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Citations sur Hedda Gabler (17)

HEDDA : Oui. Le courage. Si seulement on avait cette… force… qui permet de continuer à vivre. La vie n’est pas désespérante, elle est ridicule. Et il faut la supporter.
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HEDDA (à mi-voix). - Oh, - quelle délivrance dans ce qui est arrivé à Ejlert Lövborg.

BRACK. - Délivrance, madame Hedda ? Oui, pour lui c'est en effet une délivrance.

HEDDA. - Je veux dire, pour moi. Quelle délivrance de savoir qu'il peut y avoir un acte de courage en ce monde. Un acte spontanément teinté de beauté.

BRACK (souriant). - Hm, - ma chère madame Hedda.

HEDDA. - Oh, je sais ce que vous allez me dire. Vous aussi, vous êtes un spécialiste, - comme en ce moment !

BRACK (la regardant fermement). - Ejlert Lövborg vous était plus cher que vous ne voulez vous l'avouer. Ou je me trompe ?

HEDDA. - Je refuse de vous répondre. Je sais seulement qu'Ejlert Lövborg a eu le courage de vivre sa vie comme il l'entendait. Et puis, - cette grandeur ! Cet acte teinté de beauté. Avoir la force et la volonté de quitter le festin de la vie - si tôt.

BRACK. - Je suis désolé, madame Hedda, -mais je suis obligé de vous arracher à une belle illusion.

HEDDA. - Une illusion ?

BRACK. - Qui, de toute manière, se serait vite dissipée.

HEDDA. - De quoi s'agit-il ?

BRACK. - Il ne s'est pas tué - de son plein gré.

HEDDA. - Pas de son plein gré !

BRACK. - Non. L'affaire ne s'est pas déroulée comme je l'ai dit.

HEDDA (tendue). - Vous avez dissimulé quelque chose ? Qu'y a-t-il ?

BRACK. - Par égard pour cette pauvre Mme Elvsted, j'ai utilisé quelques circonlocutions.

HEDDA. - Lesquelles ?

BRACK. - D'abord, il est déjà mort.

HEDDA. - A l'hôpital.

BRACK. - Oui. Et sans avoir repris connaissance.

HEDDA. - Qu'avez-vous dissimulé encore ?

BRACK. - Que l'incident ne s'est pas passé dans sa chambre.

HEDDA. - Enfin, ça n'a pas une grande importance.

BRACK. - Vous faites erreur. Car je vais vous dire, - Ejlert Lövborg a été retrouvé blessé dans - dans le boudoir de Mlle Diana.

HEDDA (voulant se lever, mais retombant dans son fauteuil). - C'est impossible, monsieur le juge ! Il n'a pas pu y retourner !

BRACK. - Il y est retourné cet après-midi. Il est venu réclamer quelque chose qu'on lui aurait volé. Tenant des propos confus sur un enfant qui aurait disparu.

HEDDA. - Ah, - je vois...

BRACK. - J'ai pensé qu'il devait s'agir du manuscrit. Mais il l'a lui-même détruit, d'après ce que j'ai compris. Alors, ça devait être son portefeuille.

HEDDA. - Sans doute. - Et c'est là, - c'est là qu'il a été retrouvé.

BRACK. - Oui. Avec un pistolet déchargé dans la poche de son veston. Mortellement atteint.

HEDDA. - A la poitrine, - oui.

BRACK. - Non, - il a été atteint au bas-ventre.

HEDDA (le regardant avec une expression de dégoût). - Cela aussi ! Oh, le ridicule, le vulgaire, se répand comme une malédiction sur tout ce que je touche.
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Mme ELVSTED. - C'est atroce d'y penser ! Qu'il finirait ainsi !

HEDDA (à Brack). - C'était dans la poitrine ?

BRACK. - Oui, - je viens de le dire.

HEDDA. - Pas dans la tempe ?

BRACK. - Dans la poitrine, madame Tesman.

HEDDA. - Oui, oui, - dans la poitrine, c'est très bien aussi.

BRACK. - Comment, madame ?

HEDDA (hostile). - Non, - rien.

TESMAN. - Et la blessure est mortelle, dites-vous ? Hein ?

BRACK. - Absolument mortelle. Sans doute Est-ce déjà terminé.

Mme ELVSTED. - Oui, oui, je le sens ! C'est terminé ! Oh, Hedda !

TESMAN. - Mais dites-moi, par qui avez-vous appris tout ça ?

BRACK (d'un ton bref). - Par quelqu'un de la police. En qui j'ai toute confiance.

HEDDA (à voix haute). - Enfin un acte !

TESMAN (effrayé). - Dieu me garde, - que dis-tu, Hedda !

HEDDA. - Je dis qu'en ceci, il y a de la beauté.

BRACK. - Hm, madame Tesman...

TESMAN. - De la beauté ! Pense donc !

Mme ELVSTED. - Oh, Hedda, comment peux-tu parler de beauté !

HEDDA. - Ejlert Lövborg a réglé ses comptes avec lui-même. Il a eu le courage de faire ce - ce qu'il devait faire.

Mme ELVSTED. - Ne crois pas que c'est arrivé ainsi ! Ce qu'il a fait, il l'a fait dans la folie !

TESMAN. - Dans le désespoir, il l'a fait.

HEDDA. - Ce n'est pas vrai. J'en suis sûre.
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BRACK. - Ne seriez-vous pas, comme la plupart des femmes, douée pour une tâche qui...?

HEDDA (près de la porte vitrée). - Taisez-vous, vous dis-je ! - Souvent il me semble que je ne suis douée que pour une seule chose en ce monde.

BRACK (s'approchant). - Et de quoi s'agit-il, si je puis me permettre?

HEDDA (regardant au dehors). - De m'ennuyer à mort. Voilà.
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LÖVBORG. - Thea disait que mon acte, c'était comme le meurtre d'un enfant.

HEDDA. - Oui, - elle le disait.

LÖVBORG. - Mais tuer son enfant, - ce n'est pas ce qu'on peut lui faire de pire.

HEDDA. - Pas le pire ?

LÖVBORG. - Non. Le pire, j'ai voulu l'épargner à Thea.

HEDDA. - Et qu'Est-ce que c'est ?

LÖVBORG. - Admettons, Hedda qu'un homme, - au petit matin, - après une nuit de beuveries et d'égarements, - qu'un homme rentre chez la mère de son enfant et qu'il lui dise : Ecoute, - j'ai été là et là. A tel ou tel endroit. Et notre enfant était avec moi. A tel ou tel endroit. Et l'enfant a disparu. Disparu. Dieu sait dans quelles mains il est tombé. Qui l'a touché.

HEDDA. - Ah, - mais finalement ce n'était - ce n'était qu'un livre.

LÖVBORG. - L'âme pure de Thea était dans ce livre.
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LÖVBORG (la voix emplie de colère). - Hedda Gabler, mariée ? Et à – Jörgen Tesman !
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TESMAN (pendant ce temps ; à Ejlert Lövborg). - Ecoute, Ejlert, - c'est à ce sujet, - au sujet du futur, _ que tu vas donner des conférences ?

LÖVBORG. - Oui.

TESMAN. - Car j'ai entendu dire chez le libraire que tu avais l'intention de donner une série de conférences cet automne.

LÖVBORG. - Oui, c'est mon intention. Il ne faut pas m'en vouloir, Tesman.

TESMAN. - Non, Dieu m'n garde ! Mais...?

LÖVBORG. - Je comprends parfaitement que ça puisse te contrarier.

TESMAN (abattu). - Oh, pour ma part, je ne peux pas exiger que tu...

LÖVBORG. - Mais j'attendrai que tu aies ta nomination.

TESMAN. - Tu attendras ! Oui, mais, - mais, - tu ne veux pas du concours ? Hein ?

LÖVBORG. - Non. Je veux seulement te vaincre. Aux yeux du monde.
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