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Citations sur Sac au dos - A vau-l'eau (13)

« Il faut avoir vécu dans la promiscuité des hospices et des camps pour apprécier la valeur d’une cuvette d’eau, pour savourer la solitude des endroits où l’on met culotte bas, à l’aise. » (p. 56)
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Extrait de "A vau l'eau" :

Non, il faut être juste : chaque état a ses inquiétudes et ses tracas; et puis, c'est une lâcheté lorsqu'on n'a pas de fortune que d'enfanter des mioches ! C'est les vouer au mépris des autres quand ils seront grands; c'est les jeter dans une dégoûtante lutte, sans défense et sans armes; c'est persécuter et châtier des innocents à qui l'on impose de recommencer la misérable vie de leur père.
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Extrait de "Sac au dos" :

Il était resté là, hébété, inerte, assourdi par le vacarme des obus, résolu à ne plus se défendre, à ne plus bouger ; puis il avait songé à sa femme, et pleurant, se demandant ce qu'il avait fait pour qu'on le fît ainsi souffrir, il avait ramassé, sans savoir pourquoi, une feuille d'arbre qu'il avait gardée et à laquelle il tenait, car il nous la montrait souvent, séchée et ratatinée dans le fond de ses poches.
Un officier était passé, sur ces entrefaites, le revolver au poing, l'avait traité de lâche et menacé de lui casser la tête s'il ne marchait pas. Il avait dit : "J'aime mieux ça, ah ! que ça finisse ! " Mais l'officier, au moment où il le secouait pour le remettre sur ses jambes, s'était étalé, giglant le sang par la nuque. Alors, la peur l'avait repris, il s'était enfui et avait pu rejoindre une lointaine route, inondée de fuyards, noire de troupes, sillonnée d'attelages dont les chevaux emportés crevaient et broyaient les rangs.
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Il jugea que la solitude avait du bon, que ruminer ses souvenirs et se conter soi-même des balivernes était encore préférable à la compagnie des gens dont on ne partageait ni les convictions, ni les sympathies; son désir de se rapprocher, de toucher le coude d'un voisin cessa et, une fois de plus, il se répéta cette désolante vérité : que lorsque les anciens amis ont disparu, il faut se résoudre à n'en point chercher d'autres, à vivre à l'écart, s'habituer à l'isolement.
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Extrait de "A vau-l'eau" :

M. Folentin descendit de chez cette fille, profondément écoeuré et, tout en s'acheminant vers son domicile, il embrassa d'un coup d'oeil l'horizon désolé de la vie; il comprit l'inutilité des changements de routes, la stérilité des élans et des efforts; il faut se laisser aller à vau-l'eau; Schopenhauer a raison, se dit-il, "la vie de l'homme oscille comme un pendule entre la douleur et l'ennui".
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Toutes les races du Midi emplissaient les sièges, crachaient et se vautraient, en mugissant. Tous les gens de la Provence, de la Lozère, de la Gascogne, du Languedoc, tous ces gens, aux joues obscurcies par des copeaux d'ébène, aux narines et aux doigts poilus, aux voix retentissantes, s'esclaffaient comme des forcenés, et leur accent, souligné par des gestes d'épileptique, hachait les phrases et vous les enfournait, toutes broyées, dans le tympan.
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Un grand découragement le poigna ; le vide de sa vie murée lui apparut, et, tout en tisonnant le coke avec son poker, M. Folantin, penché en avant sur son fauteuil, le front sur le rebord de la cheminée, se mit à parcourir le chemin de ses quarante ans, s'arrêtant, désespéré, à chaque station.
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Ô sainte joie des bâfres ! Le fumet des rôtis se mêle au parfum des fleurs, le pourpre des vins lutte d'éclat avec la rougeur des roses, le garçon qui nous sert à l'air d'un idiot, nous, nous avons l'air de goinfres, ça nous est bien égal. Nous nous empiffrons rôtis sur rôtis, nous nous ingurgitons bordeaux sur bourgogne, chartreuse sur cognac. Au diable les vinasses et les trois-six que nous buvons depuis notre départ de Paris ! Au diable ces ratas sans nom, ces gargotailles inconnues dont nous nous sommes si maigrement gavés depuis près d'un mois ! Nous sommes méconnaissables ; nos mines de faméliques rougeoient comme des trognes, nous braillons, le nez en l'air, nous allons à la dérive !
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Nous chantions à tue-tête, nous buvions, nous trinquions ; jamais malades ne firent autant de bruit et ne gambadèrent ainsi sur un train en marche ! On eût dit d'une cour des Miracles roulante : les estropiés sautaient à pieds joints, ceux dont les intestins brûlaient les arrosaient de lampées de cognac, les borgnes ouvraient les yeux, les fiévreux cabriolaient, les gorges malades beuglaient et pintaient, c'était inouï !
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« Mon ami et moi étions arrivés à ce degré d’abrutissement qui vous jette sur un lit, s’essayant à tuer, dans une somnolence de bête, les longues heures des insupportables journées. » (p. 36)
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