Citations sur La vengeance dans le sang, tome 1 : En plein dans le .. (61)
Tous les hommes ici présents ressemblent aux autres hommes de ma vie. Ils me regardent uniquement comme un jouet. Je redescends brusquement, et j’atterris accroupie au bord de la scène.
Lorsque quelqu’un tend sa main pour tenter de me toucher, je recule aussitôt en dansant, échappant ainsi à son contact. Nous ne sommes pas dans un zoo. Le stroboscope entre en action, et je bouge comme si j’étais possédée.
L’anticipation est ce qu’il y a de meilleur. Je ne me montre pas tout de suite. Je laisse les bêtes patienter. C’est mon numéro, alors j’entre quand je suis prête…, c’est-à-dire, maintenant.
J’ai l’air sauvage et féroce. J’ai l’air d’avoir le contrôle.
Les hommes de l’autre côté pensent peut-être que je leur appartiens, mais c’est tout le contraire. Ce sont eux qui m’appartiennent. Enfin… tous, sauf un.
Le strip-tease ne consiste pas seulement à ôter ses vêtements. C’est aussi de la stratégie. Les hommes prennent Bae pour une fleur délicate, car elle mesure à peine un mètre cinquante et qu’elle ne pèse rien, mais elle est agile comme un singe. Quant à moi, je danse avec toute mon âme en m’en tenant à ma devise, moins j’en montre, mieux c’est, et ils me donnent de gros pourboires.
Je n’avais jamais vu quelqu’un d’aussi… impressionnant. Il me fait peur et m’intrigue en même temps. Serait-ce parce que je vois quelqu’un de prisonnier en lui, souhaitant désespérément se libérer, tout comme moi ? Il me regarde comme si j’allais me briser, mais je suis solide. Je peux me défendre toute seule.
Elle m’a sauvée d’une vie de souffrances en me permettant d’être quelqu’un d’autre pendant quelques heures, loin de ma mère, et loin de cette vie qui ne m’apportait rien que de la douleur.
Peu importe que je sois la meilleure prof ici, ou que je bosse comme une acharnée. Rien de tout ça n’a d’importance quand on se déshabille pour gagner sa vie.
Je serais vue comme une traînée, une citoyenne de classe inférieure, mais je mets ces mères prétentieuses au défi de vivre ma vie une seule journée. Je fais ce qui est nécessaire pour survivre, comme je l’ai toujours fait, et je ne vais pas m’en excuser.
Ces derniers temps, je n’arrive pas à me débarrasser de cette impression d’être espionnée. Je suis probablement juste parano, mais il s’est passé bien trop de choses dans ma vie pour que je sois négligente. Je ne comprends d’ailleurs pas pourquoi, compte tenu de mon extrême vigilance, le nouveau type au boulot me fait autant d’effet.
Tous ces pères et toutes ces mères savent ce que je suis. C’est ce qui nous sépare distinctement.
Les riches et les pauvres.
Et le fait qu’une mère, dont le tailleur haute couture coûte plus cher que ma voiture, essaie de me persuader d’accepter cette grosse somme, révèle où je me situe dans l’échelle sociale. J’enseigne la danse en supportant des parents prétentieux le jour, et le soir, je retire mes vêtements pour pouvoir survivre.
Elle est pratiquement en train de me servir ses seins sur un plateau d’argent, mais je ne suis pas intéressé. Rien n’a jamais été facile dans ma vie, et je ne m’attends pas à ce que les femmes le soient non plus.