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Régis Boyer (Traducteur)
EAN : 9782080708557
317 pages
Flammarion (04/01/1999)
3.97/5   44 notes
Résumé :

GREGERS - Tiens ! Hjalmar Ekdal aussi est malade ? RELLING - A peu près tout le monde est malade, malheureusement. GREGERS - Et quel traitement employez-vous pour Hjalmar ? RELLING - Mon traitement habituel. Je m'emploie à entretenir en lui le mensonge vital. GREGERS - Le mensonge... vital ? je n'ai pas bien entendu..? RELLING - Si ! j'ai dit le mensonge vital. Parce que le mensonge vital, voyez-vous, c'est le principe qui stimule, voyez-vo... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Ecrite en 1884, cette courte pièce théâtre en cinq actes pourrait se dérouler n'importe où et n'importe quand…

J'ai été bluffée par la richesse et la profondeur de sa simplicité … apparente. Apparente, car elle peut s'interpréter de bien des façons. Si j'osais, je la rapprocherais de certaines peintures de Magritte.

Au début de ma lecture, j'ai d'abord pensé qu'il s'agissait d'une critique sociale sur les compromissions de la bourgeoisie à travers les relations de deux familles autrefois associées et dont l'une est tombée dans la misère. Et sans doute, c'en est une. Mais le Canard sauvage est, selon moi, avant tout une allégorie du pouvoir de l'illusion, du « mensonge vital », ce besoin viscéral de l'homme de façonner la réalité pour la rendre supportable ou, en d'autres termes, de l'immanence d'un idéal en lutte perpétuel avec la réalité de la vie et ses petits (ou grands) compromis.

« Si vous privez un homme simple de son mensonge vital, vous lui enlevez en même temps son bonheur ».

Toute vérité est-elle bonne à dire ? Que se passerait-il si un grain de sable venait perturber le fragile équilibre entre idéal et réalité ?

D'une certaine façon, Henrik Ibsen fait du mensonge une vérité.

La tragédie qui se met en place est assez prévisible mais la manière dont l'auteur l'aborde fait froid dans le dos. de manière anodine, il met en évidence la cruauté ordinaire qui s'instaure au nom d'un idéal, celle dont les protagonistes n'ont pas même conscience tant ils sont empêtrés (ou formatés) dans leurs convictions alors même que chacun d'entre eux, à sa manière et en toute candeur, si je puis dire, s'illusionnent, transigent avec la réalité. Même le docteur Relling, au cynisme mordant et fervent opposant aux idéaux, participe à l'illusion. Même Grégoire, dans sa quête absolue d'un idéal qui refuse de transiger avec la vérité. Et que dire d'Hialmar, de sa femme Gina, du vieil Ekdal, de Werlé père ? C'est un jeu d'ombres et de lumières complexe. Enfin, surtout un jeu d'ombres. Parfois à la limite de la caricature. J'ai souvent dû avoir la mâchoire inférieure qui tombe à terre pendant ma lecture !

En bref, j'ai adoré cette pièce au rythme alerte, truffée de dualités, de nuances, de symboles. C'est une approche très pessimiste et désabusée de l'idéal, une vision parfois presque corrompue, aux multiples excavations. Elle aborde également le poids de l'héritage du passé dans le présent, la cohabitation délicate entre l'imaginaire et le réalisme. Eh bien, il ne me reste plus qu'à regarder l'adaptation mise en scène par Stéphane Braunschweig que je viens de dénicher. Je suis curieuse de voir comment il l'a adaptée.
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Le Canard sauvage est probablement la pièce la plus sombre que j'aie pu lire d'Ibsen - et les autres n'étaient déjà pas bien gaies ! J'ai du mal à y voir une forme de comique, comme le pointe Vigdis Ystad (qui a écrit une notice pour la pièce).


Écrite et publiée en 1884, on la considère comme la première pièce purement symboliste du dramaturge parmi ses pièces dites contemporaines, et faisant suite aux pièces considérées comme sociales : Les Piliers de la société, Une maison de poupée, Les Revenants et Un Ennemi du peuple. Il serait cela dit dommage de ne pas les avoir lues avant d'attaquer le Canard sauvage, car la parenté entre toutes les cinq saute aux yeux. Et dans l'idéal, il serait bon d'avoir aussi lu Brand et Peer Gynt.


Il faut dire que le sujet-même pointe vers une forme symboliste, puisque c'est la quête d'idéalisme qui va porter le personnage de Gregers, pour des raisons qui ne sont pas forcément aussi pures qu'il le croit, et qui le mène à une intransigeance dont il ne déviera pas, avec des conséquences absolument désastreuses... pour les autres.


Gregers Werle est le fils d'un négociant, le vieux Werle, qui a pas mal de choses à se reprocher, notamment d'avoir envoyé en prison son associé, Ekdal, mais aussi d'avoir couché avec une domestique, Gina, à force de la harceler, engendrant ainsi une enfant qu'il n'élèvera pas, mais qui va hériter de la même tare génétique que lui, la cécité (la question de l'héritage génétique était déjà présent dans Une Maison de poupée et Les Revenants). Pour compenser ces peu glorieux états de service, il emploie pour de menus travaux son ancien associé Ekdal, le payant une misère, et s'est arrangé pour faire épouser son ancienne domestique au fils du d'Ekdal, Hjalmar, dont il a financé l'atelier de photographe. Et puis voilà, le vieux Werle est maintenant prêt à redémarrer une nouvelle vie en se remariant, puisqu'il est veuf depuis des années. Seulement, l'arrivée de son fils Gregers chez lui (qu'il a expressément invité) va provoquer une situation de crise. Outre que le fils déteste le père, l'accusant d'avoir trompé sa femme et ainsi poussée dans la tombe (ce qui n'est pas forcément exact, Gregers ayant une vue tronquée des faits), il est dégoûté par ce qu'il découvre : la façon dont le vieil Ekdal est traité, et la sournoiserie du vieux Werle qui a mené au mariage de Hjalmar et Gina. Gregers se donne donc une mission : révéler tout ce qu'il sait à Hjalmar, son ami d'enfance, pour que débarrassé des mensonges du passé, celui-ci puisse prendre un nouveau départ avec Gina et leur fille, Hedvig. Or Gregers connaît très mal Hjalmar, et la mission de Gregers prend un tour pour lui inattendu. Et terrible.


Mais que vient faire un canard sauvage là-dedans ? C'est toute la symbolique de la pièce. le vieil Ekdal, qui vit avec son fils, sa belle-fille et sa petite-fille, a aménagé un grenier dans lequel vivent des animaux qu'il a recueillis : lapins, poules, pigeons, ainsi qu'un canard sauvage qui a failli être tué à la chasse (par le vieux Werle, naturellement !) et qu'il a sauvé. Ce canard, la petite Hedvig y est très attachée. Il représente la vie que ne peut plus mener le vieil Ekdal, qui passait autrefois ses journées dans la nature, et l'enfermement de tous les personnages - dans des rêves d'invention photographique géniales, pour Hjalmar, dans un ménage où elle doit tout assumer, pour Gina, dans la cécité qui vient (diagnostic dont elle n'est pas informée) et surtout dans le jeu malsain des adultes, pour Hedvig. Gregers, lui, voit dans ce canard la métaphore de sa mission : sauver Hjalmar et sa famille de la pourriture (le passé) qui est censée les faire sombrer.


Le grenier lui-même, baigné d'une lumière glauque, censée rappeler la forêt, encombrée de bois mort, est un lieu où s'exerce la cruauté : le vieil Ekdal qui ne sort plus de chez lui, ne veut pas pour autant renoncer aux plaisirs de la chasse. Aussi tue-t-il régulièrement quelques-uns de ses lapins, censés vivre protégés dans ce refuge, au fusil ; du coup, l'image apaisante d'un havre de paix que donne le grenier au début de la pièce change un tant soit peu . Quant à Gregers, il imagine de pousser Hedvig à tuer le canard sauvage, auquel elle tient tant, pour retrouver l'amour de son père. Car, évidemment, Hjalmar n'a pas tout à fait les mêmes vues idéalistes que Gregers, et Hedvig le répugne lorsqu'il apprend qu'elle est la fille du vieux Werle. de la quête du salut au sacrifice, il n'y a qu'un pas chez la plupart de ces personnages - de préférence le sacrifice des autres pour ce qui est des personnages masculins, qui s'adonnent franchement à la cruauté, contrairement aux personnages féminins.


Un autre personnage a son importance : le docteur Relling, qui combat l'idéalisme aveugle de Gregers et lui demande de laisser les autres vivre en paix avec leurs compromis, même mensongers. Gregers est persuadé que sa mission est juste, mais il est incapable de concevoir que Hjalmar n'a pas la force de caractère nécessaire pour faire face à ses révélations. La quête de Gregers n'est pas censée être mauvaise en soi - Ibsen ne se pose pas en juge. Mais, qu'elle soit dirigée par de mauvaises raisons, qu'on peut qualifier d'égoïstes (vengeance envers le père, désir de trouver un but à sa vie), ou que Gregers soit incapable de voir les autres et le monde tel qu'il est, la question se pose brutalement : que vaut un tel idéalisme, doit-on refuser tout compromis en son nom, au risque de basculer dans la tragédie ? Ou au contraire vivre en se cachant et en oubliant la vérité ?
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On dit que lorsqu'il est blessé, un canard sauvage préfère s'enfoncer au fond de l'eau et rester accroché de toutes ses forces aux algues et au varech plutôt que de survivre diminué. Pourtant, un tel animal, rescapé d'une chasse, vit au fond du grenier des Ekdal qui représente une ridicule parodie de forêt. Et le volatile qui donne son nom à la pièce d'Ibsen est au centre de toutes les attentions, à commencer par celles du vieil Ekdal, jadis lieutenant et vaillant chasseur d'ours aujourd'hui réduit à tirer des lapins dans son grenier transformé en basse-cour, mais aussi de sa petite fille Hedvig âgée de quatorze ans. Hjalmar, le père, photographe raté qui n'a pas même conscience de l'être, va quant à lui voir sa vie basculer en retrouvant son vieil ami Gregers, idéaliste intégriste de la vérité qui finira par semer les germes de la mort dans une famille qui se croyait pourtant heureuse...
À travers cette oeuvre étrange et cruelle, créée en 1885, s'entrecroisent les destins de deux familles autrefois prospères et proches, mais dont l'une a subi la déchéance. Et l'on découvre au fil des cinq actes que compte cette pièce une galerie de personnages torturés, remplis de failles, voire débauchés (outre Hjalmar, Gregers, le grand-père, le docteur Relling ou le "diabolique" théologien Molvik ne sont pas mal non plus !) au milieu desquels le fameux et en même temps mystérieux canard sauvage devient la métaphore centrale d'une existence qui ne peut subsister qu'au prix de la négation de son essence même.
Proposant une vision du monde sombre et pessimiste au possible, mais où l'humour (noir !) n'est pas absent pour autant, ce drame de l'auteur de Peer Gynt est aussi une critique de la société norvégienne de la fin du XIXème siècle tout autant que des prêcheurs idéalistes qui ne créent que le mal en voulant faire le bien.
Cette pièce subtile et complexe, où s'entrecroisent de multiples niveaux de lecture, fut pour moi un choc marquant tant elle suscite des réflexions intemporelles sur notre société. le mensonge vital, comme la fausse forêt-grenier des Ekdal, est-il la seule voie viable face à une vérité trop cruelle et à la médiocrité de l'existence ? L'innocence, représentée par la jeune Hedvig, comme le canard sauvage, peuvent-ils survivre face à la folie du monde qui les entoure ?
La réponse de l'auteur norvégien pourra faire peur, mais que ce texte est fort... et beau... malgré la noirceur.
L'illustration de couverture de l'édition française GF reprend un détail d'une peinture de Munch intitulée "Jeunes gens et canards".
Lien : http://laurent.femenias.free..
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J'ai vu « le Canard sauvage » d'Henrik Ibsen au théâtre de la Colline à Paris en janvier 2014. J'ai passé un excellent moment grâce à la traduction du norvégien d'Éloi Recoing et l'adaptation, mise en scène et scénographie de Stéphane Braunschweig. La lecture du texte s'imposait donc pour prolonger le plaisir.

Dans cette pièce où Ibsen choisit de montrer le choc des idéaux et de la vie réelle faite d'adaptation et de compromis, le canard dans son grenier n'est pas seulement l'image tragique de la créature blessée qui se noie. Ce canard est sauvage et domestiqué à la fois. Son existence tend à tous le miroir d'une vie coupée de ses racines naturelles, privée de son élan véritable, de sa plénitude, mais qui continue dans son artificialité.
On écoute ce que dit Ibsen et ça marche. le théâtre fait réfléchir et c'est bien.
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Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
LE VIEIL EKDAL, il est un peu endormi et son élocution devient difficile : Ils font toujours ça les canards sauvages, quand ils sont blessés. Ils vont jusqu’au fond de la mer, le plus loin possible. Et là, avec le bec, ils s’accrochent aux herbes, aux varechs, de toutes leurs forces et ils ne remontent plus, - plus jamais. Noyés, le nez dans la boue, tout en bas.
GRÉGOIRE : Le vôtre est remonté.
LE VIEIL EDKAL : Le chien de votre père a plongé et il a ramené le canard. Une fameuse bête, ce chien.
GRÉGOIRE, à Hialmar : Et on vous l’a donné…
HIALMAR : Pas tout de suite. On l’a laissé chez ton père. Et puis, comme il ne s’habituait pas, Petersen a été chargé de le tuer.
LE VIEIL EDKAL, de plus en plus endormi : Quel vieux salaud, celui-là !
HIALMAR, bas : Mon père l’a su et s’est arrangé pour qu’on nous le donne.
GRÉGOIRE : Et maintenant le voilà heureux dans ton grenier.
HIALMAR : Parfaitement heureux. Il est là depuis si longtemps qu’il a dû oublier la mer et sa vie sauvage. C’est bien mieux pour lui.
GRÉGOIRE : Peut-être. Fais attention à ce qu’il ne revoit pas le ciel libre…

ACTE II
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WERLÉ : Je te répète que j’ai été acquitté. Un acquittement est un acquittement. Pourquoi reviens-tu sur cette vieille affaire ? Elle a failli me détruire. Mais j’ai fini par oublier. Et toi, elle te tourmente encore ? C’est… ça qui t’a éloigné de moi ? Ici personne n’y pense plus.

GRÉGOIRE : Tu crois ? Et la famille Ekdal ?

WERLÉ : Ecoute. Quand Ekdal est sorti de prison, il était brisé, fini, inutilisable. Certains hommes sont comme ça : un petit grain de plomb dans le corps, ils coulent jusqu’au fond de l’eau. Et ils y restent. Je te jure que j’ai fait mon maximum, que je suis allé aussi loin que je le pouvais sans éveiller les soupçons.

GRÉGOIRE : C’est vrai. On aurait pu te soupçonner…

ACTE I
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HIALMAR, à Relling : Un homme vit sur des fondations morales. Et brusquement elles se révèlent pourries, elles s’écroulent. Tu ne crois pas que c’est terrible ?
RELLING : Je n’ai jamais été marié, Hialmar. Comment veux tu que je te réponde ? Ce que je peux te dire, c’est que, dans ton cas l’union conjugale comprend aussi un enfant. Un enfant qu’il faut laisser à l’écart de vos histoires. […] Toi et ta femme vous êtes des adultes. Remuez le passé si vous en avez envie, pataugez dans l’eau empoisonnée – n’est-ce pas monsieur Werlé ? – déchirez-vous… Cela vous regarde. Mais je vous le répète, laissez Hedwige en dehors de cette affaire. Sinon, vous risquez de provoquer un drame.

ACTE IV
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HIALMAR : Elle est en train de perdre la vue. […] La médecin nous a avertis, il y a peu de temps : la marche du mal peut être lente, mais elle est sans retour. Rien à faire. […]

GRÉGOIRE : Pauvre petite Hedwige ! Est-ce qu’elle sait ?

HIALMAR : Non, tu penses bien. Nous ne lui avons rien dit. Nous avons eu le courage de nous taire. Elle ignore la menace. Et voilà, elle est gaie, elle rit, elle chante – et c’est en riant, c’est en chantant… comme un oiseau … qu’elle passera de la lumière à la nuit.

ACTE II
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GREGERS, se tournant vers Relling. Pouvez-vous m'expliquer le travail qui s'accomplit en ce moment dans l'âme de Hjalmar Ekdal ?
RELLING. Ma foi, je n'ai pas remarqué que son âme fût en travail.
GREGERS. Quoi ? Dans un moment de crise où sa vie entière se rebâtit sur une nouvelle base... ? Comment pouvez-vous croire qu'un caractère comme Hjalmar... ?
RELLING. Lui, un caractère... ? S'il a jamais eu en germe une de ces déformations que vous nommez un caractère, il en a été radicalement guéri dès son enfance.

Acte V
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