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Georges Belmont (Traducteur)Graham Greene (Préfacier, etc.)
EAN : 9782264025364
535 pages
10-18 (12/09/1999)
3.71/5   72 notes
Résumé :
Les Ambassadeurs est considéré comme le roman le plus important d'Henry James. C'est en tout cas celui où se trouve exposé le plus clairement le conflit entre une Amérique puritaine, moralisante, bref "bostonienne," mais innocente, et la tradition de culture que l'Europe a héritée de l'Antiquité avec ses vices comme ses vertus.

Source : 10-18
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En regardant ce tableau de Gustave Caillebotte « L'homme au balcon, boulevard Haussmann », songeons-nous que cet homme accoudé à cette balustrade, soit un invité de Chad Newsome ? Peut-être. Ou alors est-ce Lewis Lambert Strether lui-même ? Mais l'attitude est un peu trop dégagée pour que ce soit lui. Ou s'est-il déjà fait envoûter par l'air du Vieux Continent ?
Strether est missionné par sa fiancée à ramener le fils de celle-ci, « perdu » en Europe, dans le giron familial. La récompense de Strether sera un mariage lui assurant une situation confortable aussi bien d'un point de vue personnel que professionnel. Cet « ambassadeur » improvisé est issu de Woollett, Massachusetts et Madame Newsome, sa future épouse est une figure importante de la bonne société de Woollett. Il doit ramener le fils avant qu'il ne soit trop « gâté » par son escapade européenne. Chad Newsome doit se marier et intégrer l'entreprise familiale.
Lewis Lambert Strether est un homme ayant dépassé la cinquantaine, soutenu par des principes et des idées bien arrêtées ; il est un bloc de certitudes. On pourrait pourtant dire qu'il est un bloc transparent, sans consistance, tant sa personnalité semble ensommeillée, en retrait, sans relief, sans appétit et sans combats.
Strether semble n'avoir ni ambitions, ni désirs, juste le sens du devoir et un désappointement mou qu'il ne cherche pas à combattre. le voici donc, traversant l'Atlantique , bien décidé à rendre compte de sa mission régulièrement à Madame Newsome, future épousée et il faut bien l'admettre dernière planche de salut de Lambert Strether. Avant de reprendre le cours de cette histoire, qui pourrait avoir l'apparence d'un charmant vaudeville, d'une comédie bourgeoise légère et sans un intérêt magistral, je dois parler d'Henry James.
Ma première rencontre avec l'auteur fut en cours de français, avec l'étude de « L'élève » ; Peu enthousiaste de prime abord, ma curiosité pour cet auteur fut aiguisée par le décorticage du texte et l'approche philosophique. Et puis il y eut la lecture de « La bête dans la jungle » qui m'impressionnât beaucoup. Suivirent d'autres nouvelles que j'ai toujours appréciées, particulièrement « Le motif dans le tapis », « Le tour d'écrou », « Dans la cage » « Le coin plaisant », « La leçon du maître » .
Dans « les ambassadeurs » il y a cette noirceur légère derrière les phrases, comme une poussière de suie s'infiltrant dans les sentiments et les actes. Aussi la morsure cruelle enrobée dans un langage subtil, raffiné, complexe ; strates de mille-feuilles aérien où se serait glissé des petits cailloux. L'écriture pourrait paraître un peu précieuse parfois, mais sans affectation, sans forfanterie, juste la beauté de phrases ciselées parfois à l'extrême, ou chaque éclat recèle la profondeur des âmes et des sentiments.
Lambert Strether dans son périple, nous livre son « moi » ; il observe, il absorbe, il questionne, il se questionne, il comprend ou croit comprendre, il se trompe et rit de cette duperie ; il se sent vivant et libre peut-être pour la première fois. Henry James accompagne cette introspection au long cours d'un luxe de détournements, d'allusions, d'arabesques littéraires ou chaque boucle nous éloigne ou nous rapproche de la vérité de ce roman; Ou de ses vérités. Car elles semblent aussi nombreuses que les protagonistes de cette histoire. Chacun la détient, la brandit ou la dissimule à son gré.
Lambert Strether débarque en Angleterre d'un pied ferme accompagné d'un ami, Waymarsh qui pourrait presque ressembler à son garde-fou, comme s'il voulait, par prescience, se prémunir contre l'abandon de sa charge et de son devoir.
Il rencontre Maria Gostrey en Angleterre, sorte d'électron libre, navigant dans la bonne société de tous pays avec confiance et perspicacité. Elle est là pour écouter, conseiller, réunir, influencer sans poids ; un mélange d'agence de rencontres et d'agence touristique à elle toute seule. Franche et rusée, véritable bouffée d'air frais inattendue pour Strether. Elle le déstabilise et le séduit d'emblée.
Tout ce petit monde se retrouve à Paris où Chad Newsome a pris ses quartiers pour l'amour d'une femme qui ne peut être qu'une femme perdue. Que dis-je ! Une fille !
Nous sommes dans la tête de Lambert Strether : il appréhende sa rencontre avec le jeune Chad, qu'il connaît bien. Son futur beau-fils. Il a peur qu'il n'ait perdu les convenances de son milieu, il a peur de cette femme fatale qui détourne Chad de ses obligations, de sa famille et de son milieu ; Il a peur de n'être pas à la hauteur.
Marie de Vionnet n'est pas une femme fatale, mais une aristocrate mal mariée. Elle a une fille Jeanne ; D'ailleurs pendant tout un long temps incertain, Lambert Strether ne sait pas et nous non plus ; Chad est-il avec la mère ou la fille ? L'ambiguïté des situations et des sentiments sied à la plume de James.
Lambert Strether finit par trouver très bien que Chad Newsome soit à Paris et qu'il profite de la vie, il lui conseille même de rester ; Adieu pour Strether mariage et situation car le voilà désavoué !
Lambert Strether trouve très bien que Chad Newsome soit avec Madame Marie de Vionnet, femme libre et néanmoins un peu calculatrice, qui l'a « amélioré » comme dit Strether ;
Lambert Strether se sent très bien à Paris. Entre les promenades, les rencontres, les réceptions, les étonnements et les questionnements, il se sent enfin vivre. Son escapade champêtre, seul, sur les rives de la Seine ressemble à un tableau de Sisley. On croirait l'émerveillement d'un prisonnier retrouvant la couleur du ciel. Strether a même une inclinaison soudaine pour Marie de Vionnet, cette femme si belle, si douce, si « merveilleuse »…
Maria Gostrey est toujours présente ; Strether lui rend visite dans son appartement ; C'est un havre de paix et de réflexion qu'il recherche pour ne pas se laisser dériver encore plus dans les délices de l'abandon de sa mission.
Mais, dans le Massachusetts, on tape du pied, on s'impatiente de ce voyage qui n'en finit pas. le fiston doit rentrer ! Madame Newsome dépêche la soeur de Chad et son mari pour remettre de l'ordre dans la tête de tout le monde. L'esprit bourgeois doit triompher de toute cette bizarrerie ! Et effectivement, au grand dam de Strether, qui déchire le voile de l'hypocrisie, des conventions, pour en découvrir toute l'amertume et l'abnégation, l'enchantement se délite. Chad Newsome rentre au bercail, l'assurance d'une situation financière confortable lui faisant jeter par-dessus tête sa passion pour Marie de Vionnet qui s'incline sans vraiment combattre, montrant un visage d'emprise et de possession plus que d'amour.
La cruauté est une esquisse chez Henry James ; Pourquoi s'appesantir puisque qu'elle réside dans toutes choses, à tout moment… Cruauté de cette fin que l'on souhaiterait autre pour Lewis Lambert Strether. Mais peut-il en être autrement dans le monde d'Henry James ?

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L'occasion d'une nouvelle et magnifique traduction de jean Pavans, d'une belle édition, le tout associé à quelques jours de vacances et voilà l'occasion de savourer un des grands romans, avec La Coupe d'or et Les Ailes de la Colombre, d' Henry James qu'il considérait comme son meilleur roman.

La trame du roman
Lewis Lambert Strether est un américain de cinquante cinq ans, issu de la meilleure société de Woollett petite ville de la côte est. Il vient en Europe à la demande expresse de Mme Newsome, une riche veuve, pour ramener à bon port Chadwick, son fils promis à un brillant avenir et à une non moins éclatante fortune, qui s'est laissé séduire par Paris et une femme qui ne peut être qu'une redoutable intrigante et une vile corruptrice.
Strether compte pour parvenir à son but sur l'aide de son ami Waymarsh et de Maria Gostrey une américaine vivant en Europe et connaissant parfaitement la société et les moeurs parisiennes.
Lambert Strether tient beaucoup à la réussite de sa mission car à son retour, si le voyage est couronné de succès, il épousera Mme Newsome
Il parvient après bien des atermoiements à faire la connaissance de Madame de Vionnet, qui se révèle être bien différente du portrait qu'il avait imaginé. Ses rapports écrits prennent chaque soir le chemin de Woollett, ses propos volontairement rassurants " on avait imaginé des horreurs " finalement ce n'est pas une mauvaise femme ! ses propos finissent par intriguer puis par contrarier fortement Mme Newsome et c'est bientôt un deuxième train d'ambassadeurs qui prend le chemin de Paris pour rétablir la situation.

Les personnages
Lambert Strether, directeur de revue littéraire à Woollett, revue qu'il signe mais dont Mme Newsome tient les finances bien serrées.
Il n'a vécu que pour son devoir, ne s'est jamais laissé emporté par ses sentiments, un homme raisonnable en tous points.
Maria Gostrey est d'une fine intelligence, un peu rouée et sachant écouter comme personne, elle se qualifie " d'agent de rapatriement " Mais elle n'est pas dénuée de charme et même de sensualité lorsqu'elle reçoit Strether autour d' " une petit table où les bougies allumées projetaient des ombres rosées "
Chadwick est un jeune homme " brun, massif et vigoureux" plein de charme, de prévenance et de distinction et prêt, on en jurerait, à obéir en tout à Strether. Il va suffire à se dernier de parler d'une voix ferme pour que tout rentre dans l'ordre. Mais il se révèle avoir " le comportement, l'allure et les propos d'un homme assez pesamment, peut-être même un peu sombrement, mais néanmoins fondamentalement et confortablement libre". Ce qui ne fait pas l'affaire de Lambert Strether
Enfin, enfin il y a Mme de Vionnet , la femme, qui donne " une impression de légèreté de de transparence " qui est "extrêmement blonde" merveilleusement aimable "magnifique — Strether fit une pause — le mari est mort ? — Mon Dieu non ! Vivant " Tout est dit !.

Paris est le dernier personnage du roman, Strether est conquis " Il descendit au soleil la rue de la Paix et, traversant les Tuileries et la Seine, il s'accorda plus d'une fois — comme avec une soudaine détermination — un arrêt devant les bouquinistes de l'autre rive."
Il est littéralement absorbé par Paris, pour la première fois il vit "Dans les jardins du Luxembourg, il s'arrêta ; là du moins il trouva son recoin, et là, sur une chaise de louage en face de quoi les terrasses, les allées, les fontaines, les trouées, les petits arbustes en pots verts, les petites femmes en bonnets blancs et les petites filles piailleuses composaient un tableau ensoleillé, il passa une heure durant laquelle la coupe de ses impressions sembla vraiment déborder."
Il va même (magnifique chapitre XII) s'aventurer hors de Paris, au bord de l'eau, dans une guinguette qui pourrait appartenir à un tableau de Monet, de Pissaro ou de Renoir. A nouveau il va jouir d'un bien être inconnu jusqu'alors "La confiance qui s'était établie en lui s'intensifia avec le clapotis de l'eau, les reflets en surface, le bruissement des roseaux sur l'autre rive, la petite fraîcheur diffuse et le léger balencement des deux barques arrimées à un embarcadère sommaire tout proche."

L'art d'Henry James est totalement envoûtant, la finesse des portraits psychologiques, le choix du monologue, l'ambiguïté qu'il entretient tout au long du roman, la sensation permanente pour le lecteur d'être proche de comprendre les sentiments, les émotions des personnages.
L'opposition entre le monde neuf de l'Amérique et la civilisation policée de la vieille Europe est superbement rendue, James parle à propos de l'expérience de son héros de " profond chaos émotionnel " provoqué par le séjour parisien. Paris est une révélation pour Strether, à l'égal de James lui-même, son trouble intérieur va le faire basculer du côté de Chadwick, de Mme de Vionnet, de Paris.

La lecture n'est pas toujours aisée, Henry James aime les phrases à tiroirs, les contournements, les expressions précieuses. Il faut apprivoiser cette langue et ne pas se presser. James aime les évocations plutôt que les dévoilements, il aime laisser le lecteur dans l'incertitude. A travers le personnage de Strether le lecteur mesure à quel point sa perspicacité est prise en défaut. Avec quel art l'auteur parvient à laisser entendre le changement de point de vue du héros, arrivé pour "pourfendre" le vice et qui se rallie au " Carpe Diem" des anciens. Une belle et exigeante lecture.

Lien : http://asautsetagambades.hau..
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Henry James, cet auteur admirable et prolifique (il écrivit 23 romans et plus de 100 nouvelles ou courts romans de 1864 à 1911) est réputé pour la finesse de ses analyses et son point de vue narratif complexe ( qui est celui d'un personnage impliqué dans l'histoire, généralement associé comme pour Virginia Woolf au "flux de conscience), ainsi que pour son réalisme. Il fut influencé par Balzac, Flaubert et Tourgeniev.

Né à New-York en 1843, il demanda la nationalité britannique en 1915, un an avant sa mort, après avoir été déçu par la neutralité des USA au début de la 1ère guerre mondiale.

Il voyagea beaucoup en Europe (sa famille était aisée) et il y eut différents tuteurs et vécut 5 ans à Londres, de 1876 à 1881. C'est pourquoi son oeuvre traite souvent des Américains et des Européens. ("L'Américain", 1877/ Les Européens, 1878/ "Portrait de Femme", 1881/ "Les Bostoniennes", 1886).
Ce "curriculum" dressé à la va-vite n'a pour but que de vous parler, après tant de fructueuses lectures, de mes efforts désespérés pour lire un des 3 grands romans de sa dernière "période", à savoir : "Les Ailes de la Colombe", 1902, "Les Ambassadeurs", 1903, et "La Coupe d'Or, 1904.

Par un suprême effort de volonté mais aussi par sens du devoir (après tout l'anglais était ma spécialité), je décidai un beau jour de faire un sort aux Ambassadeurs. Ce fut un cauchemar de A à Z, une incompréhension totale.
Il en avait été de même pour "Le Bruit et la Fureur", que je n'avais pas lu, mais c'était pardonnable à 15 ans : comme pour tous les gens de mon âge, le Benny “des Souris et des hommes” était le seul “idiot” capable alors, de retenir mon attention.

Pour en revenir aux “Ambassadeurs”, je dirai ceci : quand je lis j'aime savoir qui dit quoi et à qui. Quand même! Et je n'ai aucun complexe de ne RIEN avoir compris. du reste dans ces cas-là je vais voir le film... :)
Quelques années plus tard, alors que je me risquais à prendre part à un séminaire (rien que le mot me hérisse) sur cet auteur, j'eus à écouter disserter son nouveau traducteur, lequel se présenta ainsi: "Je ne suis pas un véritable spécialiste de la traduction de l'anglais (l'histoire ne dit pas s'il le parlait), on m'a choisi parce que mon style ressemble à celui d'Henry James". Sombre c.....d!

J'étais statufiée. Finalement, tous se mirent à parler d'un air extasié des fameux romans "de la maturité"... le type m'horripilant, je décidai de frapper un grand coup. Je levai la main et exprimai mon point de vue avec l'audace des timides. "Pour moi, dis-je, ces romans sont l'oeuvre d'un vieillard sénile déterminé à vous donner mal à la tête".
Oh la la!
Et le traducteur de me répondre: "Mais Madame, vous n'avez pas de coeur!
Trop bête, oui.

Ceci dit, Henry James reste un de mes auteurs de prédilection. J'aime ses nouvelles, particulièrement “L'autel des morts”, “Dans la cage”, “In extremis”... Et je rêve de faire un tour de l'Europe, telle qu'elle était alors.

Voilà, j'espère vous avoir régalé avec cette anecdote!

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Les ambassadeurs est peut-être le sommet de l'oeuvre d'Henry James. c'est un livre d'une richesse , d'une finesse, d'une élégance, d'une cruauté inouï.
Pour ne pas passer à côté de cette véritable aventure, une préparation militaire (sic) est nécessaire.
Tout d'abord, choisir son traducteur avec soin, Jean Pavans est un excellent guide.
Ensuite, se préparer mentalement. Henry James reste unique dans l'histoire de la littérature. Rien ne peut vous préparer à sa lecture sinon H James lui-même. Commencez par lire les textes d'avant 1900. Ces textes de "jeunesse" conservent une structure relativement classique (vraiment relativement...). Un portrait de femme, Daisy Miller, le Tour d'Ecrou, Ce que savait Maisie, sont de bonnes portes d'entrée. Abordez ensuite Les ailes de la Colombe et pour l'élite qui aura survécu, viendra le temps de s'aventurer dans Les ambassadeurs.
Bien sûr, avec un peu de recule, vous devrez relire tous ces livres, parce que vous saurez que vous n'avez pas vu, compris, le dixième de ce qui s'y passe.
Sauf que pour vous, comme cela m'est arrivé, plus rien ne sera comme avant.
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Un style sophistiqué pour ce long roman dont je regrette un peu l'importance donnée à la forme L'écriture est intéressante mais sa subtilité excessive m'a plus tenu à distance qu'elle n'a favorisé mon immersion dans les états d'âme des différents personnages. Sous prétexte que tout aurait déjà été dit par ses contemporains, l'auteur me donne l'impression de vouloir inaugurer une nouvelle façon de faire oeuvre de création en complexifiant volontairement et artificiellement son propos. Il est vrai que c'est un filon qui fera école. Les parenthèses sans arrêt, les enchevêtrements des points de vue, les révélations en teasing, m'ont plus indisposé qu'ils n'ont servi ma découverte. Personnellement, cette façon d'écrire déconcertante a freiné mon appréciation de ce livre ( surtout au début) qui n'en reste pas moins une référence que je relirai … peut être.
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
« Bref, toute l’affaire se résume à la déclaration irrépressible de Lambert Strether au petit Bilham, un dimanche après-midi, dans le jardin de Gloriani […] : « Vivez autant que vous le pouvez ; c’est une erreur de ne pas le faire. Peu importe vraiment ce que vous faites en particulier, du moment que vous avez votre vie. Si on n’a pas eu cela, qu’a-t-on eu ? Je suis vieux... trop vieux en tout cas pour ce que je vois. Ce qu’on perd, on le perd ; ne vous trompez pas là-dessus. Cependant, on a l’illusion de la liberté ; par conséquent, ne soyez pas, comme moi, dénué du souvenir de cette illusion. J’étais, au moment venu, soit trop stupide soit trop intelligent pour l’avoir, et maintenant je suis un cas de réaction contre cette erreur. Faites ce que vous voulez, tant que vous ne faites pas mon erreur. Car c’était une erreur. Vivez, vivez ! »
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p.59/His greatest uneasiness seemed to peep at him out of the imminent impression that almost any acceptance of Paris might give one's authority away. It hung before him this morning, the vast bright Babylon, like some huge iridescent object, a jewel brilliant and hard, in which parts were not to be discriminated nor differences comfortably marked. It twinkled and trembled and melted together, and what seemed all surface one moment seemed all depth the next. It was a place of which, unmistakably, Chad was fond ; wherefore if he, Strether, should like it too much, what on earth, with such a bond, would become of either of them ?
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Vivez toutes les expériences possibles. C'est une erreur de ne pas le faire. Peu importe ce que vous faites en particulier, du moment que vous avez votre vie.
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Vous êtes-vous enquis de mon nom?

Il ne put que faire halte en riant:

- Et vous, du mien?

- Oh mais oui!... et à peine m'aviez-vous quittée. Je suis allée demander au bureau. N'eût-il pas été préférable pour vous d'en faire autant?

Il s'étonna.

- Demander qui vous êtes, quand du haut de son perchoir cette jeune personne nous avait déjà vu faire échange de grâces?

Cette fois, ce fut à elle de rire de son air amusé et vaguement impatient:

- Mais n'est-ce pas une raison de plus? Si ce que vous craignez, c'est le tort fait à ma réputation... sous prétexte que l'on me voit sortir avec un monsieur contraint de demander qui je suis... cela m'est parfaitement égal, je vous assure. Mais tenez, poursuivit-elle, voici ma carte, et puisque je m'aperçois que j'ai encore un mot à dire au bureau, je vous laisse, juste le temps de la considérer à loisir.
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La confiance qui s’était établie en lui s’intensifia avec le clapotis de l’eau, les reflets en surface, le bruissement des roseaux sur l’autre rive, la petite fraîcheur diffuse et le léger balencement des deux barques arrimées à un embarcadère sommaire tout proche
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