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3,5

sur 140 notes
Comme tous les recueils de nouvelles, il y a des inégalités entre elles. J'ai toutefois vraiment apprecié l'ensemble, l'atmosphère que l'auteur sait créer, l'ancrage des histoires dans un quotidien qui nous est souvent familier et qui rappelle parfois le style de son père, ainsi qu'une certaine tendresse qui se fraye un chemin au milieu de l'horreur.
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Jamais déçue avec Joe Hill. Encore moins si c'est un recueil de nouvelles, parce qu'on peut y piocher quand on en a envie. Déjà avec "Cornes", "Le costume du mort" ou encore "Locke and Key", j'avais eu l'occasion d'apprécier son travail. Chez lui, l'horreur se révèle derrière les drames de la vie, au coeur des foyers les plus pauvres, par-delà les douleurs les plus ignorées. Son talent est différent de celui de son père, plus poétique, moins axé sur le glauque et le sanguinolant. Mais comme lui, il aime que le fantastique se mêle au quotidien et vienne faire basculer notre réalité.

Si ces nouvelles sont d'une qualité inégale (c'est toujours un peu le cas dans un recueil), j'ai adoré "Le téléphone noir" adapté récemment sur Netflix ou encore "Les fils d'Abraham", hommage à Bram Stoker qui revisite le mythe d'une manière totalement nouvelle. Joe Hill y instaure une ambiance incroyable qui rend ce texte assez exceptionnel. "Escamotage" est un bijou d'intelligence. Quant à celle qui m'aura scotchée et dont j'ai partagé un extrait sur Threads, c'est "Pop Art", un des récits courts les plus émouvants que j'ai pu lire jusqu'à maintenant, métaphore poétique sur la cruauté et l'amitié qui va vous chahuter le coeur.

Joe Hill propose un panel de textes subtils, étrangement mélancoliques, qui nous ramènent à nos frayeurs d'enfants, à nos angoisses d'adultes – celles qui nous construisent et nous habitent. Des nouvelles dont l'humour noir nous fait délicieusement frissonner du début à la fin. Certaines ont une fin ouverte, permettant à l'imagination du lecteur de s'envoler une fois les dernières pages tournées et, pour ça, je l'en remercie, car rares sont les auteurs à s'y risquer. D'autres proposent des twists surprenants qui indiquent combien le fils égal son père dans cette maîtrise du background et de l'ambiance qui précède la plongée brutale.

Bref, une belle entrée en matière pour quiconque souhaiterait se familiariser avec l'auteur.
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Recueil de Joe Hill, ''fils de '' et ayant hérité des dons de conteur horrifique de son illustre papa.

On a ici des nouvelles plutôt inégales, certaines touchant le génie du doigt, d'autres proches de la médiocrité.

Mention spéciale pour la qualité excellente du téléphone noir, du fantôme du cinéma et du fort en carton.

Plutôt pas mal pour les bonnes, oubliable pour les autres
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Je ne comprends pas les critiques disant que les histoires (certaines, du coup je ne sais pas lesquelles) ont un goût d'inachevé 🧐 ? Ou alors ça serait peut être plus clair à la seconde lecture mais on parle bien de fantômes pour la plupart et je pense que le lecteur a peut-être mal compris certain passage car Joe Hill conte la mort des personnes avec la même mécanique et ensuite nous montre un peu « le paradis «  de chaque personne. Pas pour toutes les nouvelles mais pour plusieurs quand même. Aucune envie de spoiler même si tout est finalement dans le titre. Elles sont toutes géniales même si pour moi, les meilleures sont les plus farfelues. Pop art fait penser à « élévation » écrit par son père il n'y a pas si longtemps. Stridulation est géniale quand vous avez regardé Mandibules de Dupieu jusque avant 😁 (absolument pas fait exprès), mieux qu'à la maison est horrible sur les violences d'enfant. Après c'est typique de Hill… les enfants sont très très maltraités. Il aime nous embêter avec les côtés malsains des personnages. J'aime qu'il aille droit au but. Pas de fioritures, il sait où il nous emmène même si au départ il n'y a pas de connections directes. Bob Conroy revient d'entre les morts est géniale aussi, petit parallèle à son enfance passées dans les coulisses avec Roméro et Tom Savini. Super histoire de meurtre par accident, Black phone bien mieux en 30 pages qu'en plus d'une heure et demie sur netflix…
Bref: laissez vous tenter, et lisez bien entre les lignes, vous ne serez pas déçu ! Joe Hill est subtil.
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Toujours amusant d'aborder la préface d'un livre écrite par un auteur "d'expérience" cent fois moins talentueux que le "jeunot" qu'il présente... Christopher Golden, dont j'ai lu l'agréable mais dispensable "Snowblind" (critique: https://www.babelio.com/livres/Golden-Snowblind/643419/critiques/3279851) a donc l'immense honneur de nous présenter Joe Hill.

Joe Hill, c'est un écrivain plutôt monstrueux. Il nous a quand même sorti des bouquins absolument incroyables ("Cornes", "Le Carrousel Infernal") et d'autres qui sentaient quand même un peu la croquette ("Drôle de temps"). Il a pris la délicieuse habitude, probablement auprès de son père, d'écrire des nouvelles et dieu sait que j'aime ce format. Pour reprendre les mots du daron, à peu de chose près, dans la préface de "Brume": cette idée absolument fabuleuse de s'asseoir dans un beau fauteuil par une nuit de tempête pour lire une histoire d'une traite.
Et force est de constater que Joe Hill le fait de façon remarquable.

On a donc ici un joli mix-up d'horrifique, de fantastique classique, de thriller mais aussi de littérature pure et dure, "blanche", qui s'avère valoir le détour.
On retiendra dans les grands moments du recueil:
- "Pop art", qui raconte l'histoire d'une amitié entre un garçon et un être gonflable en plastique. C'est plein d'une espèce de naïveté très Brautigan dans le ton, et émouvant. Cela signera aussi l'entrée dans le bizarre, car s'il est une chose que Joe Hill écrit différemment de son père, c'est bien le weird qu'il manie plus qu'à son aise.
- "Fils d'Abraham", qui revisite la figure d'un père autoritaire en nous bourrant le récit de références absolument délicieuses. On remarquera particulièrement ce travail d'ambiance, encore une fois extrêmement maîtrisé du côté de Joe Hill.
- "La Cape", qui n'est pas à proprement parler une nouvelle "excellente", mais a le mérite de montrer que l'auteur sait sans difficulté installer un background, une vie réaliste (allo papa?), au détour d'un ressort fantastique "banal" au regard du genre. Et ceci, messieurs-dames, avec un twist final évidemment.
- "Bobby Conroy revient d'entre les morts": on a là encore je pense un récit bien plus complexe qu'il n'y parait. Complexe dans sa granularité: c'est fin comme tout, délicat, joliment tissé et plein d'évocation. Un très joli moment.
- "Le Masque de Papa", qui est probablement la nouvelle la plus weird du recueil (à égalité avec "Stridulations", quand même), et aussi celle où l'on peut le plus se creuser la tête. C'est du fantastique pur et dur, angoissant car gardant une nappe de mystère qu'il sera bien difficile de dissiper.
- Et enfin, "Escamotage", qui est presque ma nouvelle préférée. C'est à la fois touchant et intelligent, et j'ai adoré la complexité que Hill installe naturellement dans les relations entre ses personnages. C'est un excellent récit.

N'attendez donc pas: lisez "Fantômes" de Joe Hill. C'est excellent, et aurait mérité encore une meilleure note si seulement un chef-d'oeuvre s'y glissait.
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Tous les ans à cette époque, je lis un livre qui s'accorde avec l'esprit d'Halloween. L'année dernière, j'avais été enthousiasmée par Nosfera2 et l'année d'avant, par Cornes.
Donc cette année, j'ai repris un livre de Joe Hill en toute confiance. Malheureusement, cela ne l'a pas fait.
La qualité des nouvelles est très inégale et même celles qui sortent du lot n'ont pas réussi à me convaincre.
Il semble que ce soit un des 1ers livres de l'auteur, tant mieux, il s'est nettement amélioré par la suite.
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Black Phone, voilà ce qui m'a décidé a redonner sa chance à Joe Hill.
j'avais été déçu par mes lectures précédentes( Cornes-Nosfera2-Locke et Key)
et m'étais résigné à ne plus lire Joe Hill.
Alors je dirais mention spéciale à Fils d'Abraham, et c'est tout. Quelques bons moments mais rien de transcendants, encore moins d'effrayant.
Il me reste L'Homme-feu que l'on m'avait offert...
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Des nouvelles fantastiques comme Joe Hill sait les écrire.
Elles sont ancrées dans la réalité. Et soudain, vous basculez dans l'horreur.
Des petits riens du quotidien qui transforment une journée ordinaire en journée extraordinaire.
Âmes sensibles s'abstenir sous peine de ne plus dormir la nuit.
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J'ai toujours préféré les romans aux nouvelles. le principal défaut que j'attribuerais à ces dernières est leur brièveté. J'ai souvent l'impression que l'histoire ou les personnages auraient pu être plus développés et qu'on finit trop rapidement de les lire, avant d'être réellement impliqué dans l'histoire. Il y a aussi un côté répétitif à ces livres. Passé la surprise des premières nouvelles, on s'engage vite dans une certaine routine à commencer et recommencer divers récits parfois similaires.

C'est dans ce contexte que j'ai commencé ce livre ; Joe Hill étant un auteur que j'apprécie et ayant envie de découvrir ce premier recueil publié chronologiquement de sa part.

Ce qui est surprenant dans un premier temps avec ce livre, c'est son titre. Au premier abord, on se rend compte que presque aucune nouvelle ne contient de fantôme à proprement parler. Seules "La Belle au ciné hantant" et "Schéhérazade a encore frappé" dérogent à la règle et traitent réellement d'apparitions surnaturelles de personnes défuntes. Au fur et à mesure de la lecture, ce titre prend cependant tout son sens et on se rend compte qu'il s'agit plutôt du sens figuré de fantômes. La plupart des nouvelles laissent une place prépondérante aux souvenirs des personnages ou fantômes du passé qui les hantent, que ça soit des périodes de leur vie ou des personnes (en particulier "Pop Art", "Mieux qu'à la maison", "La Cape", "Bobby Conroy revient d'entre les morts" et "Escamotage").

Les nouvelles sont assez courtes (entre 20 et 30 pages en moyenne), avec pour extrêmes "Bois mort" (seulement 2 pages !) et "Escamotage" (60 pages). "Bois mort", aussi poétique soit elle, souffre des principaux défauts que je reproche aux nouvelles. Difficile de comprendre l'intérêt de ces deux courtes pages au milieu de ce recueil, qui sont vite oubliées pour passer à la suite. "Dans la souricière" est également une des nouvelles que j'ai le moins apprécié. L'histoire est peu développée hormis la description du personnage principal et s'arrête brutalement sur un goût d'inachevé. Cette fin ouverte est censée laisser place à l'imagination du lecteur mais aurait nécessité un peu plus d'approfondissement pour qu'on accroche d'avantage à l'histoire.

Parmi mes nouvelles préférées, je retiens "Pop Art", "Bobby Conroy revient d'entre les morts" et "Mieux qu'à la maison". Celles-ci n'ont rien d'horreur, voire même de fantastique pour la dernière, mais sont riches en émotions et vraiment touchantes. Ce recueil se termine également sur une bonne note avec "Le Masque de papa" et surtout "Escamotage" qui est sûrement ma préférée (une histoire très élaborée qui pourrait très bien servir de scénario pour une série…). Ce format plus long, de roman court, correspond aussi davantage à mes goûts.

Le style d'écriture de Joe Hill est toujours très agréable à lire, à la fois simple et poétique, et met bien en avant toute la nostalgie et la mélancolie de ces souvenirs passés. Comme le dit l'auteur dans les remerciements, cette lecture a été pour moi un moment agréable, tel un murmure à l'oreille de sa part. J'ai adoré pour finir la petite surprise en bonus à la fin du livre, comme offerte par générosité.

Pour conclure, c'est un bon livre pour découvrir l'univers de Joe Hill, avec des nouvelles d'assez bonne qualité. Certaines se démarquent mais cela dépend également des goûts de chacun. D'autres récits auraient nécessité, à mon avis, plus de développement avec quelques pages supplémentaires pour vraiment y accrocher… Même si je préfère définitivement les romans je me laisserai sûrement tenter par "Le carrousel infernal", autre recueil de Joe Hill.
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« Chaque oeuvre de fiction romanesque était par nature fantastique ; dès lors que des écrivains introduisent dans leur récit une menace ou un conflit, l'horreur peut s'y engouffrer. S'il avait été attiré par la littérature d'épouvante, c'est parce qu'elle reprenait les fondamentaux de la littérature en repoussant leurs limites. Toute oeuvre fictionnelle n'étant que faux-semblant, le fantastique était donc plus pertinent (et plus honnête) que le réalisme ».
Cet extrait d'une des nouvelles de ce recueil illustre, selon moi, le travail de Joe Hill.
Ces quinze histoires troubles nous plongent dans l'univers fantastique du fils de Stephen King. Autant le dire tout de suite, bon sang ne saurait mentir. L'angoisse monte à mesure de la lecture, et on en redemande.
Plutôt que revenir sur l'aspect épouvante/fantastique, je préfère insister sur la poésie omniprésente du recueil.
Les manifestations surnaturelles ne sont pas systématiquement synonymes de mort sanglante, d'horreur. Bien souvent, il s'agit de drames affreusement banals, d'histoires personnelles où des gens ordinaires, invisibles (des fantômes) se retrouvent confrontés à une situation extraordinaire. « La Belle au ciné hantant » qui relate l'histoire d'une vieille salle de cinéma hanté par le fantôme d'une jeune fille est un très beau texte, hommage aux salles obscures. « Bobby Conroy revient d'entre les morts » résonne un peu comme une ode aux amours de jeunesse.
Loin de renier les grands maîtres de l'épouvante, Joe Hill leur rend ouvertement hommage ainsi Kafka, Tim Burton, ou encore Bram Stoker. (Je laisse le soin au futur lecteur d'en dresser la liste exhaustive). Ce recueil charme de bout en bout tant les intrigues sont puissantes et parfaitement menées.
Pour moi, une magnifique découverte qui donne envie d'en lire plus.
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