- Je me méfie des maris charmants, dit Mrs. Almond, je ne crois qu’aux bons maris.
"Je n'espère rien, se disait-il, de sorte que si elle me réserve une surprise, ce sera un bénéfice net ; et, dans le cas contraire, je n'aurai rien perdu." (p. 27)
Elle était romanesque, sentimentale, et folle de petits secrets et de mystères – passion bien innocente, car jusque-là ses secrets lui avaient servi à peu près autant que des bulles de savon. Elle ne disait pas non plus toujours la vérité ; mais cela non plus n’avait pas grande importance, car elle n’avait jamais eu rien à cacher. Elle aurait rêvé d’avoir un amoureux et de correspondre avec lui sous un faux nom par le canal d’une poste privée ; je m’empresse de dire que son imagination ne s’aventurait jamais vers des réalités plus précises.
– Elle lui restera fidèle, dit Mrs. Almond ; elle lui restera certainement fidèle.
– C’est bien ce que je dis : elle tiendra bon.
– Fidèle est plus joli. C’est la fidélité que ces natures très simples choisissent toujours, et il n’y a pas d’être plus simple que Catherine. Elle ne peut éprouver d’impressions très variées ; mais quand une impression s’impose à elle, elle ne peut plus y échapper. Elle est comme une bouilloire de cuivre qui a reçu un choc. On peut toujours faire briller la bouilloire, mais on ne peut plus effacer la trace du coup.
– Essayons au moins de faire briller Catherine, dit le docteur. Je vais l’emmener en Europe.
– Ce n’est pas l’Europe qui fera qu’elle l’oubliera.
– C’est donc lui qui l’oubliera.
Mrs. Almond le regarda attentivement :
– Trouves-tu vraiment cela désirable ?
– Au plus haut point ! répondit le docteur.
- Crois-tu, mon cher Austin, qu'il vaut mieux être intelligent que bon?
- Bon à quoi? demanda le docteur. On n'est bon à rien si l'on n'est pas intelligent.
- Les femmes ont plus de doigté que les hommes, dit-elle ; elles devraient toujours parler les premières. Elles savent se montrer plus conciliantes ; elles savent mieux plaider leur cause.
Le souvenir de certaines douleurs ne s’efface jamais.
« Toutes les deux ont peur de moi, bien que je sois inoffensif. […] C’est précisément là-dessus que je fonde mon action, sur la terreur salutaire que j’inspire. » (p. 109
– Je me méfie des maris charmants, dit Mrs. Almond ; je ne crois qu’aux bons maris. Si Townsend l’épouse et qu’elle hérite la fortune d’Austin, cela marchera peut-être. Il sera paresseux, aimable, égoïste, et, dans l’ensemble, d’assez bonne composition. Mais si elle n’hérite pas de son père et qu’il se trouve lié à elle sans dédommagement, que Dieu ait pitié d’elle !
Chapitre 23
Comme enfant, elle promettait d’être grande, mais à l’âge de seize ans, sa croissance s’était arrêtée, si bien que sa taille, comme presque tout en elle, ne dépassait pas la moyenne.