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Critique de Little_stranger


Un nouveau roman de Stéphanie de Horts, c'est toujours pour moi, un plaisir de le dévorer. Cet auteur a le chic pour rendre vivants tous ses personnages, pour les ressusciter, elle a un côté (et je ne veux pas être désagréable en le disant) "point de vue, image du monde" mixé avec "closer" qui me plaît beaucoup. Elle documente ses écrits et éclaire/imagine/suppose certains traits, certaines réflexions qui ont provoqué l'histoire, les histoires qu'elle nous conte.
Ici, c'est un univers que je connais un peu celui des années folles et plus particulièrement entre France et Etats-Unis, celui de Gerald et Sara Murphy, des américains aisés, qui vont servir de modèles pour les personnages de Dick et Nicole Diver dans "Tendre est la nuit" de F. Scott Fitzgerald.
On se retrouve donc dans le Paris des années d'après la première guerre mondiale entre Fitzgerald (et son épouse) et Hemingway (et ses femmes, l'Espagne), Picasso (lui aussi ses femmes, l'Espagne), Gertrude Stein, Cole Porter, Cocteau, les bals des Beaumont ... le couple Murphy est beau, distingué, pétillant. Ils forment avec leurs 3 enfants (Honoria, Baoth et Patrick "P'tit Pook") un cercle enchanté et enchanteur qu'ils reproduisent partout où ils passent. Ils vont lancer la Riviera, la Côte d'Azur entre autres. Gerald est peintre, Sara est divine, elle séduit, inspire, mais reste fidèle à son époux. Ils vont croiser la route de Francis Scott Fitzgerald à son apogée, entre son épouse, Zelda, leur petite fille, Scottie. Il y a beaucoup de glamour dans ce roman, mais aussi son lot de désespérance, car malgré leur argent, leur charme (ou à cause de ceux-ci ?), les Murphy vont perdre deux de leurs enfants de maladie, le couple va s'user à faire le grand écart entre une vie de velours et une vie aux dents acérées qui va détruire leurs plus belles créations. Un couple formé comme beaucoup d'une femme qui aime les hommes et d'un homme qui aime certes son épouse, mais aussi les hommes, sans se l'avouer, sans vouloir le reconnaître.
"Chez les heureux du monde" est bien sûr un fort beau roman d'Edith Wharton, qui nous raconte l'histoire d'une femme, Lili Bart, qui ne vit que dans les yeux d'une société qu'elle idolâtre. Déchue de sa position, réalisant la vanité de ses choix, elle se suicide au chloral, car elle n'existe plus. Ici, on peut évidemment se poser la question, non pas de l'existence uniquement dans une société aisée, mais plutôt d'une existence où nous passons à côté du plus important, l'amour de ceux qui sont réellement importants pour nous, dans le sens noble du terme, ceux qui donnent du sens à notre vie. Dans le cas des Murphy, ils ont cruellement découvert que les seules personnes importantes pour eux, n'étaient ni les écrivains, ni les peintres, dont ils s'entouraient, mais leurs enfants, qu'ils chérissaient certes, qu'ils élevaient, mais dont ils n'ont jamais mesuré autant la"valeur" qu'au moment où ils les ont perdus.
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