Muze, n°71

Assez déçue par le dossier consacré à la Roumanie, dont je retiens néanmoins les propos de la cinéaste Ioana Uricaru (pp. 40-43), la sublime photo de Rona Hartner prise par Dana & Stéphane Maïtec (p. 49) et l'huile sur toile de 2012, de Flavia Pitis, « As safe as never before ». Très déçue par la présence de la nouvelle « L'angoisse » de Gabriela Adamesteanu, extraite du numéro 99 de la revue Brèves consacré aux « Nouvelles de Roumanie ». Non que le texte ne soit pas bon, mais cela sonne comme une simple publicité au recueil et une sorte d'injustice envers les autres nouvelles dont il n'est rien mentionné.

Je me suis consolée avec le dossier consacré à Jacques Demy et par ce texte de l'atelier d'écriture :

Australie (par Frédérique)

J'ai vu une photo de toi,
Une photo sépia
Des milliers de grains de mémoires
Qui ont réfléchi une histoire
Où je n'étais pas.
Continent géant de mon imagination prolixe
Je ne peux pas remonter Le Styx
Pour te rendre ce fantôme qui te serrait,
Dans ta robe de mariée.

(p. 174)

Dans ce numéro printanier, Muze s'intéresse successivement à un pays européen mal connu, la Roumanie, à la condition masculine et à un cinéaste qui aimait les films chantés, Jacques Demy. Mais la mise en bouche se fait avec une interview de Benoîte Groult à l'occasion de la parution prochaine de sa biographie sous forme de bande dessinée. Et ces quelques pages illustrées par Catel donnent vraiment envie d'en savoir plus…

Puis, le Salon du livre ayant mis cette année la Roumanie à l'honneur, nous sommes invités à découvrir la culture roumaine avec un beau portrait de la soprano Angela Gheorgiu ou une passionnante interview de l'écrivaine roumaine Gabriela Adamesteanu, qui témoigne notamment de son expérience d'écriture sous la dictature des Ceausescu.

Un dossier nous invite ensuite à nous interroger sur la condition masculine actuelle et son évolution (les pères d'aujourd'hui élèvent-ils mieux leurs enfants qu'il y a un demi-siècle ?) avant de se plonger dans une série d'articles à la découverte de l'univers si particulier du cinéaste français Jacques Demy. Sont ainsi étudiés quelques-uns des costumes portés dans ces films et qui marquent encore aujourd'hui l'imaginaire des spectateurs, comme les fameuses robes à quilles portées par Catherine Deneuve ou Françoise Dorléac dans Les Demoiselles de Rochefort. D'autres textes nous invitent à découvrir quelques thèmes majeurs de ses oeuvres ou les cinéastes que l'on peut actuellement considérer comme les héritiers de cet amoureux des comédies musicales.

Bref, un numéro de printemps où l'on se plaît à musarder. Belle découverte !