Un compagnon avisé dans son cœur ne vaut pas moins qu'un frère.
L'âme s'envole comme un songe et disparaît.
Toute la douceur de sa vie coule avec ses larmes
- Pourquoi, Polyphèmos, pousses-tu de telles clameurs dans la nuit divine et nous réveilles-tu ? Souffres-tu ? Quelque mortel a-t-il enlevé tes brebis ? Quelqu'un veut-il te tuer par force ou par ruse ?
Et le robuste Polyphèmos leur répondit du fond de son antre :
- Ô amis, qui me tue par ruse et non par force ? Personne.
Et ils lui répondirent ces paroles ailées :
- Certes, nul ne peut te faire violence, puisque tu es seul. On ne peut échapper aux maux qu'envoie le grand Zeus. Supplie ton père, le roi Poseidaôn.
IX, p. 164
"Elle n'est pas mauvaise: elle donnerait de bonnes moissons car la terre y est grasse."
Muse, raconte-moi l'homme à-l'esprit-inventif, qui si longtemps erra après avoir détruit la citadelle de Troie, et connut tant de cités, tant de peuples. En son cœur, il endura mille maux, luttant sur mer pour sa propre vie et le retour de ses compagnons.
Éole a douze enfants […]. Toujours auprès de leur père chéri et de leur vénérable mère, ils festoient, et les mets exquis leur sont offerts en abondance. Le fumet des graisses emplit la demeure.
Elles chantaient ainsi, faisant résonner leur belle voix, et mon cœur voulait les entendre ; et, en remuant les sourcils, je fis signe à mes compagnons de me détacher ; mais ils agitaient plus ardemment les avirons ; et, aussitôt, Périmèdès et Eurylokhos, se levant, me chargèrent de plus de liens.
Aucun homme n'a dépassé notre île sur sa nef noire sans écouter notre douce voix ; puis, il s'éloigne, plein de joie, et sachant de nombreuses choses. Nous savons, en effet, […] tout ce qui arrive sur la terre nourricière.
Tu rencontreras […] les Sirènes qui charment tous les hommes qui les approchent ; mais il est perdu celui qui, par imprudence, écoute leur chant […]. Les Sirènes le charment par leur chant harmonieux, assises dans une prairie, autour d'un grand amas d'ossements d'hommes et de peaux en putréfaction. Navigue rapidement au delà, et bouche les oreilles de tes compagnons avec de la cire molle, de peur qu'aucun d'eux entende. Pour toi, écoute-les, si tu veux ; mais que tes compagnons te lient, à l'aide de cordes, dans la nef rapide, debout contre le mât, par les pieds et les mains, avant que tu écoutes avec une grande volupté la voix des Sirènes. Et, si tu pries tes compagnons, si tu leur ordonnes de te délier, qu'ils te chargent de plus de liens encore.