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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Dans un train traversant les steppes kazakhes, le narrateur fait la rencontre dans jeune homme qui joue de la musique. Il a 27 ans mais l'apparence d'un garçon de 12 ans. Yerzhan, lui raconte donc son histoire, son enfance avec sa famille et la famille voisine, comment il a appris la musique, son entrée a l'école.
"Les voies de la steppe, fussent-elle ferrées, sont longues et monotones, et la seule manière d'écourter un périple, c'est la conversation. La façon dont Yerzhan me narrait sa vie ressemblait à notre itinéraire : on n'y discernait ni virage ni retour en arrière. Son histoire, ponctuée par le craquement régulier des jantes, se poursuivait inlassablement, tout comme les fils électriques aperçus à travers la vitre couraient de poteau en poteau."

Il parle aussi de ses visites dans "la zone" ainsi que sa baignade dans les eaux du lac interdit quand il était enfant.
"Entre 1949 et 1989, au Polygone nucléaire de Semipalantisk, il fut réalisé un total de 468 explosions nucléaires, dont 125 explosions atmosphériques et 343 explosions souterraines. La puissance totale des appareils nucléaires testés dans l'atmosphère et sous la terre au Polygone (dans une région peuplée) dépassait par un facteur de 2 500 la puissance de la bombe lâchée sur Hiroshima par les Américains en 1945."

Le récit est magnifiquement écrit, plein d'émotions, on découvre un pan de l'histoire, une autre culture au fil des trois chapitres qui compose ce court roman. La mythologie et les rêves viennent balayer les frontières entre réel et imaginaire et apporte un peu de douceur au récit.

Je suis vraiment conquise par ce roman qui m'a complètement dépayser et je vous invite a faire ce voyage en train a la découverte d'autres contrées.
Lien : http://missmolko1.blogspot.i..
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J'ai apprécié ce roman aux airs de contes qui nous emmène dans les steppes kazakhes, proche de la "Zone", un lieu d'essais nucléaires.

L'histoire commence dans un train lors de la rencontre de notre narrateur (un voyageur) avec Yerzhan, jeune homme dans un corps d'enfant, qui va peu à peu lui raconter sa vie. Ce dernier fait une description minutieuse de sa famille et de l'endroit désolé dans lequel ils vivaient.
Nous y découvrons les liens étroits tissés entre chaque membre de la famille et la famille voisine, les seuls habitants du lieu, la pauvreté et le froid mordant, les animaux sauvages mais aussi et surtout la peur qu'il ressentait sans cesse, l'attente d'une nouvelle explosion, les paysages de désolation de cette steppe éventrée par tous ces essais nucléaires.

Le tout a des allures de conte, oscillant sans cesse entre réalité et un côté un peu magique, des événements dont nous ne sommes pas sûrs qu'ils aient réellement eu lieu, le tout agrémenté de légendes et histoires.

J'ai été marquée par le leitmotiv de Shaken (souvent dit également en Chine) qu'il fallait rattraper ou même dépasser les Etats-Unis, ce qui était censé justifier les essais nucléaires.
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A bord d'un train traversant les immenses steppes kazakhes, un homme fait connaissance d'un garçon, monté à bord pour vendre des boulettes de lait caillé et jouant admirablement du violon pour distraire les passagers. Cet enfant assure qu'il est en fait un homme de 27 ans, et pour tromper l'ennui du voyage, il va lui raconter son histoire.
Yerzhan vit une enfance plutôt heureuse, entouré de sa famille, dans un coin isolé au bord de la voie ferrée, avec pour seuls voisins la famille de l'amie de sa grand-mère.Il est amoureux d'Aisulu, et prévoit de se marier avec elle.
Il est très doué en musique, et son oncle l'emmène prendre des cours de violon dans la «zone», un endroit interdit d'accès, étrange d'où viennent des bruits effrayants, des secousses et des fumées noires. Sa famille vit en plein milieu d'une zone d'essais nucléaires russe, celle citée dans le préambule. Malgré les interdictions, il va se baigner dans le lac aux eaux turquoise et laiteuse, ayant malheureusement pour conséquence l'interruption de sa croissance.
Yerzhan est persuadé que les histoires pleine de folklore que lui racontait sa grand-mère dans son enfance, se rapporte à lui. Une sorte de malédiction qui se serait abattue sur sa famille, rendant sa mère muette et maintenant «lui». Il va s'évader mêlant le rêve à la réalité. C'est à ce moment là, que l'histoire devient conte, ou l'inverse.
C'est surtout à ce moment là que je me suis perdue quelques instants. Mais j'ai vite raccrocher les wagons (non, pas taper). le voyageur va poursuivre l'histoire, en imaginant la suite, et ce flou persistant entre la réalité et le rêve participe grandement à l'aspect fantastique du récit.
C'est tout de même un joli conte, où Ismaïlov parvient à aborder un sujet grave et angoissant avec beaucoup de finesse.
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Avec comme trame de fond le nucléaire, cette histoire nous narre la rencontre entre deux hommes. L'un voyageant à bord d'un train dans les steppes kazakhes et l'autre, dans ce même train, mais pour y jouer de la musique. Il a 27 ans, mais en paraît à peine 12... Il racontera au voyageur son enfance marquée par les tremblements dus aux explosions et comment celles-ci ont marqué sa famille. Et puis, il raconte comment il a compris qu'il ne grandira jamais à cause des radiations... Un livre poétique et une belle rencontre entre ses deux hommes... Un tout petit livre, mais grand par la plume et l'histoire. Une belle découverte.
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Les essais nucléaires aériens dans la plaine kazakhe, une zone quasi inhabitée, mais pas tout à fait : Un sujet sensible, scandaleux, traité ici de façon très subtile, du point de vue d'un petit groupe d'habitants.

Durant un long trajet en train traversant les steppes immenses du Kazakhstan, le narrateur voit monter un garçon d'environ 12 ans qui vend des boulettes de lait caillé et joue admirablement du violon. Il se fait reprendre après l'avoir appelé « petit » : « je ne suis pas petit ; j'ai vingt-sept ans ». S'ensuit une longue conversation dans le compartiment du narrateur, durant laquelle le jeune Yerzhan raconte comment « cela » est arrivé.

Il vit à Kara-Shagan, « l'étape », un trou perdu en bordure de voie ferrée, constitué de seulement deux maisons, deux familles. Dans la maison d'en face vit la belle Aisulu, elle a son âge, il lui a mordu l'oreille pour en faire sa promise. Yerzhan montre très tôt un don pour la musique en imitant son grand-père. Pas très loin se trouve « la zone », où est fier de travailler son oncle, « non seulement pour rattraper, mais pour surpasser les Américains », et son fascinant lac laiteux turquoise.
Le récit nous montre un mode de vie, les longs trajets à cheval pour aller à l'école, la chasse au renard, les guérisseurs traditionnels. Il est émaillé de poésies (qui guident les pensées du narrateur) et de légendes (qui guident celles de Yerzhan).

Quand vient la nuit et que Yerzhan s'endort dans le train, le narrateur imagine plusieurs suites possibles au récit inachevé.

Une histoire touchante, qui ressemble à un conte, qui nous embarque complètement.
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"Comme un train dans la steppe, comme la conscience d'un Kazakh, comme l'élan révolutionnaire impulsif d'un pays vers un avenir quelconque, mon histoire ne cessait de foncer de plus en plus en avant..."

Dans un train, traversant la steppe kazakhe, le narrateur rencontre Yerhzan qui joue merveilleusement du violon. Yerzhan a l'aspect d'un enfant de 12 ans mais son passeport en atteste 27. Yerzhan raconte son histoire. Une histoire d'enfant qui a vécu dans une de ces gares perdues dans la steppe qu'on nommait étape peuplée uniquement de deux familles de cheminots. Une histoire d'amour pour la petite Aisulu d'un an moins âgée. Une histoire de Wunderkind au violon. Une histoire de chasse au renard....

A côté d'un conte khazak, d'une histoire de musique et d'amour, il y a la présence trop proche de la Zone : zone contaminée où l'Union Soviétique faisait ses effets nucléaires. Effets que la population ressent et accepte. Shaken, l'ingénieur, le père d'Aisulu répète :

"C'est notre devoir absolu, non seulement de rattraper mais de surpasser les Américains"

Une sortie scolaire est même organisée au "réacteur expérimental" où on explique aux enfants la réaction en chaîne et au lac mort

"Shaken emmena les enfants au lac mort. "Ne buvez pas l'eau et ne la touchez pas". C'était un lac magnifique qui s'était formé après l'explosion d'une bombe atomique. Un lace de conte de fées, au beau milieu de la steppe plane et régulière. une étendue d'au verte émeraude où se reflétaient les rares nuages égarés. Ni mouvement ni vagues, ni rides ni tremblotement - rien qu'une surface luisante, vert bouteille....."

Un lac comme une tentation...

Sur le même sujet, j'avais été éblouie par le magnifique film le Souffle d'Alexander Kott
Lien : http://miriampanigel.blog.le..
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J'ai été un peu déroutée par cette lecture. A la fois récit de voyage, on est facilement transportés dans les steppes, on est dans cette famille un peu atypique. Mais c'est aussi un récit de vie, celui de Yerzhan qui a eu une vie pas banale. Il nous parle de sa famille, de ses blessures, mais aussi de sa particularité. Après avoir été dans le lac, il ne grandit plus. C'est ainsi que la réalité historique et politique vient se mélanger à ce conte (les lacs empoisonnés de produits chimiques de l'Europe centrale) et vient nous rappeler la douleur de ces peuples qui vivent autour. C'était un récit léger empreint de gravité, j'ai trouvé la fin un peu vite expédiée c'est dommage car une fois le récit installé il y avait de quoi dire. Mais l'écriture est poétique, globalement j'ai aimé.
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Dans un train qui traverse la steppe kazakh, le narrateur rencontre Yerzhan, qui vend des boulettes de yaourt et joue du violon à la perfection. 

Il le prend pour un enfant, mais Yerzhan a 27 ans et se met à lui raconter son histoire.

Il a grandi au coeur de la steppe, auprès de sa mère, devenu muette lorsqu'il fut conçu, et de ses grands-parents et de son oncle. Une autre famille vivait dans leur micro-hameau de Kara-Shagan.

Les hommes étaient employés par la compagnie de chemin de fer, chargés de manoeuvrer les aiguillages, ainsi qu'à la centrale voisine dont ils gardaient les accès veillant à ce que personne ne rentre dans l'enceinte polluée pour des milliers d'années par les explosions nucléaires souterraines qui y avaient été déclenchées.

Yerzhan avait appris instinctivement la musique dès l'âge de trois ans, devenu virtuose sur le dombra, un instrument à cordes local, puis au violon, dépassant rapidement son maître de la ville voisine.

Son enfance se déroula entre musique et amis, très bon élève à l'école, bon camarade ... jusqu'à l'âge de 12 ans où il s'arrêta de grandir, quand les autres enfants se mirent à le dépasser petit à petit. 

Aucun remède moderne, ni les cataplasmes de plantes et les incantations ne relancèrent sa croissance, et la vie de Yerzhan s'en trouva bouleversée, même si on devine que son amie Aisulu l'aime toujours.

Une histoire passionnante, sur fond de pollution nucléaire évoquée au travers des tremblements du sol, des lumières dans le ciel et de la couleur hypnotique des lacs,, mais jamais réellement nommée.

Un roman étonnant, une très belle écriture. 

Un auteur découvert par hasard et dont je vais rechercher d'autres productions.


Lien : http://les-lectures-de-bill-..
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J'ai eu la chance de recevoir ce petit livre intrigant lors d'une Masse Critique Babelio, et j'en remercie les éditions Denoël !

Je ne connais rien des steppes kazakhes, mais le décor se prête particulièrement à ce conte à la fois tendre et cruel. Un No Man's Land, deux maisons, une famille isolée vivant en vase clos au bord des rails du chemin de fer... Voilà le cadre dans lequel le petit Yerzhan vient au monde. Personne ne sait qui est son père, sa mère est devenue muette. Il grandit dans ce cocon familial, avec Aisulu, sa promise, près du Polygone nucléaire de Semi-Palantisk où les Russes testent leur armement. Les frappes soudaines, imprévisibles, font trembler les murs et cloîtrent les habitants chez eux. Cette angoisse latente, la menace permanente de ce grondement sourd et meurtrier donne une couleur particulière au récit. Même dans les moments les plus tendres, on n'est pas à l'abri. La peur guette dans les chevilles, pour remonter et se déployer dans tout le corps.

Yerzhan fait preuve d'un talent inné pour la musique, et maîtrisera rapidement la dombra, puis le violon, à la grande fierté de tous. Cette porte d'évasion lui sera salutaire pour sublimer les épreuves qu'il traverse. La musique n'est cependant pas omniprésente dans le roman : pas de termes techniques alambiqués qui rendraient le récit difficile à suivre, juste l'évocation de la magie des notes et de leur pouvoir.

Au début, j'ai rencontré quelques difficultés à situer chaque personnage, pourtant peu nombreux. Un souci récurrent quand on fait face à des prénoms d'une autre culture ! (Vous auriez dû me voir lutter lors de mes premiers mangas...) Comme tout personnage de contes, la plupart ne sont qu'esquissés. Certains passages se confondent même avec la mythologie kazakhe : Yerzhan est fasciné par une histoire qui, il en est persuadé, parle en fait de lui, et cherche à fusionner rêve et réalité. Cette confusion va d'ailleurs dominer la troisième partie, où l'ignore où se trouve la frontière entre les divagations du narrateur et le récit de Yerzhan. Au lecteur de choisir son camp...

Ce flou volontaire fait tout le charme de ce bref roman. L'onirisme vient se mêler à la brutale réalité. Surprenant de constater qu'on peut mêler poésie et frappes nucléaires !

Et ce lac interdit, d'un bleu surnaturel, aux eaux de mort, acquiert une beauté inattendue et fascinante sous la plume de l'auteur.
Lien : http://cequejenlis.canalblog..
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J'ai beaucoup aimé ce court roman ouzbek, mais dont le récit prend place essentiellement dans les steppes kazakhes. D'ailleurs pour moi il s'agit d'avantage d'un conte que d'un roman. Ce court récit est très bien écrit, plein d'émotions. Les quelques éléments fantastiques du texte viennent un peu atténuer la gravité du sujet traité : des essais nucléaires américains au beau milieu des steppes kazakhes, et l'impact pour la population locale.
Je recommande complètement ce conte, qui est très original
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