Dans les eaux du lac interdit

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Personnellement j'ai totalement craqué pour ce roman court et pourtant puissant. Yerzhan nous raconte son histoire sous forme de conte. Comment il a grandit dans le bonheur et l'insouciance, dans une maison au milieu des steppes. Promis dès son plus jeune âge à la fille des voisins (en même temps il n'y a que deux maisons et deux familles le long de la voie de chemin de fer où vit Yerzhan).
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Au travers de ce roman, qui mêle conte, récits mythologiques, culture Kazakhe et Histoire, on se laisse porter facilement par le récit magnifique de ce jeune homme qui se bat sans relâche contre la folie destructrice des hommes, dans le but de réaliser ses rêves, même quand ceux-ci semblent disparus à jamais. Un texte poétique qui m'a procuré beaucoup de plaisir.

La critique en entier se trouve par ici:
Lien : http://110livres.blogspot.fr..

« Il tenait à la main un violon, et soudain il se mit à jouer avec une dextérité si incroyable et un tel panache que les portes de tous les compartiments s'ouvrirent d'un coup pour laisser passer les visages endormis des passagers. Il ne s'agissait pas de quelque refrain gitan flamboyant, ni même d'une mélopée du folklore local; non, le garçon jouait du Brahms, l'une des célèbres Danses hongroises. Sans cesser de manipuler son instrument, il s'avançait vers moi. Là, sous les yeux ébahis de tous les voyageurs, il s'arrêta au beau milieu d'une note et jeta le violon sur son épaule comme un fusil. »

Dans les eaux du lac interdit, Hamid Ismaïlov @editionsdenoel #auteurouzbek

Un voyage en train à travers les steppes kazakhes… une mélodie envoûtante jouée par un jeune enfant… qui s'avère être un homme atteint de nanisme… un périple à travers les terres et le temps…

Un voyage qui raconte le Kazakhstan à l'ère russe, à l'époque de la Guerre froide, quand les Soviétiques étaient en compétition avec les Américains…

« … il ne s'agissait pas seulement d'une bombe atomique. Il s'agissait de la réponse soviétique à la course à l'armement, réponse sans laquelle ils seraient tous morts depuis bien longtemps. Mais les explosions étaient nécessaires pour maintenir la paix également. Pour construire le communisme! « C'est notre devoir absolu non seulement de rattraper, mais de surpasser les Américains! En cas de troisième guerre mondiale!» concluait-il avec son slogan favori. »

Un voyage où Yerzhan se raconte, ce jeune garçon d'un petit village perdu dans la steppe qui rêvait d'un avenir lumineux et qui se retrouva condamné par la faute de cette course de folie, cette compétition nucléaire, folie des hommes, folie des Etats, qui oublient les hommes et les sacrifient sur l'autel du progrès, de l'avancée, de la suprématie…

« Pour Yerzhan cette vieille chanson parlait de lui. Chaque mot, chaque vers qui suivait le précédent, racontait l'histoire de sa vie. Tout avait commencé si délicieusement, comme si le monde entier n'était fait que de la lune pure et du pur soleil, de son Aisulu et de lui. Mais la chanson ne le mettait-elle pas en garde? »

Ce livre c'est la folie de l'Homme racontée par un enfant devenu adulte, et dont les désillusions sont tombées à la brûlure de la vie!

Comme le dit l'auteur, c'est un site d'essais nucléaire militaires soviétique où ils se sont lâchés sans vraiment informer les populations locales. le protagoniste Yerzhan , handicapé à vie, raconte son enfance dans cet état satellite de l'ex URSS et de sa pensée unique où les explosions nucléaires imprévisibles ont jalonné cette période. Témoignage poignant par son innocence, où le monde rural côtoie la monstruosité de la chimère "dépasser les américains".