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3,7

sur 231 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Imaginez-vous dans la peau d'une jeune femme résolument moderne, débarquer en 1947 au volant de votre vieille Mercury dans une bourgade de l'Arkansas pour y livrer des films de série B au cinéma local. En effet les petits cinémas n'avaient pas les moyens de louer les grandes productions hollywoodiennes. D'où le petit boulot trouvé par Billie Dixon qui aurait préféré écrire des scénarios mais s'accommode de ce job qui lui permet de bouger, faire des rencontres, voir du pays.
Malheureusement pour elle, dans ce bourg, le pasteur très influent Obadiah Henshaw a décidé que le cinéma était l'oeuvre du diable et qu'il fallait y mettre le holà. Lorsque Billie tente de le croiser pour en discuter, elle rencontre la très belle épouse du pasteur, et c'est là que tout commence à aller de travers… mais alors vraiment de travers !

Je ne sais pas si vous avez besoin de dépaysement en plongeant dans un roman, mais celui-ci remplit parfaitement bien ce rôle, tant les personnages comme les lieux sont éloignés de nos préoccupations actuelles. de l'auteur, j'avais lu précédemment Au nom du bien, et m'étais délectée à lire cet imbroglio où l'ironie le disputait à la noirceur, avec des personnages bien ignobles. Il y avait déjà un pasteur et des crimes, mais le roman se déroulait au moment de l'élection de Trump. C'est une tout autre époque ici et le scénario n'a rien à voir, il est très original, et réserve plus d'une surprise. Contrairement au roman précité où pas un personnage n'éveillait la sympathie, cette fois, la jeune Billie, avec sa vivacité, ses penchants à contre-courant pour l'époque, sa verve un peu canaille, inspire une certaine indulgence, mais gare à l'auteur, qui attend le lecteur au tournant.
Moi qui ai du mal avec les polars qui nous plongent dans des années 30 ou 40 un peu factices, avec détective privé, jolie pépée et grosses voitures, je n'ai pas trouvé de clichés et j'ai marché à fond !
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Bienvenue en ArKansas ! Ses habitants, ses prédicateurs, ses cinémas - prenez les dans l'ordre que vous voudrez !
Ou plutôt non, n'allez pas en Arkansas, ce n'est vraiment pas une destination où il faut se rendre. Billie n'aurait jamais dû y aller. Billie, comme d'autres femmes de ce roman (j'ai un nom en tête) est une femme qui aurait dû naître à une autre époque pour espérer être heureuse. Elle est jeune, elle est indépendante, elle travaille pour le cinéma, elle aime les femmes, et par amour pour une femme, elle va s'enferrer dans des mensonges longs et compliqués, de plus en plus.
Oui, Sans lendemain est une tragédie, dès le début le destin de Billie est marquée du sceau de la fatalité. Il ne fallait pas aller en Arkansas pourrait presque en être le leitmotiv. Elle est attachante, Billie, et les bigots, les misogynes qui l'entourent (les deux ne sont pas incompatibles) ne lui laissent pas vraiment de chance.
Roman noir ? Oui, bien sûr, avec présence d'une femme fatale, pas très différente de celle que l'on trouve face à un héros. Billie est une femme forte, avec une faiblesse.
Un auteur que j'apprécie toujours autant.
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Quel coup de coeur imprévu ! Je ne m'attendais vraiment pas à autant apprécier ce livre, qui traînait depuis quelques mois déjà sur l'étagère de ma pile à lire.

Texane d'origine mais fraîchement californienne, Billie Dixon parvient enfin à décrocher un travail à Hollywood : pas celui de scénariste dont elle rêve tant, mais celui de commerciale itinérante pour une petite boîte de production. Sillonnant les routes reculées des États-Unis des années 1940 pour vendre des films de série B dans des cinémas de bleds paumés, c'est dans l'Arkansas, alors bien loin de chez elle, qu'elle fait une rencontre qui change sa vie à tout jamais, celle d'un pasteur fanatique qui exècre le cinéma, Obadiah Henshaw, et son épouse Amberly.

J'ai été impressionné et entièrement piégé par la fluidité de ce roman. Je l'ai dévoré en moins de vingt-quatre heures, tant il m'était impossible de m'arrêter de tourner ses pages. L'histoire est vraiment toute simple, finalement presque à la limite du déjà-vu car rien n'est véritablement réinventé ici, pourtant, elle est terriblement addictive et m'a tenu en haleine de la première à la dernière ligne.

Avec une écriture très rythmée et sa plume incisive, l'auteur dépeint ici un magnifique portrait de femme. Tout d'abord avec Billie, bien sûr, mais également avec Amberly ou même Lucy, l'adjointe du shérif, il apparaît clairement que le rêve américain n'est pas fait pour les femmes, puisqu'elles se cassent toutes les dents dessus.

Me voilà donc à présent réellement intrigué par cet auteur, dont j'avais déjà entendu beaucoup de bien ! Je ne vais certainement pas en rester là dans sa bibliographie et prévoir de découvrir prochainement d'autres de ses romans.
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[ 3 femmes ]

Billie, Amberly, Lucy.
La lesbienne criminelle, l'affranchie rêveuse et la justicière droite dans ses bottes.
Trois femmes atypiques dans une Amérique archaïque, puritaine et machiste.

1947, Billie Dixon sillonne le sud profond des États-Unis pour le compte d'un producteur de séries B hollywoodiennes. de bled paumé en bled paumé, elle visite les propriétaires de petits cinémas pour leur louer des films, mauvais westerns et autres navets.
De passage dans un patelin de l'Arkansas, elle se rend vite compte que pour espérer refourguer ses bobines au ciné du coin, il va falloir convaincre le pasteur fanatique que le 7ème art n'est pas l'oeuvre du diable.
Le frère Obadiah Henshaw, aveugle, vétéran de la guerre, véritable intégriste, est marié à Amberly, femme fatale qui détonne dans cette région des Ozarks.
Entre Billie et Amberly, l'attirance est immédiate.
Ce qui n'aurait dû être qu'une aventure sans lendemain pour Billie, habituée à enchainer les conquêtes, va la faire pénétrer dans la spirale du mensonge et du meurtre.
Tout cela sous l'oeil de Lucy Harington, la soeur du shérif.

Concis, rythmé, énergique, « Sans lendemain » m'a complétement embarqué.
L'ambiance immersive, les personnages impeccablement dessinés, le fond historique intéressant, les rebondissements savamment distillés, ici tout est maitrisé, la mécanique bien huilée - on est bien face à un grand polar.
Les habitués du genre ne devraient pas être déçus et pour les néophytes, voilà le livre parfait pour entrer dans le genre.

Traduit par Sophie Aslanides.
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Ce roman noir est une réussite !
Dès les premières lignes, j'ai su que ce livre serait remarquable.
La plume de l'auteur y est incisive, la condition des femmes dans les années 40 au sein d'une Amérique profonde et ultra-religieuse est formidablement bien décrite et fait froid dans le dos.
L'ambiance à la fois sombre et très cinématographique rend l'histoire très touchante et addictive.
Ce roman m'a surprise de bout en bout, je ne m'attendais ni à tous ces rebondissements ni à cette fin !
Depuis cette lecture, je pense avoir découvert un des maîtres du roman noir et je n'ai qu'une envie : lire ses autres romans !

➡️ Un roman noir percutant et édifiant !
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Une fois commencé, impossible de refermer ce polar intriguant et original qui s'inscrit dans la lignée des polars des années 40... Ce petit roman décalé et surprenant, réédité aux éditions Gallmeister en 2019, se lit d'une traite tant les héroïnes se révèlent cruelles et finalement attachantes. le visuel est soigné et accrocheur. Je comprends que ce roman de Jake Hinkson ait reçu le Grand Prix de la littérature policière dans le domaine étranger en 2018.
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Grand coup de coeur pour ce roman ! L'histoire est assez classique sauf que dans ce cas-ci les principaux protagonistes du récit sont des femmes ce qui nous change un peu des polars traditionnels où elles font plus acte de présence qu'autre chose . L'action se passe au début des 50' et l'héroïne du récit est une réelle outlaw . Elle vit sa vie comme elle l'entend et dans un monde où l'homme est dominant ce n'est pas ce qu'il y a de plus simple. Représentante d'une compagnie de cinéma elle pourrait continuer à aller de ville en ville et de conquête en conquête jusqu'au jour fatidique où elle fait la rencontre qui va tout bouleverser . Pas de réelle surprise dans le déroulé de l'histoire mais Jake Hinkson nous décrit non sans humour une Amérique rurale terriblement réaliste qui bien que cela se passe dans les 50' pourrait être celle de l'Amérique profonde d'aujourd'hui . Celle de la foi religieuse avec un grand F et du rejet de tout ce qui n'est pas dans les "normes" imposées par la rigidité des croyances .Un excellent moment de lecture .
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Alors que j'ai aimé ses 2 précédents romans, L'enfer de Church Street et L'homme posthume, sans trop savoir pourquoi j'ai fais l'impasse à sa sortie en février dernier sur Sans lendemain.
Bien mal m'en a pris.
C'est du noir, plutôt triste mais bizarrement vu le sujet pas autant que ça. Dans ce coup de foudre incandescent il y a un côté amants maudits qui même en ayant une issue tragique fait que cela atténue la noirceur des évènements.
L'écriture de Jake Hinkson est magnifique et sublime les 3 personnages principaux féminins dont évidement celui de Billie Dixon. Une femme à l'esprit vif et au sens aiguisé de la répartie, une femme qui aime les femmes, une femme qui porte un prénom masculin et des pantalons, une femme qui occupe un métier d'homme (représentante d'un obscur studio de cinéma).
Beaucoup de points rédhibitoire pour une femme dans l'Amérique des années 40. Et encore plus dans l'Arkansas.
Un petit bijou.
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1947. Billie Dixon, employée par un producteur de séries B, sillonne le sud profond des États-Unis pour louer des films dans les cinémas de petits patelins qui n'ont pas les moyens de s'offrir les productions des grands studios. On l'avait prévenu : « Je vais vous dire, là-bas, c'est un autre monde, Billie. C'est là que le Midwest s'arrête et que le Sud commence, et elle est pas jolie, la transition ». Pourtant, la voilà qui fonce vers Stock's Settlement, patelin des Ozarks, côté Arkansas, pour essayer de fourguer quelques bobines au gérant d'un cinéma décrépit. C'est que le pasteur du coin, homme aveugle mais redouté et volontiers violent, a jeté l'interdit sur le septième art. Billie va essayer de le faire changer d'avis mais, surtout, elle va rencontrer l'épouse de l'homme de Dieu. Amberly est séduisante et ne semble pas indifférente à Billie. À partir du moment où les regards des deux femmes se croisent, Billie met le doigt dans un engrenage qui s'apprête à la broyer.
Un peu échaudé par le précédent roman de Jake Hinkson, c'est avec une certaine d'appréhension que l'on a ouvert ce troisième roman de l'auteur. Les préventions furent cependant vite levées. C'est que le récit – à la première personne – de la longue chute de Billie Dixon est mené avec une assez remarquable subtilité malgré la machinerie imposante et parfaitement huilée qui se met en branle pour la mener à sa perte. Ce faisant, Jake Hinkson porte un regard aiguisé sur la condition féminine dans ce sud profond des années 1940 où le fait de ne pas être un homme relève bien souvent du handicap, si ce n'est de la tare, et devient carrément dangereux si l'on est en plus de cela homosexuelle. Il y a aussi, bien entendu, sorte de fil rouge de l'oeuvre d'Hinkson, la question latente de ces fous de Dieu et de leurs adeptes, partagés entre fanatisme et hypocrisie assumée et toujours sûr de leur bon droit à juger les autres. Et enfin, pour faire tenir le tout, une atmosphère un brin malsaine, une galerie de personnages ambivalents et un hommage aux classiques du roman et du film noirs. Il n'est d'ailleurs pas inintéressant de lire la tragique épopée de Billie, la manière dont elle s'enferre peu à peu dans ses actes et ses mensonges, après avoir lu le Détour de Martin M. Goldsmith, paru chez Rivages récemment.
On se retrouve donc là, dans la plus parfaite tradition du noir à l'ancienne et du terrible enchaînement de situation qui pousse le narrateur à creuser sa propre tombe, ligne après ligne. Une lecture jubilatoire.

Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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Sans lendemain de Jake Hinkson c'est l'histoire de femmes fatales et frondeuses, comme Hollywood savait les montrer dans le cinéma de l'après-guerre. Billie Dixon, qui doit refourguer au fin fond des USA des films de série B. Amberly, la femme du pasteur. Lucy Harington la soeur du shérif qui fait le job à sa place. Trois femmes dont le destin se croise dans une petite ville de l'Arkansas où les hommes et les bonnes moeurs décident de tout.
Billie Dixon est un beau personnage, une femme libre, homosexuelle, qui porte un prénom d'homme, fait un métier d'homme, s'habille comme un homme. Et pourtant dont la féminité transparaît à chaque ligne. Mais qui va se frotter au pasteur Obadiah Henshaw, pasteur fanatique et violent symbole de l'aveuglement.
A défaut d'être un film noir, c'est un roman noir. Alors il y a des morts, des retournements de situation, des regards inquiétants, des déchaînements populaires, et pas mal d'humour.
Le coup de coeur noir de ce début d'année, du roman américain de cet acabit c'est un sacré cadeau de la part des éditions Gallmeister !
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