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Citations sur Instruments des ténèbres (43)

La seule chose que l'on puisse dire en faveur de cette année-là, c'est qu'elle s'écoule.
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J’ai peur des autres, de leurs mondes, de tous leurs mondes… Quand je les croise dans la rue, je vois la souffrance dans leurs yeux et elle m’envahit, je n’arrive pas à me protéger d’elle, et comme si je n’avais pas de peau, leur douleur me frappe comme une décharge électrique et je n’arrive pas à la mettre à terre, je ne peux que frémir et frissonner en attendant de me retrouver seule, ça me rend folle de penser que chacun de ces êtres contient un univers de peur et de douleur et de colère, il y en a trop, trop, il y a non seulement Manhattan, mais Brooklyn, le Bronx, Detroit, Chicago, pour ne rien dire de Tokyo, Manchester, Calcutta, Rio, Kinshasa, Moscou, des milliards de gens en train de circuler dans des magasins, des bureaux, des usines, des centrales nucléaires, la tête grésillant de soucis… C’est con ce que je dis là, hein ?
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Il est presque toujours faux, par exemple, qu’on ne puisse vivre sans quelqu’un. On était si sûrs, Juan et moi, de ne pouvoir vivre l’un sans l’autre – je me souviens que mon âme mourait de faim si je devais passer plus d’un jour ou deux sans entendre au moins sa voix au téléphone – et regardez-moi ça : près de dix ans que je n’ai plus de ses nouvelles, et on continue tous deux à poursuivre notre brillante carrière.
(Cela m’est intolérable. Comme les gens font-ils pour le tolérer ?)
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Sa figure. La figure de ma mère à vingt-deux ans. Les contours délicatement dessinés de son visage, les yeux timides mais brillants, le nez et le menton pointus. Elisa, elle s’appelait, avant de s’appeler Mère.
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Tout est traduction désormais. Mes livres sont des traductions, par exemple : des tentatives maladroites, bâclées, pour transcrire ce que m’a révélé mon daîmon. L’original n’existe pas. L’original est comme le paradis : perdu par définition.
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Enfant, il n’y avait pas le moindre doute dans mon esprit : « cela » (que j’appelais aussi the real thing) viendrait plus tard, quand je serais grande, quand j’aurais échappé à ma famille chaotique et commencé à réaliser mes rêves. Salopard de diable. Aujourd’hui, à quarante-neuf ans, je vois que « cela » restera toujours hors de mon atteinte et que je mourrai sans jamais avoir réussi à vivre.
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Mais peut-être Ronald a-t-il raison. Ne peut-il pas – in vino veritas – que la sobriété soit le mur de briques qui nous protège, nous autres, de nos sentiments ? Sans elle, on ne pourrait pas (on ne devrait pas pouvoir) lire le journal. Les poivros, eux, chialent, s’emportent, pérorent, titubent, insistent, gueulent, dégueulent, se rendent ridicules : tout le monde le sait. Tout le monde reconnaît un homme « dans les vignes du Seigneur » – mais peut-être, au fond, est-il à la fois lâche et courageux. Oui, courageux.
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Les morts sont les invisibles, mais ils ne sont pas les absents.
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Ah ! La complexité insondable de ces interactions humaines, chacun de nous se baladant avec ses petits critères selon lesquels on juge les autres, tout en s’efforçant de répondre à leurs critères à eux – mais discrètement, sans en avoir l’air, en faisant semblant de n’être que soi-même et de n’avoir besoin de l’approbation de personne… Il n’y a aucun étalon-or, rien que ces perpétuels glissements, rajustements et compromis, chacun agitant absurdement le pied dans l’air à la recherche d’un bout de terre ferme où le poser.
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Mais ce n'est pas là son destin. Non, son destin n'est pas une ligne droite comme celui de son frère Barnabé, c'est un chemin tout en arabesques, en noeuds et en torsades.
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