On m'avait vivement recommandé cet auteur et notamment ce titre mais malheureusement ça n'a pas trop pris pour moi. Je pense que ce livre et moi n'avons pas su nous rencontrer.
J'aime le cynisme, vraiment, mais parfois l'auteur en abuse tant quand il parle des figurants du drame que ca vire parfois à la condescendance. La grande dose d'auto-dérision dont il fait pourtant preuve ne suffit pas à atténuer ce ressenti pour moi. le narrateur ne se dépeint pas sous ses meilleurs jours dans ses souvenirs et ne cherche pas à se rendre plus valeureux que les autres, mais certains propos m'ont clairement fait lever les yeux au ciel.
On a pas mal de réflexions sur les hommes et les femmes très clichés de genre et hétéronormé à en grincer des dents... Par exemple, dans les meilleurs moments de la vie pour un homme on a "glisser sa main dans la culotte d'une fille pour la première fois" (ce qu'il imagine forcément pour son fils à l'avenir) et pas mal d'autres phrases un peu beauf voire carrément limite.
Pourtant ça se lit facilement, si on supporte les digressions entre parenthèses qui contiennent elles-mêmes d'autres parenthèses, l'écriture est fluide et même souvent drôle de par ce sarcasme. Basé sur des faits réels vécus par l'auteur et sa famille, cette autofiction ne manque pas de qualités. C'est juste et réaliste, cette course contre les flammes, ces moments de survie difficile où les souvenirs les plus dérisoires nous reviennent vifs et plein de sens (ou pas parfois), les effets de foule... le piège de la nature qui se referme sur ce groupe et ces instants de basculement entre empathie et besoin de se sauver soi et les siens avant tout. C'est très humain en soi.
Je pense vraiment que le cynisme mal dosé à mon goût (mais comme pour un plat, je peux le trouver trop salé et vous non) et certaines pensées prêtées au narrateur ont fait que je n'ai pas su accrocher, ce n'est pas le rythme ou le sujet qui n'étaient pas intéressants ou mal maîtrisés, au contraire.
A voir si je tenterai de me laisser séduire par un autre texte de
Philippe Jaenada ou non... Pout le moment disons je ne suis pas mécontente de laisser celui-ci derrière moi.