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Sa petite amie l'a largué, il a le coeur brisé, ça ce n ‘est pas nouveau. Il décide de prendre un aller simple à destination de Zanzibar, ça, ça l ‘est plus. Et il se rend compte que, voulant voyager d'Est en Ouest, il reprend le chemin fait par Stanley, après que celui-ci eut découvert Livingstone à Ujiji, près du lac Tanganyika. Dans un second voyage, Stanley ne recherche plus le vieil explorateur duquel il a présumé la présence, mort entre temps, mais bien les sources du Nil.
Nous avons donc le récit de Guillaume Jan , crapahutant entre les bus bondés, les routes défoncées, les pannes chaque quart d' heure, les barges dont le départ n est jamais sûr, la forêt pour éviter les cascades du fleuve Congo, l' arrivée dans les villes qui ont été belles, comme Kinshasa la belle, appelée maintenant Kin la poubelle. Et puis les fièvres, inévitables, les attentes et les retards parfois cruels, lorsqu' une pirogue doit partir et qu'une enieme douane se pointe. Ceci raconté avec humour car son périple est ponctué de rencontres amicales, de partages, d' éblouissements quant à la beauté du paysage et à la bonté des habitants , qui ne comprennent pas toujours pour quelle raison il se prive autant par le fait même de voyager.
En filigrane, et toujours à propos, Guillaume évoque Stanley, ses privations, sa volonté inflexible d'explorer, et qui finira effectivement par reconnaître qu'il voyage sur le Congo donc ni sur le Nil ni sur le Niger: l' exploit d'avoir traversé le continent en neuf cent quatre vingt dix neuf jours, il est le premier homme à l' avoir fait. Au fur et à mesure de son voyage, Guillaume se souvient de Stanley, comparant ses « souffrances » à celles, infiniment plus importantes, de l explorateur qui a vu deux tiers de son équipe mourir. Contrairement à Guillaume, délaissé avant son départ, ce dernier apprend, à l'embouchure du Congo que sa fiancée Alice qui lui avait juré fidélité, s'est mariée « J'ai fait ce que des millions de femmes ont fait avant moi. Je n'ai pas tenu ma promesse. » Il était déjà à moitié mort.
Puis , dans un petit opuscule, Guillaume Jan écrit à la statue de Stanley, renversée dans la campagne, par Mobutu, en lui rappelant le bien, certes, et aussi le mal qu'il a pu faire durant ses années en Afrique. Stanley s'est par la suite tourné vers Léopold II, et a fait des carnages ( fait signer l'abandon de terres, mise à feu de villages, mains coupées, impôts et travail forcé )
J'ai aimé le récit, et encore plus l'opuscule très mesuré concernant l'explorateur, qui peut-être ne faisait que son job en conquérant le Congo.







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Guillaume part en Afrique pour oublier une déception sentimentale...Son aventure commence à Zanzibar (océan indien ) pour se terminer à Kinshasa ( océan atlantique )..Au cours de ce périple, il se rend compte qu'il est sur les traces d'Henri Morton Stanley qui s'est "illustré" en 1877 en étant le premier explorateur à descendre le fleuve Congo !
Il va être obligé d'utiliser des moyens de transport divers et variés ( moto/pirogue/taxis de brousse/avions/rafiots ) et même la marche pour avancer au travers de cette Afrique dévastée par les dictateurs, les églises"autoproclamées", les guerres intestines, la corruption, l'insalubrité et la pauvreté !
Une Afrique exploitée puis abandonnée par les européens au profit de chinois qui ont installé leurs commerces..
L'aventure du " Muzungu" Guillaume est d'un grand réalisme qui nous interpelle sur l'état de cette Afrique qui "crève" de ne pas être aidée par les pays "riches" ! "éclairage" voulu par l'auteur pour nous faire prendre conscience de ce décalage avec nous ?
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Le ton du récit est désinvolte voire frivole à l'instar des ouvrages de Raymond O'Hanlon. La tentative d'ancrage dans le passé (Livingstone/Stanley) ou dans le présent (Procès des génocidaires rwandais) ne masque pas du tout le peu de profondeur de l'écrit.
(simple opinion)
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Le baobab de Stanley, de même que son auteur Guillaume Jan, m'étaient complètement inconnus avant que je ne les découvre dans la box livres à laquelle j'étais abonnée il y a encore peu.

J'ai trouvé sympathique de suivre les aventures, plus ou moins faciles et agréables, de notre auteur qui a décidé de tout plaquer du jour au lendemain pour partir en contrée sauvage africaine – en effet, une bonne partie de son voyage s'effectue, par choix, plus qu'hors des sentiers battus, parfois à son grand dam, car il a bien du mal à s'extirper de certaines situations critiques. Heureusement pour lui, tout finit toujours bien.

Ce que j'ai particulièrement apprécié, ce sont toutes les idées reçues d'Occidental sur ce continent, ses habitants, sa culture, etc., que l'auteur se permet de reconnaître très sincèrement, et qui partent à vau-l'eau au fil de ses rencontres et échanges, pour en retirer sa propre vision de l'Afrique à la fin de son périple. Un vrai récit de voyage en somme, qui se lit très vite et très bien !

Lien : https://lartetletreblog.fr/2..
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J'ai trouvé ce livre passionnant et vraiment sincère sur les relations qu'un occidental peut avoir avec les Africains. J'ai retrouvé les sensations que j'ai eu la première fois que je suis allé au Bénin.
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Une incroyable odyssée affirmée comme tranquille au long du fleuve Congo. Un modèle de littérature voyageuse qui ne s'en laisse pas conter.


Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2022/08/15/note-de-lecture-le-baobab-de-stanley-guillaume-jan/

Certaines oeuvres naissent d'une matrice identifiable, d'un creuset originel qui détermine avec une force fondamentale ce qui suivra – jusqu'à ce qu'un éventuel point d'inflexion majeur vienne surprendre et brouiller les cartes, le cas échéant. Pour les beautés inattendues d'un vagabondage en sandales aux objectifs modifiés en cours de route de « Traîne-savane » (2014), pour les étrangetés poignantes et les dévouements impossibles de « Samouraïs dans la brousse » (2018) et pour l'invention d'une mythologie des coïncidences entre Finistère, Balkans et Afrique profonde de « Alias Lejean » (2022), « le Baobab de Stanley », publié en 2009 chez Bourin, joue ce rôle de point d'ancrage, cette balise rare qui dessine d'emblée les contours d'une littérature de voyage différente.

De cette traversée de l'Afrique sub-équatoriale d'Est en Ouest, sur les (presque) traces (involontaires) de Stanley, Guillaume Jan, routard s'il en est là où il n'y a guère de routards, justement, se garde bien d'extraire quoi que ce soit qui puisse ressembler à une épopée touristico-exploratoire ou à un surplomb assuré de savant du lieu. Traçant opiniâtrement son chemin mouvant comme en se jouant des innombrables aléas, armé d'une patience à toute épreuve et d'un sens de la bienveillance qui engendre par moments comme sa propre bulle protectrice autour de lui, il avance. Évitant toujours (presque sur le fil parfois) les mauvaises rencontres et n'en conservant que les bonnes (quitte à les rendre telles), il se faufile dans une succession de régions parmi les plus déshéritées et troublées qui soient (encore ignorant heureusement alors de certains dangers nés de l'avidité des hommes, qu'il maîtrisera mieux dans ses échappées ultérieures – et saura alors contourner lorsque nécessaire). S'il en profite pour brosser un portrait de Stanley rendant une certaine justice aux ambiguïtés sans fin du personnage, il ne glisse à aucun moment vers l'ouvrage d'historiographie comparée, et reste modeste, dans ses comportements au quotidien comme dans le maniement de sources livresques postérieures. On songera certainement plusieurs fois à cette placidité inébranlable, ajoutée à une discrète capacité d'émerveillement, qui constitue la tonalité dominante du beau documentaire cinématographique « Congo River » (Thierry Michel, 2006) : le fleuve Congo, malgré sa rudesse indéniable, peut ainsi être apprivoisé sans l'avoir vraiment cherché.

Évitant tous les pièges de la littérature de voyage (tels que les soulignait l'Emmanuel Ruben de « Dans les ruines de la carte », avant d'en proposer une joueuse mise en abîme dans « Sur la route du Danube »), se tenant à une saine distance de l'infâme contre-exemple proposé bien malgré elle (on le suppose) par Erika Fatland, mais se défiant aussi de la quête trop exacerbée de la formule « poétique » – à laquelle le Jean-Paul Kauffmann de « L'Arche des Kerguelen » n'avait pas su totalement échapper en 1993, avant de nous éblouir, par exemple, avec la sublime obsession de son « Venise à double tour » en 2019 -, évitant – comme Julien Blanc-Gras sait aussi si bien le pratiquer, dans « Briser la glace » ou dans « Dans le désert », entre autres -, l'observation non-participante et largement blasée, Guillaume Jan nous montre ici en beauté et en simplicité le discret équilibre réussi entre ce qui se passe à l'intérieur et ce qui environne (jouant ainsi aussi bien de la fausse tranquillité du Vassili Golovanov de « Éloge des voyages insensés », qui habitera d'ailleurs certains exergues ultérieurs de l'auteur, que du formidable bouillonnement électrique du Philippe Jaenada de « Plage de Manaccora, 16 h 30 »), et nous prouve sans forcer que « voyageur naturel » n'équivaut pas tout à fait à « simple voyageur », pour nos délices de lectrice ou de lecteur.

Lien : https://charybde2.wordpress...
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Guillaume Jan se décide à partir, un peu sur un coup de tête, un peu à cause de sa rupture amoureuse, en plein hiver 2007-2008. Sur la carte, Zanzibar l'attire, comme un rêve qu'il ne sert à rien de repousser plus longtemps, comme un nom qui résonne d'ailleurs, de dépaysement, de fantasme. A Zanzibar, il découvrira une île paradisiaque et défraîchie, avant de se replonger dans la capitale Dar Es Salaam, et de poursuivre à Arusha. Mais ce n'est que le début. Et pourquoi pas ne pas rallier le point opposé, occidental, du continent. Par les routes qui subsistent, les cours d'eau qui se pratiquent, les vols très spéciaux qui se méritent, déboucher au Congo sur la côte Atlantique. Un voyage de plusieurs mois, pas la première traversée d'explorateur mais un périple attachant dans l'Afrique d'aujourd'hui, d'est en ouest.


Une pépite que ce livre !! Un récit de voyage, un texte de liberté, qui contient tout ; la chaleur de l'Afrique, les inquiétudes du baroudeur occidental, la soif de liberté, le malaise des circuits touristiques, les contradictions du statut d'aventurier, les rackets successifs de fonctionnaires impayés, les fièvres, l'inconfort et la lassitude, le gibier et les moustiques, les palabres et les surprises.

(................)
Lien : http://chezlorraine.blogspot..
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Le baobab de Stanley est un récit de voyage à l'ancienne, lorsque Guillaume Jan décide de traverser l'Afrique d'est en ouest après avoir été largué par sa copine. Arrivé sur place il s'aperçoit que son trajet recouvre à peu près celui réalisé par Stanley, à la différence près qu'il part seul avec son sac à dos au lieu d'embaucher plus de trois cents porteurs pour charrier ses douze tonnes de matériel.
Bien que Guillaume Jan fasse souvent des parallèles entre son parcours et celui de Stanley, il n'a aucun point commun avec celui qui l'a précédé sur ces chemins. Stanley voyageait pour retrouver Livingstone, puis pour cartographier l'intérieur de l'Afrique, et il ne s'intéressait pas aux populations. Il les méprisait même bien plus que ne le faisaient les colons, ce qui n'est pas peu dire.
Guillaume Jan lui, voyage sans but, uniquement pour l'aventure, et colle au plus près aux réalités locales. Il improvise constamment, se déplace en taxi-brousse, en pirogue, en train, puis en barge sur le Congo pour arriver à Kinshasa. Il raconte le tout avec beaucoup de naturel, sans jamais forcer le ton, ce qui rend la lecture très agréable. Un jour qu'il passe à proximité d'un cyber café, il dit :
"J'écris aux amis pour les rassurer :
- Tout va bien. J'ai une bronchite, j'ai fait un infarctus sur le Kilimandjaro, je mange mal, il y a des trous dans ma moustiquaire, les journées sont monotones. Je suis bloqué au bord du Tanganyika pour une période indéterminée."

Le livre se termine par une lettre à Stanley, et je dois dire que cette dernière partie ne m'a pas convaincu. On a déjà appris dans le livre que Stanley avait employé des méthodes brutales, même pour l'époque et ce n'est pas peu dire, alors l'intérêt de commenter une nouvelle fois par courrier m'échappe un peu, et je me suis ennuyé à sa lecture. Dommage de terminer comme ça.
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Dire que ce livre à dix ans , ce voyage de l.océan indien à l.atlantique sur les traces du vieux explorateur et sur le fleuve Congo est édifiant. sur l.etat épouvantable de ce pays et sur la corruption et le gâchis des nations unis et autres organisations qui sous prétexte de faire le bien sont en décalage avec la population Merci pour ce témoignage
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Ca partait pourtant mal pour un enième cliché du blanc qui va se perdre en Afrique, si l'association des passages sur Stanley et Livngstone sont sans effets, le reste de l'écriture, l'avancée de l'auteur dans la foret et dans ses sentiments est intéressante, pas de la grande écriture, mais une image de l'Afrique sans autre parti pris que la vision occidentale d'une civilisation extraordinaire. A lire pour les amoureux de ce pays continent.
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