AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,77

sur 288 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Mamah Borthwick est une très belle femme, intelligente, cultivée, polyglotte, féministe, rêvant d'indépendance et de liberté. Ed Cheney décide de faire appel à Frank Lloyd Wright, jeune architecte de Chicago, pour lui construire sa maison ; il est loin de se douter que lors de cette rencontre son épouse et l'architecte vont tomber amoureux. Ce sera le début d'une passion, en dépit de la morale puritaine.

La richesse de cette biographie romancée se trouve principalement dans le sujet qui nous permet de suivre en contre-point la vie de Frank Lloyd Wright. L'auteur a indubitablement consulté de nombreuses sources mais son récit devient rapidement lassant. C'est très (trop ?) long, les faits s'enchaînent et sont comme plaqués sur la réalité, les descriptions laborieuses, les dialogues sonnent souvent creux. de plus, elle insiste lourdement sur la fin tragique de cette relation.
Ce livre peut être utile pour qui s'intéresse à cette période, notamment à la lutte menée par le mouvement féministe.


Commenter  J’apprécie          490
La dernière page de ce livre tournée, j'ai comme un sentiment qu'il manquait un petit quelque chose à cette trame historique pour m'emporter réellement.

Le style du roman est fluide et les pages se tournent rapidement. L'écriture elle-même est entraînante. Alors...

Franck Lloyd Wright et Mamah Bothwick se rencontrent, s'admirent mutuellement et éprouvent le désir de vivre ensemble, une existence faite de curiosité, de voyages, de liberté, de libre-pensée. Leur idylle "scandaleuse" pour l'époque ne leur amènera que réprobation sociale puisque pour vivre la vie qu'ils se sont choisie, ils quittent conjoints et enfants.
Ils pensent être libres....


La trame historique et ancrée dans la réalité laissait espérer des pages plus nombreuses sur le domaine de l'architecture, d'autres en nombre aussi sur les mutations des sociétés en Amérique : Chicago 1906, c'est la parution de la Jungle d'Upton Sinclair et la dénonciation des conditions de travail, 1912 , c'est l'automatisation des chaines de montage de la "fameuse " Ford T, et dans l'Europe visitée : le travail des enfants y est encore habituel dans bien des pays, dans les filatures, l'industrie...
Mais le roman met l'accent sur la vie du couple, ses affres, ses atermoiements, on ne peut s'empêcher de penser qu'ils évoluent dans une vie choyée, là où d'autres se débattent dans les conditions de travail des bouleversements industriels du début du vingtième siècle.
On découvre l'histoire d'une architecture avant-gardiste, juste assez pour nous donner envie d'aller vers d'autres livres pour en connaitre davantage.
Quant à Mamah, elle veut avant tout défendre la cause féministe de ces années 1900 mais au sens où elle l'entend c'est à dire "être libre dans ses aspirations". le combat des féministes de l'époque qui réclamaient le droit de vote - un symbole - n'était-il pas plutôt d'émanciper les femmes de toutes conditions, par là, pour leur permettre en plus des droits acquis d'être pleinement responsables, seules, de leurs choix ?

J'attendais énormément de ce roman sur une époque, il en reste une belle histoire de sentiments et de choix pour le partage d'une existence....


Challenge Plumes Féminines
Commenter  J’apprécie          222
Lui, c'est Frank Lloyd Wright, l'architecte de génie, inventeur du style « prairie » (ces maisons ouvertes sur la nature), mais aussi, plus tard, du musée Guggenheim. Elle, c'est Martha Borthwick-Cheney, dite Mamah, une des femmes les plus cultivées de son temps. Nous sommes en 1903 à Chicago. Edwin Cheney, le mari de Mamah, engage Frank pour concevoir les plans de leur future maison. Il ne se doute pas qu'il vient d'introduire le loup dans la bergerie… Frank et Mamah vont connaître une passion dévorante, au point d'abandonner chacun conjoint et enfants pour aller vivre ensemble en Europe. Evidemment, leur liaison alimente le scandale, qui rejaillit sur leurs familles respectives. Ils rentreront finalement aux Etats-Unis afin de construire un domaine bien à eux, Taliesin. Mais une terrible tragédie les y attend…

Double adultère, personnalités d'exception, culture et voyages... Cette histoire vraie a de quoi nourrir une somptueuse biographie romancée. Hélas, dans l'interprétation de Nancy Horan, je n'ai pas trouvé Frank et Mamah assez attachants, ni passionnés, pour être captivée par leurs péripéties.
Frank, entre orgueil, dettes et légèreté, n'apparaît pas sous un jour très attirant. Chez Mamah, ce sont les réalisations intellectuelles qui priment et le lecteur sera abreuvé de ses traductions des ouvrages d'Ellen Key, féministe suédoise. Leur idylle est décrite platement, froidement même : difficile de concevoir qu'elle ait pu justifier de tels cataclysmes familiaux. Si bien que la fin, tellement brusque et tragique, semble disproportionnée et comme parachutée, car son style aussi est différent, s'intéressant soudain aux personnages secondaires que sont les domestiques. J'ai eu l'impression d'entendre une musique en sourdine pendant 50 chapitres, puis à plein volume sur les 4 derniers, qui m'ont complètement abasourdie et justifient à eux seuls la troisième étoile.

« Les histoires d'amour finissent mal, en général ! » braille la chanson. Ce livre le confirme. Mais d'autres l'ont démontré plus brillamment.
Commenter  J’apprécie          150
Une fois n'est pas coutume, j'ai suivi un conseil des commentaires. Bon, en même temps, c'est Lybertaire, elle a un blog qui tue et c'est une de mes lectrices les plus bavardes (et j'adore les gens bavards. D'ailleurs je suis moi-même bavarde, c'est un signe) (ou alors il faut retirer les parenthèses de mon clavier) (mais j'aime les parenthèses) (fermons la parenthèse) et les plus charmantes. Quand j'ai commencé le bouquin je me suis précipitée sur son blog pour commenter qu'il était délicieux. J'ai bien fait de le faire au début de ma lecture, parce qu'en fait j'ai déchanté au fur et à mesure et je crains fort de ne pas faire un billet aussi élogieux que le sien. En même temps je suis une emmerdeuse, je n'y peux rien !

Donc voilà, ça commençait bien, l'histoire était prenante, l'écriture délicate et puis, au fur et à mesure est apparu le principal problème de ce roman : il est trop long. BIEN trop long. Il se perd dans des détours, dans des paragraphes inutiles, dans des descriptions de la philosophie de Franck Lloyd Wright effroyablement mal insérées (« elle avait compris qu'il voulait imiter les plaines avec ses maison… ») et de descriptions féroces d'à quel point ces deux êtres devaient se sentir malheureux puisqu'ils avaient tous les deux abandonné leurs foyers, on aurait presque l'impression que Nancy Horan les blâme elle-même.

En fait, dans le genre, je suis bien plus attachée aux Femmes de Boyle, certainement parce qu'il est moins larmoyant et probablement mieux écrit, je le crains.
Lien : http://www.readingintherain...
Commenter  J’apprécie          80
Un agréable moment de lecture, une fabuleuse histoire d'amour et un panorama d'une certaine période de l'histoire des Etats Unis. Surtout l'occasion de mieux connaître Franck Lloyd Wright, fabuleux architecte qui ne cessa de braver le conformisme, dans son métier comme dans sa vie privée. Une vie belle et dramatique, extraordinairement romanesque !
Lien : http://www.motspourmots.fr
Commenter  J’apprécie          40
C'est l'histoire romancée de Frank Lloyd Wright et en particulier de sa liaison "scandaleuse" avec Mamah Borthwick Cheney. Ils ont tous les deux quitté conjoints et enfants pour vivre leur amour en Europe. C'est plutôt pas mal, on est au début du XXè siècle, dans la bonne société de Chicago, les journaux à scandale s'en sont donné à coeur joie. Et puis on entre par ce biais dans le travail d'architecte de Frank Lloyd Wright, ce qui est très intéressant. C'est une belle histoire d'amour, j'ai juste trouvé que ça traînait un peu en longueur par moment...
Commenter  J’apprécie          30
Autant donner mon opinion dès maintenant : c'est un bon roman, une histoire émouvante, attachante, de beaux personnages que l'on regrette de quitter à la fin. Tout pour faire un joli cadeau de fin d'année (surtout à une lectrice). Merci Guillaume, pour cette bonne occasion de lecture dans le cadre d'une opération Masse Critique !

Avant de lire le roman de Nancy Horan, je ne connaissais de Frank Lloyd Wright que sa réputation d'architecte, son style années 30, son goût de la décoration intérieure dépouillée, japonisante, et le Guggenheim Museum de New-York. Rien sur son physique, son caractère, rien de sa longue vie (1867-1959),

Alors j'ai pris bien soin de ne faire aucune recherche d'images ou de textes avant lecture, pour rester intacte et me laisser surprendre par la fiction historique et romantique de Nancy Horan (traduite par Virginie Buhl).

C'est un roman, pas une biographie, même si les personnages ont existé.
Quoi de plus romanesque et de terrible que la rencontre de Mamah et Frank en 1907, dans les beaux quartiers de Chicago !
Le jeune et talentueux architecte jouit d'une réputation précoce. Très travailleur et doué pour la communication avec les médias, il semble destiné à un succès facile, tout tracé. Mais marié et jeune père de six enfants, il tombe éperdument amoureux d'une femme pour qui il a dessiné et construit une maison avant-gardiste.
C'est Mamah Borthwick Cheney, mariée elle aussi. Un, bientôt deux enfants, une nièce orpheline à élever. C'est une femme cultivée, moderne, mais qui a renoncé à une carrière d'intellectuelle pour se consacrer pleinement à son foyer.
Frank et Mamah se sont rencontrés une dizaine d'années trop tard. A cette époque on se mariait tôt, juste après la fin des études. Et on divorçait encore rarement...

L'amour entre Mamah et Frank est malgré tout plus fort que les conventions sociales terriblement prégnantes de l'époque. Pour vivre pleinement leur passion, une seule solution déchirante : quitter leurs foyers respectifs. Ils fuient Chicago pour vivre ensemble, et s'installent d'abord à Berlin où Frank a des projets professionnels.
Leur départ provoque évidemment un énorme scandale dans la bonne société est-américaine, aussitôt relayé et amplifié dans la presse. C'est sur Mamah que se cristallisent les critiques, car elle est moins connue et moins populaire que Frank. Il est facile de lui faire endosser le double rôle de voleuse d'homme et de mère indigne.

Pendant leurs longs mois d'exil, puis au retour à leur installation dans le Wisconsin, ils vont être la cible régulière des journaux à scandale. Mamah devra supporter durant des années de voir son histoire familiale faire la une des grands quotidiens américains :
ILS ABANDONNENT LEURS FAMILLES POUR S'ENFUIR EN EUROPE

L'EXIL DES AMANTS BRISE LE COEUR DES ENFANTS

LA PROGENITURE DE MRS CHENEY PRIE POUR SON RETOUR, MAIS SEUL UN DES TROIS Y CROIT ENCORE

Après Berlin, Nancy, Paris, Leipzig... Fiesole en Toscane. Mamah est souvent seule pendant que Frank conduit ses projets, ou voyage de son côté, jusqu'au Japon, source majeure de son inspiration artistique. Difficilement, Mamah reste en contact le plus possible avec ses enfants, et commence à organiser son divorce. Son mari Edwin Cheney se remariera assez vite.

Mamah a rêvé d'une maison en Toscane, mais raisonnable elle acceptera le retour aux Etats-Unis, pour la carrière de Frank, et pour se rapprocher de ses enfants. Elle finira aussi par mettre de côté ses ambitions d'intellectuelle féministe. Plutôt que s'engager totalement dans la traduction et la promotion des travaux de la féministe suédoise Ellen Key qu'elle admire, Mamah consacrera son énergie à diriger le chantier de construction de leur nouvelle maison dans le Wisconsin, berceau de la famille de Frank.

"Aimer Frank" n'est pas facile tous les jours dans ces conditions-là. Lui, a son art, son métier pour atténuer les blessures du rejet familial et social. Mamah n'a que son amour pour Frank pour l'aider.

Frank a besoin de Mamah. Etonnamment, c'est Frank qui basculera presque dans la névrose de l'échec. Mamah, plus solide, aura du mal à accepter de voir son homme idéal se transformer peu à peu en personnage veule, lâche, mentant sur la prospérité de ses affaires, trichant avec ses fournisseurs et ses employés, comme attiré par la catastrophe financière.
Grâce à Mamah et à Taliesin - la nouvelle maison -, Frank retrouvera peu à peu sa volonté et son aura artistique. le pire sera évité, provisoirement.

...Non non ma fille tu n'iras point danser...

La fin cruelle de l'histoire de Mamah et Frank, au cours de l'été qui verra l'Europe entrer dans la Grande Guerre, m'a explosé aux lunettes, façon de dire que le lecteur non averti ne reçoit aucun signal avertisseur pour en amoindrir la brutalité.
Nancy Horan a parfaitement rendu par son écriture, pour le lecteur, la violence d'un choc qui aurait dû pétrifier la société américaine et ses médias de l'époque, et leur faire se poser quelques questions, à défaut d'éprouver des regrets sur la façon dont ils avaient relaté l'affaire pendant des années.

Au final, une histoire extrêmement forte et poignante, pour ce Loving Frank.
Une écriture (et sa traduction), précise, calme et efficace (Nancy Horan est journaliste), mais qui manque pour moi des couleurs plus fragiles et de la tendresse fitzdgeraldiennes.


Frank, héros d'un scénario de Francis Scott... filmé par Orson Welles, à Taliesin... j'en ai rêvé, en lisant Loving Frank.
Lien : http://tillybayardrichard.ty..
Commenter  J’apprécie          30
Ce livre est une fiction basée sur des faits historiques, l'amour intense d'une dame mariée pour un architecte également marié. En ce début du XXI°, sans aller jusqu'à dire que cela ne choque plus personne, disons que cela est devenu assez banal avec, comme résultat, des familles recomposées en grand nombre.

Sauf que dans Loving Frank, ce se passe il y a 100 ans aux USA du côté de Chicago — Oak Park — dans un milieu respectable, bien pensant et aisé…!

C'est effectivement en 1909 que Mamah Borthwick Cheney, mariée et mère de deux mouflets part en Europe avec son amant pour près de deux ans. Ce dernier laisse également derrière lui une épouse — qui refuse d'entendre même parler de séparation — et ses six gamins…! Berlin, Paris, Florence et retour aux USA dans le Wisconsin, entre Chicago et Minneapolis.

Une histoire lourde, deux êtres poursuivis par la pression d'une société bien pensante qui juge fort mal — et on peut comprendre ! — l'abandon de ces enfants et conjoints, le tout mis en musique par une presse à sensation qui tient là un sujet en or. Sans oublier l'incroyable coup du destin (ou de folie, au choix) en août 1914. Mais ceci est une autre histoire qu'il vous appartiendra de découvrir.

Il faut rappeler que l'architecte en question n'est autre que le jeune Franck Lloyd Wright, effectivement l'un de ceux qui a révolutionné l'architecture moderne et véritable “people” à l'époque (il est mort en 1959). On lui doit un ensemble incroyable d'oeuvres dont la fameuse maison sur la cascade — Fallingwater — ou encore le musée d'art moderne de New-York, le Guggenheim. Bref, un architecte emblématique dont les travaux inspirent encore et toujours des générations d'architectes.

Et c'est bien pour cela que ce livre m'est tombé des mains.

Certes, je comprends que l'auteur se soit attaché à remettre en mémoire au lecteur la cause des femmes en ce début du siècle dernier, à montrer le poids de la société et des moeurs de l'époque. Certes Mamah Borthwick est une femme étonnante, touchante au même titre que son mari Edwin, sincèrement épris de sa femme et peu enclin à la laisser disparaître au bras de l'architecte qui a dessiné sa propre maison, maison inspirée de celle d'un de ses amis…!

Oui, Mamah Borthwick est le personnage essentiel de ce roman, partagée entre cet amour intense pour Franck et ce mari dont elle reconnaît les qualités mais qu'elle a épousé un peu par défaut ; ses enfants qu'elle adore mais abandonne ; sa soeur féministe qui est venue s'installer chez elle et avec qui, peu-à-peu elle, se brouille. Bref, elle fait le choix de tout larguer pour vivre sa passion à fond.

La faiblesse de ce roman est peut être due au personnage de l'architecte lui même. Il est décrit comme beau, séduisant, aimant, un peu léger côté finances et gestion, flamboyant, génial. Et en même temps, je ne retrouve jamais dans les descriptions nombreuses qui parsèment ce livre la force, elle bien réelle, de son architecture novatrice, de ses réalisations. Même la construction de son célèbre site de Taliesin m'a paru franchement caricatural.

Ma connaissance de Wright s'est faite à l'école d'architecture via des cours sur ses réalisations, sur ses projets. Cela avait été d'ailleurs un choc pour moi étudiant, ce modernisme nourri de mille influences. La nature, certes, mais aussi le Japon (qu'il découvrit en 1917, bien après ces faits). Et là, je découvre sous la plume de Nancy Horan un personnage tout droit sorti d'une série Harlequin, un “Ken” si caricatural qu'il en devient pathétique et même antipathique. Autant le personnage de Mamah Borthwick Cheney a du corps, autant celui de Wright sonne creux. Inversement Edwin Chenay, l'autre personnage masculin — le mari de Mamah Borthwick Cheney, échappe à ce traitement et s'avère bien plus attachant que l'architecte…!

Bref, un livre bien écrit et bien traduit, une histoire captivante. Sauf que je ne suis jamais arrivé à superposer le Franck Lloyd Wright décrit tout au long de ces pages au véritable créateur des oeuvres architecturales que j'ai étudié et, certainement, fantasmé. Bref, à mes yeux, c'est la seule faiblesse de ce livre. Dommage.

Lien : http://www.urbanbike.com/ind..
Commenter  J’apprécie          21
Le livre raconte l'histoire d'amour adultère entre le grand architecte Frank Lloyd Wright, et Mamah Cheney. L'un et l'autre vont quitter mari, femme et enfants pour vivre leur amour en Europe, non sans susciter un véritable lynchage morale et médiatique. Nous sommes au début du XXème siècle et cela ne se fait pas, tout simplement. L'épouse est la propriété de l'époux et on attend d'elle un certain comportement.

Que deux êtres tombent amoureux et s'adonnent presque publiquement à leur passion est en soit un événement.

L'histoire se concentre sur la vie de Mamah Cheney, une jeune femme brillante, éduquée, curieuse, avec une soif de culture et de partage qui déborde allègrement les limites de son foyer. Elle trouve en Wright une sorte d'âme soeur, quelqu'un qui la comprend, avec qui elle peut discuter d'art, de beauté, de littérature, comme une femme libre et indépendante, et non plus seulement comme une honorable mère de famille.

Bref, les presque 600 pages du bouquin nous décrivent les hauts et les bas de cette relation, les conséquences telles que l'abandon des enfants de Mamah par celle-ci, pour « vivre sa vie ». La découverte de certains féminismes, notamment en Europe, avant d'être déçue, comme elle sera aussi déçue parfois par le grand homme, Wright, qui est autant grand architecte que parfois très piètre être humain…

J'ai du mal à dire si j'ai aimé ou pas ce roman.

C'était lent, plein de longueurs parfois très mièvres et j'aurais bien sabré quelques 200 pages… Pour le reste, il y aune belle étude de moeurs, et j'ai été amené à me poser pas mal de questions, sur ce qu'on appelle l'amour romantique.

Et je me demande comme une femme aussi brillante et éduquée que Mamah Cheney peut tout envoyer valser au nom de cet amour, pour le pathétique résultat qui consiste à voir l'homme magnifique qu'on aime se transformer sous nos yeux en un être pleutre, menteur, égoïste et inconséquent... L'amour est une prise de risque évidemment, mais comment peut-on jeter aux orties sa propre intelligence pour assouvir une passion (ce que j'admets tout à fait) et lui donner le nom d'amour. C'est là que je suis gênée. J'ai l'impression que pour laisser libre cours à nos envies, nos désirs, nos passions, on ressent le besoin de les affubler des doux noms d'Amour et Romantisme, pour justifier notre attitude. Pour tout dire, j'ai plus de respect pour une femme ou un homme qui baise avec tout ce qui bouge sans appeler ça amour, que pour des gens qui ont besoin de convoquer Cupidon et ses flèches à chaque fois qu'ils envoient tout valser, pour leur bonheur personnel, en oubliant qu'ils détruisent des gens autour d'eux…

Oui, vous pouvez me trouver un peu dure, voire réac, mais ce n'est pas le cas. Ce que je n'aime pas c'est cette hypocrisie qui consiste à affubler les choses du mot amour, quand il ne s'agit que de trouver des justifications plus ou moins légitimes à des égoïsmes passagers…

Bref Mamah Cheney m‘a un peu fait penser à Emma Bovary, qui m'agace prodigieusement….
Lien : http://danslessouliersdocean..
Commenter  J’apprécie          10
Reçu en cadeau spontané, je ne savais absolument pas à quoi m'attendre avec ce roman historique largement inspiré du vécu de Frank Lloyd Wright (architecte qui a conçu le musée Guggenheim). Une passion amoureuse. le début du XXème siècle. Cela partait plutôt bien. Malheureusement, de trop nombreuses longueurs sont venues gâcher mon plaisir. de même que j'ai eu beaucoup de mal à m'attacher aux principaux protagonistes, Frank et Martha (dite Mamah). Heureusement, je reste contente d'avoir pu étendre ma culture : la relation adultérine entre Frank Lloyd Wright et Mamah Cheney ayant fait scandale dans les journaux de l'époque. Je ne regrette donc pas cette lecture, même si je n'en garderai pas forcément un souvenir plaisant.

Lorsque Mamah rencontre Frank, c'est le coup de foudre. Alors même que tous deux sont mariés et ont des enfants, nos amants s'exilent et partent vivre leur amour loin des regards réprobateurs. Berlin. Florence. Paris. le Japon. Nos deux amoureux font des projets : Frank développe son réseau professionnel, tandis que Mamah entreprend une traduction des écrits d'Ellen Key, féministe suédoise. Mais partir, sans cesse, ne reviendrait-il pas à fuir le poids d'une certaine culpabilité ? Si Mamah renonce à sa vie dorée et se sépare d'Edwin en demandant le divorce, elle ne se pardonnera jamais le sentiment d'avoir abandonné ses enfants. Alors même que le couple maudit entreprend de rentrer aux États-Unis pour bâtir une maison, leur maison, le vernis craque. La presse se fait de plus en plus vindicative et étouffante, tandis que les dettes s'installent peu à peu…

Autant vous l'avouer tout de go, j'ai été déçue par la manière dont cette romance nous est présentée. Je trouve en effet qu'elle est décrite avec une certaine froideur, une certaine platitude. Je ne parle pas nécessairement de la plume de Nancy Horan, mais plutôt des personnalités de Frank et de Mamah. Entre orgueil démesuré, dettes et légèreté, Frank n'apparaît pas vraiment comme étant très attirant. de son côté, Mamah se réfugie souvent dans le travail (les traductions d'Ellen Key) pour échapper à ses tourments. J'ai donc eu énormément de mal à m'attacher à ces personnages. Et à l'inverse, j'ai adoré rencontrer Lizzie, soeur de Mamah, ou encore Mattie.

Je reconnais pour autant que Mamah reste intéressante. Éprise de liberté, elle entreprend d'assumer ses choix en dépit des difficultés. le simple fait de la voir choisir sa vie de femme plutôt que sa vie d'épouse malheureuse montre combien cette femme était très avance sur les idées de son temps. Je reste persuadée qu'à cette époque, bon nombre de femmes qui ne se mariaient pas par amour et n'étaient pas heureuses en ménage n'auraient jamais eu le cran de suivre l'exemple de Mamah. Si Mamah reste plutôt cohérente dans la majorité de ses choix, j'ai par contre eu plus de mal à la suivre concernant ses enfants (John et Martha). Suite à son départ en Europe, Mamah restera ainsi loin d'eux pendant de longues années. On imagine alors très bien combien cet exil amoureux, hors du commun pour l'époque, aura également fait souffrir les entourages respectifs de Frank et de Mamah.

Le final dépeint par l'auteure mérite quant à lui un paragraphe à lui seul. Que vous dire mis à part que trente pages avant la fin du roman, nous sommes encore à mille lieues d'imaginer ce qui attend le couple. La presse de l'époque évoquera alors une forme de jugement divin… Si les pages n'ont eu de cesse de tourner entre mes doigts, j'ai par la suite eu besoin d'un certain temps pour me remettre de ce final glaçant. D'autant plus lorsque l'on sait que celui-ci s'est réellement déroulé pour Mamah et Frank, et n'est donc pas purement fictif.

En bref je n'ai pas été totalement séduite par ce roman, lui trouvant notamment de nombreuses longueurs. Je reste pour autant contente d'avoir pu découvrir le destin de Frank Lloyd Wright et de Mamah Cheney (dont je n'avais jamais entendu parler jusqu'ici).
Lien : https://labibliothequedebene..
Commenter  J’apprécie          10



Autres livres de Nancy Horan (1) Voir plus

Lecteurs (568) Voir plus



Quiz Voir plus

Les Amants de la Littérature

Grâce à Shakespeare, ils sont certainement les plus célèbres, les plus appréciés et les plus ancrés dans les mémoires depuis des siècles...

Hercule Poirot & Miss Marple
Pyrame & Thisbé
Roméo & Juliette
Sherlock Holmes & John Watson

10 questions
5267 lecteurs ont répondu
Thèmes : amants , amour , littératureCréer un quiz sur ce livre

{* *}