Ce court ouvrage est un témoignage sur la détention de l'auteur dans un oflag ( camp de prisonniers destiné aux officiers) et sur la difficulté de reprendre une vie normale.
Pour commencer, je pensais lire un témoignage sur la vie dans un camp de prisonniers, c'est le cas, mais c'est en quelque sorte secondaire.
Dans le camp, rien de comparable à ce qu'ont vécu ceux qui ont témoigné des camps de concentration ou des camps d'extermination.
Dans le camp, pas de torture ou de volonté des geoliers de faire souffrir. mais la faim, le froid, la promiscuité constante avec les autres ( même lors des moments les plus intimes), la vermine ...et ce qui importe surtout les conséquences psychologiques. Dans le camp tu n'es plus rien, tu n'es plus qu'un numéro parmi d'autres, ce que tu étais avant, ce qui faisait ta valeur à tes yeux et aux yeux des autres n'existe plus.
Ceux qui partagent ton sort et que l'on imaginerait être un moyen de survivre, de maintenir un semblant de société et d'humanité, deviennent une partie de l'enfer, la promiscuité constante fait que l'on arrive à ne plus les supporter.
J'ai trouvé très intéressante les réflexions sur la pauvreté, le fait que les grandes aspirations, les grands sentiments, le spirituel, les projections dans l'avenir..., sont impossibles lorsqu'on ne réussit déjà pas à assurer les besoins vitaux.
Beaucoup d'autre thématiques sont abordées, et toujours avec pertinence ( le sens de nos existences, la place de l'homme dans
L Histoire et les absurdités la guerre, l'importance des apparences et de l'image qu'on donne, le fait que l'on ne s'intéresse jamais véritablement aux autres, l'impact des humiliations subies ...).
L'écriture de l'auteur est de plus très agréable, même lorsqu'il décrit des choses peu ragoutantes.
Un ouvrage, à mon sens, injustement méconnu, et qui sur peu de pages amène de nombreuses réflexions.