos et pour faire ce qu'il faut pour changer les choses autant qu'il le peut.

J'aime beaucoup la plume d'Annelise Heurtier, c'est agréable à lire, facile à appréhender, à suivre. On sent que le récit est bien documenté, à travers toutes les références, les diverses coupures de journaux (réelles) qu'elle insère dans son texte. J'ai aimé la façon dont elle abordé le sujet, ce qu'elle en a fait, ce qu'elle nous amène à en penser.

Ce fut une belle découverte, un roman sur un sujet important, à mettre entre toutes les mains.
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Je suis sortie de ma zone de confort pour m'aventurer vers une histoire poignante inspirée de faits réels historiques, sur un sujet méconnu bien que fort intéressant : les zoos humains.
L'histoire est centrée sur ce groupe d'indigènes et particulièrement Edou avec qui on s'indigne au fil des aberrations que leur demandent les hauts dignitaires, des hommes détestables et arrogants. Un sentiment d'injustice et de colère ne nous quitte pas jusqu'à la fin.
Nous avons ici un aperçu de la dure réalité au temps des colonies, lorsque les dirigeants français prenaient le pouvoir sur ces cultures en leur apprenant une nouvelle langue et un nouveau mode de vie. Et en leur demandant de jouer un rôle en faisant passer ces tribus pour sauvages et anthropophages.
Un point de vue intéressant sur la naïveté du peuple qui assiste à ces représentations avec engouement, avec un attrait pour le sauvagisme et les êtres humains parqués comme des bêtes, sans remise en question de ce système inégalitaire.
J'ai juste trouvé dommage que le plus gros de l'histoire soit dit dans le synopsis, cela manque de surprise, et il me semble que le sujet pourrait être encore approfondi. C'est en tout cas une bonne lecture jeunesse, accessible au niveau de l'écriture et des termes utilisés, à découvrir dans les cours d'histoire par exemple !
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Mon avis sera sûrement moins positif que les autres car j'ai un problème avec les romans historiques.
- le début / L'introduction de Edou :
30 pages d'introduction avec des descriptions belles mais inutiles à mon avis avec le cigare du début.
Puis l'introduction d'Edou qui est le personnage principal et apparait à la page 31. Et aussi mon autre problème avec lui, c'est que je n'arrive pas à m'attacher à lui alors que c'est vachement important car il vit une histoire triste. Lors de l'exposition coloniale, il est traité comme un objet de décoration et sont présentés comme des cannibales.

Mais je pense que je serais plus attaché aux personnages si on avait un récit à la première personne. Que l'introduction soit moins longue mais après que Edou et les autres soient sur le bateau on perdrait certain détailles au niveau historique mais gagnerait plus en terme d'émotion, d'empathie et de rythme
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Un roman historique intéressant qui permet de sensibiliser les plus jeunes au colonialisme et aux abus qui ont été provoqués par les colons. Basés sur une histoire vraie dont on a tous entendus parler, le récit nous présente les Kanac, une tribu qui a été exposée et montrée comme des bêtes au Jardin d'acclimatation au 20e siècle.
Du coup d'un point de vue historique et pédagogique, c'est vraiment bien (même s'il n'est pas forcément évident de différencier la réalité historique de la fiction), mais en tant que roman et sur ses qualités littéraires il est loin d'innover le genre.
Un récit assez lent, linéaire et sans surprise, dénué d'émotions, avec un style impersonnel et des personnages qui semblent restés spectateurs, jusqu'à la conclusion du roman.
Un livre sympathique quand on s'intéresse au sujet, et à L Histoire mais qui manque d'un quelque chose en plus pour être un peu plus marquant.
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Lire un ouvrage d'Annelise Heurtier est un plaisir. Celui-ci a été dévoré mais il me laisse sur ma faim.
J'ai apprécié découvrir la culture kanak, les regards différents sur Paris, les huttes selon le point de vue de Edou ou de Victor.
Mais j'ai ressenti un sentiment de manque à la fin de ma lecture. J'avais envie d'en savoir plus, que l'auteure comble avec de la fiction ce que je ne savais pas. C'était comme si, pour une fois, les recherches préalables avaient été immédiatement transcrites en fiction avec des personnages types pour rentrer dans des cases : un dirigeant d'une association qui aime l'argent, un fonctionnaire arriviste, un petit employé qui se prend au jeu de l'impression (d'ailleurs, nous avions son point de vue à son arrivée en Nouvelle-Calédonie, mais il disparaît dès qu'il rencontre les Kanaks), un communiste, un étudiant en droit "classique", un père autoritaire, une jeune fille gâtée, un jeune homme soumis, un Kanak frondeur mais pas trop. Victor est à mon sens le personnage le plus abouti et réussi, avec une vraie évolution tangible, tandis que Edou, qui avait tout de la tête brûlée, se révèle un porte-parole mesuré.
Les articles de journaux et documents officiels sont intéressants mais pas toujours bien amenés, d'après moi.

Je n'ai pas lu Cannibale de Daeninckx, j'avais abandonné la lecture d'un autre roman sur les Kanaks. Je le regrette un peu aujourd'hui, ayant la sensation d'un livre dont la cible ne m'apparaît pas clairement.
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