Citations sur La Dame sans terre, Tome 1 : Les Chemins de la bête (30)
- ni l’arabe, ni l’égyptien, et encore moins l’araméen. Ces secrets devaient rester hors de portée des hommes, et nulle autorité, hormis celle du saint-père, ne fléchirait sa conviction. Alors, pourquoi ne pas les détruire, les réduire en cendres, simplement ? Elle s’était posé la question des nuits entières, se levant dans le but de se précipiter vers la grande cheminée de la bibliothèque, d’y nourrir un feu sacrilège, puis se recouchant, incapable d’aller au bout de son projet. Pourquoi ? Parce qu’ils étaient la connaissance et que celle-ci est sacrée, même lorsqu’elle est stupéfiante.
Eleusie de Beaufort se dirigea vers une porte dissimulée derrière une tenture. Elle précéda l'homme le long d'un escalier taillé dans la pierre qui menait à un lourd battant cadenassé voilant aux yeux du monde et des autres moniales sa bibliothèque privée, une des plus prestigieuses, des plus dangereuses aussi, de la chrétienté. (...) Elle était la gardienne confidentielle de cette science, de ces livres, le plus souvent oubliés des héritiers ou descendants de leurs donateurs, et parfois, un frisson d'appréhension la parcourait lorsqu'elle frôlait leurs couvertures. Car, elle le savait, elle l'avait lu en latin, en français et, pour le peu qu'elle le déchiffrait, en anglais : il existait dans certains de ces volumes d'incommunicables secrets. (...) Ces secrets devaient rester hors de portée des hommes, et nulle autorité, hormis celle du saint-père, ne fléchirait sa conviction. Alors pourquoi ne pas les détruire, les réduire en cendres , simplement ? (...) Pourquoi ? Parce qu'ils étaient la connaissance et que celle-ci est sacrée, même lorsqu'elle est stupéfiante.
On ne doit de pitié qu'à ceux qui sont capables d'en éprouver
Les hommes pouvaient continuer de se déchirer pour des peccadilles montées en épingle, et ils n’y manqueraient pas. Bientôt, la vérité s’imposerait à tous, et nul ne pourrait plus fermer les yeux et prétendre l’ignorer.
La lutte sera âpre et longue mais couronnée de succès. Il te faudra être fidèle, juste et parfois sans pitié. Garde à l’esprit que la pitié, comme le reste, se mérite. Ne la disperse pas au profit de ceux qui en sont dépourvus. J’ignore si tu connaîtras cette victoire ou si elle se réserve pour celui qui te suivra. La lutte est déjà millénaire. Elle se dissimule dans le secret de plus de douze siècles.
La peur n’épargne pas les morsures, ma chérie, bien au contraire.
La passion fait avancer, mais elle aveugle.
Faute avouée est à moitié pardonnée ? Sornettes ! Il n’y a que celles que l’on cache qui vous épargnent.
Être honnête, c’est être vulnérable, être vulnérable, c’est être humilié.
Mais ruse de femme, n’est pas indigne tromperie. C’est une arme de combat, une des rares qu’on lui ait laissées.