C'est un roman que l'on m'a offert dans le cadre d'un swap. Et mon premier
Robin Hobb je dois l'avouer. Cela fait des années que je me dis que j'essaierai bien l'Assassin royal, mais à chaque fois, j'ai toujours trop de livres en attente, qui sont prioritaires, et
Robin Hobb attends donc désespérément sur ma liste.
Je dois faire un second aveu : je n'ai pas terminé le roman. Il avait pourtant des atouts à mes yeux. Les descriptions de la nature, de la forêt en particulier m'ont réellement plu, ce sont même les seuls passages que j'ai aimés, et le personnage de Pan m'a séduite. Une réelle bonne idée de faire intervenir cette grande figure de la mythologie dont on ne sait pas, jusqu'à la dernière ligne, s'il est une pure invention de la jeune femme, héroïne de cette curieuse histoire.
Celle-ci justement est un personnage de femme comme je les déteste : faible, lâche, qui doute toujours d'elle, qui se complique la vie comme il n'est pas permis, qui passe son temps à se plaindre : suis-je belle ? Suis-je normale ? Pourquoi suis-je en colère ? Pourquoi Tom s'éloigne de moi (Tom c'est l'époux parfait qui doit la supporter…) et bla bla bla. Au bout de cent pages cela devient pénible. Evelyne raconte son enfance, ses premières rencontres avec Pan qui est sans cesse présent (malgré ses longues absences) dans sa vie, puis son installation qu'elle croit temporaire dans sa belle-famille qui peine à l'accepter. le grand-père et la grand-mère, les deux autres filles et soeurs de Tom, tous plus ou moins radins et maniaques du ménage (il y a d'ailleurs beaucoup de passages qui se répètent). Au fil des jours, la seule consolation d'Evelyne c'est son fils, Teddy, un bambin de 4 ou 5 ans, et le retour de Pan qui survient à point nommé dans sa triste vie. L'existence d'Evelyne se résume en effet à briquer sa maison, éviter les confrontations avec les beaux-parents et faire plaisir à tout prix à son cher et tendre, tout en culpabilisant d'aimer Pan, le compagnon de son enfance.
J'ai trouvé qu'il y avait beaucoup d'incohérences dans le personnage d'Evelyne qui ne semble adulte à aucun moment (c'est même un peu le propos du roman d'ailleurs, comme il est difficile de quitter l'enfance…) : elle fait de son époux Tom, l'homme idéal, elle le voit comme sa moitié complémentaire mais place tout de même Pan au-dessus de lui, elle est forte de caractère et même rebelle dans son enfance et son adolescence alors qu'elle s'écrase lamentablement devant sa belle-famille et son mari, fuyant les conflits à tout prix. Et puis, sa réaction face au drame qui la touche et celle de la famille sont tellement extravagantes que rien ne semble crédible. C'est à partir de là que j'ai décroché, pour finir de lire en diagonale, sautant des pages mais lisant la fin tout de même. Cette seconde partie n'est pas dénuée d'une certaine beauté, mais elle ne colle pas avec le reste de l'histoire. Sauf à se dire que l'imagination dérangée de la jeune femme a tout inventé. Mais alors, cela enlève tout intérêt à l'histoire. Bref, je suis relativement déçue par ce roman qui n'a pas tenu toutes ses promesses. Je ne retiendrai que le personnage du satyre, particulièrement réussi et l'envie de me promener en forêt. Ce n'est pas si mal après tout…
A noter : la couverture des éditions Telemaque est très jolie, plus que celle du Livre de poche...
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