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3,93

sur 201 notes
J'ai été légèrement déroutée au début par l'écriture ultra simple de ce roman mais très vite, j'en ai compris l'efficacité et son pouvoir d'évocation. On y suit au long des saisons l'évolution d'Ingrid, trois ans, ses parents, sa tante, son grand-père et son cousin, seuls habitants d'une petite île de la côte effrangée norvégienne. La rudesse du climat et la présente entêtante de la mer marquent de leur empreinte le quotidien de cette famille dont les revenus diversifiés sont basés sur la pêche, la récolte du duvet des eiders, la cueillette des oeufs de mouette et la traite de quelques vaches et brebis. L'auteur a choisi de ne pas souligner mais plutôt de saisir les sentiments et motivations de ces insulaires farouchement indépendants et désireux de conserver leur tranquillité. Une lecture prégnante que je recommande aux lecteurs férus d'environnement extrême.
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Quelle belle recommandation... Au sein de la @librairiemotsetcie à Carcassonne, on prend le temps de vous écouter et conseiller.
Lorsque j'ai voulu m'envoler avec un auteur local pour la Norvège, je me suis tournée vers eux, me suis laissée guider, avec succès.

J'ai été emportée sur Barroy, une île en-dessous des Lofoten, au Nord de la Norvège. Une île habitée par une seule famille, du même nom, dont Ingrid est la fille unique.
Elle grandit entourée d'un grand-père taiseux, d'un père dévoué à son île, d'une mère pleine de regrets, d'une tante simple.
D'autres personnages peuplent l'île au fil du récit, ou bien y passent.

Cette histoire est rythmée par une vie d'îliens. Elle est rude cette vie. La nature règne en maîtresse, voire en dictatrice : quand ramasser le foin, la tourbe ? Quand planter les pommes de terre ? Quand construire un nouveau quai, un nouveau bâtiment ? Quand se rendre sur le continent ? Et bien... Quand la nature vous laisse faire.
Cette vie de rudesses est marquée par un lien indéfectible entre l'île et ses Hommes. S'en éloigner pour étudier, travailler ou pêcher se traduit toujours par un sentiment intense.

Je me suis plongée dans une ambiance parfaitement dépeinte par l'auteur que je n'ai eu aucun mal à imaginer maintenant que je suis allée dans les Îles Lofoten et les eaux qui l'entourent. La question du climat et de l'adaptation de l'Homme est revenue sans cesse : comment font-ils lorsque la tempête souffle, lorsque le brouillard dissimule tout, lorsque la neige coupe la seule route ?...

Roy Jacobsen parle du silence. Sur une île, il n'est jamais anodin. Il y a le bruit de l'eau, du vent, des animaux... Lorsque tout est silencieux, un évènement va survenir. le calme avant la tempête...
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Une île .... les tempêtes sur une île lui donnent ses couleurs .... en septembre, l'île est un arc en ciel avec les feuilles qui virent du jaune, au marron et au rouge ... puis elle devient un animal loqueteux à fourrure marron ... puis un cadavre aux cheveux blancs, la pluie, les rafales, la grêle, la neige ... cette île n'est pas autre chose qu'un simple grain de sable ... cette île est la longue école de la solitude.
En Norvège, Il m'apparaît toutefois qu'une petite île ne se différencie pas tant que ça d'une ferme coincée entre la mer et la montagne sans autre moyen de communication avec le monde que le bateau quand il peut prendre la mer !

Apprendre à bien construire une tour de tourbe est une chose indispensable pour survivre l'hiver quand sortir, récupérer de quoi se chauffer est une épreuve.
Les coutumes des uns ne sont pas forcément celles des autres .... un grand père meurt .... l'ensemble de ses affaires ... ses draps, ses couvertures, sa chaise, ses habits sont brûlés devant toute la famille.
Vivre dans l'isolement, la solitude, la promiscuité quand on est une petite fille comme une autre, une petite fille qui n'a jamais connu autre chose que cette solitude face à la mer, face aux éléments.
Apprendre à se contenter de peu, de ce qu'on a, de ce qu'on a pêché, de ce qu'on fait pousser.
Apprendre vite, très vite à tout faire car le temps est assassin dans ces coins là et si on veut survivre, il faut savoir faire, il faut savoir s'adapter et si on sait pas il faut inventer sans se tromper.

Une écriture à la gloire des Invisibles, qui nous donne l'impression de les voir là, sous nos yeux. Nous sommes prêts à les aider, à leur porter secours et prendre notre part de leur douloureux destin pour les soulager et leur monter comme on les aime.
Mer blanche, la suite ... nous permettra prochainement de retrouver les personnages des Invisibles ... dans ce livre, l'histoire, notre histoire fait irruption à Barrøy, dans ce lieu que l'on croyait en dehors du temps.
Merci Roy de nous permettre ses retrouvailles ... cela aide à refermer ce très beau livre, les Invisibles, pour qu'ils restent dans nos coeurs.
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« Nul ne peut quitter une île ; une île, c'est un cosmos en réduction où les étoiles dorment dans l'herbe sous la neige. ». En tous cas, cette île de Barrøy a été pour moi une véritable galaxie, au coeur de laquelle je me suis sentie tellement bien, tellement prise, que j'ai eu du mal et des regrets à la quitter, elle et ses habitants si attachants, une fois le livre terminé. Gros coup de coeur pour ce roman du norvégien Roy Jacobsen, que je n'aurais je pense pas découvert sans le challenge Décembre nordique de Cryssilda. L'été dernier en effet, de passage à Brest pour les vacances, lors de ma sacro-sainte halte à la libraire Dialogues, je me suis attardée sur la table dédiée aux littératures du nord, en pensant au challenge. Curiosité et gourmandise. Ah tiens il a l'air bien celui-ci. Ah tiens il est norvégien. Ah tiens… J'étais prise dans ses filets ; et lui dans mes mains.

Les Invisibles, c'est la vie d'une famille sur une petite île proche du cercle polaire. Hans, son épouse Maria et leur fille Ingrid, Barbro la soeur de Hans et leur père Martin. C'est le quotidien et les saisons qui passent, l'eider qui niche alors on ne fait pas sortir le chat, le moment revenu de faire sécher la tourbe, la première tempête d'hiver. Presque des saynètes, au départ, comme de petites nouvelles qui tourneraient autour de la même île et de quelques personnes, le rythme paisible des vies humaines et de la nature, les bonheurs simples et les coups du sort, la débrouillardise et les traditions.

Et puis à mesure, la trame du récit prend de l'épaisseur, et on s'attache profondément aux Barrøy (le nom de l'île et de la famille est identique). Hans repart pêcher aux Lofoten, un enfant nait, un autre entre à l'école sur l'île voisine. Les soucis grattent à la porte parfois, les intempéries saccagent, les destins se tissent, les projets déferlent. On vit de l'intérieur les changements. « Un meuble à l'extérieur. C'est faire du ciel un toit et de l'horizon le mur d'une maison qui s'appelle le monde. Personne n'avait jamais fait cela ». Les drames, aussi. Notre souffle se retrouve mêlé au leur, à espérer, à prendre sa vie en main, à bâtir son avenir comme on se l'imagine, et puis tout reconstruire. Ramer, sans cesser de s'aimer.

L'écriture de Roy Jacobsen, concise, puissante et mêlée d'instants de poésie lumineux, offre un monde, tout un mode de vie dans lequel j'ai plongé avec une joie rare et durable. Les Invisibles a été un fort beau voyage, et une lecture merveilleuse.

« Et Ingrid sentit cette force que seul un oiseau connait, quand il est perché sur le sommet d'une montagne, les ailes déployées, et sait qu'il peut laisser le vent faire le reste. »
Lien : https://lettresdirlandeetdai..
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Les invisibles, c'est un roman sur la fatalité de vivre sur une île, isolé de tout, face aux éléments.
Le récit est poétique, écrit de façon presque laconique.
L'auteur emploie beaucoup de métaphores qui appuie un peu plus la rudesse d'avoir une vie bien réglée.
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Les invisibles, c'est le récit de la vie quotidienne d'une famille de cinq personnes, vivant seule sur une île d'environ 50 hectares au large des côtes norvégiennes. Il y a Hans, sa femme Maria, sa soeur Barbro, sa fille Ingrid et son père Martin. Ils vivent en autarcie et Hans fait la campagne de pêche aux Lofoten, pour ramener de l'argent à la maison. Cette chronique - qui se déroule sur plusieurs années - aborde pêle-mêle le futile comme l'important. Ainsi un chapitre entier est consacré à la longue vue qu'on retrouve puis qu'on range à sa place. Mais un autre à la fuite de Barbro pour vivre sur le continent et à son retour, car elle ne s'est pas sentie heureuse, là-bas.


Le style est rugueux, heurté, passant souvent de façon abrupte d'un sujet à un autre. Avec des phrases courtes qui vont à l'essentiel, mais épuisent le lecteur. Ce style s'accorde avec la dureté de la vie sur l'île, due aux tempêtes, à la pauvreté et à la solitude. Mais qu'est ce qui pousse cette famille à rester sur cette île? Pourquoi chaque fois que Barbro a une opportunité de vivre sur le continent, ça ne se fait pas. Pourquoi Ingrid, elle aussi partie de l'île, y revient rapidement? Avec «le soulagement d'être rentrée à la maison, cette cellule d'isolement en pleine mer ». le roman est d'abord une réflexion sur la solitude. Mais fuir la solitude, c'est quitter les siens, et ses habitudes. C'est affronter un monde où on est mal à l'aise. Alors va pour la solitude, et l'avenir sur cette île, pas forcément souriant. C'est un roman rude qui ne cherche pas à séduire.
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Les Invisibles ce sont les membres de ces familles très pauvres qui vivent sur des îles au Nord de la Norvège, ces îles qui sont autant de confettis perdus dans les archipels du Grand Nord. Ici, c'est de la famille Barroy qu'il s'agit. Nous sommes au début du XXème siècle, un peu hors du temps par rapport à nos repères d'Européens. Au début du roman, Ingrid n'est qu'une enfant. Elle est la fille unique de Maria et Hans. Sur cette île vivent également Martin le père de Hans et Barbro sa soeur. Au fil des pages, nous suivons le quotidien de cette famille sur deux décennies, rythmé par les saisons, la pêche et ce que la nature veut bien leur offrir certaines années.

Les enfants n'ont pas vraiment d'enfance, leur vie sur l'île est réglée par les éléments naturels et la rudesse du monde qui les entoure. On nait, on vite et on mourra sur cette île. C'est un roman sur la fatalité, un livre qui s'étire lentement, comme les jours sur cette île.

Un beau livre puissant et poétique, jamais ennuyeux et la destinée de cette famille est fascinante quant au fil des pages, les « invisibles » prennent corps.
Lien : http://www.instantanesfutile..
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Lire Les Invisibles, c'est s'immerger dans une magnifique carte postale tout en feuilletant un album de famille poussiéreux qui aurait pu être dégoté au hasard d'une brocante. Difficile de quitter les lieux lorsque l'on referme ce livre, car comme le dit si bien l'auteur, "Nul ne peut quitter une île ; une île, c'est un cosmos en réduction où les étoiles dorment dans l'herbe et sous la neige".
Lien : https://chezlaurette.wixsite..
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Les "invisibles" sont sans doute les destins de chacun mais sont ici ceux des hommes et des femmes vivant sur des îles dans le nord de la Norvège, au début du 20ème siècle, si petites bandes de terre qu'elles portent le nom de la seule famille dont le hasard a en ce lieu décliné les générations.

"Sur une île, tout ce qui a de la valeur vient d'ailleurs, sauf la terre, mais ce n'est pas pour elle qu'ils sont là" et "nul ne peut quitter une île"...ce sentiment à la fois de fatalité insulaire et de liberté face au continent sont les clés de voûte d'une histoire familiale suivie dans les yeux d'Ingrid, de son enfance auprès de son père Hans à sa découverte étrange du sentiment maternel.

Les mains écorchées par le sel, le froid et le travail autour des duvets, de la pêche, du salage des poissons ne s'arrêtent pas, pour s'en nourrir et pour "l'argent, l'amarre la plus déprimante qui les relie à la terre ferme." Et on suit ainsi la ténacité dans la tempête, la succession des saisons qui n'ont d'autre finalité que de varier les tâches dont il faut s'acquitter.

Et devant cette vie uniquement rythmée par la nature et la mer, les enfants grandissent, les adultes rêvent, les vieux regrettent...

Ces pages imprégnées de cette nostalgie que l'on peut ressentir devant les vagues inéluctablement infinies nous bercent comme une marée et révèlent les reflets de l'âme en évoquant les teintes différentes de l'eau dont les pages et les mots mêmes finissent par prendre les couleurs.
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Un livre intéressant sur une famille qui grandit et qui vit sur une île mais néanmoins je m'y suis ennuyée.
L'histoire aurait pu être bien plus pimentée à la vue des personnages mais cela est resté bien plat malheureusement.
Une jolie famille qui travaille, qui évolue, qui est entourée d'animaux qui eux aussi font des naissances.
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