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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
«Moi, je regarde mon visage dans le miroir et je sais qu'il n'y a plus rien, plus de Veronika, plus de roi, plus de Yougoslavie, le monde a éclaté en morceaux comme ce miroir fêlé qui me renvoie des fragments de mon visage pas rasé.»
L'écriture mélancolique et subtile, si pleine de nuances, de Drago Jancar nous plonge dans la tourmente de l'Histoire de la Yougoslavie, lors de la Seconde Guerre mondiale, avec un beau personnage qui «ne voulait absolument rien avoir à faire avec ces temps horribles».
Beaucoup de finesse, une belle utilisation du roman polyphonique - même s'il est un peu frustrant de ne pas entendre la voix de Veronika, dont les cinq narrateurs font un portrait si séduisant.
C'est qu'elle en a du charme, la flamboyante et excentrique Veronika Zarnik, avec cette joie qu'elle met à franchir ces barrières, ces traits invisibles «jusque là et pas plus loin, là-bas ce n'est pas ton monde» qu'on lui met toujours, dit-elle. Si elle a un animal de compagnie, c'est un alligator, qu'elle emmène en promenade. Elle aime conduire, non seulement les voitures mais aussi les avions. Comme la vie à Ljubljana l'ennuie vu que «Tout le monde se connaît et personne ne s'aime», elle s'échappe, elle fait des fugues, d'abord seule pour voir la mer, et puis avec son professeur d'équitation, Stevo.
Mais celle qui nous est décrite comme «Une apparition merveilleuse dans cette époque sauvage» pourra-t-elle échapper aux convulsions de l'Histoire?
Une belle écriture, un personnage qui fait rêver, un dimension historique traitée avec subtilité, et intéressante pour quelqu'un qui comme moi n'y connaît rien à la Slovénie - bref, une lecture qui m'a bien plu.
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L'histoire dramatique d'une femme et de son pays.

Drago Jancar écrit un roman majestueux, passionné et grave : l'auteur slovane entrelace les faits historiques de l'ancienne Yougoslavie et le mystère d'une disparition.
La disparition de Veronika et son mari Léo Zarnik une nuit de janvier 1944 dans leur domaine de Podgorsko, au pied des montagnes.
J'ai ressenti ô combien Drago Jancar aime la Slovénie comme il aime son personnage flamboyant qu'est Veronika.
Par une force narrative puissante, l'auteur réussit à nous faire sentir la présence physique de Veronika alors qu'elle ne s'exprime jamais directement. Veronika ne vit que dans les souvenirs ou les témoignages des cinq narrateurs, très proches d'elle à un moment de sa vie.
Tous voient Veronika, mais elle est absente, elle est un rêve, un lieu inaccessible. Indépendante, non conformiste et passionnée, Veronika est insaissisable.
J'ai passionnément aimé ce roman de 200 pages lues en une soirée. Comme les ouvrages de Sandor Maraï, Drago Jancar ancre avec force l'effritement des repères culturels, sociétaux et politiques d'une Europe centrale du XXième siècle sur des individus pris au piège d'un mode de vie qui n'existe plus.
Ce très beau roman de Drago Jancar atteint ici la même perfection.
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«Cette nuit je l'ai vue comme si elle était vivante» ainsi débute le beau roman de Drago Jancar hanté par une femme hors du commun, Veronika. 
Stevan Radovanovic rêve en cette dernière nuit de mai 1945. Major, commandant d'un escadron de cavalerie de la première brigade de l'armée royale yougoslave, allongé sur son châlit, dans un baraquement d'un camp de prisonniers, il croit voir Veronica dont il a été l'amant.

Il est le premier à l'évoquer et à se dire aussi «... c'est la fin, la finis du royaume de Yougoslavie, la fin du monde.»

Ce sera également pour les quatre autres témoins qui viennent à sa suite la fin d'un monde, celui qu'ils aimaient, qui va réapparaître à travers leur souvenir de Veronika : Madame Josipina, sa mère, le docteur Horst Hubermayer, médecin militaire allemand, invité et ami de Veronica et de son mari, Jozi la gouvernante et Ivan Jeranek, un paysan employé au manoir.

Le Manoir de Podgorsko acheté en 1937 ou 38 par Leo Zarnik représentera un ilot dans la tempête, une bulle de paix maintenue provisoirement en dehors du conflit par l'art de vivre de Veronika et son mari qui y reçoivent des artistes et organisent des soirées sans se soucier des événements politiques.

Petit à petit au fil de ces différents témoignages, à travers le regard de ceux qui l'ont vu vivre, va se tisser la personnalité de Veronika et apparaître les indices qui mettront sur la voie de sa disparition et de celle de son mari une nuit de janvier 1944.

Pour chacun, les souvenirs qu'ils gardent d'elle reviennent les hanter alors que la guerre qui se termine a fait basculer leur vie, l'a définitivement bouleversée. Véronika représente la vie d'avant, avec sa douceur, sa beauté, la liberté et une part d'innocence qui n'est plus.
Si Veronica reste pour tous le symbole des jours enfuis, du temps de paix, elle sera restée quelles que soient les circonstances une femme libre, fidèle à elle-même, à son amour pour la vie. Chacun se sent coupable de n'avoir pas su la retenir ou mieux la protéger mais ils se disent aussi, dans le doute, qu'elle n'en a toujours fait qu'à sa tête.

Toute l'histoire trouble de la Yougoslavie, à cette époque un royaume, avant d'être lâchée en 1945 par les alliés pour tomber entre les mains de Tito, ressurgit à travers la troublante, libre et sensuelle Veronika qui symbolise la nostalgie de l'avant-guerre, de cette mitteleuropa avec son mélange de cultures différentes.
«... elle ne voulait absolument rien avoir à faire avec ces temps horribles. Même si elle ne pouvait y échapper, à cause des gens qui y étaient profondément mêlés de gré ou de force»
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Veronika et Leo ont disparu , au début de l'année 1944 .On est en Slovénie , ou plutôt sur un territoire qui à l'époque est partagé entre l'Italie, l'Allemagne et la Hongrie.
Ils ont disparu et les témoins de l'époque vont témoigner: La mère de Veronika, un ami médecin allemand, et deux serviteurs .
Avant eux , Stevo, soldat de l'armée yougoslave et ancien amant de Veronika se souvient...

On a donc un livre divisé en cinq chapitres, chacun correspondant à une voix différente.
La première, celle de Stevo , m'a emporté . Une grande intensité dans le récit , une plongée dans la guerre, les disparités du territoire yougoslave, les minorités , l'amour. On partait sur des bases olympiques .
Et puis, le soufflet est un peu retombé, les interventions des autres protagonistes ne desservent certes pas le texte mais n'ont pas l'intensité des soixante premières pages .
Ce style de roman où les personnages se croisent et se recroisent, apportant chacun leur éclairage et leur vision d'un évènement est souvent un bon moment lecture et quand cela est réussi estompe la frustration de ne pas traverser un livre avec un "héro" .
Une lecture très intéressante, une plongée dans les Balkans à feu et à sang , autour d'un personnage mu par l'amour de l'autre, libre au point d'effrayer son entourage, loin du calcul et des manigances politiques .
On notera quand même que la folie de la guerre, qui essaime les pages de ce livre, renvoie dos à dos nazis et communistes.
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Une nuit slovène de 1944, la blonde Veronika a disparu, sans doute enlevée par des partisans avec son mari.

Qui peut se souvenir de cette belle jeune femme intrépide, inconséquente par bravade, épouse fantasque d'industriel fortuné.
Qui est encore présent ou vivant pour l'évoquer, après les années de guerre du second conflit mondial, transformant radicalement les pays des Balkans?

"Elle était curieuse, joyeuse, ouverte à tous et un peu triste". Elle a fasciné les hommes qui l'ont croisée.

Les voix de cinq narrateurs se font écho pour évoquer les temps troublés d'une région morcelée en belligérants innombrables (yougoslaves, italiens, allemands et partisans), offrant plusieurs point de vue et pistes de compréhension historique:
Une ancien amant, officier cavalier de l'armée royaliste serbe vaincue par le nouveau pouvoir communiste, et qui, une nuit, croit voir le spectre de son amour passé...
Une vieille mère, épuisée d'attendre sans comprendre...
D'anciennes relations mondaines entre amitié et compromission avec les allemands d'armée d'occupation, des domestiques fidèles, des paysans maquisards entrainés dans la logique de résistance.

Une belle histoire de vie, dramatique, nostalgique, sur l'absurdité de la guerre et de la mort. Une histoire en tout point semblable aux propres exactions subies par la population française en temps de conflit. Mais ici le dépaysement balkanique apporte un contexte original.
Au final il ne reste de la guerre que des regrets et de la culpabilité.

Un livre salué à raison par le prix du meilleur livre étranger.
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Slovénie, janvier 1944.
La Slovénie n'existe pas en tant qu'État, alors.
Depuis 1929, elle est une partie du royaume de Yougoslavie.
(Je fais ma prof d'Histoire, mais vous pensez bien que c'est Wikipedia qui m'a renseignée.)
Lors de la Seconde guerre mondiale (je dis toujours Seconde et pas deuxième, du fait d'un optimisme forcené), son territoire est envahi à la fois par l'Italie et par l'Allemagne nazie.
Et là, ce qui fait la singularité de la Yougoslavie, c'est qu'elle n'a pas attendu les Alliés pour chasser l'armée allemande : c'est la Résistance yougoslave, seule, qui a repris le pays.
(Fait d'armes sur lequel Tito va par la suite construire sa propagande, mais c'est une autre histoire.)
Nous sommes en janvier 44, donc.
Veronika et son mari disparaissent.
Qu'est devenu ce couple riche, fantaisiste et mondain, qui organisait des soirées culturelles où Allemands comme Slovènes venaient écouter du Beethoven ?
Plusieurs voix retracent les évènements, chacun a son explication : l'amant les croit bien à l'abri dans leur manoir, la mère de Veronika les espère émigrés en Suisse…
Chacun, chacune, vit dans l'espoir de la revoir un jour, la belle Veronika, si amicale, si pleine de joie de vivre.
Ces différentes voix permettent d'illustrer les luttes de pouvoir dans la tourmente de cette guerre : il y a l'officier monarchiste, il y a le maquisard.
Il y a aussi l'Allemand.
C'est pourquoi je vous ai enquiquinés avec le contexte historique pour commencer : le propos de Drago Jančar, ce n'est pas seulement de restituer l'Histoire de son pays dans la tourmente de la guerre. C'est aussi de montrer, subtilement, comment le sort des uns ou des autres peut dépendre, en temps de guerre, d'une toute petite chose, d'un tout petit incident, d'un évènement de peu d'importance qui, soudain, peut changer le cours de plusieurs vies.
Un très beau roman, difficile à lâcher une fois commencé, difficile à oublier une fois terminé.
Traduit avec fluidité par Andrée Lück-Gaye.
Challenge Globe-trotter (Slovénie)
LC thématique avril 2023 : "Un roman historique"
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Merci A_fleur_de_mots pour le joli commentaire rédigé sur Babelio qui m'a fait découvrir ce livre et cet auteur slovène.
5 narrateurs. 1 femme, Véronika, décrite à travers leurs différents regards.
Une femme indépendante, impulsive, douce, peut-être naïve au sein de cette Slovénie des années de guerre, Slovénie envahie par les Allemands.
5 témoins de sa vie et de sa disparition.

Un roman qui commence tout doux comme du velours. Plus on avance, plus on sent venir le drame. de la douceur on passe progressivement à la violence.
Un très beau moment de lecture, différent de ce que j'ai pu lire.
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Au coeur de ce roman finement conçu et remarquablement charpenté, une femme, dont l'élégance, la générosité, la sensualité et l'indépendance d'esprit rayonnent sur son entourage et fascinent les hommes.

L'aura troublante de cette femme, Veronika, est omniprésente dans le livre. La parole est répartie entre cinq personnes ayant vécu à son contact ; un chapitre chacune. le ton est à mi-chemin entre le monologue intérieur et la confession. Rêve ou hallucination, Veronika leur apparaît certaines nuits, longtemps après avoir disparu de leur vie... « Cette nuit, je l'ai vue !... »

Personnels et subjectifs, les témoignages de ces cinq narrateurs se complètent pour constituer l'esprit et le corps du roman. A défaut d'être totalement originale, c'est une construction littéraire diablement efficace. L'histoire est très captivante... Mais sombre, très sombre...

Avant d'évoquer l'intrigue, campons le décor...

La Slovénie. L'auteur, Drago Jančar, y est né. C'est un petit pays tranquille, aux confins de l'Italie et de l'Autriche. Une histoire partagée entre un héritage slave et une ancienne domination germanique. Des paysages riants et verdoyants de montagnes, de forêts, de lacs. Des traditions paysannes. Un culte national pour le cheval et l'équitation. le Royaume de Yougoslavie... Mais ça, c'était avant !...

Seconde guerre mondiale. le paradis devient enfer. de nombreux Slovènes germanophones s'accommodent de l'occupation allemande, certains rejoignent même les rangs nazis. En face, la résistance ; les partisans montent en puissance, soutenus par les Soviétiques. Violence des escarmouches, cruauté des représailles. La population observe avant de choisir : de quel côté le destin basculera-t-il ?... Et le gagnant est : la République Populaire de Yougoslavie !

Depuis le début de la guerre, Veronika est installée à la campagne, dans un manoir entouré d'un vaste et magnifique domaine appartenant à son mari, Léo, un riche industriel. Une sorte d'oasis de paix qu'ils s'efforcent de préserver. Elle monte à cheval, il gère ses affaires. Ils reçoivent des artistes, des notables de la capitale – dont certains portent l'uniforme militaire de la Wehrmachtschaft, une milice pro-allemande –, parfois aussi quelques officiers allemands. Cela n'empêche pas Veronika et Leo d'entretenir de bonnes relations avec la population locale, des familles de paysans, dont certains sont employés sur le domaine. Ils ne manquent jamais non plus d'apporter aide et bienveillance aux partisans. Qui pourrait dire du mal d'eux ?

Mais un jour de janvier 1944, Veronika et Leo quittent leur manoir et disparaissent. Qui sont ces gens qui les accompagnent ? En tout cas, nul n'a revu le couple. Sont-ils cachés quelque part, ou en fuite à l'étranger ? Sont-ils même encore en vie ?

Parmi les cinq narrateurs, un seul connaît vraiment la vérité, dans ses détails les plus affreux. C'est le dernier à s'exprimer, bien sûr. Les autres auraient bien voulu donner l'illusion d'un autre scénario possible ; mais y croyaient-ils vraiment eux-mêmes ?

Moi aussi, tout au long de ma lecture, j'avais redouté et pressenti le dénouement. Moi aussi, j'aurais aimé me tromper, car cette femme qui a fasciné les hommes qui l'ont approchée, elle m'a fasciné comme eux. J'avais espéré que l'auteur – un romancier ! –, aurait imaginé un rebondissement inattendu, pour parvenir à une happy end... Ou tout au moins, à une fin moins sordide que celle qu'il nous sert.

Un sentiment de malaise, qui s'accentue au fil des pages. La pire fin qui soit.

Dénonciation mensongère !... La jalousie, la frustration, la rancoeur... La cruauté aveugle du combattant traqué... Les fantasmes complotistes des partis extrémistes... La sauvagerie ignominieuse des hommes en horde, protégée par la veulerie pitoyable des autres... Et même si le remord survient, il ne pèse pas lourd devant la lâcheté.

Un bon livre, doté d'une expressivité forte, qui m'a plu même s'il m'a dérangé.

Lien : http://cavamieuxenlecrivant...
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Cette nuit, je l'ai vue est un roman choral qui donne successivement la parole à cinq narrateurs, des proches de Veronika, l'héroïne, ou des personnes qui l'ont côtoyée. Veronika est un électron libre, une femme idéaliste et rêveuse, à la limite de l'insouciance. Elle et son mari se sont évaporés dans la nature une nuit de l'hiver 1944 et les témoignages nous éclairent petit à petit sur les circonstances de cette disparition.

Le style de Jančar est magnifique, chargé, lancinant et mélancolique, à la manière d'une litanie. le contexte historique et politique propre aux pays de l'ex-Yougoslavie sous l'occupation allemande pendant la Seconde Guerre mondiale est aussi au coeur de l'intrigue. C'est la première fois que je lisais un auteur slovène et c'est une très belle découverte !
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Drago Jancar expose dans le titre, « Cette nuit, Je l'ai vue », la teneur de son livre. La mémoire, les souvenirs de cinq protagonistes cernent la personnalité de Veronika qui a disparu en 1944. La Yougoslavie des années trente et quarante constitue la toile de fond aux cinq récits. La force du roman tient au questionnement du lecteur sur le destin de cette femme libre. L'auteur tisse peu à peu la réponse. Veronika et son mari tentent de maintenir leur manoir de Podgorsko en Slovénie dans un havre de paix. le portrait et la destinée de Veronika sont peu à peu dévoilés par son amant Stevo, sa mère Madame Josipina, le médecin miliaire allemand le docteur Horst, la gouvernante Josi et un paysan Ivan. C'est une femme à la personnalité hors norme qui apparaît, son charme séduit les hommes, son empathie est naturelle, elle la rapproche des chevaux. Les cinq récits, tel un kaléidoscope, révèlent la subjectivité des moments vécus, les errements des souvenirs .L'écriture développe l'analyse des témoignages, la recherche des moments passés. Elle traduit l'émotion des personnages, mais aussi leurs limites, leurs interprétations et leurs erreurs. La résistance communiste prend le pouvoir en Yougoslavie en 1945, le souvenir de Véronika et de son mari Leo disparaît dans la propagande officielle.
« Cette nuit, Je l'ai vue » est un beau roman qui permet de découvrir la littérature slovène, un écrivain confirmé et l'histoire d'un pays disparu .
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