AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,25

sur 68 notes
5
10 avis
4
12 avis
3
4 avis
2
0 avis
1
1 avis
Pour avoir osé lever les yeux sur Saba, la fille d'un notable dont la beauté l'a subjugué alors qu'il l'a croisée au marché où il venait vendre les grenades récoltées dans le verger de son père, un adolescent va se retrouver emprisonné et torturé pas seulement pour être puni mais pire pour y être oublié nous dit-il. 

Saba et lui ne sont coupables de rien et vont être accusés de tout, salis pour s'être endormis dans le verger de grenadiers après une douce reconnaissance de l'un par l'autre dans un amour très fort resté pourtant innocent et pur.
La vengeance du père sera terrible, quinze années de prison, de tortures et de souffrances qui vont dévastées la vie de cet adolescent devenu homme que l'on retrouve écrivant à sa toujours bien-aimée Saba, dans un carnet offert par le poète Abbas qui l'a recueilli presque mourant, alors qu'on l'avait jeté hors de la prison sans plus d'explication que lorsqu'il y avait été mené.

Ce livre est d'une beauté déchirante. Traversé d'une poésie qui parfois peut faire songer au Cantiques des cantiques tant il est imprégné du symbolisme de la grenade, du jardin clos, ce verger traversé par un vol d'hirondelles : «Elles filaient devant nous en vol plané avant de faire demi-tour dans un impeccable battement d'ailes. Elles piquaient au-dessus de nos têtes en nous bénissant de toute leur envergure. A mes côtés tu étais une chaleur parfaite, une compagnie parfaite.»

Mais la grenade est malheureusement aussi une arme de guerre, cette guerre d'Afghanistan qui va déborder sur le nord Pakistan voisin où se déroulent le récit pour pénétrer jusque dans la prison et poursuivre le narrateur qui relate dans le cahier que lui a offert Abbas, l'horreur traversée en parvenant à garder au fond de lui, préservés, les moments lumineux de son enfance et de sa rencontre avec Saba.

« Toutes ces années ! Elles m'ont tout pris. Ma santé et ma famille. Elles m'ont pris la personne que j'aurais pu être et m'ont rendu à la place la moitié d'un homme, une ombre.
(...) Ma capacité au plaisir a été endommagée. La souffrance s'est retirée, mais elle a laissé derrière elle une absence, une tristesse. Si vous y arrivez, imaginez-vous respirer et rien qui bouge à l'intérieur. Oui, je suis soulagé d'être libre, et c'est un soulagement profond, mais sans joie. Mes plaisirs m'ont abandonné, comme des pétales arrachés à une fleur ou perdus lors d'une gelée hivernale.
Pourtant quelque chose est ressorti indemne de toutes ces années. Un second miracle, peut-être. Je rêve toujours à toi. Je ressens toujours de l'amour pour toi. J'ignore comment ce sentiment n'a pas été détruit ... je m'étonne et m'émerveille qu'il ait été épargné.»

Je tiens à signaler un documentaire diffusé sur Arte dont les images illustrent parfaitement certains aspects de ce beau livre «En Arménie, la grenade l'un des plus anciens fruits cultivés par l'homme est un symbole national». Il est encore visible sur Arte +7 jusqu'à vendredi prochain.
Commenter  J’apprécie          462
Saba... Elle est l'amour de sa vie. Pour ce jeune garçon, encore aux portes de l'âge adulte, cette jeune fille est à elle seule tout ce qu'il peut espérer, désirer et rêver. Mais ils ne font pas partie des mêmes classes sociales. Malgré leur discrétion, au pied d'un grenadier, ils se font surprendre. Commence alors pour lui 15 ans de prison d'où il ressortira brisé...
Quel magnifique moment de lecture !!! Une histoire d'amour dans la pure tradition des contes orientaux, une écriture douce et poétique, des personnages attachants et sensibles... Tout est ici réuni pour faire de certains rêves une force, pour permettre à un amour envolé de faire d'un jeune garcon brisé un homme debout...
Commenter  J’apprécie          420
Peshawar, le Nord du Pakistan, pas très loin de la frontière afghane. Un homme ,jeune encore, très fatigué, arrive le souffle court,les jambes flageolantes et redécouvre un verger. Mais pas n'importe quel verger! le verger de son enfance . Les années ont passé , sa famille n'est plus là pour l'accueillir, les souvenirs affluent , sa main malhabile réapprend à écrire et commence à raconter.
Quinze années depuis qu'il a été embarqué , mis en prison, .... , quinze années de souffrance, de solitude au milieu de la promiscuité, seul le souvenir de Saba sa bien-aimée lui a permis de résister et l'aide d'Abbas, son hôte .
Une écriture pleine de poésie mais sachant vous prendre aux tripes. Une fois de plus l'homme est le prédateur de l'homme, une fois de plus le puissant peut écraser le plus faible sans limites, une fois de plus , une fois de trop !
Commenter  J’apprécie          321
Les mémoires d'un homme de 29 ans qui incarne la résilience. Un homme coupable d'avoir aimé une fille qu'il croisera un jour, alors qu'il est au marché. Il paiera son coup de foudre par 15 années d'emprisonnement dans des conditions inhumaines, atroces.
Ce qu'il y a de beau dans ce roman, c'est que malgré la brisure, malgré la perte, malgré le mal, le narrateur ne cessera jamais d'aimer. L'amour qui garde vivant, l'amour qui permet d'endurer bien des souffrances.
Hobbs a une très belle plume, qui se lit comme un poème. Ces mots nous enveloppent d'une beauté infinie. Un livre déchirant, mais à la fois doux et sensible. Et dire que c'est un premier roman.
Commenter  J’apprécie          250
Il est des textes dont on ne saisit pas le but…

Recueilli par un vieil homme et sa fille, le narrateur reprend des forces et soigne ses blessures physiques et morales. Il confie ses souvenirs dans un cahier violet en s'adressant à un « tu », la jeune fille dont il était tombé amoureux mais qu'il n'a presque pas connue.

J'ai trouvé ce personnage principal très agaçant par son immense naïveté mêlée de bêtise : pourquoi aller se jeter ainsi dans « la gueule du loup » alors que rien ne l'y obligeait ?
Puis quand il écrit qu'il ne regrette pas ses années de prison. Je le sens trop effacé, très peu impliqué dans sa vie et ses choix, quasiment sans réaction, sans jugement critique, ou alors bien trop tard !
Seul élément qui m'ait touchée c'est son amour pour les lieux, la nature et surtout ce verger dans lequel il a grandi. L'auteur offre de belles descriptions à l'occasion.
Pour le reste je me suis longuement ennuyée en me demandant le but de ce texte… peut-être suis-je passée « à côté ».
Commenter  J’apprécie          240
Ce roman est d'une beauté envoûtante !

Un homme de 29 ans raconte à celle qu'il n'a cessé d'aimer, ses 15 années de prison, de tortures, puis sa libération et son retour à la vie. L'hospitalité d'un homme bon et sage et l'écriture ont joué un rôle primordial dans cette résurrection.

Brisé physiquement et moralement, il a survécu grâce à la puissance de son imagination, et à son amour. Et pourtant la noirceur, et pourtant l'horreur, et pourtant la haine… Malgré tout cela, cet homme nous livre une confession emplie de sagesse, nous plonge dans l'intimité de son coeur avec poésie… Ce texte est une merveille, une perle qui éveille nos sens et notre esprit. Il m'a bouleversée.

L'écriture est magnifique, il n'y a rien à jeter… Une perle vous dis-je ! Chaque mot est à sa juste place, chaque phrase est orchestrée avec talent. C'est une musique qui m'a accompagnée tout au long des ces pages, à la fois douce et puissante. L'horreur côtoie la beauté avec délicatesse, le parfum des fleurs nous enivre autant que la nauséabonde odeur d'une cellule de prison, tout se mêle et il n'y a que le beau qui en ressort vainqueur. Et l'émotion !


Lien : http://krolfranca.wordpress...
Commenter  J’apprécie          190
Un homme, jeune encore, mais malade et usé comme un vieillard, parcourt tous les matins des kilomètres en montagne pour assister au lever du soleil dans le verger de son enfance, lieu du souvenir et de l'innocence.
Recueilli par Abbas, un homme qui pratique encore la "melmastia", l'hospitalité traditionnelle, il se rétablit peu à peu, réapprend à écrire pour se raconter à Saba, son amour de jeunesse, cause de son malheur et lumière de sa vie.

L'écriture de Peter Hobbs parvient à une grande poésie dans la sobriété. Les pages sur sa jeunesse et sur la nature, contemplatives, célèbrent la vie, le parfum des roses, la beauté des grenades tandis que celles sur ses années de prison laissent un goût amer de cruauté injustifiée.

"La colère s'est éteinte. Je n'ai aucun désir de vengeance. Je ne pense pas y être pour grand-chose. Je pense simplement que j'ai la chance de ne pas être submergé par la rage… A l'heure où je t'écris ces lignes, mes derniers ressentiments sont apaisés. Je ne cherche que la paix. Je cherche à devenir une meilleure personne que celle que je suis."

Commenter  J’apprécie          160
Dans Un Verger au Pakistan, se côtoient douceur et violence avec beaucoup de finesse et de délicatesse.
L'ombre et la lumière s'y marient merveilleusement dans la manière dont le personnage principal couche son histoire sur le papier pour la dire à sa bien-aimée.
Magnifique lecture qui ouvre une parenthèse pendant laquelle le temps s'arrête.
Commenter  J’apprécie          161
« J'ai passé quinze ans en prison. J'ai vingt-neuf ans. Mon corps est celui d'un homme bien plus âgé. Une relique que je connais trop intimement : ces cicatrices, cette silhouette brisée. Toutes ces années ! Elles m'ont tout pris. Ma santé et ma famille. Elles m'ont pris la personne que j'aurais pu être et m'ont rendu à la place la moitié d'un homme, une ombre. »

Nord du Pakistan. Après un long séjour derrière les barreaux, un jeune homme est recueilli avec bienveillance par un sage épris de livres et de poésie. Aidé de la fille de son hôte, il va consigner son histoire dans un cahier pour celle qu'il n'a jamais cessé d'aimer, celle dont il s'est épris et qui aura été malgré elle la cause de son malheur.

« Saba. Nous n'étions alors que des enfants, nous ne savions rien des frontières qui traversent le monde des adultes. Nous ne savions pas que le monde était constitué de murs et de barreaux, que les peuples étaient séparés les uns des autres. Les montagnes étaient poreuses, comment aurait-on pu y tracer des frontières ? Et si même les nations ne pouvaient être séparées, alors pourquoi deux personnes quelconques auraient-elles dû l'être ? Non, nous étions des enfants et ne savions rien de tout ça ; peut-être ne serons nous plus jamais aussi sages. »

Une lettre à l'absente, belle et déchirante. L'écriture fait oeuvre de résilience, elle lui permet d'avancer malgré les épouvantables stigmates d'un douloureux passé. L'horreur de la prison côtoie le calme apaisant du verger de son enfance dans lequel il revient dorénavant chaque jour. Les épisodes sordides de sa vie en captivité sont précédés ou suivis de réflexions sur la beauté de la nature, du vol des hirondelles au goût suave de la grenade dont le jus fait frémir les lèvres. Sur le cahier, les mots apportent la lumière et aident à rester debout. C'est parfois poétique, à d'autres moment d'un réalisme qui fait frémir mais toujours d'une grande beauté. Un superbe texte, vraiment.
Lien : http://litterature-a-blog.bl..
Commenter  J’apprécie          150
29 ans, c'est l'âge d'un jeune homme qui vient de passer 15 ans en prison après y avoir été jeté à 14 ans pour avoir osé parler d'amour avec la fille d'un potentat local au Pakistan. 15 ans de tortures et de souffrance, 15 ans qui lui ont dérobé sa jeunesse, sa santé et sa famille. Dans le verger qui a abrité son forfait, il se souvient et réapprend à vivre chez Abbas et sa fille.
Un beau roman très poétique qui célèbre l'amour et le pardon.
Commenter  J’apprécie          150



Autres livres de Peter Hobbs (1) Voir plus

Lecteurs (138) Voir plus



Quiz Voir plus

Les Amants de la Littérature

Grâce à Shakespeare, ils sont certainement les plus célèbres, les plus appréciés et les plus ancrés dans les mémoires depuis des siècles...

Hercule Poirot & Miss Marple
Pyrame & Thisbé
Roméo & Juliette
Sherlock Holmes & John Watson

10 questions
5269 lecteurs ont répondu
Thèmes : amants , amour , littératureCréer un quiz sur ce livre

{* *}