Que dire de plus que les 28 critiques précédentes ?
Rien à part tâcher de partager ce que j ai éprouvé à cette lecture. La très belle couverture ainsi que l avis très positif de "la petite librairie" m'ont décidé à lire
Santa muerte, et je ne le regrette pas tant cette rencontre avec gabino iglesias et son univers m ont plu !
Fernando dit Nando a dû fuir le Mexique après une rixe. Craignant pour sa vie, il passe la frontière et tâche de survivre à Austin au Texas. Il s est résigné à devenir une ombre. Au mieux, il passe inaperçu, s'il devient trop visible c'est la crainte de la migra (police de l immigration) pour lui et ses semblables...un peuple d ombre qui ne se fait plus d illusion sur le rêve américain.
La survie avant tout. Il deale pour le compte de Guillermo et trouve du réconfort auprès de consuelo, qui est pour lui comme une deuxième mère. C'est une prêtresse de la
santa muerte, et elle l aide avec ses prières à trouver force et protection.
Un jour les membres du terrifiant gang mexicain marra salvatrucha l enlèvent. Ils convoitent le territoire de Guillermo pour le trafic de drogue. Afin que l avertissement soit bien compris, Indio leur chef décapite Nestor sous les yeux de Nando...
Nando est relâché et hanté par la mort de son ami prévient Guillermo... Lequel ne semble pas prendre la menace au sérieux
Pourtant ces tueurs mexicains sont à peine humains, et d après consuelo ce sont les disciples du cruel dieu Ogun...
Même le russe un tueur confirmé les craint car ce sont de véritables démons...
Nando se tourne vers la
Santa muerte pour lui demander protection. Quelle meilleure sainte pour un dealer mexicain que la mort en personne...en la respectant et en l honorant il restera sauf.
Mais quand Guillermo et consuelo sont pris pour cibles par Indio, nando décidé de se venger...
Un roman court, au style très nerveux. Ultra violent et empreint de mysticisme...
Gabino iglesias a une véritable force d évocation, surtout quand il parle de son pays natal, de son statut de migrant qui a fui le Mexique, et qui comme les invisibles à peau brune comme la sienne, est à peine toléré, avec le sentiment de n être plus chez lui nulle part.
Il invoque et nous fait partager ce culte de la
santa muerte, une faucheuse à l aspect effrayante mais qui reconnaît ses enfants, même dealers, prostituées, laissés pour compte de toute sorte...
Il signe quelques belles pages sur la frontière, qui une fois passée l arrache à lui même aux siens, à sa vie passée, pour faire de lui une ombre...on sent l authenticité de sa rage et de son chagrin, la volonté d avancer et la fierté de ses origines, de ses cultes, de sa langue...il écrit au nom des siens.
Un très bon moment de lecture, bien plus émouvant que je l aurais cru, car l ultra violence à la
Tarantino est certes présente, mais un véritable propos et un vrai style également, avec de belles fulgurances. Consuelo est un beau personnage
Un seul bémol cependant, une fin un peu abrupte.