Drôle de temps

Joe Hill est un auteur que je chéris particulièrement. Découvert par hasard à l'époque de la sortie du mauvais film « Horns », tiré du très bon roman « Cornes », j'ai vite appris à apprécier ses différents recueils de nouvelles et romans, dont certains sont critiqués sur ce site. Franchement indétachable de son père, tant les choix thématiques et cette façon si particulière de raconter les histoires sont les mêmes que Stephen King, il m'a semblé nettement plus pertinent que les derniers ouvrages de son paternel. le cacher dans l'ombre de son père n'a guère de sens, même si la lecture de ce recueil frappe encore une fois par sa ressemblance avec le célèbre « Différentes Saisons » (dont on connait notamment quelques brillantes adaptations au cinéma). 4 novellas donc, finalement pas reliées entre elles (cette histoire de « temps » est plus qu'anecdotique).

Bon, soyons suffisamment concis pour déclarer que ce n'est pas bon. Cela n'est pas catastrophique : on dira même que cela se lit plutôt bien. Mais c'est un peu laborieux, très poussif et rarement prenant.

La première novella, « Instantané » suit un adolescent obèse (disons-le puisqu'apparemment c'est le seul descriptif osé par l'auteur à chaque page) se retrouvant aux prises avec un mystérieux individu semblant voler les souvenirs des gens grace à un mystérieux polaroïd. C'est pas très bien écrit avec une idée de fond qui finalement n'est pas très originale. Une unique scène est particulièrement réussie, presque horrifique (c'est celle dans la chambre, vous comprendrez en lisant). Tout le reste est passage : notre narrateur ne cessant de nous décrire son surpoids et le manque d'intérêt qu'il suscite autour de lui, un récit très scolaire pour les habitués de fantastique (ou juste de Stephen King) et une fin manquant franchement de punch.
La deuxième, « Chargé », est probablement la plus réussie même si je ne l'ai pas aimée. Vrai plaidoyer contre les armes et ceux les adorant, le récit décrit la spirale terrible et anxiogène conduisant un héros national de pacotille à dévoiler sa vraie personnalité alors qu'il évite une fusillade de masse. C'est déjà nettement mieux construit, ça dégueule de cynisme et d'ironie mais c'est d'une noirceur insondable. Faut vraiment apprécier l'humour noir pour digérer la dernière phrase. Cette absence totale de lyrisme et de prestige au sein de la narration m'a sincèrement bloqué, rendant la lecture un peu désagréable. Vraiment pas le genre de récit que j'apprécie lire.
« Là-haut » est beaucoup plus barrée, déjantée. le concept de base fait plaisir à lire : un parachutiste absolument pas téméraire saute sur un nuage solide et mystérieux, semblant répondre à ses demandes les plus intimes. C'est marrant et intriguant au début : ça restera pour moi la plus belle tentative du recueil. Néanmoins, c'est confus et ça se perd sérieusement en route. C'est pourtant audacieux, jusque dans « l'explication » de ces différents phénomènes. Vraiment pas de quoi s'extasier, mais j'ai apprécié le courage de s'engager dans une idée farfelue.
On finira avec « Pluie », une novella qui laissera malheureusement de marbre. La pluie devient soudainement solide, déversant sur le monde des cristaux acérés déchiquetant tout ce qui se trouve sous sa pénombre. Au même titre que pour la précédente nouvelle, l'idée est suffisamment amusante et visuelle pour accrocher le lecteur. Mais on se fait quand même bien chier tout le long de l'histoire pour finir sur une conclusion aussi absurde que ridicule. Joe Hill décrit ce récit comme une « parodie » de son roman-fleuve « L'Homme-Feu », que je n'ai pas encore lu. Je suis certain que l'avoir lu n'aurait pas changé grand-chose à mon appréciation, tant c'est passable. Mais bon, étant donné qu'on m'a reproché de ne pas avoir vu « d'auto-références » dans une de mes précédentes critiques, je laisse trainer ça là.

Malgré mon amour du fantastique, difficile de se réjouir ici. Lisez tous les autres bouquins de Joe Hill, souvent délicieux et novateurs. Quant à celui-ci, à vous de voir…

C'est par respect pour la maison d'éditions qui m'a gentiment envoyé ce service presse (merci aux éditions JC Lattès) que je ne m'étendrais pas plus que ça sur cette ÉNORME déception qu'a été la lecture du nouveau recueil de Joe Hill, "Drôle de Temps".

Joe Hill, fiston du King a sorti un recueil de 4 "romans courts" comme il les a lui-même appelés (et qui m'a tout de suite fait pensé aux "Différentes Saisons" du papa), unis entre eux par un aspect météorologique toujours présent.
Dans "Instantané", un adolescent est poursuivi par un homme armé d'un Polaroïd capable d'effacer les souvenirs.
"Chargé" nous raconte l'histoire d'un agent de sécurité se comportant en héros lors d'une fusillade, mais qui va vite partir en cacahuète lorsque son passé va resurgir.
"Là-haut", c'est un mec qui saute d'un parachute et POUF, il atterrit sur un nuage étrange.
Enfin, "Pluie" raconte comment une pluie de cristaux particulièrement mortelle a provoqué une petite apocalypse.

Honnêtement, j'ai eu l'impression de lire une (très) pâle copie des histoires que peut écrire Stephen King. C'est idiot de comparer, mais là je ne peux pas faire sans, car les histoires et la manière dont elles sont construites sont très semblables aux plus récentes nouvelles de cet auteur (notamment dans le recueil "Si ça Saigne" par exemple).

Je n'ai vraiment pas aimé grand-chose de ces textes. Sans trop m'étaler, voici ce qui m'a principalement gêné :
- les dialogues mal écrits et très peu réalistes (LE gros point noir de ces récits).
- les situations et les évènements très peu crédibles et incompréhensibles (surtout dans les deux dernières nouvelles, "Là-haut" et "Pluie", qui sont les pires pour moi).
- ça vaut aussi pour l'utilisation du fantastique, et c'est sûrement pour ça que j'ai préféré "Chargé", car en plus de ne pas tomber dans le fantastique kitsch, ce court roman est une bonne critique de l'utilisation des armes à feux aux États-unis (avec une fin que j'ai trouvé plutôt réussie dans le style).
- un manque d'attachement systématique aux personnages, de par l'incohérence et le manque de réalisme des dialogues, des descriptions.

Peut-être que le problème vient de ma part tout simplement, et que je compare trop même inconsciemment le fils au père. Mais ce qui est sûr, c'est qu'en dehors de ça je n'ai pas du tout aimé ce recueil de courts romans.
Ma découverte de Joe Hill commence donc avec un gros fail, mais j'ai bon espoir à ce que mon avis diffère en lisant ses premiers ouvrages.

quatre histoires

Dans la première, instantané, un jeune homme se remémore une histoire de jeunesse. Dans laquelle le gamin qu'il était se retrouve confronté à un étrange voleur de souvenirs, armé d'un Polaroïd.

Chargé, la seconde histoire nous plonge dans l'esprit d'un agent de sécurité. Celui-ci aurait prétendument arrêté une fusillade dans le centre commercial où il travaille. Les meurtres s'amoncellent au fur et à mesure que sa version des faits révèle des failles.

Là-haut nous entraîne dans un saut en parachute sur un étrange nuage. Solide, capable de fournir tout ou presque à son hôte, celui-ci ressemble de plus en plus à une prison.

Dans pluie, un orage de pointes de cristal se déverse sur une petite fille, tuant toute personne non protégée. Alors qu'elle se dirige dans une ville voisine annoncer à un père le décès de sa fille, l'averse s'étend mortellement.

Lecture fluide idéale pour Halloween 🎃. Les histoires ont chacune leur côté horrifique. Parfois, comme dans la seconde, il n'y a rien de surnaturel. C'est pourtant pour moi celle qui m'a le plus marqué tant on rentre réellement dans la tête du personnage.

Là-haut est la plus étrange. J'aurais aimé en savoir plus sur le nuage, mais également sur la suite.

Instantané nous fait entrer directement dans l'univers et, les chiens ne faisant pas les chats, on est happé et on en sort groggy.

Quelques longueurs sur pluie malgré le personnage principal féminin attachant.

Si vous aimez les univers étranges et déconcertants, ce livre est fait pour vous et je ne peux que conseiller l',originalité de cet auteur.


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Quatre nouvelles rudement bien écrites.
Le format court est exigeant et @joe_hill le maîtrise parfaitement. Les émotions se télescopent.
Avec #instantané, le fantastique est mis au service de la maladie et de l'indifférence.
Dans #chargé, c'est l'amour filiale, l'amour sans contrepartie et le racisme qui sont l'ossature de cette nouvelle.
Avec #la_haut, les fantasmes peuvent-ils seuls permettre d'exister ?
Enfin, dans #pluie, c'est la vengeance et l'intolérance qui sont les moteurs de l'histoire.
J'ai eu beaucoup de difficultés à choisir ma préférée, qui est (roulement de tambours) #chargé
Une nouvelle qui illustre la part « très » sombre que nous possédons tous en nous quel que puisse être le déclencheur.