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Citations sur Convoi pour Samarcande (51)

C'est vrai, ce serait bien, de rencontrer une bonté sans mélange ! De tous les côtés, pas salie par les péchés du passé. Si un tel homme se trouvait, ne serait-ce qu'un sur terre, qui n'aurait jamais fait une seule mauvaise action. Et cet homme irait de par le monde, ne faisant que le bien, et les autres le regarderaient et se réchaufferaient à sa bonté. Mais de telles gens n'existent pas. Et cette bonté sans mélange n'existe pas. Même si nous rêvons d'elle. Que nous vivons avec ce rêve.
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Chez mon frère, les sentiments sont un incendie. Il fait plus chaud dans sa poitrine que dans la chaudière du train.
Il arrive qu’il s’assoie le matin sur le toit du wagon et fixe le soleil levant. Et il y a une telle agitation à l’intérieur de lui, une telle anxiété sans fin, que le monde autour de nous semble s’emplir de sang et trembler. Pas à cause de l’aube : à cause des émotions de mon frère. Je plisse les yeux face à ce rouge, mais pendant une demi-journée encore, j’ai les paupières brûlantes.
Ou il entre dans la chambre voisine. Il y va parfois la nuit, rarement. Dans cette chambre voisine, le cœur de mon frère bat plus vite et plus fort. Et dans son cœur, la joie brille comme de l’or. Et autour de cette joie, il y a comme un grand halo, comme autour des cierges dans les églises russe. Comme si on avait déversé dans le wagon une résine de pin transparente avec du miel, et trempé le soleil dans cette résine mielleuse. Je pourrais passer une éternité à regarder cette lumière et les reflets dorés.
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La faim ne fait pas de cadeaux, elle ne sait que vous prendre ce que vous aviez.
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Il s'efforçait de ne pas regarder leurs visages : il ne supportait pas leur regard, identique chez tous les grabataires : d'une sagesse de vieillard et parfaitement indifférent. Des enfants ne devraient pas avoir un tel regard. Personne ne devrait.
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À l’extérieur, le cuistot du convoi attendait déjà. Lui, il en avait à revendre, de la jeunesse ! Dégingandé, maigre comme un clou noirci : la peau foncée, les yeux et les sourcils comme dessinés au charbon, des cheveux noirs corbeau en bataille. (….)
-Tu sais cuisiner ? l’interrogea Deiev, regardant avec mélancolie la tête hirsute du marmiton et ses ongles sales.
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La foule humaine se mouvait vers le nord, inexorablement, comme une plante se tourne vers le soleil. Qu’espéraient y trouver ces paysans et paysannes couverts de poussière, amaigris, miséreux, ayant perdu leurs enfants en chemin ? Deïev avait vu cette Moscou et il savait qu’ils n’y trouveraient rien, ne feraient qu’y perdre leurs forces. Moscou, en ces jours, était mauvaise, affamée. Elle écrasait les gens comme une meule. Ceux qui y entraient pauvres, en sortaient miséreux. Ceux qui y entraient miséreux, en partaient les pieds devant.
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La veuve du fonctionnaire proposa fort à propos d'organiser un chœur : l'idée fut acceptée. Il aurait été bon d'occuper les enfants avec autre chose – des travaux manuels ou des cours de politique – pour qu'ils ne tournent pas en rond, mais par manque de pédagogues dans le train, il fallut se contenter de poésie et de musique.
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Ma mère a détaché ma sœur de son dos et l’a assise sur le chemin. Les loups se sont approchés d’elle.
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Ou'espéraient y trouver ces paysans et paysannes couverts de poussière, amaigris, miséreux, ayant perdu leurs enfants en chemin ? Deïev avait vu cette Moscou et il savait qu'ils n'y trouveraient rien, ne feraient qu'y perdre leurs forces. Moscou, en ces jours, était mauvaise, affamée. Elle écrasait les gens comme une meule. Ceux qui y entraient pauvres, en sortaient miséreux. Ceux qui y entraient miséreux, en partaient les pieds devant.
Mais ils marchaient, marchaient. La moitié de la Russie se dirigeait vers Moscou, comme si on leur avait promis quelque chose.
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Il ne demanda pas pourquoi il y avait un tiers de moins de couchettes à Samarcande que d’enfants au départ de Kazan.
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