AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,5

sur 140 notes
15 petites histoires pour rentrer dans le monde de l'horreur de Joe Hill.
J'avoue que je lis rarement ce genre de livre d'une traite, je picore à droite et à gauche entre deux autres lectures et fonction de mes envies du moment.

Comme toujours certaines histoires sont d'une qualité supérieure à d'autres .. j'ai tout particulièrement aimé "La belle au ciné hantant".

C'est certe un receuil d'histoires d'horreur mais une horreur "soft" et poétique parfois, ou Joe Hill laisse l'imagination du lecteur faire son travail.
J'apprécie tout particulièrement les fins de ses histoires qui m'ont souvent surprises même si sur certaines il laisse une porte ouverte pour qu'une fois encore notre imagination fasse son job.

J'ai donc passé de très bon moment en compagnie des fantomes et autres monstres de Joe Hill
Commenter  J’apprécie          464
Pour mes premiers pas dans l'univers littéraire de Joe Hill, j'ai opté pour son recueil de nouvelles plutôt que ses romans.
Comme toujours dans le cadre d'un recueil, il y a des histoires qu'on apprécie plus que d'autres. Ce fut le cas pour moi ici, même si, dans l'ensemble, rien n'est à jeter. J'ai ressenti un vrai coup de coeur pour "La belle au ciné dormant", elle est très émouvante.

Contrairement à ce que laisse entendre le titre, toutes les nouvelles ne sont pas liées au fantastique. Et même si fantômes et surnaturel il y a, Joe Hill ne se contente pas de seulement surfer sur la vague horrifique. Certains récits sont écrits sur un ton très mélancolique alors que d'autres relèvent plutôt de l'humour noir. Il se montre subtile côté frissons et fait la part belle à ses personnages.
Ses histoires abordent des thèmes et des personnalités diversifiés, son imagination est fertile. La maîtrise de la narration ne fait pas défaut et j'ai passé un très bon moment de lecture.

Joe Hill rend hommage aux auteurs et réalisateurs d'oeuvres d'épouvante. Romero apparaît d'ailleurs dans une des nouvelles, préparant un film de ... zombies!
En tout cas, cette approche par la nouvelle m'a donné l'envie de découvrir ses ouvrages romanesques.
Commenter  J’apprécie          223
« Chaque oeuvre de fiction romanesque était par nature fantastique ; dès lors que des écrivains introduisent dans leur récit une menace ou un conflit, l'horreur peut s'y engouffrer. S'il avait été attiré par la littérature d'épouvante, c'est parce qu'elle reprenait les fondamentaux de la littérature en repoussant leurs limites. Toute oeuvre fictionnelle n'étant que faux-semblant, le fantastique était donc plus pertinent (et plus honnête) que le réalisme ».
Cet extrait d'une des nouvelles de ce recueil illustre, selon moi, le travail de Joe Hill.
Ces quinze histoires troubles nous plongent dans l'univers fantastique du fils de Stephen King. Autant le dire tout de suite, bon sang ne saurait mentir. L'angoisse monte à mesure de la lecture, et on en redemande.
Plutôt que revenir sur l'aspect épouvante/fantastique, je préfère insister sur la poésie omniprésente du recueil.
Les manifestations surnaturelles ne sont pas systématiquement synonymes de mort sanglante, d'horreur. Bien souvent, il s'agit de drames affreusement banals, d'histoires personnelles où des gens ordinaires, invisibles (des fantômes) se retrouvent confrontés à une situation extraordinaire. « La Belle au ciné hantant » qui relate l'histoire d'une vieille salle de cinéma hanté par le fantôme d'une jeune fille est un très beau texte, hommage aux salles obscures. « Bobby Conroy revient d'entre les morts » résonne un peu comme une ode aux amours de jeunesse.
Loin de renier les grands maîtres de l'épouvante, Joe Hill leur rend ouvertement hommage ainsi Kafka, Tim Burton, ou encore Bram Stoker. (Je laisse le soin au futur lecteur d'en dresser la liste exhaustive). Ce recueil charme de bout en bout tant les intrigues sont puissantes et parfaitement menées.
Pour moi, une magnifique découverte qui donne envie d'en lire plus.
Commenter  J’apprécie          201
Tous les ans à cette époque, je lis un livre qui s'accorde avec l'esprit d'Halloween. L'année dernière, j'avais été enthousiasmée par Nosfera2 et l'année d'avant, par Cornes.
Donc cette année, j'ai repris un livre de Joe Hill en toute confiance. Malheureusement, cela ne l'a pas fait.
La qualité des nouvelles est très inégale et même celles qui sortent du lot n'ont pas réussi à me convaincre.
Il semble que ce soit un des 1ers livres de l'auteur, tant mieux, il s'est nettement amélioré par la suite.
Commenter  J’apprécie          180
Auteur de plusieurs romans de fantastique et d'horreur ayant rencontré un bon accueil auprès du public (notamment « Cornes », adapté en 2014 au cinéma par Alexandre Aja), Joe Hill s'est surtout taillé une belle réputation en tant que scénariste de comics. On lui doit en effet l'excellent « The Cape » (illustré par Zach Howards) ou encore la série à succès « Locke & Key » (illustrée par Gabriel Rodriguez), qui a récemment elle aussi fait l'objet d'une adaptation, cette fois à la télévision. Joe Hill est également le fils de Stephen King, un lien de parenté qui a son importance dans la mesure où les textes du premier présentent de nombreux points communs avec ceux du second. le recueil « Fantômes » regroupe quinze nouvelles fantastiques et nous plonge dans l'imaginaire d'un auteur qui a, certes, des tropismes clairement identifiables, mais qui n'en demeure pas moins un formidable conteur. Car les textes de Joe Hill sont loin de laisser indifférents, tant celui-ci parvient, en peu de mots, à susciter tour à tour le malaise, l'horreur, le dégoût, ou l'émotion. le recueil regroupe ainsi des histoires et des ambiances très différentes, dont une poignée seulement relève du genre purement horrifique. « Dernier cri », premier texte de l'ouvrage, en fait partie, et met en scène un éditeur de romans d'horreur totalement subjugué par le texte d'un inconnu qu'il cherche pas tous les moyens à retrouver. Leur rencontre ne se déroulera toutefois pas du tout comme prévue… Cette première nouvelle est un condensé parfait du degré de tension que l'auteur est capable d'instaurer : on commence dans un milieu familier, avec un personnage menant une vie ordinaire, puis le malaise s'installe progressivement jusqu'à atteindre un point culminant. La terreur éprouvée par le lecteur est d'autant plus forte, et la nouvelle d'autant plus marquante, que l'auteur opte pour une fin ouverte, nous laissant ainsi dans l'incertitude quant au sort du protagoniste (un « effet de style » récurrent). Parmi les histoires les plus glaçantes du recueil, on peut également citer « Stridulations » qui met en scène un adolescent qui se réveille un matin et découvre qu'il a désormais le corps d'une sauterelle géante. Cocasse ? Oh non ! Terrifiant et écoeurant, voilà les deux mots qui viennent à l'esprit à la lecture de cette nouvelle qui m'a mise très mal à l'aise et qui condense, elle, une partie des tropismes dont je parlais plus haut (surenchère dans les descriptions glauques, figures parentales stéréotypées, personnages tellement en marge qu'ils peinent à susciter l'empathie…).

Si vous n'êtes pas particulièrement friands de récits purement horrifiques (comme c'est mon cas), sachez que l'ouvrage contient heureusement quantité de nouvelles dans lesquelles l'horreur se fait plus discret (voire totalement absent). le recueil comprend ainsi plusieurs histoires fantastiques très réussies, à commencer par « La Belle au ciné hantant » qui relate l'histoire d'une vieille salle de cinéma dans lequel le fantôme d'une jeune fille apparaît de temps à autre aux plus cinéphiles des spectateurs pour partager ses coups de coeur. Un très beau texte, bourré de références aux plus grands chefs d'oeuvre du septième art et qui suscite cette fois davantage l'émotion que la crainte. « Le téléphone noir » est un peu plus angoissant dans la mesure où il met en scène un adolescent kidnappé et séquestré dans une cave par un individu dont il ignore tout mais qui a déjà sévi à plusieurs reprises dans la région. Là encore, l'auteur parvient efficacement à entretenir la tension jusqu'au terme de la nouvelle dont la chute renforce plus qu'elle n'apaise le sentiment d'oppression du lecteur. Un procédé auquel Joe Hill a fréquemment recours et qui permet à chacune de ses nouvelles de laisser son empreinte dans la mémoire du lecteur. « Dernier souffle » en est l'exemple parfait puisque l'histoire commence de manière assez banale (une famille s'arrête sur la route pour visiter un étrange petit musée) et s'achève dans les toutes dernières lignes par un uppercut asséné à la face du lecteur. Heureusement, l'auteur nous permet de reprendre notre souffle à l'occasion de certaines nouvelles qui jouent davantage sur le registre de l'émotion et dans lesquelles la tension est bien moindre. « Pop Art » en est l'exemple parfait puisque le texte relate une histoire d'amitié entre un ado et son ami gonflable (rien à voir avec un ami imaginaire, il s'agit ici d'un vrai petit garçon mais atteint d'une pathologie qui lui donne l'apparence d'un bonhomme Michelin). Un récit touchant et plein de nostalgie, un sentiment omniprésent dans les textes non horrifiques de l'auteur. C'est le cas dans « Mieux qu'à la maison », qui relate la relation touchante entretenue entre un père et son fils, ou encore dans « Un petit déjeuner » qui met en scène la rencontre d'un jeune garçon livré à lui-même et d'une femme bienveillante mais minée par le chagrin suite à la perte de son époux.

Si les ambiances sont très variées en fonction des nouvelles, il est en revanche difficile de ne pas remarquer le flagrant manque de diversité dans le profil des personnages. Des hommes ou des adolescents blancs : voilà le portrait type des « héros » de Joe Hill. Les femmes, elles, sont souvent très en retrait et se cantonnent pour l'essentiel à deux rôles : la séductrice et la figure maternelle (qui, contrairement à celle du père, plus ambivalente, est presque toujours traitée de manière négative). Un biais qui a de quoi faire tiquer. le profil sociologique le plus fréquemment mis en scène par l'auteur est donc celui de l'adolescent très mal dans sa peau et en conflit avec l'un ou l'autre de ses parents. C'est le cas dans « Stridulations », mais aussi dans « Pop Art » ou encore dans « Fils d'Abraham », qui met en scène deux adolescents terrifiés par leur père qui tente de les mettre en garde contre l'existence de créatures surnaturelles lancées à leur trousse (délire ou peur justifiée ?). La seconde particularité des personnages de Joe Hill, c'est leur décalage par rapport aux normes de la société. Certains souffrent de problèmes de violence (« Pop art »), d'autres d'un léger handicap mental (« Mieux qu'à la maison »), voire même pour certains de mutilations (« Bobby Conroy revient d'entre les morts »). Ce décalage, loin d'inciter le lecteur à s'identifier au personnage ou à le prendre en sympathie, provoque au contraire le malaise car cette étrangeté s'accompagne d'un comportement frisant parfois la psychopathie. Dans « La Cape », nouvelle qui a donné naissance au fameux comic, c'est le détachement et le sadisme du héros qui provoquent des sueurs froides chez le lecteur. le texte prend ainsi totalement à contre-pied les récits habituels sur la naissance d'un super-héros. Un vrai petit bijou ! Dans de nombreuses autres nouvelles, c'est l'indifférence du personnage face au sort tragique d'un proche qui fait naître un profond sentiment de malaise : c'est le cas dans « Dernier souffle », mais aussi dans « Le masque de papa » qui met en scène un garçon témoin d'étranges rituels venant totalement déstabiliser la stabilité de sa famille. Chaque fois, c'est moins la situation (pourtant étrange) qui s'avère glaçante que la froideur et le manque de réaction humaine des personnages.

« Fantômes » est un recueil de nouvelles très variées qui permet de se faire une bonne idée du style et des thématiques chères à Joe Hill. La tension et le profond malaise que l'auteur parvient à instaurer dans la plupart de ces textes rendent ceux-ci particulièrement marquants, d'autant que les chutes sont toujours très soignées. Si tous les textes sont bons, on peut tout de même trouver à redire à certaines « manies » de l'auteur, comme le manque de diversité de ses personnages, le traitement réservé aux femmes, ou une tendance à la surenchère.
Lien : https://lebibliocosme.fr/202..
Commenter  J’apprécie          120
Toujours amusant d'aborder la préface d'un livre écrite par un auteur "d'expérience" cent fois moins talentueux que le "jeunot" qu'il présente... Christopher Golden, dont j'ai lu l'agréable mais dispensable "Snowblind" (critique: https://www.babelio.com/livres/Golden-Snowblind/643419/critiques/3279851) a donc l'immense honneur de nous présenter Joe Hill.

Joe Hill, c'est un écrivain plutôt monstrueux. Il nous a quand même sorti des bouquins absolument incroyables ("Cornes", "Le Carrousel Infernal") et d'autres qui sentaient quand même un peu la croquette ("Drôle de temps"). Il a pris la délicieuse habitude, probablement auprès de son père, d'écrire des nouvelles et dieu sait que j'aime ce format. Pour reprendre les mots du daron, à peu de chose près, dans la préface de "Brume": cette idée absolument fabuleuse de s'asseoir dans un beau fauteuil par une nuit de tempête pour lire une histoire d'une traite.
Et force est de constater que Joe Hill le fait de façon remarquable.

On a donc ici un joli mix-up d'horrifique, de fantastique classique, de thriller mais aussi de littérature pure et dure, "blanche", qui s'avère valoir le détour.
On retiendra dans les grands moments du recueil:
- "Pop art", qui raconte l'histoire d'une amitié entre un garçon et un être gonflable en plastique. C'est plein d'une espèce de naïveté très Brautigan dans le ton, et émouvant. Cela signera aussi l'entrée dans le bizarre, car s'il est une chose que Joe Hill écrit différemment de son père, c'est bien le weird qu'il manie plus qu'à son aise.
- "Fils d'Abraham", qui revisite la figure d'un père autoritaire en nous bourrant le récit de références absolument délicieuses. On remarquera particulièrement ce travail d'ambiance, encore une fois extrêmement maîtrisé du côté de Joe Hill.
- "La Cape", qui n'est pas à proprement parler une nouvelle "excellente", mais a le mérite de montrer que l'auteur sait sans difficulté installer un background, une vie réaliste (allo papa?), au détour d'un ressort fantastique "banal" au regard du genre. Et ceci, messieurs-dames, avec un twist final évidemment.
- "Bobby Conroy revient d'entre les morts": on a là encore je pense un récit bien plus complexe qu'il n'y parait. Complexe dans sa granularité: c'est fin comme tout, délicat, joliment tissé et plein d'évocation. Un très joli moment.
- "Le Masque de Papa", qui est probablement la nouvelle la plus weird du recueil (à égalité avec "Stridulations", quand même), et aussi celle où l'on peut le plus se creuser la tête. C'est du fantastique pur et dur, angoissant car gardant une nappe de mystère qu'il sera bien difficile de dissiper.
- Et enfin, "Escamotage", qui est presque ma nouvelle préférée. C'est à la fois touchant et intelligent, et j'ai adoré la complexité que Hill installe naturellement dans les relations entre ses personnages. C'est un excellent récit.

N'attendez donc pas: lisez "Fantômes" de Joe Hill. C'est excellent, et aurait mérité encore une meilleure note si seulement un chef-d'oeuvre s'y glissait.
Commenter  J’apprécie          60
Ce recueil est la deuxième publication de Joe Hill, qui a depuis démontré son talent avec des romans comme Cornes ou Nos4a2. C'est un livre vraiment plaisant, il se dégage des nouvelles une certaine fraicheur, une originalité qui fait du bien à lire.

Pour chacune d'elle, l'auteur se concentre sur ses personnages, leur donne, en quelques pages, une profondeur et une réalité saisissantes.
Plusieurs genres sont abordés, il y a beaucoup de fantastique, quelques nouvelles d'horreur ou de suspense, et aussi des histoires qui ne rentrent tout à fait dans aucune de ces catégories, qui offrent quelque chose de presque poétique, poignant.

Le thème du fantôme est toujours présent, que ce soit physiquement, lorsqu'une jeune fille hante un cinéma, par exemple, ou métaphoriquement. Il représente alors le passé, ce qui est perdu, a disparu, la culpabilité et le manque.

Difficile de dire mes préférées, mais je retiens surtout (titres en anglais, désolée) My Father's Mask pour son côté vraiment bizarre et dérangeant, Voluntary Committal qui mélange une belle relation entre deux frères et un fantastique qui fait froid dans le dos, Last Breath pour le côté classique qui renvoie à l'époque victorienne : un homme capture le dernier souffle des mourants et l'enferme dans des bocaux. J'ai aimé Abraham's Boys, aussi, qui reprend l'univers de Dracula mais donne un tout autre visage au fameux van Helsing.

Des préférences qui sont très subjectives, parce que ce sont vraiment toutes de bonnes histoires, servies par un style excellent. La mélancolie qui enveloppe les histoires, jusqu'à déborder des pages, est troublante et nous colle à la peau. Joe Hill parvient à tirer l'émotion sans forcer, avec une sensibilité et une finesse qui sont la marque de tout son talent.
Si vous aimez les nouvelles, vous ne pouvez pas manquer celles-là.
Commenter  J’apprécie          61
Jamais déçue avec Joe Hill. Encore moins si c'est un recueil de nouvelles, parce qu'on peut y piocher quand on en a envie. Déjà avec "Cornes", "Le costume du mort" ou encore "Locke and Key", j'avais eu l'occasion d'apprécier son travail. Chez lui, l'horreur se révèle derrière les drames de la vie, au coeur des foyers les plus pauvres, par-delà les douleurs les plus ignorées. Son talent est différent de celui de son père, plus poétique, moins axé sur le glauque et le sanguinolant. Mais comme lui, il aime que le fantastique se mêle au quotidien et vienne faire basculer notre réalité.

Si ces nouvelles sont d'une qualité inégale (c'est toujours un peu le cas dans un recueil), j'ai adoré "Le téléphone noir" adapté récemment sur Netflix ou encore "Les fils d'Abraham", hommage à Bram Stoker qui revisite le mythe d'une manière totalement nouvelle. Joe Hill y instaure une ambiance incroyable qui rend ce texte assez exceptionnel. "Escamotage" est un bijou d'intelligence. Quant à celle qui m'aura scotchée et dont j'ai partagé un extrait sur Threads, c'est "Pop Art", un des récits courts les plus émouvants que j'ai pu lire jusqu'à maintenant, métaphore poétique sur la cruauté et l'amitié qui va vous chahuter le coeur.

Joe Hill propose un panel de textes subtils, étrangement mélancoliques, qui nous ramènent à nos frayeurs d'enfants, à nos angoisses d'adultes – celles qui nous construisent et nous habitent. Des nouvelles dont l'humour noir nous fait délicieusement frissonner du début à la fin. Certaines ont une fin ouverte, permettant à l'imagination du lecteur de s'envoler une fois les dernières pages tournées et, pour ça, je l'en remercie, car rares sont les auteurs à s'y risquer. D'autres proposent des twists surprenants qui indiquent combien le fils égal son père dans cette maîtrise du background et de l'ambiance qui précède la plongée brutale.

Bref, une belle entrée en matière pour quiconque souhaiterait se familiariser avec l'auteur.
Commenter  J’apprécie          50
Je ne comprends pas les critiques disant que les histoires (certaines, du coup je ne sais pas lesquelles) ont un goût d'inachevé 🧐 ? Ou alors ça serait peut être plus clair à la seconde lecture mais on parle bien de fantômes pour la plupart et je pense que le lecteur a peut-être mal compris certain passage car Joe Hill conte la mort des personnes avec la même mécanique et ensuite nous montre un peu « le paradis «  de chaque personne. Pas pour toutes les nouvelles mais pour plusieurs quand même. Aucune envie de spoiler même si tout est finalement dans le titre. Elles sont toutes géniales même si pour moi, les meilleures sont les plus farfelues. Pop art fait penser à « élévation » écrit par son père il n'y a pas si longtemps. Stridulation est géniale quand vous avez regardé Mandibules de Dupieu jusque avant 😁 (absolument pas fait exprès), mieux qu'à la maison est horrible sur les violences d'enfant. Après c'est typique de Hill… les enfants sont très très maltraités. Il aime nous embêter avec les côtés malsains des personnages. J'aime qu'il aille droit au but. Pas de fioritures, il sait où il nous emmène même si au départ il n'y a pas de connections directes. Bob Conroy revient d'entre les morts est géniale aussi, petit parallèle à son enfance passées dans les coulisses avec Roméro et Tom Savini. Super histoire de meurtre par accident, Black phone bien mieux en 30 pages qu'en plus d'une heure et demie sur netflix…
Bref: laissez vous tenter, et lisez bien entre les lignes, vous ne serez pas déçu ! Joe Hill est subtil.
Commenter  J’apprécie          50
pfou, il y a parfois des livres très difficile à critiquer...

Joe Hill est le fils de Stephen King. La première question qui se pose quand on connait donc la filiation de l'auteur, est forcément s'il est proche ou non artistiquement de son père. Et bien la réponse est "quasi non":

S'il y a un point commun entre les 2 générations c'est cette capacité à vous happer immédiatement dans l'histoire.
Mais bien heureusement, dans ce recueil, Hill a su se démarquer de l'ombre de Papa, c'est incontestable: Les nouvelles du fiston sont autrement plus "dérangeantes": Joe se créé un univers bien tour à tour improbable (telle Pop Art qui raconte l'amitié d'un ado avec son copain fait de plastique gonflable mais qui n'est pas exempt d'une certaine poésie), malsain (la première nouvelle qui nous fait rencontrer des personnages hybride de massacre à la tronçonneuse ou délivrance), très original (le musée qui abrite sous des cloches de verre les derniers souffles de personnes décédées).

J'ai apprécié qu'il se serve d'oeuvres connues comme thème de certaines de ses nouvelles (Massacre à la tronçonneuse, la Mouche, Zombie, Les raisins de la colère, Dracula) mais suis complètement passé à coté de son hommage à Neverwhere...

Ce qui m'a ennuyé c'est la fin de la plupart d'entre elles: Elles laissent en effet un goût d'inachevé qui pousse à se demander si au fond on a compris ou pas. C'est vraiment dommage car comme dis plus haut, Hill a la capacité de son père à vous immerger immédiatement dans l'histoire et à vous faire défiler les pages sans s'en rendre compte.

Au final c'est quand même une belle découverte que ce recueil qui donne envie d'en lire plus sur Joe (Tel Corne que l'on peut voir sur les écrans depuis la semaine dernière)
Commenter  J’apprécie          50




Lecteurs (346) Voir plus




{* *}